Étudier en Doctorat implique de s'accoutumer aux réactions semi admiratives des personnes qui font mine de s'intéresser à ce que tu fais. Comme si réaliser un Doctorat était un exploit. Pour ma part, j'ai plus l'impression d'avoir compris comment fonctionnait l'Université et de m'être moulée à ses critères. Sans être extraordinaire, je suis dans la moyenne. Comme toujours. Comme partout. A bien y réfléchir, je n'ai jamais vraiment réussi quelque chose qui me tenait à cœur: je n'ai jamais eu de vrai talent pour mes passions. J'ai écrit un livre, mais il est, en toute objectivité, très mauvais. Je dessine mais sans grand talent, je joue au Volley Ball mais avec difficulté, je voyage mais trop peu... Je m'y suis accoutumée et, au final, j'ai tout de même de la chance de vivre ces expériences.
Lorsque j'ai commencé le Kung Fu, je ne pensais pas pouvoir passer un niveau: je pensais encore me fondre dans la masse et demeurer un numéro parmi tant d'autres. Un an a passé: Fujiao a parlé de l'examen de niveau 1 et j'ai commencé à y croire. A l'idée de réaliser un passage, de concrétiser avec talent une passion, j'avais des papillons dans le ventre. Alors que j'ai parfois l'impression que ma vie fout le camp par petit bout, j'ai cru voir de la lumière au bout du tunnel. Pourtant, j'aurais du savoir que je m'emballais trop vite. La chute n'en fut que plus douloureuse.
-"Tu as beaucoup progressé, Stéphanie. Mais tu n'as pas encore le niveau."
Des bruissements dans mes oreilles m'empêchent d'entendre le reste correctement. Je sens les larmes affleurer mais je tente de les retenir. Soudain, tout le stress des dernières semaines, toute la souffrance que je gardais dans mon ventre, qui me brûlait jusqu'au tréfond de mes entrailles, s'est mué en ondes salées. Mes larmes coulaient devant Fujiao, quelque peu désemparé, et je n'étais pas même capable de sourire. Je pleurais mon frère, je sanglotais mon père, j'hoquetais mon chum, je noyais ma vie et je sentais le poids de la déception face à un rêve qui se fêle. Un espoir trop espéré? Une illusion trop illusionée ? Peut-être...En tout cas, j'avais mal.
C'était un peu idiot, quand on y pense...Au fond, ce n'est pas un "jamais", c'est un "plus tard". Ma réaction a certainement du paraître démesurée: elle l'était pour le seul examen. Parfois, je me dis que je devrais sortir mon hémisphère de cerveau dédié aux émotions et regarder où ça pêche... Ce serait sans doute un gain pour la science.
Je m'excuse Fujiao. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Au fond, tu l'auras compris, ce n'est pas vraiment ta faute: tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Tu m'aurais dit:
-"Merveilleux! Mais tu devrais changer de coiffure!"
J'aurais sangloté pareil. Ne t'en fais pas: je vais m'en remettre et tenter d'être irréprochable la prochaine fois. En attendant, merci d'avoir voulu, quelques instants, alléger ma peine. Un jour, j'arriverai à réaliser quelque chose. Bientôt, j'aime à le croire...
Lorsque j'ai commencé le Kung Fu, je ne pensais pas pouvoir passer un niveau: je pensais encore me fondre dans la masse et demeurer un numéro parmi tant d'autres. Un an a passé: Fujiao a parlé de l'examen de niveau 1 et j'ai commencé à y croire. A l'idée de réaliser un passage, de concrétiser avec talent une passion, j'avais des papillons dans le ventre. Alors que j'ai parfois l'impression que ma vie fout le camp par petit bout, j'ai cru voir de la lumière au bout du tunnel. Pourtant, j'aurais du savoir que je m'emballais trop vite. La chute n'en fut que plus douloureuse.
-"Tu as beaucoup progressé, Stéphanie. Mais tu n'as pas encore le niveau."
Des bruissements dans mes oreilles m'empêchent d'entendre le reste correctement. Je sens les larmes affleurer mais je tente de les retenir. Soudain, tout le stress des dernières semaines, toute la souffrance que je gardais dans mon ventre, qui me brûlait jusqu'au tréfond de mes entrailles, s'est mué en ondes salées. Mes larmes coulaient devant Fujiao, quelque peu désemparé, et je n'étais pas même capable de sourire. Je pleurais mon frère, je sanglotais mon père, j'hoquetais mon chum, je noyais ma vie et je sentais le poids de la déception face à un rêve qui se fêle. Un espoir trop espéré? Une illusion trop illusionée ? Peut-être...En tout cas, j'avais mal.
C'était un peu idiot, quand on y pense...Au fond, ce n'est pas un "jamais", c'est un "plus tard". Ma réaction a certainement du paraître démesurée: elle l'était pour le seul examen. Parfois, je me dis que je devrais sortir mon hémisphère de cerveau dédié aux émotions et regarder où ça pêche... Ce serait sans doute un gain pour la science.
Je m'excuse Fujiao. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Au fond, tu l'auras compris, ce n'est pas vraiment ta faute: tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Tu m'aurais dit:
-"Merveilleux! Mais tu devrais changer de coiffure!"
J'aurais sangloté pareil. Ne t'en fais pas: je vais m'en remettre et tenter d'être irréprochable la prochaine fois. En attendant, merci d'avoir voulu, quelques instants, alléger ma peine. Un jour, j'arriverai à réaliser quelque chose. Bientôt, j'aime à le croire...
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