31 juillet 2010

Retour de Cuba: récit de voyage première (ou dernière?) partie!

Deux semaines plus tard et toujours en vie. Comme quoi, Cuba n'est pas une destination à ranger dans la boite des "zones noires". Au contraire, dirais-je! A vrai dire, j'aurais des milliers de choses à raconter sur ces quelques jours: du positif (en masse) au négatif (parce qu'il faut bien rechercher le juste milieu!;) ), je pourrais, littéralement, couvrir des pages entières d'encre noire. Enfin, si j'écrivais sur des pages avec de l'encre. Mais vous savez ce que c'est: la fièvre du moment emporte avec elle les émotions les plus vives, ne laissant derrière elle que l'empreinte de quelques souvenirs. Je vais les retracer ici mais il en manquera certainement le charme enjôleur de l'instant présent, de l'événement vécu. Que voulez-vous? Ecrire ou voyager se concilient merveilleusement pour les longs périples mais beaucoup moins pour les courtes escapades. Comme si on se disait qu'on ne partait pas assez longtemps pour ne pas profiter de chaque seconde en terre inconnue. Mauvaise raison, ceci dit, car on n'occupe rarement tous les instants d'un voyage et quelques minutes pour emprisonner notre sentiment du moment ne seraient pas gâchées. En lieu et place, j'ai pris ces instants pour lire des livres en rapport avec ma thèse. Eh oui, me voilà gagnée par cette fièvre culpabilisante qui empêche mon esprit d'être totalement en vacances. Surtout lorsqu'il songe qu'il devra faire face à la dure réalité de son état au retour.

Bref, je m'égare. Cuba. Par où commencer? Par le début. Moui. Trop commun. Je vais commencer par la fin et remonter, au fil des messages, vers le commencement. Mon petit côté faussement anti-conformiste, sûrement. Jules et moi avons donc atterri hier, 14h50, sur le sol Canadien. Bon, à 16h, ne voyant toujours pas ma soeur au loin, je me doutais qu'elle nous avait oubliés. Remarquez, à force de toujours confirmer et re-confirmer les choses par Internet ou le téléphone, comme nous le faisons ordinairement, je conçois qu'on puisse avoir des doutes le jour où rien de tout cela se produit durant deux semaines. Bref, appel passé, et 45minutes supplémentaires plus tard, nous voilà dans la voiture en route pour le plus grand bouchon de l'histoire du Québec. J'exagère à peine. Bref, en ayant atterri à 14h50, nous avons franchi les portes de notre chez-nous à 18h45. Pas mal pour un appart situé à 20 minutes de l'aéroport en temps normal...

La journée de hier fut la journée du voyage. Elle mettait ainsi un terme à deux semaines de déambulations à travers l'île de Fidel. Car oui, n'en déplaise à certains Je-sais-tout de forums de voyage, en dépit de notre tout-inclus initial, nous avons crapahuté à travers la campagne et les villes Cubaines. Cette ultime semaine fut consacrée aux Villes proches de notre hôtel. Nous avions fait la connaissance d'un couple de Cubains, fort sympathiques, qui nous emmenèrent visiter Trinidad, manger des fruits étranges aux allures d'oursins verts, et boire un alcool à base d'eau de vie de canne à sucre qui a manqué sonner le glas de mon foie retraité. Ce fut fort agréable. Trinidad est une ville aux allures coloniales très prononcées et qui arbore des couleurs à rendre jaloux un arc-en-ciel. Bien-sûr, là comme ailleurs, quelques toiles d'araignée pour touristes tentent d'en attraper en susurrant "bons cigares! Pas cher!" à leurs oreilles, mais comme disait le corbeau, privé de camembert: on ne m'y reprendra plus. Car oui, nous avons été les victimes coupables d'une arnaque de ce type, à La Havane, mais étant donné que c'était au début de notre expédition, nous y reviendrons à la fin de ces messages "Viaje en Cuba"! Pour en revenir à Trinidad, si la ville est charmante et mérite toute notre attention en temps que touriste, elle est aussi minuscule. Au sens où tu ne dors pas à Trinidad. Ou si tu y dors, c'est pour y avoir ton point d'ancrage car la ville se visite en trois heures grand maximum, et parce que tu as traîné au marché artisanal. Notez, c'est tout de même mieux que Cienfuegos qui, elle aussi, est dotée d'un agréable centre-ville, et d'un beau front de mer, mais qui se limite à une rue piétonne, un pâté de maison et une place centrale. Dans ces villes, tout le monde se connait et notre nouvel ami nous expliquait que pour trouver un emploi, il fallait avoir de bonnes relations avec son voisinage car les employeurs venaient enquêter dans le quartier. Voilà qui serait surprenant à Montréal: quand bien même ils viendraient poser des questions sur mon voisin du dessus, je ne connais pas même son nom. Il n'y a pas à dire: ailleurs, ce n'est pas ici.

13 juillet 2010

Il était une fois Paul le Poulpe...

Je ne résiste pas à faire une petite sortie sur l'histoire ô combien tragique de Paul le Poulpe, la pythie des temps modernes. Tragique, oui Messieurs-Dames, car nous parlons ici d'un innocent mollusque coulant des jours paisibles dans un aquarium, quelque part en Allemagne, jusqu'à ce qu'un gardien, probablement frustré de devoir veiller au bien-être de ce rouge tas de tentacules plutôt que d'encourager son équipe en pleine coupe du monde, décide de faire de lui un pro des jeux de hasard. Car il a bien fallu que quelqu'un se dise:

-"Tiens, je vais coller les drapeaux des adversaires de l'Allemagne sur des boites en plastique, puis je vais les garnir de moules avant de laisser choisir Paulo! S'il se trompe, je lui coupe une tentacule mais s'il réussit, il pourra faire une indigestion de moules d'ici la fin de la coupe du monde!"

Bon. A mon avis, Paulo doit avoir des nausées, désormais, dès qu'il croise une moule sur sa route. Qu'à cela ne tienne! Le mondial est terminé, le père Poulpe peut suivre un régime draconien jusqu'au prochain tournoi. Enfin, s'il survit jusque là. A vrai dire, je n'ai aucune idée de la durée de vie d'un poulpe en captivité. D'ailleurs, jusqu'à cet épisode, je pensais que les mollusques servaient principalement à garnir les soupes de poissons ou à flotter avec nonchalance dans les grandes étendues bleues (je parle de mers ou d'océan et non d'une marée de Shtroumpfs!). Ça a l'air que le poulpe sert aussi à émettre des pronostics sur les matchs de football. Remarquez, il a l'avantage du gars des émissions de sport (il pronostique) sans les désavantages (il ne parle pas.). Finalement, il a tout pour plaire, Paul le Poulpe. Là où il doit se mordre les doigts (enfin, les tentacules), c'est qu'il n'a pas pu signer son billet de loterie: et pouf! Adieu les 19850 euros qu'il aurait pu gagner grâce à ses prévisions! Adieu vacances dans les Abysses, Adieu belles poulpettes, Adieu vie oisive...Euh si, ça c'est bon! Après tout, il vit dans un aquarium! 

Des rumeurs courent sur son possible rachat, par un mystérieux mécène, la modique somme de 40 000euros. Pour un poulpe. Globalement, le prix d'une petite maison. Pour un poulpe. Notez, personnellement, je n'y vois pas d'inconvénient: une fois mort, il doit avoir le goût des moules après la quantité qu'il a mangée. N'empêche: 40 000euros pour une moule géante avec des tentacules...

Bref, Paulo a fini sa job pour cette année et pendant que les journaux allemands multiplient les recettes de Poulpe et que le ministre espagnol plaisante sur la possible protection du mollusque par une équipe spéciale,  tout le monde oublie le fameux gardien frustré du début. Vous ne pensez pas qu'il doit se mordre les doigts, lui aussi (au moins, il peut!), de ne pas avoir gardé pour lui le secret des talents du poulpe? Il s'en serait fait du cash! Au lieu de ça, ben, il continue de filer des moules au père Paul dans son aquarium... Quelle histoire tragique! ^-^

12 juillet 2010

La magie du Cirque: Totem du Cirque du Soleil est rempli d'étoiles.

Samedi soir, j'ai regardé pour la cinquième fois le spectacle du Cirque du Soleil Allegria. Oui, sur Art TV, c'est pas mal toujours lui qui est diffusé. Remarquez, ça ne me dérange pas: j'ai été le voir deux fois sous chapiteau, tellement je suis une admiratrice fanatique de cirque et de ce spectacle, tout particulièrement. Donc, samedi soir, 22h00, je contemple, les yeux embués de larmes, des numéros que je suis sur le bord de connaitre par coeur. Pourtant, invariablement, je tremble devant les trapézistes, qui sautent de mains en trapèzes avec la légèreté d'une plume, je suis émue devant ce clown a l'air triste qui déchire sa lettre en un million de confettis soufflés par le vent, je m'émerveille en écoutant les voix des chanteuses, profondes et vibrantes. Bref, je suis, une nouvelle fois, conquise. Que voulez-vous? Ne pas avoir été enlevée par l'un des cirques de mon enfance restera un de mes grands regrets de vie, j'imagine! Ceci dit, étant donné ma forte capacité à tomber sans obstacle, je n'aurais sûrement pas fait une très bonne trapéziste...

Bref, je contemplais une nouvelle fois ce spectacle et, telle une réminiscence, je me suis rappelée que je n'avais point parlé de mon expérience Totem. Eh oui: j'y ai été. Évidemment, dirai-je même. En tant que passionnée, je ferais sûrement une dépression le jour où je n'aurais pas les moyens d'aller voir ces spectacles. J'exagère, je sais. Le cirque existe depuis si longtemps qu'il parait peut concevable que je ne puisse, un jour, me rendre dans un chapiteau, quand bien même ce ne serait pas celui du Cirque du Soleil. Donc Totem: qu'en dire? Magnifique? Non. Ineffable? Oui, nous sommes plus proches de ce que j'ai ressenti. Et c'est bien là, la raison pour laquelle j'ai mis tant de temps à en parler. Lorsque que quelque chose vous émeut au point que tous les mots que vous pourriez utiliser vous paraissent creux, il vaut mieux ne rien dire. La magie se briserait dans l'instant si vous usiez de phrases vides. Alors, il est clair que ce billet n'est pas objectif: je ne suis pas une artiste alors juger d'un point de vue technique m'est difficile. En outre, je le mentionne depuis suffisamment longtemps pour savoir que je suis juste complétement vendue au cirque. Pourtant, si j'ai bien aimé Ovo, le spectacle du Cirque du Soleil de l'an dernier, il ne jouait pas, à mon sens, dans la même cour que Totem. Avec cette dernière performance, la grande machine de Guy Laliberté renoue avec la qualité, la magie sans fin, le monde à part qui se retrouvaient dans Allegria. Acrobates à couper le souffle, décors aux allures de terre première, des voix et des chants qui vous font vibrer jusqu'aux tréfonds de vous-mêmes: tout était en place pour un merveilleux spectacle. A regarder virevolter le trapéziste, à contempler ces patineurs tourner, tourner, et tourner encore, nous devenons papillons ou hirondelles, épris de liberté et de rêves. Nous volons. Littéralement. Mon regard se perd si intensément dans les sauts, les acrobaties, les salto que plus rien ni personne ne peut pénétrer ma bulle: je suis chaque mouvement avec, non pas l'appréhension de la chute, mais l'avidité de l'aspirante. Des étoiles dans les yeux, je fixe chaque geste et je comprends alors, une nouvelle fois, pourquoi le rêve est si cher à l'être humain, pourquoi certaines choses peuvent à ce point faire résonner notre cœur, causer de telles vibrations dans notre corps, au point d'être à l'unisson avec ces artistes. Deux heures de spectacles pour une telle quantité de magie, de beauté et de contacts avec un monde fabuleux, au sens propre.

Le cirque et ses artistes représentent une somme de travail impressionnante. Ils ne sont pas aussi magiques dès le premier instant: ils travaillent pour le devenir. Totem est, à mon sens, une réussite. Félicitations à tous et merci pour ces instants de magie et ces étoiles dans mon cœur. Un instant, un instant seulement, j'ai eu l'impression que la Terre s'arrêtait de tourner. Peut-être est-ce un peu à ça aussi que sert le Cirque. Peut-être.

11 juillet 2010

Un Marketing de la médecine à la télévision?

Bon, je le reconnais, je devrais arrêter de me vider le cerveau en regardant la télévision le soir. Ceci dit, c'est merveilleux pour le repos du dit cerveau: pendant que je fixe cet écran avec des yeux vides, mon petit bonhomme barbu (comme dans Il était une fois la vie) peut vaquer à ses occupations et entamer une sieste bien méritée. Pas que toutes les émissions soient mauvaises, non. Mais j'avoue que les dix minutes de publicité entrecoupées de cinq minutes de documentaire me font perdre le fil des annonces! D'ailleurs, ils ont bien compris ça, les génies Marketing, et ils ont trouvé le moyen de contourner ce danger: ils diffusent leur publicité deux à trois fois de suite! Oui, oui! Dès fois que tu aies raté un mot la première fois, tu peux te rattraper sur les deux essais suivants. Chanceux que nous sommes. Le pire, c'est que ce sont souvent les meilleures publicités qui ont ce syndrome du bégaiement! Vous savez? Celles où une figurante fait semblant de parler pendant qu'une bande son prononce les dialogues en décalé, le tout filmé par une caméra amateur. En tout cas, j'espère que c'est une caméra amateur parce que sinon je m'interrogerais sur cette qualité d'image indigne de mes films de vacances! 

Bref, tandis que la télévision nous inonde d'annonces pour acheter le nouvel aspirateur magique qui te permet de nettoyer un tapis plus sale que tu n'en auras jamais (je me demande s'il fournisse le dit tapis d'ailleurs. Parce que bon, avec autant de capacités, ce serait sacrilège de simplement ramasser la poussière normale du quotidien), je m'aperçois que je fais un véritable blocage pour un type de publicité en particulier: les soins médicaux. Pas la pédicure ou le Docteur Tzu Hang qui a inventé la méthode miracle pour perdre 50 livres en une semaine! Non, non! De vrais soins médicaux: des médecins (ou, en tout cas, c'est comme ça qu'ils se présentent) qui vous proposent d'appeler un numéro particulier pour être soigné de maux tels que les rhumatismes, les migraines ou autres. Là, j'avoue, je suis absolument estomaquée: va t-on choisir notre médecin comme on se laisse influencer pour notre marque de lessive? Combien de jours nous reste t-il avant que Docteur Pignouf se vante, avec un sourire digne d'une annonce de dentifrice, qu'il est 50% moins cher que Docteur Grippesou, tout en ayant 90% plus de succès dans la guérison des migraines? (Avec, inscrit en petits caractères au bas de l'écran: "chiffres fondés sur une étude faite auprès de la famille du Docteur Pignouf"). Coudonc, suis-je la seule que la commercialisation de la médecine comme une marque de biscuit choque? Je suis vieux-jeu, certes, mais j'avoue que je n'aurais jamais pensé qu'on puisse un jour faire de la publicité télévisuelle pour des médecins. Honnêtement, entre la nana qui chante faux sur sa mandoline parce que son chum a trouvé la pilule miracle et les montagnes qui deviennent bleues quand la bière est froide, ça fait un peu désordre. Je dois être trop naïve, finalement.

7 juillet 2010

Canicule au pays des glaces!

Nous sommes pétris de clichés et d'idées reçues. Lorsqu'on ne connait pas un lieu, une personne, une action, on a tendance, tout naturellement, à ressortir ces faussetés entretenues depuis des générations sans même en avoir réellement conscience. Pour le Canada, et donc le Québec, l'une des remarques à laquelle j'ai eu le plus souvent droit concerne...le froid. Eh oui! Sans surprise, c'est la donnée qui marque. De fait, lorsque je retourne dans mon coin de pays et que je rencontre des personnes n'ayant jamais traversé l'océan atlantique, ce n'est qu'une question de temps avant qu'elles me demandent:

-"Mais toi qui es si frileuse, comment fais-tu pour vivre au Canada où il y a tout le temps de la neige?"

Et moi, de répondre:

-"Oh! Je suis devenue professionnelle dans la chasse au phoque! Il n'y a pas mieux pour vous réchauffer les pieds que ses entrailles bien chaudes!"

Bon, évidemment, je ne réponds pas vraiment ça, quoique l'envie me démange parfois. Mais on ne peut pas vraiment se moquer de l'ignorance de certains alors qu'on en a tellement nous-mêmes. Ceci étant dit, lorsqu'on me demande, un éclair d'admiration dans les yeux:

-"Et les six mois de nuit? C'est pas trop difficile?"

Mes zygomatiques plaident pour qu'on les achève ou qu'on les laisse travailler à loisir! Bref, je m'égare. Mon point de départ était l'image glacée du Canada. Alors que je suis en train de me départir de mon treizième litre de sueur, que la crème après-soleil fond avant même de pénétrer mon visage et que je me promène en bobettes sans plus me soucier des voisins que des aventures de Virginie sur Radio-Canada, la plaisanterie prend tout son sens. Oui, certes, il fait froid en hiver et cela dure, parfois, beaucoup trop longtemps pour une dépendante à la chaleur comme moi. C'est indéniable. Mais en été, je peux vous assurer que le moindre glaçon se terre au fond du congélateur , de peur de s'évaporer dans la seconde. Regarder mes chats, ensevelis sous leur montagne de poils, me donne chaud. Au bout de la dixième douche glacée de la journée, mon sang doit circuler comme jamais! Qu'on me parle encore de ce paradis des glaces qu'est le Canada: c'est pas demain que le Père Noël va déménager de la Laponie. ^-^

5 juillet 2010

De l'arrogance de certains sur Internet!

L'arrogance: quelle désagréable caractéristique. Beaucoup l'attribuent aux Français dans ce coin de pays mais il ne serait pas très difficile d'élargir son champ d'action. Ce qui me désole le plus, c'est qu'il semblerait qu'Internet, en facilitant les moyens de communication, l'ait développée. Bien sûr, cette multiplication d'Ego sur pattes qui pensent avoir tout vu, tout vécu, et qui se permettent de rabrouer les autres comme s'ils n'étaient que des enfants ignares peut aussi être du à une plus grande publicité. Même s'ils existaient avant, nous ne pouvions être confrontés qu'à un nombre restreint à la fois. Depuis qu'Internet a ouvert ses portes à tout un chacun, nous sommes inondés de ces merveilles de suffisance. Toujours très courageuses, elles portent des noms aussi divers que Tigrou, R2D2, Aladin ou, la plus connue de toutes, Anonyme! Je me demande toujours quel plaisir égocentrique peut procurer l'écriture d'un message fielleux et condescendant que l'on n'assume pas. Parce que bon, soyons honnêtes, si quelqu'un écrivait, mettons, une lettre incendiaire à Nicolas Sarkozy, ou à toute personne médiatique sujette à polémique, et signait "Anonyme", celui qui aurait l'air d'un clown ou d'un lâche ne serait pas le destinataire de la lettre. Internet, c'est un peu la porte ouverte à ce type d'abus: la liberté d'expression à son comble dans la lâcheté la plus totale. En fait, l'Arrogant, derrière son écran, se sent tout puissant pour juger tout et n'importe quoi dans la mesure où il peut masquer son identité et éviter le débat. 

J'aborde ce point car j'y ai été confrontée, il y a peu. Devant partir en voyage dans peu de temps, je me suis mise en quête d'informations sur le pays de destination en posant quelques questions sur des forums de voyage. Bien mal m'en prit! Un Ego mal-luné, habitué de la place, s'est mis en tête d'étaler ses préjugés comme on étale de la confiture sans même vraiment répondre à ma question. Le mot "tout inclus" lui a fait voir rouge, j'imagine, et le voilà expliquant à une autre personne m'ayant, elle, répondu fort  gentiment, que j'étais une Canadienne richarde et radine, habituée aux tout-inclus, qui faisait semblant de m'intéresser à comment me déplacer sur l'île sans en avoir aucunement l'intention car, je cite: 

-"un canadien qui a payé pour 15 jours dans un tout inclus et qui part à la découverte (à ses frais, donc) de Cuba ? z'y croyez 5 minutes ?"

Alors, outre le cliché concernant les Canadiens (sans savoir si j'en étais une ou pas, d'ailleurs...) qui a  un vieux relent de préjugé presque raciste, cette phrase est magnifique de vanité. Je veux dire, cet homme, qui ne me connait ni d'Eve, ni d'Adam, m'a classée dans la catégorie "touriste inutile, riche et radine, qui voyage en tout inclus" sans autre preuve que le fait que je parte cette fois-ci, en effet, en tout inclus. Formidable. Son discours est tellement empli de suffisance que je pourrais, si je m'adonnais au même jeu que lui, affirmer que c'est le genre de personne qui vous explique votre vie à votre place parce que vous ne connaissez rien et lui tout. Mais ne soyons pas aussi stupide que lui et laissons-lui le bénéfice du doute: il avait peut-être ses règles! Toujours est-il que ma réponse a été assez sèche: que nous ne partagions pas l'avis de quelqu'un, c'est une chose, qu'on le taxe selon nos critères de bien ou de mal, c'en est une autre. C'est d'autant plus ironique que, pour ma part, si mes voyages m'ont appris quelque chose, c'est bien l'humilité. En ce qui concerne mon omniscient correspondant, il semblerait que les siens n'aient servi qu'à lui flatter son Ego.Comme quoi, même sans voyager en tout inclus, on peut être un touriste qui ne se soucie pas de ceux qui nous entourent.Quel dommage.


EDIT: Je ne fais jamais ça mais soyons honnêtes jusqu'au bout et lorsqu'une personne a le courage de s'excuser, cela mérite d'être mentionné! Bref, vous l'aurez compris, "mon arrogant" commentateur de forum de voyage m'a présentée ses excuses. L'affaire est close pour mon cas concret, quoique la théorie s'avère et s'applique à d'autres cas. ^-^