27 juillet 2009

Voeux de Bonheur ensoleillés!

Eh oui! Voilà longtemps que je n'ai pas écrit! Il faut dire que je suis en vacances dans le sud de la France et je n'hésite que rarement entre le soleil et l'écran d'un ordinateur! De fait, je ne peux que fort peu souvent mettre mon blog à jour! Je fais, cependant, une petite entorse à mon boycottage de la technologie car, samedi, l'un de mes meilleurs amis s'est marié...

Nous sommes une petite bande à avoir suivi les cours de prépa au lycée Daudet de Nîmes, il y a neuf ans. Depuis, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Les séjours à l'étranger, les études dans des villes différentes, le monde professionnel: rien n'est parvenu à nous éloigner. Lo est le premier à avoir franchi le pas du mariage. Objectivement, cela n'a rien de très surprenant. Il était depuis un bon bout de temps avec sa douce et ce n'est que la consécration d'une union réussie. Pourtant, j'ai eu des frissons tout au long de la cérémonie. Les voir si beaux, si émus, les contempler alors qu'ils accomplissent ce qui est encore un grand engagement social avec le tremblement nerveux de deux amoureux était merveilleux.

Le mariage fut magnifique: un soleil brûlant trônait au sein d'un ciel bleu azur, le site des festivités était une magnifique Manade au cœur de la campagne Camargaise, les invités étaient géniaux et le tout nous a permis de passer une très très agréable soirée, qui ne s'acheva que le lendemain, au lever du jour. Lors du repas, tous les amis des mariés avaient préparé des petits discours, animations, clin d'oeil pour souhaiter tout plein de bonheur aux heureux époux. Mes compagnons et moi même devions chanter une chanson et lire un discours. Nous avions un trac monstre.

...

Bon, il est vrai que, fidèles à nos habitudes, nous nous y étions pris un peu au dernier moment. La chanson avait été écrite la veille et le discours, le matin de la cérémonie. Ce fut pourtant très réussi, je crois. Je suis parvenue à ne pas pleurer ni me métamorphoser en statue de sel lorsqu'est venu le temps de parler dans le micro. Pour chanter, je tentai de ne pas trop lever la voix: quelqu'un qui fausse a tendance à gâcher le moment émotion. ^_^

Au départ, mes compagnons et moi avions écrit chacun un petit texte à lire à Lo. Nous avons tout modifié, finalement, car c'était trop long. J'avais écrit un genre de poême mais c'est sans doute aussi bien que je n'ai pas eu à le lire. J'aurais probablement perdu mes moyens dès les premiers instants. C'est fou comment la solennité du moment vous rattrappe. C'est amusant aussi: je ne suis pas très conventionnelle, en général, et pourtant je tremblais de voir mon ami s'unir à l'amour de sa vie...

Le DJ de la soirée était assez peu chaleureux. Ce fut toute une histoire pour organiser les animations au cours du repas car il était d'une rigidité sans faille. Il ne manqua pas de passer les classiques du mariage, quoique nous avons échappé à la Danse des Canards et au Petit bonhomme en mousse! Encore heureux, d'ailleurs, car il aurait probablement connu un soulévement assez sanglant des invités. La soirée fut malgrè tout un franc succès. J'étais heureuse de revoir des amis de tout bord, et d'en rencontrer d'autres. J'eus ainsi l'occasion de connaître Julien qui me félicita pour mon blog, notamment le billet sur le mirage de la procrastination étudiante. J'en étais toute rose! ;p Le père et l'oncle de Lo également, étaient particulièrement amusants! ^_^

Lo, Flo, encore une fois, je vous souhaite tout le bonheur du monde dans cette nouvelle étape de votre vie. Ce n'est pas une route inconnue car vous l'arpentez déjà depuis huit ans mais elle revêt désormais la beauté de l'exclusif. Avoir partagé ces instants à vos côtés était merveilleux. Merci.

Je vous aime.^_^

18 juillet 2009

Halte le temps d'une soirée.

Journée pluvieuse, journée heureuse? Après tout si ça fonctionne pour les mariages, pourquoi ne pas l'adapter à ce temps des moussons qui ne semble plus vouloir s'arrêter. Aujourd'hui est le grand jour: ce soir, je m'envolerai pour la France. Pas pour très longtemps, bien sûr, mais quand même...

Hier soir, mes amis sont venus me souhaiter un bon départ et de reposantes vacances. Je leur suis vraiment reconnaissante. C'était vraiment chouette de les voir tous, ainsi réunis. J'en suis encore toute émue. ^-^ Souvent, nous nous laissons entraîner par la vie, sans bien savoir où nous allons, juste guidés par l'habitude. Nous nous rendons à peine compte que nous perdons des bouts de nous, des amis, tout au long de cette route inconnue. Aussi, je suis vraiment heureuse d'avoir vécu cette petite soirée, hier soir: ce fut une petite pause agréable dans la course effrénée du temps qui passe.

Une de mes amies m'a faite une réflexion qui m'amène à peut-être expliciter un peu plus tout ce que j'écris sur ce blog. Elle me félicitait pour mon billet Rêve de Félicité, qu'elle trouvait beau et, surtout, positif. En clair, mon amie estimait, d'une manière générale, que la plupart des textes que je publie sur ce site sont, certes, beaux, mais souvent tristes. Prétendre le contraire serait sans doute un mensonge: il est vrai que comme la plupart des billets que j'écris sont le fruit de ma pensée ou de mes réflexions et que je suis, d'une manière générale, assez cynique envers la vie, nombre de mes productions laissent un arrière-goût un peu acide dans la bouche. Mon objectif n'est, cependant, pas de vous donner le bourdon: j'ai souvent le lyrisme plus facile lorsque des émotions négatives m'envahissent.

Écrire me permet d'extérioriser ce trop-plein d'émotions, de mettre des mots sur les douleurs de l'âme. Comme je le mentionnais dans mon article sur cette passion que j'ai, il s'agit plus d'une catharsis moderne, à ciel ouvert, que d'un réel déballage de sentiments tristounets. La plupart du temps, d'ailleurs, ce sont souvent des pistes de réflexions, des questions qui me trottent dans la tête et dont j'ai envie de discuter, de débattre. Lorsqu'une personne prend la peine de me faire une remarque ou un commentaire, sur le site ou par mail, peu importe, je suis toujours enthousiaste: cela signifie que j'ai touché une personne et elle me donne généralement un autre point de vue sur le problème, elle m'incite à élargir mon champ de recherche, souvent trop restreint. C'est un précieux cadeau et je n'en suis que plus motivée à continuer d'écrire. Bref, tout ce paragraphe pour dire, finalement, que si mes billets ont parfois des relents de tristesse, ils ne sont pas cependant porteurs de messages fatalistes. Ils sont juste le reflet de mon âme à un instat précis. Ils exorcisent le mal être ou bien, tout simplement, ils expriment des réflexions qui me tarabustent, sans autre but que de les présenter. "Définir, c'est déjà réduire", déclarait Oscar Wilde. Pour ma part, je dirai que nommer un problème ou une pensée est la clé pour l'affronter.

Hier soir, j'ai passé une excellente soirée avec mes amis. J'ai senti une petite boule de bonheur croître dans mon cœur et le réchauffer doucement. J'aurais voulu que mon ami dont je parlais dans mon billet Éphémère Amitié soit là. Bien sûr, je ne sais pas trop comment j'aurais réagi. Que dit-on à quelqu'un qui vous a, à ce point, méprisé, depuis un mois? Non...C'est sûrement mieux ainsi. J'ai été entourée par de merveilleux êtres: il est tellement réconfortant de savoir que , quelque part, quelqu'un nous attend...

Ce soir, je rentre en France. Je vais retrouver mes très très chers amis, ma famille, mon chien. Je vais même revoir mon Yankee préféré et sa douce en terre natale! ^-^

Ce matin, une brise légère de bonheur simple souffle doucement sur mon coeur!

16 juillet 2009

Océan de souvenirs.

Petit message un peu à part, une envie de rendre hommage à un être cher, un besoin irrépressible de dire ce qui est ineffable: hier soir, alors que je discutais avec des amis de mon voyage au Mexique, j'ai repensé à ce fameux jour du mois d'août.

Nous étions sur une île vierge, à proximité d'Accapulco. Il faut entendre par là, un lieu fréquenté essentiellement par les Mexicains, de longues plages de sable blanc, des hamacs suspendus devant une immensité bleu indomptable. Dans ces lieux, ni touristes, ni maître nageur. Juste la nature et nous. Nous savions, de par la taille des vagues, qu'il valait mieux rester sur le bord de l'eau. Avec une de mes amies, nous nous amusions sans vraiment faire attention dans les remous de l'océan. Soudain, en me retournant vers le rivage, je me rendis compte que les personnes présentes sur la plage s'étaient rapprochées du rivage et nous regardaient en silence. Me tournant vers mon amie, je m'aperçus que nous nous étions trop éloignées de la côte et que nous étions maintenant aux prises avec les courants et les lames de fond. Nous entreprîmes de rejoindre le bord mais l'océan cherchait à nous entraîner vers les abysses par tous les moyens. Je ne sais pas très bien nager et je ne tardai pas à comprendre que je m'épuisais vainement à lutter contre le courant.

-"Comment ça, tu ne sais pas nager???"

Ben non. Enfin si mais pas super bien. Je barbote quoi! Bref, là n'est pas le propos!

-"Quand même! Parce qu'on ne va pas se baigner dans un océan déchaîné quand on ne sait pas faire la brasse!"

Maman, sors de ce corps! :p Je n'avais pas franchement prévu que le terrain de jeu aqueux se transformerait en monstre agressif et affamé!

-"Inconsci..."

Puis-je finir mon anecdote? Parce que bon, à priori, si je la raconte aujourd'hui, c'est qu'il y a eu un "happy end" comme le cinéma Américain les affectionne tant!

Donc, j'en étais donc à ma noyade: songeant à entamer un mouvement de panique, je croisai alors le regard de Mathieu sur la plage, qui nous regardait, un brin inquiet. Je songeai que la meilleure réplique, à cet instant précis de ma vie, devait être:

-"Au secours!"

Certes: une héroïne digne de ce nom aurait sûrement déclamé, la larme à l'œil:

-" Adieu, cher Amour! Sois heureux!"

Oui mais voilà: ce n'était pas mon amoureux et, qui plus est, nous étions au début de notre périple Mexicain. Je doute que le reste du voyage aurait été vraiment source de joie et de bonheur! On a beau dire: une noyade, ça vous gâche un rêve! ^-^

Je m'égare, encore! Donc, suite à ma phrase fort à propos, mon ami n'hésita pas une seconde: il plongea à l'instant. Je venais d'être entraînée pour la énième fois dans le fond de l'eau et je ne sentis tout d'abord que sa main. Lorsqu'il m'attira contre lui et qu'il me dicta quoi faire pour ne pas trop le gêner dans sa nage, j'étais dans un état second. Mon amie, qui savait bien mieux nager, nous suivait à peu de distance. Parvenus sur le rivage, je demeurai là, dans les bras de Mathieu, quelques instants, sans trop réaliser ce qu'il venait de se produire.

-"C'est bon, Steph. On est sur la plage."

Sa voix me tira de ma torpeur et je le lâchai. Sur le coup, je ne pus rien dire. Il retourna s'amuser sur le bord de l'eau tandis que je regagnai mon hamac, un peu choquée. Que dit-on à une personne qui vient de vous sauver la vie? Ce n'est que le soir, alors que nous avions un peu bu, que j'arrivais à lui dire "Merci". Ce fut l'unique moment où nous parlâmes de ce qui était arrivé cette après-midi là. Encore une fois, la langue humaine n'est pas assez riche pour rendre tout ce que j'aurais voulu dire à mon ami. Aujourd'hui, nous ne nous voyons plus aussi souvent. Il habite loin et il est pas mal occupé. Nos routes semblent ne pas suivre la même direction. Pourtant, je sais que nous ne nous perdrons jamais de vue. Jamais je ne pourrai l'oublier.

Mathieu. Il y a tant de choses que j'aurais aimé te dire alors. Désormais, il est trop tard pour beaucoup d'entre elles. Mais sache que, même si tu es distrait et peu enclin à répondre aux mails ;), tu gardes toujours cette place si particulière dans mon coeur. Je ne sais trop comment exprimer ce que je ressens: j'ai l'impression de salir la beauté de ce sentiment en le traduisant par de simples mots. Mais je n'en ai pas besoin, de toute façon, car je sais que tu comprends. Certaines choses sont ineffables mais c'est souvent ce qui les rend si précieuses.

Mon ami, prends soin de toi.

Daisuki.

15 juillet 2009

Vie en Boîte.

Le soleil est enfin de retour: depuis quatre jours qu'il était allé refaire sa vie ailleurs, on finissait par se demander si nous ne traversions pas la saison des moussons Canadienne...

Aujourd'hui, comme tous les jours depuis une semaine, je range mes affaires dans des valises, des boîtes, des compartiments. Un déménagement, c'est un peu une petite mort. Bien sûr, partir ailleurs nous permet de tourner une nouvelle page où tout reste à écrire. De belles aventures comme un nouvel espace d'épanouissement nous attendent sûrement au coin du nouveau "chez-nous". Pourtant, j'ai toujours l'impression de laisser un bout de moi dans chaque lieu que je quitte. Je dois sans doute être trop matérialiste... ^-^

J'ai presque terminé de rassembler mes affaires: en tout et pour tout, elles tiennent en deux valises et trois boîtes de livres. C'est un peu l'idée de "voyager léger" mais poussée à l'extrême: "vivre léger"! ^-^ Récemment, une de mes amies est partie s'installer quelques temps en France et, accessoirement, rejoindre son chum.

-"Comment ça "accessoirement"???"

Ben oui. Elle était contente de le retrouver mais ce genre de choix de voyage et de vie ne doit pas se faire en fonction de l'autre: il faut que ce soit avant tout personnel, sinon on risque un jour d'en vouloir à notre ancien amour pour cette décision. De fait, mon amie et moi préférons toujours prétendre que nos choix de vie, de voyage, sont avant tout guidés par nos envies personnelles et qu'elles coïncident avec le lieu de vie de Jules. Ô Hasard!

-"Mouais! En fait, vous..."

Pas de commentaire, s'il vous plaît! Laissons aux illusions leur fonction salvatrice, voulez-vous? ^-^ Celles-ci ne font pas de mal!

Revenons à nos animaux laineux! Mon amie, donc, est partie s'installer en France. Ne sachant par combien de temps elle partait, elle a rangé toutes ses affaires dans des boîtes, entreposées dans un placard, chez sa mère. Elle a alors eu une phrase très juste:

-"Toute ma vie se résume en un placard."

J'avoue...Remarquez, à date, la mienne se sentirait assez à l'aise dans un placard car elle ne le remplirait pas entièrement...

14 juillet 2009

Apprentissage Sociétal.

Retour en France, pour deux semaines, dans quatre jours. Cela va faire un an que je n'y ai pas été. Remarquez, si j'avais respecté mon programme, je n'y serais même pas retournée cet été et j'aurais achevé ma thèse en décembre... Bon, ne retournons pas le couteau dans la plaie: ce ne sera pas le cas.

En fait, je ne réalise pas vraiment que je vais bientôt être dans un avion qui me ramènera vers ma terre natale. Je n'ai même pas commencé mes valises. Je repense à tous les événements qui se sont déroulés en cette année scolaire 2008/2009. J'ai découvert beaucoup de choses sur le fonctionnement de notre société: j'ai eu des amitiés fortes comme des déceptions particulièrement douloureuses. Les hauts et les bas que j'ai rencontrés avec Jules m'ont aussi permis d'apprendre beaucoup sur moi même.

Parfois, je me demande jusqu'à quel point nous devons en vouloir aux personnes qui nous ont blessés. La plupart de nos actes sont influencés par nos propres expériences et nos propres vécus: celui qui nous rejette a sans doute été lui même oublié, autrefois, et refuse de vivre à nouveau ces souffrances. Pourtant, est-ce une excuse pour toujours reproduire le même schéma? Inconsciemment, nous appliquons le proverbe du chat qui se serait trempé dans l'eau trop chaude. Nous sommes, dans le même temps, attirés par ce que nous connaissons déjà et effrayés par le souvenir que cela suscite en nous. De fait, nous finissons par ne plus savoir ce que nous voulons: fuir ou donner une seconde chance? Recommencer en se disant que ce ne sera peut-être pas pareil, même si tout nous indique que si? Comment oublier les cicatrices des relations passées?

Lorsqu'on tombe amoureux, on voudrait ne jamais blesser l'autre, le protéger pour que jamais le voile gris de la tristesse n'assombrisse ses yeux. On se dit que ressentir autant d'amour pour une personne est merveilleux et ne peut avoir de fin. Enfin, c'est ce que nous souhaiterions au fond de nous-mêmes.. De par mon éducation et mon expérience personnelle, j'ai toujours conservé un discours cynique et défaitiste sur l'avenir des relations longues. Je suis certaine, pourtant, que j'aurais voulu qu'on me prouve que j'avais tort et qu'on m'enlève cette peur viscérale de souffrir. J'ai blessé Jules plus souvent qu'à son tour. Par mon franc-parler, parce que je veux toujours tout dire pour que l'échec, s'il advenait, ne soit jamais imputable à un quiproquo. En clair, j'ai toujours fondé chacune de mes actions et de mes paroles dans mon couple sur l'idée que ce serait une occasion de moins d'insuccès.

-"Wow! C'est une bonne base, ça..."

Oui, je sais. Tout penser en fonction de l'échec possible est la meilleure façon de le susciter. C'est un peu comme regarder la voiture de droite lorsqu'on conduit: imperceptiblement, on se dirige vers elle. Pourtant, c'est la seule manière que j'avais trouvé pour préserver ce que nous avions construit. Un de mes amis me disait un jour: dans un couple, les deux sont responsables. Les deux se font du mal et se blessent. Il n'y a jamais un méchant et un gentil. Sûrement. Pourtant, j'ai parfois l'impression qu'un côté cumule plus les coups que l'autre. Ce n'est pas nouveau: les relations sociales, c'est pas mon truc...

Parfois, lorsque je sens que je blesse les autres, lorsque je sens leur peine et que je me sais responsable, j'ai envie d'arrêter. Je voudrais ne plus m'attacher pour ne plus susciter les larmes avec mes pensées égoïstes. A trop dire tout ce que je pense, je finis par imposer mon mode de pensée aux gens qui m'entourent. Je ne leur laisse pas le choix: pour éviter d'avoir mal comme j'ai si peur que cela advienne, je fais souffrir mes proches. C'est ironique. Vous me direz, les relations amicales et amoureuses sans incidents seraient moins riches...Sûrement... Pourtant, je ne peux m'empêcher de me demander si, une fois encore, ce n'est pas simplement une preuve de mon incapacité sociale. Un peu comme quand je ne suis pas capable de m'adresser à ma famille sans agressivité. Je voudrais vous dire tant de choses, Amis, mais je n'ai pas les mots. Lorsqu'un bonheur intense m'inonde, lorsque j'ai un goût de miel dans la bouche, je voudrais pouvoir l'exprimer, mais je ne sais qu'écrire, alors je passe par ce biais. Parfois, les gens ont peur de mes mots, souvent ils ne comprennent pas vraiment. On dirait que je ne suis pas douée pour rendre la danse des papillons, un soir d'été.

Un jour, j'aime à le croire, je saurais ne pas renverser d'un revers de main le château de cartes des relations, si patiemment construit. En attendant, j'apprends chaque jour à avancer sur le chemin de notre existence, parsemé de ronces mais regorgeant, également, d'ineffables trésors.

10 juillet 2009

Mue des papillons, un soir d'été...

-"Au pire, on pourrait être colocs! ça doit juste faire bizarre la première fois que ton ancien amoureux ramène une fille à la maison...
- Impossible! Tu ne peux pas vivre avec ton ancien amour. C'est rare que les séparations se passent en bons termes. Il y en a toujours un qui laisse l'autre.
- Ben là... ça veut dire que tu perds non seulement un amoureux mais aussi toute la complicité que tu as construite avec?
- Oui."

Dialogue amical sans autre but que d'être.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de trouver triste le raisonnement de mon ami. Je comprends que lorsque les sentiments ont été intenses, il est difficile de basculer immédiatement dans le registre convivial: hier, il était notre avenir, aujourd'hui, il est celui qui ne fait pas la vaisselle dans l'appartement. J'avoue que les changements seraient un peu brusques. Pourtant, je trouve très triste d'imaginer que si les relations amoureuses ne fonctionnent plus, la seule solution est de dire Adieu à l'autre et de changer toute notre complicité, bâtie au fil du temps, en de vieux souvenirs et des albums photos.

A vrai dire, je n'ai pas une très très grande expérience amoureuse. Avant Jules, je n'ai été vraiment attachée qu'une fois alors c'est un peu toujours cette histoire, mon point de repère. Elle n'a, d'ailleurs, sans doute pas été assez longue pour que je comprenne les apories d'une relation amoureuse en déclin. Pourtant, j'ai l'impression que j'aurais perdu bien plus qu'un amoureux si nous n'étions jamais redevenus des amis. Il me semble que notre relation s'est enrichie d'avoir marché, même quelques mois, sur le même chemin de vie. En complicité, certes, mais également en connaissance de nous mêmes. Une petite étincelle, un non-dit, quelques poussières d'amour qui restent accrochées à notre peau.

Souvent, les personnes estiment que si quelqu'un reste ami avec son ex, c'est qu'il est encore amoureux ou, tout au moins, qu'il espère quelque chose. Je suis contre cette pensée. Une relation amoureuse qui s'est éteinte a laissé ses papillons sur le bord du chemin. Il n'est pas question de leur rendre la vie. En revanche, d'autres peuvent apparaître: des différents, plus colorés, plus vifs, plus heureux. Pourquoi serait-il impossible de rester des amis particuliers après s'être tant aimés? Parce que nous aurions, justement, trop aimé? Mais est-ce vraiment possible de donner trop d'amour? Et puis, n'est ce pas le lot de toute relation trop longue de déborder sur le plan amical? Alors pourquoi ne serait-ce plus possible après une séparation?

Bien sûr, je me doute qu'il faut une période de transition. Le temps que la brûlure, qui consume chacun de nos organes dès qu'on croise ou qu'on songe à notre amour perdu, s'estompe. Cette douleur ineffable ne peut s'adoucir dans la relation amicale, les premiers temps. En revanche, par la suite, n'est il pas possible de se retrouver? Notre relation, axée sur l'amitié, n'en devient-elle pas plus forte?

J'aime à le croire, en tout cas. Il n'y aurait définitivement plus aucun intérêt à s'investir autant dans une relation amoureuse si l'on sait qu'il y a une chance sur deux pour qu'on perde, à la fin, un amoureux ET un ami. Ce serait du gâchis. Mais peut-être raisonnais-je encore avec mon esprit fataliste, un brin cynique, pourtant si fleur bleue? ^-^

9 juillet 2009

Rêve de Félicité.

Aujourd'hui, j'ai envie de rire et de chanter. Je mets de vieilles chansons rock des années 1980 sur Internet et je chante à tue-tête, seule devant mon ordinateur. Un peu plus et je danserais!

-" Wow! Qu'est ce qu'il se passe? Tu pars en voyage?"

Non, je n'ai pas écrit que je fondais de joie! ^-^

Le soleil brille! Depuis une semaine qu'il avait chrissé son camp je ne sais où, Monsieur Astre De Feu a daigné revenir par chez nous! On a beau dire, lorsqu'il est là, tous les soucis paraissent plus légers. Il réchauffe notre être avec plus de douceur que quiconque. Il rendrait le sourire au plus taciturne de nos contemporains! ^-^

J'ai envie d'être un bourgeon de Magnolia pour sentir la caresse de feu sur ma peau tendre. Je voudrais m'épanouir dans sa chaleur, me sentir portée dans le creux d'une main brûlante. Lentement, délicatement, ouvrir chaque pétale d'un blanc rosée pour me gorger de soleil. Éblouie par sa clarté, je frissonnerais au gré de la brise légère, secouant ma branche.

Je voudrais être un papillon pour être libre et beau. Tel un rêve, je volerais autour des hommes sans jamais m'approcher de ces curieux êtres. Je les regarderais de loin, verser des larmes de sang sur leur bonheur passé. Indifférent aux peines de ce monde, je profiterais un instant encore de la beauté de la Terre avant de disparaître en l'espace d'un souffle.

J'aimerais être la pluie pour avoir une bonne raison de tomber aussi souvent sur le sol. Ma chute ne serait plus amère mais elle serait la mère de toute vie. Gorgée de lumière, je me jetterais dans la mer salée, comblée. A la merci des courants, je me laisserais porter au gré du vent, attendant que le soleil revienne me chercher. Alors, souple, je regagnerais les cieux pour contempler de toute ma hauteur les grandes étendues bleues qui font de notre planète ce qu'elle est. Puis, je recommencerais mon cycle de vie, à jamais semblable, pourtant toujours si nouveau.

Mais je ne suis qu'un être humain, moins beau qu'un Magnolia, bénéficiant d'une vie plus longue que n'importe lequel de ces anges multicolores aux ailes magiques, mais toujours plus éphémère que la plus petite des gouttes d'eau. Alors, profitons de tout et partout. Le soleil brille pour nous encore un peu: un instant, une minute, un an. Quelle importance puisque nous ne sommes que poussière! Aujourd'hui, l'astre de Râ est parmi nous et il allume la chandelle du bonheur présent dans le cœur de chacun. N'oublions jamais que nous ne sommes que de passage...

8 juillet 2009

Emotions en Musique.

Je suis toujours étonnée des associations que réalise notre mémoire entre des événements et des détails anodins. L'exemple le plus marquant est certainement la musique: qui ne s'est jamais senti tout chose en écoutant les paroles d'une chanson, évocatrice d'un temps perdu? Lorsque mon premier amoureux m'a quittée, j'ai été incapable d'écouter Black Session de Yann Tiersen pendant deux ans. A chaque fois que j'entendais les premières notes d'un morceau, je sentais mon coeur se serrer et une bouffée de tristesse m'étouffait de l'intérieur. Ce phénomène n'a de cesse de m'étonner: en toute honnêteté, j'ai autant de mémoire qu'un poisson rouge, voire moins par certains moments. Or, les émotions reliées à quelques petits riens du quotidien sont suffisamment puissantes pour secouer la poussière de tous les vieux souvenirs mais également pour en rendre les sensations d'alors tangibles.

D'une nature un brin rêveuse, je me laisse souvent emportée par mes pensées. Lorsque j'entends, par hasard, le son d'une musique évocatrice ou encore lorsque je foule une terre déjà arpentée, en d'autres circonstances, je me remémore le passé. Je me demande ce que deviennent mes compagnons d'alors. Ont-ils trouvé leur voie? Sont-ils heureux? Ont-ils beaucoup changé? Trouveraient t'ils que j'ai beaucoup changé?

Du fait de l'assez longue période de ma vie où j'étais "une autre", mon corps s'est radicalement transformé, il y a sept ans. Lorsqu'il m'arrive de retrouver des amis d'avant ce changement, j'ai toujours un instant d'hésitation. Je crains leur réaction. A l'instar de toute ma famille, j'aurais sans doute droit au rituel:

-"Ah ben tu es guérie! Tu es bien, maintenant!"

Rien de si terrible, à priori. Pourtant, cette intervention est trop reliée à des émotions douloureuses dans mon esprit pour que je la prenne avec un sourire sincère. Lorsqu'une maladie psychologique touche le physique, la plupart du monde pense que tout est réglé lorsque notre corps a repris une apparence "normale" pour la société. Pour ma part, l'année où j'ai rempli les normes, après sept ans de marginalisation, alors que tout le monde se réjouissait de me voir redevenue une "femme", j'ai voulu mourir avec plus de force que jamais. Je n'ai pas réussi et, à posteriori, tant mieux. Pourtant, je sais que tout n'est pas terminé. Même si je contrôle encore ma volonté, je sais que l'"Autre" est encore là, à l'affût de la moindre faiblesse. Je la sens frissonner de plaisir dès qu'une phrase, un regard, une musique me rappellent ces noires années où elle avait le dessus. J'ai des séquelles comportementales, dans mon quotidien, et lorsque ma vie fout le camp par petits bouts, j'ai encore le réflexe de me prostrer dans un coin de ma tête, lui laissant le champ libre. Le propre de ces maladies psychologiques que personne ne comprend et qui effraient tous ceux qui les côtoient est de ne jamais totalement disparaître. Elles se transforment, s'enroulent en silence dans un coin, prêtes à bondir à la première occasion. Parfois, j'ai peur. Mes propres réactions m'effraient: j'ai l'impression de perdre le contrôle, de paver moi même le chemin de ma destruction.

A vrai dire, ces troubles psychologiques ne sont réellement considérés que parce qu'il y a une dégradation physique visible. Ils se déclinent pourtant bien au delà de la seule apparence. Nombre de mes amis se sentent parfois perdre pied. Parce que c'est sporadique, cependant, et parce qu'ils parviennent toujours à reprendre le dessus, ils n'en font pas cas. Je me demande jusqu'à quel point nous pouvons ainsi donner l'illusion que tout va bien. Je devrais le savoir: c'est un peu ma phrase fétiche.

-"Tout va bien. Tout va toujours bien."

Tiens, je vais écouter Emmenez-moi, de Charles Aznavour. Les émotions liées sont heureuses et je penserai à vous, là bas, de l'autre côté de la vaste étendue bleue. Vous me manquez un peu quand même! ^-^

6 juillet 2009

Capricieuse Humanité.

Dans quelle mesure sommes-nous maîtres de nos vies? A partir de quand nos décisions sont-elles dépendantes de celles des autres? Qu'est ce qui rend notre chemin à ce point tortueux ou, au contraire, si droit que tout en devient trop prévisible?

-"Bon! Encore un questionnement stérile!"

J'avoue. Je m'interroge souvent sur des éléments, sinon futiles, du moins insolubles de notre existence. Lorsque j'étais enfant, je me demandais souvent ce qui faisait que j'étais "moi" et non quelqu'un d'autre. Comment pouvais-je entendre ce que je murmurais dans ma tête? D'ailleurs, jusqu'à quel point était-ce moi qui prononçait tous ces mots? Parfois, lorsque j'avais des mauvaises pensées, je tentais de les attribuer à une "autre", qui vivrait, tapie dans un coin de mon crâne. J'ignorais alors combien cette créature prendrait de l'importance dans ma vie, quelques années plus tard. Pour l'heure, je me contentais d'imaginer son immolation à chaque pensée négative. Cela me permettait, sans doute, de me cacher à moi même mon côté plus sombre. Nous ne sommes jamais très enthousiastes à l'idée de faire sa connaissance.

Souvent, aujourd'hui, mes amis et mon entourage me demandent pourquoi j'ai l'air d'avoir aussi peu confiance en moi ou, en tout cas, si peu d'estime pour mon être. Je pense que c'est le seul moyen que j'ai trouvé d'étouffer l'"autre". Elle ne se sent pas à son aise dans l'auto-dérision, alors j'en abuse. Mais ne vous inquiétez pas: je vais bien. C'est juste une histoire entre elle et moi. Un marché que nous aurions conclu pour ne pas devenir un être humain trop triste. Au fond, je m'en sors bien. ^-^

Michael Jackson est mort la semaine dernière.

-"Wouah! Quelle transition!"

Un peu abrupte, je le reconnais. Mais il y a un lien, je vous assure! Non pas entre Michael Jackson et moi mais entre le sujet de la bi-polarité humaine et le personnage: nous, hommes et femmes doués de raison, avons cette étonnante capacité de ne nous rappeler que de ce que nous voulons. Le maître du Moonwalk est parti vers d'autres horizons et tout le monde a cessé de respirer. La Terre s'est arrêtée de tourner: plus de guerre en Afghanistan, plus de massacres en Irak, plus de famines dans le monde, plus de scandales politiques, plus rien. Un homme est mort. Dans une de leurs chansons que j'aime beaucoup, Dehors Novembre, Les Colocs chantent les derniers instants de l'un des leurs, emporté par le Sida. Il déclare:

"La planète tourne. L'est pas supposée d'tourner sans moi."

Je trouve cette phrase très vraie. A l'instant où la vie quitte notre corps, on doit sans doute avoir un petit pincement au cœur en songeant que cela ne changera pas la face du monde, ou que, plus exactement, nous n'étions qu'une poussière dans l'immensité et que nous tomberons dans l'oubli dans un jour, un mois, un an. Peu importe. Michael Jackson a été révolutionnaire en son temps: il a marqué les esprits de bien des générations. Une de mes amies m'expliquait combien sa disparition l'affectait car elle avait grandi avec sa musique. Je peux le concevoir. Pourtant, je trouve ça toujours bouleversant de voir combien il peut y avoir un décalage entre la mort d'un seul être et celles de milliers d'autres. Il n'était ni meilleur ni pire qu'un autre homme. Il était célèbre, that's it. Je comprends l'émotion de voir partir une icône d'une autre époque mais le cirque médiatique qui se trame autour de sa disparition est tellement grotesque en comparaison de la manière dont il était perçu ces dernières années...

En tout cas, chacun ressent ses émotions de façon différente. L'important est de sentir quelque chose, n'est-ce pas? ^-^

3 juillet 2009

Nouveau Départ.

Vendredi 3 Juillet. Hier soir, j'ai été à une soirée d'au revoir d'un de mes amis Français qui retourne dans son coin de pays. Il était un peu triste de quitter tous ses compagnons: un an à l'étranger équivaut certainement à trois ans dans son bout de ville. Tout est si différent, chaque découverte est un trésor et, parce qu'on sait que tout est éphémère, on profite de tout et partout. Les rencontres sont un peu de bonheur dans un monde trop pressé: il suffit d'un regard, d'une complicité passagère pour bouleverser une vie.

Lorsque nous sommes ailleurs, tout paraît plus beau, plus intense et notre vie prend souvent un tour nouveau. Aussi, hier soir, je comprenais un peu le voile gris qui persistait au fond du regard de mon ami. Bien sûr, on est toujours heureux de retrouver les nôtres, qui nous attendent là bas, de l'autre côté de l'océan. C'est évident. Pourtant, cette impression de laisser des poussières de nous derrière pèse lourdement dans notre cœur. Cette sensation que, quoiqu'il arrive, on abandonne un peu de notre être dans chacun de nos amis, dans la moindre pierre de cette terre d'adoption. C'est là, certainement, l'un des seuls désavantages du voyage: quoiqu'on fasse, ou qu'on aille, on laisse toujours quelqu'un ou quelque chose.

Pour avoir dèjà vécu cette sensation à bien des reprises, je comprends un peu la nostalgie. de mon ami Je ne peux m'empêcher de penser également a la vacuité des conversations post-retour:

-" Et puis, comment c'était?"

En dépit des merveilles vécues, des découvertes et des belles rencontres, la seule réponse qui peut être apportée à cette question est:

-"Bien."

Parce qu'on ne peut rendre ce qui est ineffable. Car il est impossible de transmettre toutes les émotions, toute la beauté d'une tranche de vie ailleurs par des mots. La langue humaine ne peut tout illustrer: elle est capable, parfois, d'apaiser les maux par des mots mais elle ne peut pas rendre les bouts de nous qu'on laisse derrière.

Bon voyage, Ami. Tu as beaucoup de compagnons ici et, peu importe l'avenir, tu as sans doute obtenu plus de richesse que tu n'en auras jamais. C'est là, la beauté des voyages...

Itte Rashaï!

1 juillet 2009

Ecriture Cathartique.

Écrire. Voilà certainement la seule chose que j'ai jamais su accomplir sans réellement me poser de questions.

Depuis l'âge de dix ans, je gribouille des textes, je tente des poèmes, j'essaie de laisser libre cours à mon imagination. Tout ce temps, j'ai pu m'adonner à de multiples techniques, de l'écriture automatique à la poésie des chansons. Soyons honnêtes: ce ne fut pas toujours un franc succès. A dire vrai, de toutes les créations que j'ai pu réaliser, très peu sont vraiment dignes d'intérêt. Rien n'est jamais facile: il faut tomber souvent avant de savoir patiner correctement. Il en va de même pour l'écriture. L'un de mes objectifs, de mes rêves devrais-je plutôt dire, est d'écrire des livres pour enfant. Je les trouve magnifiques. Une histoire est un monde à part entière. Un espace privilégié que nous créons nous mêmes, en laissant carte blanche à notre esprit. Une œuvre est un peu le reflet de notre âme.

Pendant longtemps, j'ai écrit pour moi, au sens où je ne laissais personne pénétrer dans mes mondes factices. Mes histoires me permettaient de changer la fin des livres et des films que je trouvais trop tristes ou bien trop peu détaillées. Elles constituaient également un palliatif à mon caractère introverti. Enfant, je dessinais ma pierre tombale et j'imaginais les poèmes qu'on lirait à mon enterrement...

-" Ouch...Euh...ça va sinon?"

Oui, oui, pourquoi? ^_^

Finalement, écrire me permettait d'extérioriser toute la noirceur de mon esprit tout en m'ouvrant les portes d'une vie par procuration. Lorsque j'ai achevé mes premières nouvelles, je les ai empilées dans un coin de ma bibliothèque sans autre but que de les relire de temps en temps. A vrai dire, la première fois qu'une de mes amies m'a conseillée d'envoyer le roman que j'avais écrit à des maisons d'édition, je n'y croyais pas outre mesure. Tant d'auteurs talentueux écrivent chaque année des romans à succès potentiels... J'ai tout de même suivi son conseil. Sans doute espérais-je plus un avis de professionnel qu'une vraie proposition de publication. Le directeur de Gallimard, d'ailleurs, a comblé toutes mes attentes en prenant la peine de m'écrire une lettre manuscrite avec son opinion. C'était vraiment gentil de sa part et je lui en suis très reconnaissante. Par la suite, une maison d'édition me proposa de me publier: j'ignorais alors tous les ennuis que j'aurais avec, du fait de leur manque total de professionnalisme. J'étais trop enthousiaste pour songer à tout ça, d'ailleurs. C'est ainsi que Merveille Humaine a vu le jour...

Sans fausse modestie aucune, ce roman est très très loin d'être bon. Je n'en suis pas particulièrement fière: il s'agit d'une histoire que j'ai écrite lorsque j'avais 15ans et qui manque clairement de maturité. L'histoire est traitée trop rapidement et les personnages sont creux. Mon principal problème avec ce livre est que je ne m'attache pas assez à l'héroïne (pas la drogue bien sûr... :p) et que, comme me l'a fort justement fait remarquer une amie, les protagonistes sont tous trop parfaits dans leur rôle. L'idée de départ n'était pas si mal pourtant: dans un monde en décadence, une partie des hommes décide d'user d'un membre de sa propre espèce pour éradiquer la race humaine, gangrène de la Terre. Pour ce faire, les rebelles enlèvent une adolescente un peu perdue et en font une arme vivante. L'expérience rate et la jeune fille s'enfuit. Le reste du roman est sa quête identitaire en parallèle de sa déshumanisation. J'aime bien l'idée de fond car elle reflète bien l'état d'esprit de mon adolescence. Peut être, un jour, tenterais-je de recommencer l'expérience, avec plus de maturité.

En attendant, je me consacre à d'autres thématiques. Ainsi, Marilou, une amie, m'a proposé un défi enivrant: écrire un conte éducatif pour les jeunes, sur l'environnement. J'ai commencé il y a deux jours et je suis aussi excitée qu'une enfant sur un manège. Je m'amuse et je déborde d'idées. Je veux l'illustrer également. Je suis vraiment heureuse d'avoir cette chance!

Je souhaite écrire encore longtemps. Pour extérioriser, pour rêver, pour faire rêver. Souvent, je rencontre des personnes qui me racontent qu'elles aimeraient écrire mais qu'elles n'en ont pas le courage ou la capacité. J'ai envie de leur dire que le plus important est de commencer. Après, tout coule tout seul... Comme pour tout, comme partout, le plus dur, c'est le premier pas. Mais, une fois franchi,le rêve est à portée. Alors, lancez-vous! ^_^