19 mai 2010

De la pseudo compétence des commentateurs de Hockey à Montréal

Ah le Hockey et la fièvre des séries! Pour ceux qui n'ont jamais vécu au Canada, voire à Montréal, ce n'est rien de plus que les phases finales d'un sport sur patins. Ici, c'est bien plus que ça: les média usent à foison de termes dithyrambiques à l'égard de l'équipe Montréalaise, les Canadiens, parlant de religion et de sainteté comme si ces termes appartenaient au langage du hockey. Ce serait presque amusant, si ce n'était profondément pitoyable, d'écouter tous ces pseudo-spécialistes bedonnants, n'ayant plus touché une rondelle (puck) depuis des années, expliquer comment les joueurs auraient du se placer ou jouer pour gagner. La plupart de ces bien-pensant n'ont jamais été, eux-mêmes, de très bons joueurs de Hockey mais ça, ce n'est pas grave: on peut juger et dénigrer à loisir à la télévision, enfoncé dans un fauteuil comme un pacha, parce qu'une fois, presque par erreur, on a été remplaçant dans la LNH. J'exagère à peine. Les grands joueurs, généralement, n'ont pas le temps d'étaler leur savoir comme de la confiture dans une émission d'après-match parce-qu'ils ont une équipe à faire tourner eux. Bref, nous devons tous les jours subir les commentaires désagréables des connaisseurs du dimanche qui commentent les matchs avec arrogance. Ils ne sont pas tous mauvais, attention. François Gagnon, commentateur dans La Presse, demeure généralement assez objectif et Réjean Tremblay réalise quelques bonnes chroniques. Il avait raison d'ailleurs, lors de son article du premier mai, qui titrait : "Halak n'aura pas ce qu'il mérite!". 

Mais revenons un peu en arrière: l'équipe de Hockey de Montréal, le Canadien, est entré dans les phases finales par la porte d'en arrière. Fondamentalement, au début des Séries, aucun des joueurs ne méritait de gagner tant ils s'étaient montrés inconstants tout au long de la saison régulière. Aucun sauf un: le gardien Jaroslav Halak. Alors que tout le monde s'entêtait à voir dans Carey Price le numéro un des gardiens et l'héritier de Patrick Roy (une icône du Hockey de Montréal), Halak représentait la force tranquille qui sauvait les matchs lorsqu'il le fallait et ne se faisait pas remarquer. Price, quoique très bon, avait le poids des média et des attentes de son équipe sur ses épaules à 19ans, lorsqu'il est arrivé dans l'équipe. A 22, il gère mal cette pression et c'est tout légitime. Halak est subrepticement devenu le numéro 1, en remportant les deux premiers tours des séries. Les commentateurs girouette de RDS, notamment, ne se pouvaient plus: eux qui l'avait tellement dénigré au profit de Price, ne tarissaient plus d'éloges à son endroit. Il faut dire que grâce à sa performance, le Canadien venait de remporter les deux premiers tours des Séries au détriment des meilleures équipes de l'Est. Ce n'est pas rien. C'était à qui encenserait le plus Halak! Price était passé aux oubliettes et tout le monde, de fêter le gardien Slovaque. Mr Tremblay avait écrit dans sa chronique: 

"Mais dans le fond, ça veut dire qu'à la première défaillance de Halak, on va le tasser en espérant que Carey Price saura enfin justifier sa sélection en première ronde et tout le bataclan publicitaire fait autour de lui."

Cela n'a pas loupé. Le Canadien, au troisième tour des séries, vient de perdre ses deux premiers matchs 6-0 (Halak remplacé par Price après le quatrième but) et 3-0 contre les Flyers de Philadelphie. Quelle a été la réaction des bedonnants commentateurs de RDS? 

-"Remettons Price car il est supérieur à Halak et mieux bâti!"

Surprise. En fait non mais on ne s'habitue jamais vraiment à l'inconstance des incompétents qui se prétendent des professionnels. Devrait-on rappeler à tous ces "génies" du hockey que notre principal problème dans cette série n'est pas le 6 buts ou le 3? On pourrait bien en prendre 12 ou 1 que ça ne changerait rien si aucun buteur de notre équipe n'est capable de trouver le fond du filet! Allô! On s'est fait blanchir deux fois les gars! Pouvez-vous nous lâcher avec vos querelles de gardien????

Personnellement, je ne suis pas une professionnelle non plus et je ne me permets de débattre de ce que j'ai pensé des matchs qu'avec mes amis. Entendre autant de vieux je-sais-tout commenter, juger et dénigrer les joueurs en fonction de leurs performances temporaires m'irritent profondément, cependant! Ce sont des êtres humains avant d'être des joueurs et ils ne peuvent pas être invincibles en permanence. Si c'est pour en détruire un dans deux semaines parce qu'il n'est pas aussi bon que la veille, il est inutile de lui ériger un piédestal aujourd'hui! Vous êtes étonnés que Price ne supporte pas la pression de Montréal? Pas moi! Il n'avait pas gagné trois match que c'était le Sauveur, Jésus Price ou Patrick Roy. Il avait 19ans!!!! Honnêtement, il y a des jours où j'ai envie de mettre tous ces commentateurs d'après match en patins, Benoit Brunet en prime, et de les lancer dans la mêlée en leur disant:

-"Allez-y, puisque vous êtes si forts, allez donc marquer les 12 buts dont vous vous vantez d'être capables!"

La vérité, c'est que nous perdons la Série 2-0 et que si nous ne trouvons pas le moyen de percer la muraille de Leigthon, le gardien des Flyers, la fièvre des Séries tombera samedi soir, gardien ou pas.

14 mai 2010

Superstition autour de l'examen de l'ONU

En fait, je dois être superstitieuse. Pas au sens où je dois égorger trois poules avec un cure-dent pour contrecarrer le mauvais sort du miroir brisé mais plutôt parce que je m'impose plein de mini-défis pour mettre des chances de mon côté. Enfin, c'est ce que je me dis. 

-"Pourrais-tu être moins claire?"

Eh bien, d'une manière générale, je fais référence aux petits riens que nous faisons tous ou presque lorsque quelque-chose nous tient à cœur. Mettons, par exemple, éviter de marcher sur les fissures du trottoir nous permet d'accumuler des points bonus pour un vœu x (pas un désir cochon, là! "x" comme dans "n'importe lequel"! Esprits tordus! ;) ) tandis que se faire dépasser par une voiture avant d'avoir franchi le feu de circulation, en vélo, nous en retire autant. Ces petits jeux qui servent surtout à meubler des trajets parfois trop longs ou à occuper nos pensées se doublent dans mon cas d'une certaine superstition héritée de Cendrillon. Les adeptes de la blonde souillon qui parle aux souris se rappelleront de ce passage fleur bleue au début du dessin-animé où la jeune fille explique à ses amies Myomorphes (avouez que c'est quand même plus classe de prétendre parler à des Myomorphes qu'à de vagues mangeuses de gruyère!) que si elle raconte ses rêves, ils ne se réaliseront pas. Bien. Je ne raconte plus mes rêves agréables depuis mes 10ans à cause d'elle mais ce n'est qu'un détail! J'ai poussé sa théorie plus loin: je n'ose pas parler de choses qui sont importantes pour moi, dont je n'ai pas encore le résultat, de peur de me porter la poisse et d'en précipiter l'échec. 

Ainsi, par exemple, mardi, j'ai passé un concours de l'ONU. Etant donné que c'est ma perspective d'emploi prioritaire et idéale, j'aurais dû exploser d'une joie indécente: je l'ai d'ailleurs partiellement fait, une fois ma sélection pour ce concours confirmée, en appelant toute ma famille. Je n'ai pas osé, cependant, en parler sur ce blog ou même diffuser plus largement la nouvelle. La première raison est qu'il s'agissait "simplement" d'une sélection pour PASSER le concours et non la réussite à celui-ci. A part moi, qui interprète ce choix comme un premier pas vers le succès, la plupart des personnes aurait pu, très normalement, s'étonner d'un tel enthousiasme pour "si peu" de choses. La seconde raison, et la plus importante, est que je craignais, tout bonnement, de me porter la poisse et d'entraîner une déception de taille: si j'échoue à ce concours, et que j'en ai parlé à tout le monde, objectivement, il n'y aura pas mort d'homme. La plupart des candidats qui l'ont passé avec moi étaient là pour la troisième, voire la quatrième, fois. Subjectivement, cependant, je vais être très déçue et j'aurais l'impression, infondée, j'en conviens, de décevoir ceux à qui je devrais apprendre cet échec. Se retrouve ici, finalement, mon éternel pessimisme qui me permet de me protéger de la chute et de m'émerveiller de tout succès. En partant battue, je songe que je ne pourrais pas tomber plus bas. Fondamentalement, ce raisonnement est faux: au fond de moi, j'espère avoir réussi cet examen, sinon le passer n'aurait eu aucun sens (surtout vu la longueur de l'affaire!). 

Bref, l'examen en lui-même s'est très bien passé. Trop même. Étant donné que la plupart des candidats qui étaient là avaient déjà échoué à plusieurs reprises, il parait un peu prétentieux de penser l'avoir réussi à la première fois. J'ai donc du tomber dans tous les pièges qui devaient se trouver dans les textes. Je ne le saurais jamais, cependant, car, dans six mois, lorsque les résultats vont tomber, on m'informera juste de ma réussite ou de mon échec, sans autre détail. C'est un peu dommage car il est toujours utile de connaitre nos faiblesses. En attendant octobre, il ne me reste plus qu'à faire des incantations et des sacrifices de fourmi sur des cure-dent. Superstitieuse? Non! Mais dès fois que ça fonctionnerait... ;)

7 mai 2010

Le Musée de la Civilisation encourage Lay's!

La vie est pleine de surprises. Ce matin, je viens de découvrir un autre de ses mystères: les paquets de chips Lay's sont sponsorisés. Pas par n'importe-qui, attention! Point de slogan Kraft ou MacDo pour encourager notre taux de cholestérol à atteindre des sommets! En lieu et place, le sachet non recyclable des croustilles préférées de Jules arbore fièrement les logos de Juste pour Rire, le Musée de la Civilisation ou encore wayspa.com et croisières AML...Déjà, je ne pensais pas qu'il était possible d'encourager des paquets de chips comme on finance les courses de bateaux à voile ou les patineurs artistiques: première surprise. Mais j'étais à des années lumière de me douter que des organismes comme le Musée de la Civilisation ou une entreprise de croisières avaient tant d'argent à perdre qu'ils finançaient la production des sacs de chips. En outre, quitte à encourager la mal-bouffe, ils auraient aussi bien pu soutenir la marque concurrente, dont le nom m'échappe, qui dispose, au moins, de sachets compostables. Intriguée par cette découverte, j'ai tenté de m'imaginer la réunion marketing du musée, mettons:

Directeur:" Il faudrait qu'on investisse dans une fondation ou un organisme pour améliorer notre image.
Membre du C.A: Oui, bonne idée! Pourquoi pas financer un centre communautaire pour les jeunes autochtones?

(Après tout, c'est le Musée de la Civilisation...)

Conseiller marketing: Non, c'est nul! Tout le monde fait ça et plus personne ne s'y intéresse! En revanche, les croustilles Lays: ça, ça touche du monde! 
Directeur: Bravo! Quelle idée géniale!"

Et ce devait être le même conseiller marketing pour le festival Juste pour Rire et les croisières de baleines! (Remarquez que, pour les baleines, on pourrait faire un lien douteux avec les chips et la mal-bouffe, mais ce ne serait pas très vendeur...). J'ajouterais même que je ne serais pas étonnée si on apprenait que le conseiller Marketing de ces trois entreprises s'appelait Mr Lay's...Mais ce n'est que pure spéculation! Après tout, peut-être qu'il y a d'excellentes raisons pour sponsoriser une marque de croustilles...

3 mai 2010

Sigmund nous a quittés: service après-vente Acer ou Best Buy?

Poisse, ma colocataire et, désormais, compagne de vie, a encore frappé. Notez: cela me permet d'avoir un aperçu de ma dépendance maladive à cet outil, somme toute, purement matériel dans mon existence. Il faut dire qu'être en période de rédaction de thèse ne rend pas le sevrage facile: sans Sigmund, mon travail s'avère bien compliqué. Bref, vous l'aurez compris: mon fidèle compagnon depuis quatre (misérables) mois m'a lâchement abandonné. Sans préavis ni lettre d'avertissement, il m'a regardé une dernière fois de son écran lumineux puis s'est éteint dans un silence morbide. Enfin... Un silence... Je parle de lui, là. Parce que, de mon côté, le silence était colonisé par de nombreux sacres (ou jurons, selon le côté de l'océan) que la décence m'empêche de reproduire ici. J'ignore si c'est la jeunesse de Sigmund ou le fait que j'étais au milieu d'une phrase de mon chapitre de thèse qui a alimenté mon imagination mais mon débit était à l'échelle de mon désespoir. A ce moment précis de ma journée, la marée noire aux abords des côtes de la Louisiane me paraissait à peu près aussi importante qu'un prospectus du Coq Rôti. Bref, Raison m'avait quittée pour aller faire quelques emplettes, laissant le champ libre à Frustration et Dépit pour organiser une petite fête à la maison! Raison revenue, quelques heures plus tard, elle renvoya les deux adolescents dans leur chambre et reprit le contrôle de la situation. La première idée qu'elle insuffla à Cerveau fut de ramener Sigmund à Best Buy en leur expliquant que dépenser 600 dollars tous les quatre mois n'est pas particulièrement un objectif de vie. Réconfortée par cette idée, je la soumets à Jules, qui est, après tout, le chauffeur. (Il faudrait qu'il soit amputé des deux bras et équipé d'une jambe de bois pour que je concède de conduire son bateau alors qu'il est là (un Caprice Chevrolet de 1993: un paquebot mais avec des roues!)) Il s'empresse de ramener Raison à la raison par un constat laconique:

-"Ils n'en auront rien à faire. Ils vont te renvoyer avec le constructeur. T'es mieux de voir directement avec Acer."

Raison est contrainte de le reconnaitre: Best Buy n'est pas reconnu pour son service après-vente. Elle décide donc de suggérer à Cerveau une recherche sur le site d'Acer Canada. Déjà, à part la page d'accueil, tout est en anglais. Bon, qu'à cela ne tienne, Relativité s'en mêle et convainc Raison que c'est un excellent exercice pour la partie Langues Etrangères de Cerveau, qui a plutôt tendance à se la couler douce. Je parviens à la page de "support" où il m'est demandée le mal de Sigmund. L'ennui, c'est qu'il faut que je détermine quelle partie de mon ordinateur est en panne. 

-"Héhéhéhé... C'est parce que, si j'en avais la moindre idée, je ne m'ennuierais pas sur votre site pourri!"

Ai-je envie de répliquer. Mais Raison me rappelle que "répliquer" à une page inerte de site Web ne fera pas avancer mon affaire. Certes. Elle commence à m'énerver, elle aussi, la mère Raison... Bref, vu que c'est l'écran qui s'est éteint et que cela ne fonctionne pas plus lorsque je le branche sur un autre, je choisis vidéo, tout comme j'aurais pu choisir Géranium, tellement j'en avais aucune idée. Je m'efforce de compléter ma réponse du mieux que je peux, en anglais, et j'envoie ma requête.

-"Merci de votre demande. Veuillez nous faire parvenir votre ordinateur le plus vite possible à l'adresse Suivante: (...) Mississauga, Ontario."

...

Wow. Acer est développé. Mon ordinateur est en panne, quatre mois après son achat, et je dois l'envoyer... en Ontario??? Non mais ça tombe bien parce que je ne m'en sers pas du tout et je ne suis vraiment pas en train de tenter de terminer ma thèse. Alors, ça peut bien prendre six mois à être réparé! Après tout, sur toute une vie, c'est rien...
La phrase suivante aurait pu signer le départ de mes sourcils de mon visage tant je les ai levés haut! (Malheureusement pour eux, ils ont l'air bien accrochés!)

-"Nous ne sommes pas responsables des parties de votre ordinateur qui ne vous seraient pas renvoyées après la réparation!"

Gnê? Genre, je t'enverrais mon ordinateur au complet et je me retrouverais avec la carcasse de Sigmund sans transformateur ou batterie et le centre de réparation d'Acer ne serait pas responsable? Est-ce qu'il répare les ordinateurs avec les morceaux d'autres portables? 

Raison en vient, elle aussi, à douter de la pertinence d'envoyer Sigmund aussi loin et risquer de ne retrouver que le lecteur de DVD dans le colis de retour. Subrepticement, elle suggère à Cerveau d'appeler, à tout hasard, Best Buy, dès fois qu'ils auraient de meilleures options...