22 juillet 2012

Et si le Rêve devenait Réalité...

On ne le répétera jamais assez: Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Oui mais voilà, perso, je ne sais pas faire. À peine ai-je un projet qui me tient à coeur que je commence à me projeter et à me faire douze millions de films. Pire: si je ne suis pas arrêtée à temps, je m'engage et je signe avant même de vraiment me poser - trop emballée que je suis par mon projet. On appelle ça, dans le jargon psychologique, être impulsif. Notez que comme je suis parfaitement au courant que je souffre de ce syndrome, je devrais déjà avoir pris la décision qui s'impose: ne plus prendre aucune décision finale. Oui mais non: je ne peux pas m'en empêcher. Soudain, un projet se dessine, je commence à passer en revue les millions de possibilités qui pourraient me permettre de le réaliser, je passe des heures à naviguer sur Internet, à feuilleter des bouquins, afin de mieux me faire une idée - le tout accompagné de mes petits papillons d'excitation dans le ventre qui empêchent ma raison de se faire entendre. 

Ma dernière passion est un Projet qui est né tout doucement après le mariage: avec notre urne, nous voulions éventuellement acheter un Westfalia et faire le tour du Canada. Mais une autre idée a germé dans notre esprit: un budget pareil (qui n'est pas suffisant pour acheter un bon West mais quand même...) pour un voyage, ça peut faire un sâcré voyage. Même qu'on pourrait peut-être faire un mini tour du monde! Pas quelque-chose de grandiose, comme tous ceux qui partent en vélo, en bâteau ou à pieds pour des années et profitent des mois de chaque pays, mais au moins quelque-chose de conséquent. Le plus long voyage que nous n'aurions jamais fait, Jules et moi: un six mois de par le monde! L'idée semblait folle au début : Six mois, c'est prendre un sâcré congès de la job! C'est aussi prévoir un sâcré budget... Et puis, on s'y est habitué - on a même fini par la trouver très sympa! Après tout, les congès sans solde, c'est fait pour ça et puis, si on veut le faire, c'est maintenant ou jamais. L'air de rien, dans un mois, j'ai 30 ans. Demain, il sera déjà trop tard...

Bref, on se laisse aller à rêver. On réfléchit à notre budget et aux pays qu'on veut voir. On pense au frère de Jules qui veut partir au Pérou durant son congès annualisé l'an prochain : ce serait cool de le retrouver là-bas. Genre pas tout de suite, mais fin d'année prochaine. Octobre 2013: c'est un bon mois pour commencer notre périple. Et puis, quitte à être au Pérou, on pourra enchaîner sur l'Argentine: on a des amis là-bas, à Buenos Aires et ailleurs! Pourquoi pas? On dit toujours qu'on ira les voir et on ne le fait jamais! Nous, on pourrait le faire! Et puis l'Argentine, c'est magique dans nos têtes. C'est aussi la Patagonie et le bout du monde: qui n'a jamais rêvé du bout du monde? Après, bah, on partira vers l'Océanie! Il y a la Polynésie sur le chemin de la Nouvelle-Zélande et de ses moutons. Peut-être une escale au milieu du Pacifique, sur ces bouts d'îles trop loin pour qu'elles sortent de leur aura brumeuse de rêve. Et puis après, la Nouvelle Zélande, ce pays des All Blacks et des verts paysages, avant d'enchaîner avec l'Asie : Indonésie, Laos, Cambodge, la Grande Muraille de Chine et mon rêve d'Enfant: le Japon! Ne serait-ce pas le plus beau des voyages? Un rêve qui se réalise, une chance incommensurable qui ne se vit qu'une fois? 

Alors je rêve, je m'emballe, je m'enflamme. Je fais le tour des blogs de voyage, je calcule, je compte, je fais semblant d'acheter les billets d'avion et je me dis : Pourquoi pas? Jules se laisse peu à peu gagner par mon engouement. Il a sans doute raison lorsqu'il hausse les sourcils en voyant mon budget qui s'allonge mais on ne vit qu'une fois. Et puis, depuis le temps qu'on le repousse ce grand voyage, n'est-il pas temps de le réaliser? Il nous faut aller voir ailleurs si nous y sommes et Octobre 2013 est un bon mois pour cela. Après, nous verrons. Mon frère me l'a dit, citant St Exupéry, "Faîtes que le Rêve dévore votre vie, afin que la Vie ne dévore pas votre Rêve". Notre Rêve nous attend, Chéri....

12 juillet 2012

Mariage joyeux, Mariage heureux!

Le temps passe et les oublis et petits moments de nostalgie liés au mariage s'estompent pour ne laisser place qu'aux beaux souvenirs. Du coup, je dois refaire un billet pour rendre plus en détails les joies de cette très belle journée car mon dernier billet ne laisse pas vraiment deviner à quel point c'était un moment heureux de partage et d'amitié. J'ai même fait de la peine à Jules car, en utilisant comme à mon habitude mon écriture catharsis, j'ai eu l'air de dévaloriser notre mariage et la fête - ce qui évidemment n'était pas mon objectif. Je ne faisais que rendre compte de mes petits démons qui, au final, sont toujours les mêmes: mon incorrigible distraction qui peut me conduire à blesser mes proches et mon envie irrépressible de ne jamais voir vieillir et partir mes parents. Bref, mon combat contre mes propres moulins à vent que je m'efforce de défier à chaque grand moment de ma vie.

Mais notre mariage était  bien plus que ces petits constats un brin tristes - nostalgiques, devrais-je dire - c'était surtout, comme je l'ai suggéré en conclusion de mon dernier billet, un magnifique échange entre ma famille, nos amis et tous ceux qui étaient avec nous. Ce grand moment a commencé avec la prise en charge du changement de salle par ma grande soeur, aidée de mes amis arrivés le vendredi et de mon autre soeur. Depuis cet instant, il ne s'est jamais arrêté et, encore aujourd'hui, je regarde les photos, toute émue. Cela ne me semble pas encore réel: voir tous mes proches dans un coin de pays qui m'est si cher mais qui, en même temps, était si éloigné, réunis pour Jules et moi et prêts à tout donner pour que cette fin de semaine soit la meilleure fin de semaine à vie de l'Univers (en toute objectivité) a été la plus belle expérience jamais vécue. Mon Yankee préféré a même été jusqu'à danser jusqu'aux petites heures du matin, cravate autour du front, sur une musique qui, dans un contexte normal, lui aurait provoqué des réactions épidermiques et des sursauts de dégoût! ;) Mes deux témoins ont été plus qu'à la hauteur de leur tâche: Mathieu s'est révélé un accessoiriste de talent pour la photographe et Nico, un musicien hors pair!

De l'avis de tout le monde, ce fut un très très beau mariage. Je suis assez d'accord avec ce Tout le monde. Il s'en dégageait une aura de joie qui ne s'est pas encore tout à fait éteinte et qui se ravive à chaque fois que je regarde les photos ou les vidéos. Ce sont des grands moments comme ça qui font la beauté du mariage! Je voudrais pouvoir remercier tout le monde pour la joie ineffable qu'ils ont insufflé à cette journée: de ma soeur et son esprit d'initiative à Gigi et sa belle voix qui ont ravi les invités tout au long du repas, de mon Yankee préféré et sa douce à mes Faraham et leurs femmes, de mes témoins si prévenants et si disponibles à chacun de nos amis, membres de nos familles qui ont fait toute la réussite de cette journée. Et, évidemment, un grand grand merci à mes parents sans qui cette journée n'aurait pas été pareille et qui, même si le mariage n'est pas leur tasse de thé, ont remué ciel et terre pour que cette journée soit parfaite!

Si le temps demeure fugace, la vivacité du souvenir de cette fin de semaine n'est pas prête de s'estomper....

10 juillet 2012

Veni, Vidi, Vici! :)

Bon ben voilà. C'est fait. Je suis mariée. C'est drôle à dire... A vrai dire, ça ne me paraît pas vraiment réel. C'était une très belle fête, entourée de gens qu'on aime, riche en émotions, en amitié et en amour mais parsemée aussi de petites tristesses... Je ne me mariais pas pour satisfaire une envie de princesse refoulée, pas plus que je ne voulais faire de cette cérémonie le passage à autre chose. Même si j'aime Jules et que je suis heureuse de l'avoir épousé, je ne l'ai jamais fait dans une logique de changement par rapport à une situation passée. Pour moi, aujourd'hui, le mariage n'est pas la fin de ce que j'étais avant ni l'éveil d'une autre personne. Aussi, lorsque mon papa glisse :

- "Ça y est, elle n'est plus à moi!

en donnant ma main à celle de Jules, j'ai un petit pincement au coeur. Parce que, dans le fond, je ne veux pas  être cette grande, cette femme qui quitte son père pour son mari. Pour moi, les deux sont aussi importants et ce n'est pas une signature sur un bout de papier qui doit changer ce que je suis pour mon papa ou pour Jules. Bien-sûr, c'est un peu la tradition, l'imagination et l'aura du mariage qui fait si peur mais je ne veux pas le voir ainsi. Je serai, à jamais, la petite fille de mes parents - peu importe que je sois mariée ou non. 

Et puis, l'enthousiasme passé de la fête, je m'aperçois que j'ai encore fait des erreurs blessantes pour mon entourage. Comme si ma nature profonde était trop égoïste pour se rendre compte de mes maladresses sur le moment. Par exemple, je n'ai pas pris de photo juste avec ma maman et mon papa. Y a t-il quelque-chose de plus ridicule que de ne pas avoir pris de photo avec ses parents? Ce n'est pas que je n'y ai pas pensé mais mes parents couraient tellement partout pour que tout aille bien que ma pensée n'a pas coïncidé avec le bon moment. Je m'en veux horriblement. En plus, je n'ai pas accordé d'importance au fait que maman, étant au coiffeur, ne pourrait pas être là lors de mon habillement. Je n'ai pas pensé une seule seconde qu'elle pourrait en être déçue. Parce que sur le moment, j'étais trop emportée par les événements de la journée. Rétrospectivement, je me rends bien compte que c'était idiot. Vous me direz, ce ne sont que des petits oublis et la journée s'est très bien déroulée mais ce n'est pas comme si nous pouvions partager cette journée tous les mois. Cela n'arrive techniquement qu'une fois dans une vie - en tout cas avec cette intensité là. Et moi, je n'ai pas su penser à ma maman qui se démenait pour moi. Je suis vraiment un être distrait...

Bref, ce billet peut sembler bien rude pour un compte-rendu d'une si belle journée. Dans le fond, tout le reste était parfait. Mes amis m'ont gâtée en surprises et en animations émouvantes! Mon yankee préféré et sa douce m'avaient préparé un petit montage tandis que mes Faraham avaient réalisé un powerpoint avec un récit très drôle! Ils ont même chanté! ;) Tout le monde semble s'être bien amusés, et mes témoins ont été les plus meilleurs au monde! Jusqu'à la soupe à l'oignon du petit matin, ils avaient pensé à tout! Je suis fière d'avoir d'aussi bons amis et une famille aussi attentionnée! Sans mes parents, ma soeur, mes amis, rien n'aurait été aussi parfait! Déjà, dès le vendredi, ils s'étaient tous mis au travail pour "sauver" ma journée de mariage: mon Yankee préféré a gonflé plus de ballons qu'il n'avait dû le faire dans toute sa vie, tandis que sa femme, mes soeurs, nos amis venus de partout nous décoraient merveilleusement la salle des fêtes. Le plan tente berbère s'était, en effet, avéré foireux! (Ouin, ben, quoique jolie, une tente sans sol et sans mur, c'est carrément moins  top génial méga cool par 15 degrès et de la bruine...). J'en aurais pleuré de reconnaissance lorsque je suis arrivée pour constater tout le travail accompli. Tout comme une forte envie de sangloter m'a travaillé toute la journée du lendemain en voyant tout ce beau monde réuni pour Jules et moi. On est vraiment chanceux! Dans le fond, c'était ça pour moi, le mariage: l'occasion de partager avec tous ceux que j'aime un moment fort d'amitié et d'amour, dans un coin de pays où mes racines demeureront à jamais: célébrer un serment d'amour avec Jules avec eux était le plus beau des cadeaux! Alors bien qu'il reste toujours des "j'aurais dû" après coup, je reste quand même la mariée la plus heureuse et la plus chanceuse de l'année 2012! ;) Merci à tous d'être venus, d'être vous, d'être là!