19 décembre 2011

"Tout vient à point à qui sait attendre!"

Comme disait l'Autre, il ne faut que s'armer de patience pour que tout s'accomplisse en son temps. J'ai un travail. Alors que je n'espérais déjà plus et que je me tournais vers d'autres alternatives, la roue a tourné et le téléphone a sonné. Il s'agissait d'une dame à qui j'avais envoyé mon CV en juillet, un peu au petit bonheur la chance car l'offre qu'elle proposait était déjà terminée. J'ai été convoquée à un entretien en même temps qu'un de mes amis: c'est inévitable dans le milieu de l'Histoire à Montréal. Il est bien trop petit pour que l'on ne croise pas une de nos connaissances dans les couloirs de notre nouvelle vie professionnelle. En l'occurrence, j'étais disponible à plein temps et pas lui: cela a sans doute fait pencher la balance en ma faveur. Peu importe les raisons, remarquez, le résultat reste le même: j'ai un travail. 

Sur le coup, j'ai appelé la planète entière pour l'annoncer. Un peu plus et j'écrivais un article dans La Presse pour être bien certaine que tout le Québec soit au courant. Et puis, je me suis rappelée que je n'existais pas pour les 8 millions de personnes qui habitent la Belle Province et que me contenter de quelques coups de fil à ceux que ça intéresserait ne serait pas une mauvaise idée. J'ai commencé par Jules: après tous ces mois dans l'attente, à faire des projets sur la comète qui mouraient avant même de s'enflammer faute de moyens, j'étais soulagée de lui annoncer que je rentrais enfin dans le monde du travail. C'était un fardeau de moins pour ma conscience. Et puis, j'ai appelé mes parents. Eux aussi portaient depuis tant de temps le poids de mes rêves que j'étais enthousiaste de leur apprendre que j'avais enfin atteint le port et que j'étais prête à jeter l'ancre pour être autonome. Mon papa était si content que les lapins ont eu double ration de fourrage et ma maman s'est précipitée à la maison pour me rappeler dans la demi-heure. J'étais soulagée et heureuse de les rassurer, de leur montrer que je n'avais pas fait tout ça pour rien et que, finalement, quelqu'un avait bien voulu m'adopter. C'est véritablement le plus beau cadeau de Noël que je pouvais recevoir - il était d'ailleurs en première position sur ma liste! ;)

Je ne commence que le 11 janvier. Du coup, je suis officiellement en vacances. Je ne réalise pas trop encore: après l'excitation de la nouvelle, je suis retombée dans l'expectative. J'ai hâte de commencer pour me prouver à moi-même que je suis capable de faire du bon travail et d'être une heureuse chercheuse! Que voulez-vous? Je demeure une grande angoissée! ;) Il y aura toujours quelque-chose qui me fera douter... Mais pour l'heure, ce n'est que l'envie de commencer qui me tarabuste. Sous ce nouveau jour qui se lève dans ma vie, une seule ombre: je ne pourrai pas faire le petit voyage que j'espérais, en janvier, auprès des miens. Ce n'est que partie remise, me direz-vous, et désormais, je serai à la barre du bâteau! C'est une belle journée pour croire au Père-Noël... ^-^

3 décembre 2011

Communiquer en toute franchise

Peut-on être trop franc? Depuis que je suis enfant, mes parents m'ont élevée avec l'amour de la communication. Il fallait toujours exprimer ce que l'on ressentait afin de pouvoir surmonter les écueils de la vie. Même si toute vérité n'est pas bonne à dire, comme dirait l'Autre, elle fait souvent avancer le monde. Et c'est plutôt vrai: exprimer ce que l'on pense ou ce que l'on ressent permet d'éviter l'accumulation de rancoeur et l'explosion laide et regrettable qui ne manquera pas de se produire à long terme. Remarquez, ce n'est pas parce que je sais qu'il faut communiquer que je suis bonne là dedans. Comme je l'ai souligné à plusieurs reprises, m'exprimer est toujours un défi qui me provoque palpitations et broyage d'estomac. J'ai toujours réussi à y faire face, cependant.

Certaines situations, malgré tout, sont plus compexes que d'autres. Personne ne voudrait blesser les personnes qu'on chérit le plus au monde et, souvent, on préfère se taire plutôt que de faire couler les larmes de ces trésors de notre vie. Personnellement, lorsque j'entame une conversation difficile, j'entends presque le bruit sourd de mon coeur qui se déchire en mille morceaux. Mais je me convaincs que c'est pour le mieux, qu'une fois que ce sera fait, tout sera plus solide et plus beau. Un peu comme lorsqu'on se fait des micro fractures au Kung Fu pour que les os soient plus résistants après leur réparation. Sauf que, exactement comme dans ce dernier exemple, il faut savoir quand s'arrêter. À force de créer des micro blessures, on pourrait rendre la destruction irrémédiable et ainsi obtenir l'inverse de ce qu'on cherchait à faire. Une fois de plus, c'est la théorie du Juste Milieu qui l'emporte. 

Lorsque Jules m'a demandé en mariage, j'ai eu peur. Très peur. Le mariage n'est pas très couru dans ma famille et il a plutôt mauvaise réputation. Cependant, j'ai tendance à croire que notre vie n'est jamais rien que ce qu'on en fait. La réussite ou l'échec, le bonheur ou le malheur, ce sont nos décisions qui président à leur victoire ou à leur échec dans notre quotidien. J'aime Jules, je mettrai donc tout en oeuvre pour assurer le plus bel avenir à cette histoire. Le mariage n'est qu'une étape de plus dans cette aventure à deux. Et pour lui assurer une existence heureuse et saine, je continuerai de communiquer le plus possible. La mort dans l'âme, car ces discussions ne sont jamais agréables. Mais je continuerai parce que je crois en notre histoire et que jamais je ne voudrai la voir éclater pour cause de rancoeur amalgamée dans un coin de notre coeur. A nous de trouver le juste milieu de ces micro-fractures pour qu'elles restent un outil de solidification et non une arme de destruction.