24 mai 2013

Un Gouvernement versatile.

"Les politiques sont tous les mêmes", "Ce sont tous des pourris": autant de phrases que l'on entend à l'envie, de la part de ceux qui refusent de voter ou qui se tournent vers les extrêmes pour exprimer leur mécontentement. Personnellement, c'est le genre de commentaire qui m'agace particulièrement car il est peu constructif, généralisateur et défaitiste: selon moi, il n'est que la simple auto-justification d'un refus du jeu de la Démocratie par quelques-uns. Tant que nous pouvons voter librement, il ne faut pas laisser passer cette chance de faire entendre notre voix. De la même manière, je refuse de voter stratégique à moins d'être confrontée à ce que j'identifie comme une situation dangereuse pour la Démocratie et la liberté - à savoir un duel impliquant un parti d'Extrême Droite. Du coup, j'ai plutôt tendance à voter selon mes convictions et à encourager mes proches à en faire autant. Après tout, comme je le soulignais dans l'un de mes derniers billets, il n' y a aucune satisfaction à élire un Parti avec lequel on n'est pas d'accord, sous prétexte que cela en éliminerait un autre que l'on n'aime pas non plus. 

C'est sans doute parce que j'ai suivi mes convictions profondes en 2012 que je suis aussi déçue aujourd'hui de mon Président de la République et de son Gouvernement. Moi qui voyais, rayonnante, arriver une nouvelle ére sociale, qui renverrait à leur place tous ces magnats du capitalisme, ces "traders" de Bourse qui parient sur la ruine d'un pays pour s'enrichir, et qui défendrait une politique de croissance en opposition à toutes ces mesures d'Austérité qui n'ont jamais, au grand jamais, sorti un pays de la crise, ma chute est longue et douloureuse. Les unes après les autres, les propositions du Candidat Hollande sont abandonnées par le Président de la République, sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Finalement, j'ai l'amère impression d'avoir simplement réélu Sarkozy ou n'importe quel candidat UMP, qui ferait sa politique de Droite, sans égard pour les classes populaires et moyennes qu'il piétinerait de son indifférence. A vrai dire, c'est même pire: j'aurais moins mal si c'était le cas car je ne serais pas surprise de ses décisions. Là, je vois un homme de gauche qui avait tous les pouvoirs en mains, toutes les clés pour rendre à la France ses couleurs sociales mais qui, au lieu de ça, se roule dans la fange et foule au pieds tous ses beaux principes. Pourquoi? A quel moment, une personne élue sur un programme donné, peut y renoncer une fois qu'elle obtient les moyens de l'appliquer? Qu'attendez-vous, Monsieur le Président, pour taper du point sur la table et montrer que vous avez des valeurs, des convictions solides et que vous n'êtes pas une poule sans tête? Qu'avons nous à perdre en appliquant vos mesures? Alors que les scandales et les compromissions se mulitiplient, j'en arrive presque à regretter que Sarkozy n'ait pas été réélu. Ce n'est pas que je pense qu'il aurait fait mieux, loin s'en faut. À mon avis, il aurait fait exactement la même chose et, je ne le répéterai jamais assez, je ne partage pas cette vision du monde valorisant l'argent à tout crin. Sauf que, au moins, je ne l'aurais pas porté au pouvoir: il ne trahirait pas ma confiance puisque, dans le fond, je ne la lui aurais jamais donnée. Là, mon estomac se change en pierre à chaque fois que je lis dans les journaux un revirement du gouvernement: je suis responsable de ses agissements car je l'ai élu. Ça me donne envie de vomir.

Le pire, c'est sans doute que ces politiciens ne se rendent même pas compte qu'en se reniant eux-mêmes, ils font le jeu de l'Extrême Droite. En bafouant leurs principes, en ne suivant pas le programme pour lequel ils ont été élus, ils confirment aux indécis que Droite et Gauche ne sont que deux noms différents pour la même chose et qu'ils doivent voter plus extrême pour se faire entendre. Dans les moments de crise, on a besoin d'un modèle qui encourage la solidarité et non les dissensions. Les situations grotesques auxquelles on assiste en ce moment en France, où quelques intolérants refusent aux autres un Droit dont ils bénéficie eux-mêmes, occultant par leurs propos haineux la situation délicate dans laquelle se trouve la France, sont autant de preuves que nous ne suivons pas le bon chemin - alors même que nous avions élu un gouvernement "social". Voyez-vous, si un jour le Parti de la Haine et de la Xénophobie arrive à avoir plus de voix et de pouvoir qu'ils en ont aujourd'hui, Hollande en sera certainement en partie responsable. Ce sera sans doute le début de la  Fin pour beaucoup de choses qui ont pourtant construit l'identité de la France et sa caractéristique. Aujourd'hui, je me sens infinimment dégoûtée et triste de voir mes convictions bafouées par ceux-là mêmes que j'ai élus...

17 mai 2013

"Vers l'Infini et plus loin encore!!!! "(Enfin, on va commencer par le Pérou...)

Quoi de mieux pour reprendre le trépidant récit de mes sautes d'humeur qu'une perspective de voyage? Car ce qu'il y a de bien dans les mariages, c'est quand même le voyage de noces. Bon, vous me direz, nous, nous partons plus d'un an après et en sac à dos: on est loin de l'image de l'île paradisiaque et des cocktails à volonté. Pas que ça nous aurait déplu: parmi la multitude des idées que j'ai proposées à Jules, il y avait un six mois de mini tour du monde, avec escale à Thaîti. Je me voyais déjà parcourir la planète avec mon teint halé et mon sac à dos, main dans la main avec Jules! En moins de dix jours, j'avais déjà fait une simulation des trajets en avion, estimé les coûts de transports et de logement, écrémé les forums des pays préalablement sélectionnés, emprunté les guides touristiques et soumis une ébauche de périple à Jules. Bon, Jules n'est pas fun: il a usé d'arguments fallacieux du type "travail, argent, dettes" pour repousser mon tour du monde. Du coup, je me suis tournée vers un plan B: soit on s'achetait un Westfalia et on traversait le Canada en six semaines, soit on partait à la Conquête du Pérou et de la Bolivie. Finalement, pour de multiples raisons, c'est l'Amérique du Sud qui l'a emportée! :)

Bref, d'ici quelques semaines, nous affronterons l'altitude et les lamas pour découvrir les fameuses Cités d'Or. :) A défaut, on devrait au moins voir des condors et le Macchu Pichu! Evidemment, comme à chaque fois, je m'emballe: j'ai déjà tout lu et tout prévu! Régulièrement, je coince Jules dans un coin et lui expose les millions de projets que j'ai imaginés. Patiemment, il sourit et hoche la tête. Il est toujours d'accord pour tout mais je me dis parfois que je prends trop de place... Maintenant que les billets d'avion sont achetés, je lis mes guides touristiques en détail avec un mélange d'excitation et d'inquiétude. Je redoute le mal de l'altitude qui pourrait compromettre pas mal de visites sur place: après tout, il ne faut pas aller très loin pour être haut au Pérou, et je ne parle même pas de la Bolivie. Mais j'ai hâte d'y être et de découvrir autant de beautés et de richesses culturelles et humaines. On va faire une partie du voyage avec le frère de Jules et son chum. C'est chouette: c'est toujours plus agréable d'être un petit groupe. Ça me rappellera le Mexique, qui demeure l'un de mes plus beaux voyages. 

Une coupure dans notre vie, dans nos soucis, dans notre quotidien. Une découverte d'un ailleurs, pour nous remettre en question, pour prendre conscience de la chance que nous avons mais aussi des façons de vivre différentes. Toutes ces richesses du voyage qui font que lorsqu'on a commencé, on n'est plus capable de s'arrêter. Souvent, je parcours, un brin envieuse, les blogs des arpenteurs du Monde qui, sac sur le dos, bâton dans la main, ont un jour décidé de tout laisser là pour partir à la rencontre des Autres. Au fond, il n'y a pas meilleur moyen de se comprendre que de se rendre sur place pour vivre, un instant, un jour, une vie, dans le quotidien d'Autrui.