26 février 2014

Être la coqueluche de son système immunitaire!

Je me disais aussi que ça faisait longtemps que je n'avais pas été malade. Je me demandais même si mon système immunitaire n'aurait pas repris du service et engagé un peu de personnel pour renvoyer tous les microbes chez eux. En fait, non: il me concoctait une plus grande surprise. Il est parti en vacances sur une île déserte, me laissant paisiblement faire la connaissance de sa dernière copine en date: la Coqueluche. Alors, voyez-vous, jusqu'à il y a 2 jours, la Coqueluche, c'était 1/ Une maladie infantile (donc, comme son nom l'indique, elle ne s'attaque qu'aux mignons petits anges à la voix fluette - non, à une vieille de presque 32 ans) et 2/ un terme pour désigner de façon imagée quelque-chose de populaire (d'ailleurs, pourquoi??). Bref, cela n'avait rien à voir avec moi. Mais bon, après deux semaines de toux sèche, désagréable, par quintes à m'en étouffer, il a bien fallu me rendre à l'évidence: ce n'était pas un simple rhume. Je suis donc allée chez le docteur qui a prononcé ma sentence: la coqueluche. 

Alors, bon, vu ma connaissance de la maladie (voir les deux points ci-haut), je n'ai pas été prise d'une panique absolue. Je me disais bien que je devais être contagieuse mais je ne pensais pas générer un tel vent de panique autour de moi. À chaque fois que je l'annonce (mon papa, mes amis, mes collègues), il y a comme un émoi et un moment de latence. Genre, je viens d'annoncer que j'avais une maladie qui allait me condamner à des mois d'hospitalisation. Sauf que non. Je veux dire, certes, c'est pas agréable: je tousse beaucoup (quoiqu'après deux semaines et demie et deux jours d'antibiotiques, cela va déjà mieux), je m'étouffe, je ne dors pas (et empêche Jules de dormir aussi par la même occasion) et mes muscles fatiguent mais ce n'est pas non plus la pire maladie que j'ai eue, me semble. Je garde un souvenir beaucoup plus désagréable de l'hépatite A qui m'empêchait de manger et me donnait des malaises à tour de bras, dès que je faisais trois pas. Bon, me direz-vous, c'est peut-être le côté contagieux de la chose qui fait peur. J'avoue. Surtout que c'est dangereux pour les tout-petits alors si on en a la maison, c'est sûr, c'est flippant. 

Pour ma part, chaque jour est une petite victoire. Cela ne m'empêche pas de travailler - même si je reste cloîtrée chez moi - et les médicaments (ou le temps?) ont quelque peut calmé ma toux: c'est déjà bon pour mes muscles qui voulaient me quitter. Tout le monde me parle aussi de la durée de la maladie. Perso, ça fait deux semaines et demie et j'espère en avoir pour une dizaine de jours max encore parce que j'ai quantité de choses à faire! C'est vrai, quoi, j'ai un poste à trouver cette année! ;)

20 février 2014

Les intégristes catholiques ou la vision rétrograde de la société au 21e siècle.

Civitas veut interdire la diffusion de Tomboy. Rhââ! Arrêtons-nous quelques instants pour regarder notre magnifique société du 21e siècle: les héros sont les Américains, les gros méchants ne sont plus les Russes (quoique...) mais les vilains intégristes musulmans et l'idéal de la société consiste en un beau petit couple - blanc de préférence - qui vit dans un pavillon de banlieue avec deux enfants et un chien. C'est pas beau tout ça??? Alors, j'aimerais prendre quelques minutes pour pointer du doigt ce qui se passe depuis quelques mois en France: le retour en force des intégristes catholiques! Alors, certes, ils ne viennent pas se faire exploser dans un bus pour défendre leurs idées mais ils militent ardemment pour censurer tout ce qui ne leur convient pas dans notre société - au diable la liberté d'expression et l'Art, si vous me permettez ce mauvais jeu de mot! Le plus beau dans tout ça, c'est que ces gens-là se battent contre des moulins à vent: je ne vais pas rentrer dans le débat de la théorie du genre enseignée à l'école, tout ça, tout ça, cela a déjà été démontré cent fois que 1/ ce n'était pas dans les plans et 2/ce n'était pas aussi extrême que les militants veulent bien le dire. Non, je m'interroge surtout sur le cerveau de ces personnes qui semblent complétement dénuées d'esprit critique et suivre bovinement ce qu'ils entendent à la télé. Je note aussi, avec une petite pointe d'amertume, que s'il n'y a pas de kamikazes au sens strict, on a quand même un paquet de gens qui veulent revenir au Moyen-Âge et à l'Inquisition pour tous ceux qui pensent différemment! Personnellement, je ne vois pas vraiment la différence de mentalité...


17 février 2014

L'internationale incompétence de la Poste.

Ce qu'il y a de bien avec la Poste, c'est que, peu importe le pays, tu te sens toujours un peu chez toi. C'est incroyable comment un service qui paraît pourtant simple (tu envoies à une adresse/tu reçois à une adresse) devient kafkaïen quand la mauvaise volonté s'installe du côté du facteur... Parce que, bon, c'est quand même un peu lui l'acteur central du bon déroulement du service alors si ça ne lui tente pas de venir porter ton courrier chez toi parce qu'aujourd'hui il a poney, ben tu l'as un peu dans l'os... On se rappelle tous, avec une petite pointe de nostalgie, l'épique épisode de mon paquet d'anniversaire livré chez la voisine (parce que Stephanie et Thérèse, c'est pareil), alors laissez-moi vous conter le pan français d'un même constat - notre dépendance à la bonne volonté d'un être humain...

Habituée à me procurer mes livres de référence sur Amazon, plateforme pratique qui me permet de trouver des ouvrages peu courants et indispensables à mes recherches, j'ai osé faire de même en France, il y a quelques semaines déjà. Le colis part de son point de départ et doit arriver, me dit le suivi colissimo, jeudi 13 ou vendredi 14 février. Très bien. Je prévois donc de travailler de la maison ces deux jours en attendant Monsieur Facteur. Le jeudi passe dans un silence digne d'une bibliothèque lorsque, vers la fin d'après-midi, je vois le statut de mon colis se changer en "colis non livré car destinataire absent". Mmh??? Euh non non, j'étais là! Vous pouvez demander aux chats, ils n'ont pas arrêté de me mettre des poils partout sur les vêtements. Bref, je suis d'un naturel magnanime, je suppose que le facteur était dans le jus et qu'il n'a pas eu le temps de passer. Je râle un peu mais j'attends au lendemain.

Lendemain qui, il faut le dire, ressemble beaucoup à la veille: travail depuis la maison dans un silence de mort jusqu'au soir où, subtilement, le statut change de la même façon que la veille. Là, par contre, je le prends mal: que le facteur ait eu piscine la veille et n'ait pas voulu monter les sept étages pour me porter mon colis, soit. Ça peut arriver. Mais s'il n'a juste jamais l'intention de le faire, pourquoi ne pas juste me laisser un avis dans ma boîte aux lettres pour que je puisse aller le chercher moi-même à la poste? Non, parce que ça sert à rien de le trainer dans sa voiture pour ne jamais me le donner... Qui plus est, il n'a laissé aucun avis. Je râle ouvertement auprès du service client colissimo qui fait une enquête auprès de son "agent" et me "rappelle tout de suite" (j'attends encore.). Comme par miracle, les avis de passage apparaissent dans ma boîte aux lettres le samedi matin, datés de la veille et mentionnant que mon paquet sera disponible au dépôt (à 50m de chez moi) dans ... quatre jours! Oui, oui: quatre jours pour aller déposer un paquet dans le dépôt situé à un coin de rue de là. Pour un paquet, rappelons-nous, que ce cher facteur n'a jamais daigné me porter lui-même, estimant sans doute que je n'étais pas là puisque je n'avais pas mis de banderole "Welcome Facteur" sur ma porte...

Bref, je suis plutôt en colère. Je vais avoir mis autant de temps pour recevoir ce livre que si je l'avais commandé au Canada! Et j'habite à Paris, hein? Pas dans un village au fin fond de la campagne où ils coupent des postes de facteur! Non, non! C'est quand même impressionnant... J'ai évidemment porté réclamation, tout en sachant que ma plainte a dû être "déposée" dans la déchiqueteuse - au moins, ça m'a soulagée. Moralité: la poste, c'est partout pareil - si tu veux être sûr de recevoir quelque-chose, ce n'est pas par eux que ça passe...

14 février 2014

Avoir un enfant.

Avoir un enfant. Ne pas en avoir. La question est dans toutes les têtes, ces temps-ci. Entre ceux qui militent contre le droit de tout un chacun d'avoir le choix d'en avoir ou pas et les articles de journaux présentant la parentalité comme une norme sociale, il n'y a pas un angle qui ne soit abordé. C'est étrange car c'est une question qui se pose dans nos société ultra modernes, hyper connectées, dans lesquelles nous n'avons plus le temps d'avoir le temps - alors de s'occuper d'un enfant... Pourtant, il est vrai que peu sont les gens qui avouent ne pas vouloir d'enfant. La plupart pense juste qu'ils en auront plus tard, après avoir vécu tout leur soûl, un peu comme s'ils pensaient que leur vie s'éteindrait dès l'instant où ils auront un enfant. Il est vrai que plus rien n'est pareil ensuite...

Personnellement, je n'ai jamais vraiment ressenti le désir de pouponner. J'ai une peur bleue de me réveiller un matin avec cette envie et qu'il soit trop tard mais, pour l'heure, rien de cela sous le soleil - même si je trouve vraiment classe tout ce qu'on peut sortir pour les bébés aujourd'hui. Jules non plus ne manifeste pas un désir flagrant de fonder une famille. Bref, on vacille en fonction du vent, de nos hormones, de nos humeurs sans jamais vraiment nous décider. Je discute parfois du sujet avec mes amis mais ce n'est pas vraiment notre sujet de prédilection, d'autant que beaucoup sont en voie de commencer leur famille. Et puis, il y a le fait que je trouve presqu'arrogant de ne pas vouloir d'enfants quand tant de personnes en voudraient sans vraiment le pouvoir. Je repense souvent à ma soeur qui, sans jamais l'exprimer vraiment, à porter son désir d'enfants envers et contre tout, passant par des moments douloureux (la PMA n'est pas la promenade de santé que l'on croit) et d'innombrables doutes. Même si elle n'est pas la championne de la communication, je pouvais presque sentir sa tristesse de ne pas y arriver. Elle qui voulait une fratrie soudée, nombreuse, un peu à l'image de la nôtre, elle devait se battre pour en avoir un second - sans doute le dernier. Mais elle n'est pas la seule. Autour de moi, mes amies devant affronter les embûches de la nature pour avoir un bébé sont légion. 

Dans ce tourbillon de désirs blessés, peu de personnes s'expriment. Parce que ça touche quelque-chose de personnel, d'intérieur, un tesson de bouteille jetée à la mer. Emmurés dans leur silence, dans leur tristesse, ils voient leur rêve se heurter à la limite de la science, à la fragilité de la nature humaine puis, tout doucement, ils glissent vers la détresse solitaire. Car c'est un sujet que l'on aborde peu dans notre orgie d'articles et de manifestation pour ou contre le droit des autres d'avoir des enfants. Personne ne parle de la solitude de ceux qui n'ont juste pas d'autre choix que de vivre sans, situation que nos sociétés stigmatisent. La norme, c'est la famille parents-enfants. Si tu n'en as pas, tu n'es pas vraiment "normale", on te range dans la catégorie de ceux qui ont échoué, dans cet espèce de trou noir où on met tout ceux dont on ne connaît pas le mode d'emploi. Isolé par ta détresse, tu te retrouves aussi laissé sur le bord de la route par la société parce qu'elle ne sait pas trop quoi faire de toi: tu ne fais pas partie de ceux qui ne voulaient pas d'enfants ( à qui on peut facilement jeter la pierre car c'est clairement des égoïstes, nous disent les bien-pensants) mais tu n'en as pas quand même alors on t'ignore. 

La Nature est bien faite, dit-on. Peut-être mais pas la société et aujourd'hui, plus que jamais, on est bien seul lorsqu'on ne rentre pas dans la norme. Bien seul et bien triste. 

7 février 2014

La dépendance à l'ésotérisme.

C'est impressionnant comment nous sommes influencés par notre environnement familial. Pour les idées, bien-sûr, on a plus tendance à suivre les exemples de nos parents lorsqu'on a baigné toute notre enfance dans des discussions orientées et un modèle de vie que nous avons inconsciemment catégorisé comme étant la norme. Mais je remarque que nous pouvons aussi hériter d'un rejet profond des choses lorsque leur pratique par notre entourage nous a énormément choqué: je suis, pour ma part, profondément et intrinsèquement allergique à toute forme de crédit - je ne parle même pas de ceux à la consommation qui me provoquent des nausées - et, il faut bien l'avouer, de plus en plus à toute forme d'ésotérisme, religion et autre spiritualité. J'ai toujours pensé que cette dernière tendance devait être personnelle: "crois en ce que tu veux mais laisse-moi tranquille avec mes convictions et, surtout, ne pense pas que cela te donne la science infuse". Voilà, grossièrement, ce que serait ma vision des choses en matière de spiritualité. 

Or, ces derniers temps, j'ai envie de renvoyer bouler d'un revers de la main tous ces trips chamano-trucs et médiuméniques. Pourquoi? Eh bien parce que je vois ma maman se noyer dedans. Voyez-vous, ma maman, un peu comme mon papa, ont toujours été des exemples pour moi: ils ont leurs défauts, c'est indéniable, mais ils m'ont élevée dans la communication, la discussion, la remise en cause de tout ce qui m'entourait et que je croyais pour garder un esprit ouvert. Comme disait l'autre, "Je sais que je ne sais rien". C'était un peu notre credo chez nous - même si nous avions quand même des petites orientations. Ma maman, par contre, a toujours eu le don de s'enticher d'amis étranges, qui s'avèrent plus dans une logique de "preneur" (selon la définition d'Adam Grant dont vous pouvez lire la thèse ici) tandis que ma mère est clairement un "donneur". Bilan? Ma maman se fait essorrer émotivement jusqu'à la moëlle alors que ses "amis" abusent largement de son désir de plaire et d'être appréciée. Rien ne me fait autant de peine que de voir ces échanges inégaux. L'amitié, c'est quelque-chose de gratuit: qu'on ne puisse pas espérer l'entretenir sans avoir à participer à douze mille trucs payants, envahissants et obnubilants, ça ne rentre pas dans ma tête. 

Bref, le dernier trip de ma maman est de faire partie d'un groupe de médiums - canalisateurs - transes truc. À la limite, si ça reste un point commun d'amis et une spiritualité personnelle, pourquoi pas? Mon problème, c'est que pour devenir médium-canalisateur truc, il faut (évidemment, oserais-je dire!) payer! Des stages, des livres, des rencontres, des transes, etc. tout est prétexte à payer et comme c'est une croyance non encadrée car non reconnue officiellement, il n'y a évidemment pas de grille tarifaire ou de promotions! Du coup, ma maman, convaincue que ça lui fait du bien (mais je me demande, pour ma part, si c'est de passer du temps avec ses amis OU la transe qui fait ce "bien" là), n'hésite pas à dire oui à tout, la bouche en coeur. Etant donné la petite retraite qu'elle touche, un mois sur deux, elle est dans le trou et un mois sur deux, elle a une peur panique dès que papa lui demande de payer un stationnement à 4 euros ou des courses, parce qu'elle n'a plus une cenne et qu'elle n'ose pas lui dire (le côté bourru et obtus de mon papa à ce sujet n'aide pas, je le reconnais). Personnellement, ce stress la met dans un tel état de colère contre elle-même que je ne vois pas clairement le "bien" qu'elle a retiré de ces séances...

Ce qui m'ennuie vraiment dans tout ça, c'est le changement que cela a eu chez ma maman ouverte d'esprit. Elle est devenue dévote. Impossible de penser différemment: c'est choquant si on ne croit pas ce en quoi elle croit. Si je ne veux pas utiliser ses "couleurs" pour guérir d'une angine, c'est que je mérite d'être malade! Nous avons même eu une discussion enflammée sur les vaccins car elle est à la limite de ne plus jamais vouloir voir un médecin classique, préférant se soigner avec des jets de lumière et des transes. Son esprit est celui de n'importe quel croyant trop intense: il pense avoir la science infuse et toi, pauvre infidèle, tu ne sais même pas le reconnaître. C'est un peu ça... Suite logique de cette façon de penser, elle veut passer plus de temps avec ses "amis", ceux qui savent, eux, la Vérité, et moins avec nous, sa famille, qui est bien gentille mais visiblement barbare. Insidieusement, ses rencontres et stages ont grignoté son temps en France: avant, elle s'arrangeait pour que les semaines que nous passions en France, elle soit avec nous. Maintenant, ça a l'air d'être un poids monstrueux dès qu'elle doit annuler ou déplacer une séance et elle n'hésite pas à y aller si on reste trop longtemps. Vous comprenez, six semaines sans transe, elle pourrait peut-être perdre ses amis ou son ange... Bref, lentement mais sûrement, et quoiqu'elle en dise, elle nous fait passer au second plan pour se consacrer pleinement à ses croyances et aux exigences que cela demande. Telle une dévôte. Le terrain étant suffisamment gagné en France, c'est au Canada que désormais il cherche à avancer: avant, elle venait nous voir, passait du temps avec nous, allait voir ses amis, etc. lors des quelques semaines qu'elle passait au pays des glaces. Maintenant? Elle se planifie des stages de deux semaines avec des gens qu'elle connaît à peine mais qui sont forcément ses amis puisqu'ils partagent le même trip qu'elle. Eux, ce ne sont pas des infidèles comme nous. 

Je deviens allergique à toute dépendance: financière, spirituelle, etc. Elles vous avilissent, vous emprisonnent, vous éloignent de ce qui est important dans la vie. Je perds ma maman à cause de ses croyances. Petit à petit, elle s'éloigne de nous en prétextant que tout ça, c'est notre faute, c'est parce qu'on ne la comprend pas. Il n'y a rien à comprendre: lorsqu'il y a exigence de temps, d'argent et qu'on préfère y succomber qu'être auprès de nos proches, il y a clairement un choix à faire. Elle l'a fait. Elle me manque...

4 février 2014

Déménagement à Paris: le doute est dans la place.

Ce n'est pas nouveau: j'aime déménager. En fait, j'aime changer de lieu de façon un peu paradoxale car j'aime aussi être installée et me sentir chez moi. Bref, je suis un être complexe. Au Canada, cela nous a permis, Jules et moi, de trouver THE appartement: grand, beau et bien placé, l'amélioration par rapport à notre ancien logement ne faisait aucun doute. À Paris, ce n'est pas tout à fait la même chose. D'abord, il y a les importants dossiers qui sont un frein pour bien des appartements: aller chercher les rapports d'impôts de sa famille sur trois générations pour justifier qu'on peut payer son loyer a de quoi refroidir même le plus motivé des déménageophiles! Ensuite, il y a aussi le montant des loyers: changer, oui, y passer toute sa paye, non. Du coup, le changement de logement pour le meilleur n'est pas toujours évident. 

Jules et moi avons pourtant tenté l'aventure. Non pas que nous soyons fondamentalement mal dans l'appartement où nous sommes actuellement - le côté septième étage et duplex rend la chose parfaitement agréable. Mais bon, toujours impulsive et croyant voir la bonne affaire partout, je me suis laissée attirer par l'annonce d'une jeune-fille sur le site de mon ancienne école. Nous visitons: le quartier est sympa, l'appartement est plus grand et meublé et la jeune demoiselle est arrangeante. Sans doute trop d'ailleurs mais je n'y accorde pas d'importance. Le choix n'est cependant pas facile: contrairement à Montréal, les avantages et les inconvénients se retrouvent de façon différente dans les deux appartements et trancher n'est pas facile. Si nous avons plus de cachet dans le nouveau - appartement typiquement parisien - nous avons aussi une micro salle de bains. En outre, elle nous demande de payer la moitié du loyer de février. C'est un peu intense pour nous... Malgré tout, nous décidons de continuer car nous gagnons en espace et en indépendance: la vie en résidence étudiante a ses limites à nos âges. Hier soir, nous avons récupéré les clés et nous entamons les démarches de déménagement: à compter du 24 février, j'espère bien être dedans.

Aujourd'hui, ma maman, en transit avant son vol vers Montréal, arrivait à Paris. Je l'ai amenée voir l'appartement. Nous nous rendons alors compte que le frigo coule car il n'a pas été dégivré et qu'il n'y a plus d'électricité. Nous passons une bonne heure à nettoyer le lieu. Nous constatons aussi que la jeune fille n'a pas commencé l'ombre d'un carton et que le couvercle de la boîte aux lettres a tout bonnement été enlevé. Insidieusement, le doute s'installe: et si c'était finalement un plan louche? J'essaie de réprimer ces pensées. Après tout, nous avons les clés. Mais pour une fois, ce changement ne s'est pas fait de façon évidente - même si très (trop?) facilement - et joyeuse. Le doute est encore là et j'ai hâte qu'il s'en aille...