31 mars 2009

Esprit de voyages.

-"Steph, pourquoi tu restes jamais au même endroit? Pourquoi tu veux toujours parcourir le monde avec ton sac à dos? Tu cherches quoi?"

La première fois que mon ami m'a posé cette question, j'ai levé un sourcil. La réponse me semblait bien trop évidente: il n'était pas besoin d'y mettre toute une emphase psychanalytique derrière pour comprendre le goût de la découverte. A bien y réfléchir, je me demande parfois si ce besoin irraisonné de changer de lieu, de ville, de vie n'est pas simplement le reflet d'une peur irrationnelle d'un futur prévisible et ordinaire, où, à l'instar de tout un chacun, mon quotidien se résumerait à travail, famille, patrie. Si j'ai le dit travail, d'ailleurs, car cette étape là est loin d'être gagnée pour l'instant.

Un voyage, au fond, peut prendre plusieurs visages: il peut autant être source de dépaysement, de découvertes, de contacts qu'un simple vol de quelques heures à la recherche du soleil. En somme, il n'est jamais que ce que nous voulons en faire. Le tourisme s'est tellement développé ces dernières années qu'il est désormais possible de passer trois semaines à Cancun sans rien connaître du Mexique. C'est un peu triste, à mon sens, mais chacun est libre de chercher ce qu'il souhaite dans les voyages.

Pour ma part, la beauté du voyage réside dans l'anonymat. Je m'explique: lorsque j'ai la chance de me rendre en terre étrangère, accompagnée ou seule, je ne suis personne. Nul ne sait qui je suis, je ne connais rien de ce qui m'entoure: je suis entièrement en mode découvertes. Tout est source d'émerveillement, de la spécialité locale à base de sauterelles à la magnificence des pyramides. Je n'ai aucune attente, aucun complexe: je m'efforce de m'imprégner de cette culture, souvent différente, mais en même temps si proche, de la mienne, et de me fondre dans le décor. Je ne cherche pas à retrouver mes habitudes à Mexico, par exemple: si j'avais voulu un hôtel avec Spa, je n'aurais eu qu'à prendre le métro jusqu'au centre ville de Montréal (Pas que le Spa soit vraiment une habitude mais bref...). De fait, les découvertes de nouvelles contrées entrainent, inéluctablement, une remise en cause de soi même et une ouverture d'esprit par rapport à ce qui nous entoure: ce sont sans doute là les plus beaux trésors des voyages car ils permettent de mieux comprendre pourquoi le monde ne tourne pas toujours rond. La compréhension est le premier pas vers la solution, n'est ce pas? ^-^

Lorsque je suis partie au Mexique, en 2003, j'ai enfin compris que nous étions bien peu de chose au regard de la nature et des cultures qui nous entourent. Je m'estime chanceuse de pouvoir voir et connaître tant des richesses qui parsèment notre bonne vieille Terre. Et je ne voudrais jamais arrêter, toujours découvrir et partager le plus longtemps possible ces instants privilégiés. Une photo n'est qu'un morceau d'écorce sèche arrachée à un arbre millénaire. Alors, mon ami, peut-être y a t'il des raisons psychologiques à mon instabilité géographique. Peut-être. Mais au fond, on s'en fout un peu. L'important, c'est ce que ces expéditions nous apportent n'est ce pas? ^-^

M'en vais tâcher de terminer ma thèse dans les temps, je pense. Mon sac à dos trépigne: je dois encore montrer et découvrir tant de lieux avec Jules! ^-^

30 mars 2009

Hammam festif.

Samedi, une de mes amies a eu 24 ans. Pour fêter ce petit pas vers le quart de siècle, nous avons été dans un Hammam: depuis un mois, ce doit faire la troisième fois que je vais dans ce type d'endroit. Ma peau n'aura jamais été aussi douce! ^-^

Le spot en question s'appelle Zinabelle. Assez grand, un décor magnifique à tendance Marocaine, le hammam, quoique relativement petit, était tout à fait agréable. La dame, qui avait pour tâche de nous exfolier (comprendre: nous étriller avec un gant de crin), était merveilleusement sympathique: originaire du Chiapas, au Mexique, elle m'a permis de me remémorer, un brin nostalgique, les beautés de cette contrée lointaine. Son nom est Blanca et elle mettait beaucoup de coeur à l'ouvrage: je sortis d'entre ses mains avec des rougeurs deci delà, mais surtout avec une peau lisse à souhait. Comme dit mon amie, notre peau glisse! ^-^

Le seul point négatif de ce site est certainement l'attitude un brin angoissée de la gérante. Elle était pressée d'enchaîner toutes les étapes du hammam: une heure et demie pile après notre entrée, nous étions assises dans le salon, à boire notre thé à la menthe et à manger des biscuits. C'est un peu dommage car dès que nous commencions à nous détendre un peu, elle brisait le calme en nous enjoignant de passer à la phase suivante du Hammam. Tant pis: elle a quand même offert un cadeau à mon amie pour ses 24ans, alors on lui pardonne. ^-^

La journée était magnifique. Le soleil illuminait un ciel bleu azur, l'air portait une délicieuse odeur de printemps et de bourgeons. Tout était réuni pour souhaiter à ma belle amie une très joyeuse fête! Le soir, nous sommes sorties prendre un verre: elle, avec son coca cola, moi avec mon jus d'orange, nous paraissions bien sages en ce samedi soir. Pourtant, ce fut très très agréable. Comme quoi, l'alcool n'est pas toujours nécessaire pour s'amuser. En outre, j'ai l'air un peu moins maladroite sans bière! Si, si, je vous assure: je suis capable de passer une soirée sans rien renverser ou sans trébucher ridiculement sur les marches du bar. ^-^

Encore une fois, Ami, Bonne Fête. T'inquiète pas: 24ans, c'est rien. Un chiffre parmi tant d'autres. Le plus grand danger du temps qui passe n'est pas l'âge qui croît mais l'oubli, qui s'immisce pernicieusement. Nous pouvons tous devenir vieux sans être adultes: Jacques Brel l'a dit! Garde toujours ce si beau sourire qui met un peu de soleil dans nos coeurs et Carpe Diem... ^-^

28 mars 2009

Rêve d'une Vie.

"Faîtes que le Rêve dévore votre Vie, afin que la Vie ne dévore pas votre Rêve."

Tout est dit. En une phrase, Saint Exupéry a mieux exprimé ma philosophie de vie que je ne pourrais le faire en noircissant des pages entières. Vivre pour réaliser ses rêves, atteindre ses objectifs, dépasser ses limites, est, à mon sens, dix mille fois plus beau que de survivre pour réussir socialement, ou que de se laisser entraîner par le quotidien, imposé par la société qui nous entoure.

Le Rêve ne quitte jamais vraiment notre vie: il grandit en même temps que nous, il se développe et s'affine avec les années. Lorsque nous devenons adultes, il se tapit parfois dans un coin de notre tête, pour faire de la place aux soucis et aux besoins matériels immédiats. Mais il est encore présent. Il attend son heure. Un jour, il en est certain, ce sera son tour. Il sortira de sa léthargie et occupera le devant de la scène.

Mon Rêve ne m'a jamais quittée, lui non plus. Patiemment, il me regarde me débattre avec ce que notre société considère être les priorités: les études, le travail, l'argent, la situation sociale. Mon Rêve n'a pas sa place dans ces domaines. Il n'appartient pas à ce monde là. Il est libre, léger comme l'air que nous respirons. Il est doux et réconfortant: les jours où tout semble aller de travers, les instants où la vie paraît se déchirer par petits bouts, il sort de son silence pour me donner le courage et l'espoir nécessaires à la poursuite du chemin.

Aujourd'hui, ma maman s'est envolée vers la France. Elle a regagné la terre des Gaulois, laissant derrière elle un arrière goût de vide, d'imparfait. Je n'ai jamais été très douée pour m'exprimer: les mots restent pris dans ma gorge, enrouant ma voix. Il y a tant de choses que j'aurais aimé te dire, maman. Sur ce que je ressens, sur ce que tu représentes pour moi, sur mon Rêve, sur ta vie. Tant de mots qui n'ont, une fois encore, pas trouvé le chemin de ton cœur. Invariablement, ce sont les sarcasmes et le silence qui prennent leur place. On dirait que je ne suis pas capable de vaincre ce comportement d'adolescente renfermée, qui se protège en étant agressive. Se protège de quoi? Je n'en sais rien. Toujours est-il que je n'ai rien dit.Tant pis. Ce sera pour la prochaine fois. Encore.

En attendant ton retour, maman, avant que je te raconte durant des heures entières tout ce qui bouillonne en moi, ce qui me donne le courage de me lever tous les matins, avant que je ne t'écoute vraiment, sans sourire, sans sarcasme, parler de ce qui te fait vibrer, je voudrais te dire: je vais bien. Ne t'inquiètes pas. Je ne suis pas encore quelqu'un de bien car je n'ai pas encore laissé toute sa place à mon Rêve. Mais bientôt, ce sera chose faite. J'aime à le penser. Alors, embrasse papa, Bounty et tout le monde. Dis leur que je les aime. Et toi aussi, maman, si je ne te le dis pas, si je ne le montre pas assez, n'en doute jamais.

Je t'aime.

27 mars 2009

Douce illusion de printemps

Il n'y a pas à dire: le soleil est essentiel au moral. Nous sommes le 27 mars, l'astre de Râ est sorti de sa léthargie hivernale, il serait presque possible de parler de chaleur. (Non, je n'exagère pas! Lorsque nous passons plus de trois mois avec des chiffres négatifs sur le thermomètre, il est légitime de trouver que 10 degrés est une prémisse à la canicule. ^-^)

Depuis trois jours, je peux de nouveau me déplacer à l'aide de mon fier destrier mauve, mon compagnon de solitude, l'aventurier que rien n'arrête: mon vélo. Cela fait plus de six mois que Jules l'avait remisé dans un placard, parce que rouler sur les plaques de glace en hiver auraient dangereusement raccourci mon espérance de vie, et je craignais notre première expédition dans les rues de Montréal. Eh bien, non! Tout se passa à merveille. Aucune chute, aucune fatigue, aucune faiblesse!

L'air sent bon le printemps et les tee shirt à manches courtes! ^-^ A nous les petites tenues légères, les sandales et les glaces! Rangeons avec dextérité les gros blousons de ski et les écharpes en grosse laine! Bref, le temps, qui semble avancer si lentement en hiver, gelé par le blizzard qui mord chaque once de peau mal protégée, reprend son cours. Revigoré par le soleil, il donne à tout un chacun un air un peu plus vivant, un peu plus heureux, un peu plus léger.

Il y a un goût de fête dans l'air.

Respirez, c'est le printemps. ^-^

-" De la neige est attendue pour la seconde semaine d'avril. Des températures inférieures aux normales saisonnières sont prévues pour les journées du 7 et 8 Avril. Comme dit le proverbe: en Avril, ..."

"Ne te découvre pas d'un fil". Ouais, on sait! Rabat-joie, Miss Météo!

24 mars 2009

STM: des transports destinés aux médiums.

Mardi matin: jour idéal pour me rappeler que je suis française. Je peux donc râler en toute quiétude puisque, de toute manière, il paraît que cette caractéristique venait avec la carte d'identité tricolore! L'objet de ma vindicte est, j'en conviens, sans grande importance, au regard de la détresse des ours polaires et de la déforestation en Amazonie, mais il s'avère malgré tout très désagréable. Voici une mise en situation:

Hier soir, jour de Kung Fu. Quelque peu patraque, et en retard dans mon planning de travail, je m'esquive à la fin de la première séance pour mener à bien mes objectifs professionnels! (Non, rien de moins! ^-^) Les tâches dues accomplies, je m'arrête quelques instants chez une amie pour débattre de la fission nucléraire et du taux de condensation à l'intérieur d'une stalactite...(Mmh? Pas crédible? Bon d'accord, nous avons mangé des Brownies en abordant le Rien Universel, si cher à mon coeur! ^-^)

Finalement, je restai une heure et demie et je dus m'éclipser rapidement pour ne pas rentrer trop tard, donnant une bonne raison à mon teint blâfard de devenir diaphane. Finaude comme je suis, je décidai d'aller prendre le bus sur Saint Laurent parce que, y a pas à dire, c'est quand même bien plus près de ma maison et je n'ai pas à traverser un marché abandonné en pleine nuit! Pas que j'ai fondamentalement peur d'une telle expédition mais si je peux éviter le vol de mouettes sauvages, qui s'accaparent les poubelles, ou encore de trébucher dans les palettes, perfidemment placées sur ma route, j'opte généralement pour cette solution.

Bref, me voici en quête de mon bus 55. Premier arrêt sur Saint Laurent: pas d'horaires. Qu'à cela ne tienne! Il ne fait point trop froid, j'écoute mon MP3: une petite marche jusqu'au prochain abribus ne peut que me conserver en bonne forme...

Nouvel arrêt, nouvel échec: toujours pas d'horaires. Il faut croire que les restrictions budgétaires impliquées par la crise ont touché l'impression d'affiches ou la glue nécessaire à leur application. Remarque, c'est un peu ma faute! Je n'avais qu'à apprendre à lire les horaires dans les entrailles de pigeon, comme tout le monde.

Tenace, je continue ma quête d'une station d'autobus à même de me signaler si je puis attendre le dit transport en commun ou si je suis mieux de faire du pouce. Un, deux, trois arrêts de plus, tous plus dénudés d'horaire les uns que les autres. Je commence à avoir des pensées négatives à l'encontre de la Société des Transports de Montréal et je me demande si brûler un ou deux de leurs entrepôts serait vraiment répréhensible.

Voilà plus d'une demi heure que j'arpente Saint Laurent et sa clientèle de pitounes à moitié nues par -5 (aaah! La cigarette...): au loin, j'aperçois le prochain arrêt. Soudain, un coup de vent à ma gauche, produit par le passage rapide ... du bus.

-"Hey Taouin! Attends! Tu pourrais au moins ralentir!!!" M'écriai-je, quelque peu remontée.

En fait, non. Je n'ai rien dit. Je suis restée une demi seconde, immobile à suivre des yeux les phares arrières du bus qui venait, sciemment, d'ignorer ma détresse.

55 minutes de marche au total. Une paille, me direz vous... Certes! Mais je vais de ce pas confectionner une poupée vaudou en forme de bus. Au cas où ça fonctionnerait...

23 mars 2009

Printemps en attente de chaleur.

Tiens...ça commence à faire un petit bout que je n'ai pas écrit! Du relâchement??? Nooon! Jamais! Pas déjà! Il n'y a même pas trois mois que j'ai commencé: je serais moins tenace qu'une tique sur le dos d'un chien! (Je sais: l'image est peu ragoûtante, mais avez-vous déjà essayé d'écraser une tique?? Cet animal, outre sa laideur ineffable, est probablement recouvert d'une armure en fonte pour être à ce point solide!!!!).

Bref, je m'égare. En fait, je n'ai pas vraiment baissé les bras dans mon aventure bloggesque et ma vie n'est pas devenue plus plate qu'à l'ordinaire. C'est plutôt mes anticorps qui se sont carapatés. En fait, il semblerait que, depuis quelques jours, ils aient décrété une grève générale. Ou bien ils ont signé un pacte de non agression avec les petits microbes bleus.

-" Bleus? Pourquoi bleus?"

Ben...Dans Il était une fois la vie, ils étaient bleus alors...

Bref, rien de très très grave. De toute façon, c'est le printemps (si, si! C'est vrai!). Le soleil étire ses doux rayons de miel dans un ciel sans nuage, les arbres bourgeonnent, la neige fond de peur, le vélo est sorti de sa retraite: de bons indices que le froid s'essouffle et que nous allons finir par voir le bout de l'hiver.

-"Tu as un corps fait pour la chaleur, Phanie! Tu ne vas pas pouvoir vivre ici!"

Jugement péremptoire d'une sage maman. Oui, certes: je ne rêve que de chaleur et de gougounes en ce moment. De là à en faire un choix de vie... Mettons que l'hiver me permet d'apprécier l'été et les chaudes soirées, où il fait tellement moîte dans l'appartement que respirer devient un sport de haut niveau. Mettons.

Et puis, on a toujours l'air moins malade avec un joli teint bronzé qu'avec une couleur olive... ^-^

17 mars 2009

Religion des Sentiments.

Une autre belle journée. Le soleil caresse de ses doux rayons de miel la peau humide de mes mains, tandis que je m'acquitte de l'inéluctable lavage de vaisselle. L'immensité du ciel bleu sans nuage me plonge dans une rêverie, un brin nostalgique, surtout agréable.

Hier, un de mes amis m'a appris sa séparation. Alors que les fleurs bourgeonnent, que la neige termine ses valises pour quitter Montréal quelques mois, la saison devrait être à l'amour et à l'harmonie, si l'on en croit les vieux adages. Pas cette année, ça a l'air. Les couples se perdent, les amoureux se cherchent, l'amour est en crise lui aussi. Parfois, je me demande comment on en est arrivé là...Pas aux couples qui se séparent, quoique ce doit être lié, mais à l'édification d'un modèle occidental et immuable de la relation amoureuse entre deux êtres. Au fond, la plupart des valeurs que nous jugeons primordiales à la réalisation de la vie à deux ne sont que des réminiscences de religieux plus ou moins rétrogrades, qui se permettent de juger des modes de vie qu'eux mêmes, souvent, ne suivent pas. Je m'explique, en images ^_^:

Vous avez peut-être entendu parler du scandale qui trouble, en ce moment, l'opinion publique concernant la décision d'un évêque Brésilien d'excommunier la mère d'une petite fille de 9ans, enceinte de son père, qu'elle a faite avorter. Tant qu'à faire, le prêtre a aussi excommunié les médecins ayant pratiqué l'opération. Pour plus de détails sur l'affaire, vous pouvez lire sur le sujet ici. Cette affaire, je dois l'avouer, me perturbe grandement. D'un point de vue théorique, l'Église Catholique est contre l'avortement donc, sans sourciller, elle excommunie quiconque le pratique. En l'occurrence, elle justifie l'action du père (qui, lui, après avoir violé sa fille, n'est absolument pas menacé d'excommunication.), en soulignant que le viol, la pédophilie et tout ce qui y ressemble ne sont rien en comparaison de la destruction d'un embryon. Permettez-moi d'avoir la nausée... Certes, venant de cette Église gangrénée de prêtres aux mœurs dépravés, jetant le discrédit sur les autres, il serait difficile d'attendre une autre réaction, plus proche de la réalité d'aujourd'hui: si elle devait excommunier tous les pédophiles, il ne resterait plus beaucoup de curés pour nous imposer une vision subjective des textes originels.

Cette anecdote est une preuve de plus du décalage du catholicisme au XXIe siècle. Pourtant, si de plus en plus de personnes se rebellent devant ce type de décisions ou d'actes irréfléchis et proprement scandaleux, personne ne remet en question toutes les valeurs qui ont intégré notre société depuis des générations. Celles, notamment, qui définissent l'Amour et le couple, selon les normes occidentales. Peut-être du fait de mon milieu de vie, peut-être parce que je suis juste trop pessimiste, mais imposer la fidélité et l'exclusivité comme principes fondateurs des relations amoureuses me laissent toujours songeuse. Je reconnais que ces valeurs sont utiles à préserver la confiance, la communication et les papillons d'un soir d'été dans le ventre entre les deux êtres concernés. Mais elles ne sont pas l'étendard de l'Amour. Elles ne sont que le reflet de valeurs chrétiennes hypocrites. Une de mes amies, un soir, m'a confiée culpabiliser de ressentir des sentiments et du désir pour une autre personne que celle avec laquelle elle partageait son quotidien: et puis? ai-je envie de répondre. Quel mal y a t'il? Tant que ça n'enlève rien à celle qui est dans sa vie. Comme je l'ai déjà écrit, dans Clair comme de l'eau de Roche, l'Amour n'est pas une donnée quantifiable: il peut être ressenti à l'infini sans que personne n'en pâtisse.

Le couple occidental d'aujourd'hui s'étouffe à poursuivre sans arrêt un idéal amoureux, hérité de valeurs qui ne s'appliquent plus, si tant est qu'elles se soient déjà vérifiées...Le plus important, à mon sens, est d'être sûr de ses sentiments, d'avoir envie de tout mettre en oeuvre pour préserver cette relation et ses charmes, de croire en l'autre de tout son être, de savoir s'épanouir à deux à chaque instant car nous ne pouvons prévoir ce qu'il adviendra demain. Le reste ne sert qu'à attacher des boulets de plomb aux pieds des amoureux. Attention: je ne dis pas qu'il faut absolument mener une vie de débauche et justifier par la désuétude des valeurs chrétiennes des tromperies à tout va. Nous sommes dans la théorie et j'estime que ce serait se voiler la face que de songer que nous n'aimerons jamais qu'une personne toute notre vie et que nous ne ressentirons du désir que pour elle. Après, chacun construit sa vie comme il l'entend.

En définitive, selon ma petite réflexion, l'Amour est un sentiment bien simple que nous nous efforçons de rendre complexe, à l'image de l'humanité finalement.

16 mars 2009

Escapade touristique en cabane à sucre.

Autre pays, autre culture. Lorsque nous avons la chance de voyager dans d'autres contrées ou encore de découvrir, l'espace de quelques années, les charmes d'un pays, nous sommes souvent amenés à nous intéresser aux particularités dites touristiques du lieu que nous arpentons. Ainsi, la première année où je suis arrivée au Québec, j'ai voulu faire du chien de traîneau. Sous les rires et les moqueries de mes amis Québécois, jugeant que je donnais dans le cliché et que je me laissais séduire par des attrape-touristes, je participais, avec d'autres amis Français, à une expédition en traîneau. J'ai vraiment aimé cette expérience et, s'il est possible de tomber sur des usines à promenades en canidés, nous avons pu découvrir cette activité avec un monsieur qui y recourait dans le cadre de son travail. Pas si"folklore pour touriste"que ça, finalement...

Hier, j'ai renoué avec les visites clichés du Québec: j'ai été dans une cabane à sucre avec ma maman et deux amis. Pour le coup, je n'avais pas vraiment effectué beaucoup de recherches et il s'est avéré que Les Femmes Collin tenait plus de la salle des fêtes que de la petite exploitation familiale. Mais la journée était magnifique: un doux soleil sur des paysages enneigées, des érables à perte de vue, liés les uns avec les autres par des petits tuyaux bleus aspirant le sirop à même leur solide tronc de bois, une fort agréable compagnie, il n'en fallait pas plus pour rendre la visite réussie. Le repas était très bon également: le principe d'une cabane à sucre est de goûter le sirop d'érable à même l'exploitation, en en recouvrant l'ensemble des mets distribués au cours d'un diner. Nous sommes, indéniablement, allés dans une usine à touristes, produisant le sirop à la tonne et accueillant les curieux par pelletées. Pourtant, ce fut très agréable et nous avons passé une excellente journée.

Il est complexe de démêler l'attrape-touriste de la découverte culturelle à l'étranger. Souvent, en creusant un peu, on s'aperçoit que ceux qui vous reprochent le plus de tomber dans les pièges à naïfs n'ont jamais pris la peine de visiter ce que leur propre pays leur offre en matière d'attraits. A mon sens, c'est dommage. Entendons-nous bien: je suis également dans le lot. Il y a certainement des choses que je n'ai jamais pris la peine de découvrir en France, sous un quelconque prétexte. Parfois, la beauté est sous nos yeux et nous ne la regardons même plus. L'habitude, sans doute, ou une léthargie propre à l'aspect local des charmes du pays, inspirée par des réflexions de type: "Oh! J'ai le temps! C'est à côté."

Profitons de chaque instant, de chaque cadeau que le hasard de la vie nous offre. Après tout, nous ignorons pour combien de temps encore nous en disposons...

13 mars 2009

Horoscope du Plaisir.

C'est notoire: Internet est le fourre-tout par excellence. Il est possible d'y trouver de tout, des conseils pour planter des bégonias au pôle nord jusqu'à la dernière position du Kama Sutra à la mode! De ce fait, flâner sur la toile apporte inévitablement son lot de surprise et de découvertes. Toujours intéressant à prendre, me direz-vous.

Ma découverte de la matinée n'en sera sans doute pas une pour tout le monde, mais elle a le mérite de m'avoir beaucoup amusé. Allez savoir pourquoi, ce matin, j'ai eu envie de lire mon horoscope. Parce que le soleil était plus matinal que moi, parce que c'est vendredi 13, parce que je me suis déjà ébouillantée dans la douche ainsi qu'avec mon thé, parce que je suis un être profondément irrationnel à mes heures. Toujours est-il que je suis donc partie, en surf sur la vague du Net, à la recherche des prédictions astrales pour mon petit être. Etant une femme (eh oui! Enfin, j'avoue! Le chat sort son sac! ^_^), j'ai opté pour un site s'intitulant www.aufeminin.com. Là, j'ai pu lire un horoscope, auquel je n'ai pas compris grand chose, soyons honnêtes, avec des histoires de lune en mars et de vénus en février (...Non, c'était pas ça...), bref, en gros, j'allais passer une journée semblable à toutes les autres, avec son lot de joie et de déceptions. Mais avec du soleil, donc le reste, c'est pas très grave. (Oui, j'ai regardé la météo en même temps! :p)

Lecture faite, un lien attire mon attention: l'horoscope du plaisir.

-"Euh...C'est pour déterminer si tu vas rire un peu, beaucoup ou pas du tout aujourd'hui?"

Absolument pas, naïve que je suis! Il s'agit, en fait, d'un horoscope qui détermine si tu vas être cochonne ou prude aujourd'hui et si tu vas avoir envie de faire l'amour dans une cabine téléphonique ou bien dans des toilettes de bar.

-"Oh...Euh...Et si, mettons, tu n'as personne pour réaliser ton horoscope du plaisir?"

Eh bien tu te débrouilles, j'imagine! Un facteur, un dildo ou une poupée gonflable devraient faire la job. En tout cas, j'ai été très amusée par leurs prédictions à mon endroit:

"Vous êtes un peu exhibitionniste aujourd'hui. Faire l'amour devant un miroir vous amusera sûrement. Chacun de vous verra l'autre sous des angles inédits, ce qui renforcera l'excitation."

Ah. Mettons que je ne sois pas vraiment capable de me regarder dans le miroir lorsque je fais ma forme de Kung Fu, pensez-vous que je vais pouvoir détailler des corps en fusion dans un miroir pareil?

J'imagine que si madame Plaisir le dit, ce doit être vrai... Un peu comme l'horoscope classique, quoi! ^_^

12 mars 2009

Frivole chance.

Il paraît que la chance, c'est une question de roue qui tourne. Un jour avec, un mois sans: elle est la femme illégitime du hasard. Peut-être... Je me demande si elle obéit à des critères particuliers ou si elle marche dans les pas de son imprévisible époux. Elle semble parfois si arbitraire et injuste. Mais là encore: qui définit ce qui est juste ou pas? Ce qui est mal ou bien? Lorsqu'on ne croit pas en Dieu, vers qui pouvons-nous nous tourner pour comprendre ce qui nous fait trop mal?

J'estime avoir eu beaucoup de chance dans ma vie: je suis née et j'ai grandi dans un pays prospère et paisible, j'ai connu l'amour d'une famille, aussi originale soit-elle, l'insouciance d'être une enfant, la saveur des vacances, les longueurs de l'école, bref j'ai été choyée. Bien-sûr, nous avons tous nos bibittes qui n'attendent qu'un moment d'inattention de notre part pour surgir dans notre vie, dévastant nos fragiles constructions aussi aisément qu'un cyclone balaie des châteaux de cartes. Évidemment, tout n'est pas toujours rose et il faut parfois faire montre de courage et de ténacité pour continuer d'avancer sur des chemins parsemés de ronces. Pourtant, j'ai eu de la chance.

Toute ma vie, des personnes se sont efforcées de m'apporter l'attention et le bonheur dont j'avais besoin. Parmi elles, il y en a une qui se présente encore aujourd'hui comme ma seconde maman. Elle s'est occupée de moi durant de longues années, m'empêchant de baisser les bras à l'école, de me laisser dévorer par la maladie et par le regard des autres. Cette dame et son mari m'ont prise sous leur aile et ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est amusant parce qu'elle semble parfois sortie d'un autre temps: dévouée corps et âme à sa famille, à son mari, elle est l'épouse parfaite des années 1960. Toute sa vie, elle l'a passée au service des autres.

Pourtant, la chance est partie. Elle lui a tourné le dos quelques instants, juste assez pour que des cellules perdent la tête et décident de mettre tout à l'envers dans son corps. Ce doit être le mal du siècle. Encore une fois, je ne peux que sourire misérablement devant l'ironie d'une vie sans but, sans sentiment, qui frappe au hasard. Tiens...l'époux de la chance est également impliqué, ça a l'air. Alors, peut-être, sait-on jamais, sa femme va revenir et, d'un revers de main, balaiera cette maladie qui ronge, qui détruit tout par en dedans. Peut-être.

Il paraît que dans ce genre de cas, le plus difficile, c'est de se sentir impuissant. Comme toujours. Comme partout, pour toutes les maladies. Je voudrais pouvoir prendre un peu de ce mal: pas tout bien-sûr, mais juste assez pour que la chance n'ait presque rien à faire. J'aimerais, une fois de plus, ne pas être si loin lorsque les êtres qui me sont chers souffrent. Il semblerait que le hasard en ait décidé autrement.

Je pense fort à toi, au delà de l'océan. ça va bien aller: elle va revenir, cette volage Chance. Elle ne peut pas t'abandonner ainsi, n'est-ce pas? Elle va revenir, avec son époux, et ils vont te tirer de là. Alors, il ne faut pas baisser les bras. Il faut y croire et se battre, comme tu me l'as enseigné.

Force et Honneur, seconde maman.

11 mars 2009

Hockey au Centre Bell.

La toute première fois que j'ai regardé du hockey, c'était il y a cinq ans: la finale de la coupe Stanley qui opposait Calgary à Tampa Bay. Montréal n'avait même pas fait les séries (comprendre: les phases finales) et, de toute façon, je vivais, à l'époque, à Sherbrooke, à cent mille lieues de toute l'effervescence liée aux fameux Canadiens. Aussi, lorsque je suis revenue à Montréal, en janvier 2008, j'ai commencé à regarder les matchs sans grande motivation: parce que c'était le sport national, parce que ma sœur était fan, parce que, depuis deux ans que nous recevions toute sorte de cadeaux avec le logo de l'équipe dessus, il était temps de savoir qui elle était vraiment.

Surprise. Ils jouent vraiment bien, les matchs sont enlevant, l'intensité des joueurs est palpable, la foule est en liesse: j'adhère entièrement au fan club des Canadiens de Montréal. A vrai dire, tous les joueurs sur la glace s'investissent tellement que j'ai mal au cœur dès qu'un gardien est déjoué. (Oui, je suis un peu trop sensible... ^_^) J'aime surtout leur gardien: Cristobal Huet. Il est français, certes, mais c'est moins sa nationalité que l'image qu'il renvoie qui me le rend sympathique. Il est secondé dans son travail par un jeune prodige: Carrey Price. Les commentateurs l'encensent à n'en plus finir tandis qu'ils détruisent Huet.

Je n'aime pas les Dieux. Je n'ai jamais aimé les idôlatres car ils faussent les perceptions: nul n'est parfait, aussi talentueux soit-il. Mais il faut en convenir, à la fin de la saison régulière de l'an dernier, les résultats de Huet déclinent tandis que Price accomplit des miracles: Cristobal finit par être échangé aux Capitals. L'effet de surprise est grand et la décision discutable à bien des égards: un échange, au hockey, signifie que tu prends tes cliques et tes claques dans la journée et tu vas jouer dans l'équipe qui t'a acquis dès le lendemain. Un brin brutal, selon moi, mais qui s'avère à chaque fois. Huet parti, Price tient la barre un moment mais il s'écroule lors des phases finales. Trop jeune? Peut être. Mais l'équipe laisse tout de même une excellente impression: elle a le potentiel pour gagner la coupe Stanley la saison suivante. C'est à dire cette année.

Mauvaise surprise lors de cette saison: le Canadien de Montréal est inconstant. Un jour, ils gagnent à presque rien, le lendemain, ils s'écroulent majestueusement. Cahin cahan, ils parviennent à se maintenir dans le classement mais ils ne donnent aucune illusion sur leurs chances de remporter la coupe. L'entraîneur a été renvoyé ce lundi et remplacé par le directeur de l'équipe lui même. C'est ainsi dans ce monde du hockey: tu es, ni plus ni moins, un pion et ta carrière peut s'arrêter du jour au lendemain. Un peu angoissant tout de même...

Toujours est-il que hier soir, j'ai eu la chance d'aller assister à un match de ce nouveau Canadien de Montréal au Centre Bell, patinoire officielle de l'île. Eh bien j'en étais toute émue. L'immensité du stade, la mascotte Youppi qui danse au dessous de nous, mais surtout la vue des joueurs qui se déplacent avec aisance sur la glace à quelques mètres à peine, m'ont rendue toute chose. Pour la première fois depuis longtemps cette saison, je suis vraiment rentrée dans la partie. Non pas qu'ils jouaient mieux que les dix dernières fois, mais à cause de l'atmosphère du lieu, de la magie de la place, de la proximité de la patinoire... Je ne rentrerai pas dans les détails du match: ici, tout le monde sait plus ou moins comment ça fonctionne et puis, pour les curieux, vous pouvez toujours lire cet article de Pari/Bali : Finale de la coupe de France de Hockey, vue par une néophyte qui est très bon!

Une chose est sûre: les matchs du Canadien au Centre Bell n'ont pas volé leur réputation! Go Habs Go! ^_^

10 mars 2009

L'imposture de l'estime de soi.

Hier soir, j'ai manqué le second cours de Kung Fu. A priori, rien de grave: cela doit arriver même aux meilleurs d'entre nous. Pour ma part, cependant, il m'a coûté de quitter le dojo avant la fin. J'ai de nombreux défauts mais je suis quelqu'un de résistant et de tenace: il est très rare que je baisse les bras pour quelque raison que ce soit, à fortiori pour de vagues arguments de fatigue corporelle. J'ai la prétention de penser dominer mon corps par ma volonté: hier, pourtant, je me suis inclinée. Ce n'était pas exactement de la procrastination, au sens où je n'ai pas voulu remettre à plus tard le cours, mais plus un besoin physiologique dominant ma volonté. Pourtant je me suis sentie mal à l'aise. Étrange tout de même...

L'ironie de l'histoire est que je ne suis même pas rentrée chez moi, pour me reposer ou pour terminer mon travail, qui s'avère, de ce fait, en retard. J'ai appelé une amie et je l'ai rejoint pour prendre un verre avec elle. Elle était elle même avec un compagnon et nous avons discuté une heure ou deux. La soirée était très sympathique et nos discussions ont mis en lumière un certain nombre de points que j'avais pris soin, inconsciemment, de dissimuler derrière les ombres de mes pensées.

La confiance en soi, par exemple: avez-vous remarqué que nous n'aimons pas les démonstrations excessives du manque d'estime de soi? A vrai dire, je pense avoir nettement moins de profondes défaillances dans ce domaine que par le passé: mon estime de moi, grâce aux personnes qui m'entourent, s'est reconstruite et a atteint un niveau suffisant pour être considérée comme normale. Le problème est que mon discours n'a pas changé: par peur de tomber dans l'excès inverse, l'égocentrisme, je vais avoir tendance à chercher toujours le pire, à me dévaloriser en permanence pour ne pas empiéter sur les autres. Sans m'en rendre compte, je vais tenir le discours de l'adolescente mal dans sa peau que j'ai été. C'est assez gênant car les autres doivent subir cette attitude et j'obtiens le résultat inverse de celui que je recherche: ils s'éloignent, par peur ou lassitude, ou bien ils vont tenter, par tous les moyens, de reconstruire mon estime, jusqu'à l'épuisement, alors qu'elle va très bien.

Encore une fois, comme dans Le Subconscient de Morphée, j'aimerais comprendre les mécanismes de la pensée, du subconscient, du conscient, bref de l'être humain pour mieux discerner les problèmes de fonctionnement. J'essaie de surveiller mon discours pour ne pas trop souffler sur cette estime en équilibre mais, c'est radical, elle dérape dès que j'ai un moment d'inattention. Vous me direz, c'est toujours mieux dans ce sens que dans celui de la prétention.

Mouais...Un juste milieu peut être? ^_^
Justifier

9 mars 2009

Morphée en grève!

-"Ma chérie, fais attention à ton corps! Tu es fatiguée."

Remarque d'une maman inquiète à sa fille, concentrée sur son travail de correction. Certes, je ne suis pas très copine avec Morphée en ce moment: je ne sais pas ce qu'il a mais il semblerait qu'il refuse de me prendre dans ses bras depuis quelques semaines. Bon, rien de grave: je n'ai pas le projet de grimper le Mont Everest dans les prochains mois! Ecrire, lire, corriger ne devraient pas être tellement source de fatigue. Et puis, une maman, ça s'inquiète toujours pour un rien.

Là où ça se corse, c'est lorsque plusieurs subtils indices semblent lui donner raison. Ainsi, par exemple, lorsque votre sœur vous appelle pour vous signifier que ses amies, vous ayant croisée dans le métro, ont eu peur de votre teint olive et de vos cernes bleues royal, il est possible que votre mère ne soit pas tant dans le champ que vous le pensiez. De la même manière, lorsque vous commencez à ranger votre boite de céréales dans le frigo, à jeter votre poche de thé dans le placard de la poubelle, tout en tenant le dit réceptacle à déchets dans votre main droite car vous veniez tout juste de le retirer, il est permis de remettre en question le bien fondé du lever matinal.

Bref, je ne peux qu'en convenir: il semblerait que je sois entrée dans une phase léthargique à tendance comateuse, qui génère une accélération du nombre de bourdes à la minute. Bon. Pas de panique: je vais simplement m'assoir sur le canapé, terminer mes corrections et me reposer pour être à l'égal du lapin rose de Duracell ce soir, lors de mon cours de Kung Fu.

N'empêche...C'est fou ce que je peux être jalouse de la Belle au Bois Dormant, en ce moment...Bon, c'est sûr, il faudrait que je me mette à filer autre chose qu'un mauvais coton pour pouvoir me piquer le doigt... ^_^

6 mars 2009

Bêtise de l'image.

Le proverbe le dit: il n'y a pas de sot métier. Aussi, lorsque l'on m'a proposé de faire la correction d'élèves au bac (comprendre, en Licence version Universités Québécoises), j'ai eu un tressautement de joie: après tout, les temps sont difficiles, mes heures de travail à la chaire de recherche ont été coupées de moitié faute de budget, il est temps de prendre des mesures!

J'avais déjà effectué des travaux de correction, il y a cinq ans, alors que j'étais à l'Université de Sherbrooke. Je me rappelais vaguement de quelques perles que j'avais lues alors, mais j'ignorais tout de ce qui m'attendait. Pleine de bonne volonté, je me saisis de mon paquet d'examens à corriger ainsi que de la grille de correction, je me prépare un petit thè au Ginseng, j'attrape mon plus beau stylo rose (ben oui, j'avais pas de rouge...De toute façon, c'est moins agressif, rose.), et je m'installe dans mon salon, aussi sombre à 8h du matin que le fond d'une caverne.

Petit tour quotidien sur Internet: entre mes mails et les quiz de Facebook, ça devient plus ritualisé que si je souffrais de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs et non Thérapie Orale de la Calvitie, bien sûr...). Pas de mails intéressants, le test a décrété que j'étais une gentille romantique aux lèvres pulpeuses (résumé de trois résultats de quiz), je peux donc me lancer dans ma correction. Je suis un brin enthousiaste car les examens portent sur les communautés autochtones au XIXe siècle: je vais donc accroître mes connaissances!

"3 principes vont créer le Canada et modifier le mode de vie des autochtones.
1/Tout territoire doit être occupé, ce qui veut dire cultiver. Puis l'expression qui va à la chasse perd sa place provient sûrement de là."

Tiens, je viens de cracher ma gorgée de thé bouillant sur le chat, confortablement installé sur mes genoux, qui pousse un petit miaulement de protestation. Comme pour me faire pardonner, je lui lis à haute voix la phrase à l'origine de cette maladresse. Rien à faire: il ne semble pas se rendre compte qu'un élève en troisième année d'Histoire vient d'affirmer que cette proverbiale expression sur la chasse et la place avait pour origine la colonisation Britannique. Impassible, il se roule en boule dans l'autre sens et reprend un somme complétement imérité, puisqu'il est sa seule activité quotidienne. J'envierais presque, un instant, son insouciance.

Mettons les choses au clair immédiatement: je suis loin, à des années lumière même, de tout connaître en Histoire autochtone. Et les fautes d'orthographe, même si elles suscitent parfois, chez moi, une petite électrisation de ma pilosité des bras, sont un problème, somme toute, assez courant. Là, où j'ai vraiment du mal à ne pas m'étrangler en lisant ces examens, c'est lorsque je songe que ce garçon, qui a, en toute ingénuïté, marqué que l'expression sur la chasse venait de la colonisation, est en troisième année à l'Université et qu'il va s'en tirer avec une moyenne tout à fait convenable parce que les professeurs ne veulent pas avoir d'ennuis et que l'établissement veut des résultats. En d'autres termes, on va donner à cet ignorant crasse un diplôme de haut niveau en histoire pour que la côte de popularité de l'UQAM n'empire pas et que le professeur n'ait pas à gérer un litige sur la note.

Certains jours, je me demande ce que je fais là: je n'ai pas une très grande réflexion, je ne suis pas érudite, et pourtant je termine un Doctorat. Je me présente souvent comme un imposteur. Mais lorsque je lis les travaux de ceux qui sont amenés à me succèder dans ce cursus, je ne peux m'empêcher de douter. Comment pouvons-nous espérer une quelconque compétence de ces jeunes si leurs travaux ne sont jamais sanctionnés à leur juste valeur, sous prétexte qu'il faut préserver une fausse image publique?

"Les différents traités ont amené les autochtones à demeurer près du Saint Laurent. Certains se sont mariés à la Paroisse et ils sont devenus seigneur. Les nomades ont plus ou moins changé leur mode de vie."

Tiens, faudrait leur demander, aux autochtones, qui ont été décimés par les guerres, les famines et les maladies, ce que ça leur fait d'être devenus "seigneur" l'espace d'un examen...Une bonne nouvelle, tout de même: les deux citations étaient de la même personne. Gardons espoir pour les 45 travaux qu'il reste...

4 mars 2009

Complexité de l'incompréhension.

Être une femme est handicapant à bien des égards: on réfléchit trop, on a des sautes d'humeur, on ne sait jamais vraiment ce qu'on veut, on s'attache en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, on pleure pour un rien, ... Bref, tout un échantillon de qualités dont on se passerait bien parfois. Vraies ou pas, toutes ces idées collent à la définition de la femme plus efficacement qu'une mouche sur une tartine de miel. Elles ne s'avèrent pas toujours: on s'entend que mon constat ne s'appuie pas sur un sondage sérieux, effectué auprès d'un panel représentatif de la gente féminine mondiale. Mais, dans l'ensemble, la plupart des gens s'accordent pour définir la femme en ces termes et la résumer par le vocable "compliquée", devenu presque un pléonasme de son sexe.

En toute honnêteté, je ne peux que reconnaître le bien fondé, en ce qui me concerne, de la plupart de ces éléments. J'en ai parfaitement conscience mais, que voulez-vous? J'ai un esprit tordu, ça a l'air! Toujours est-il que j'en refuse le monopole! Je n'aime pas les classifications générales du type: "c'est bien un gars!" ou "c'est un truc de femme", et je clame haut et fort que certains hommes sont plus difficiles à suivre que leurs comparses du sexe opposé! En guise d'explication, je serais grandement tentée d'invoquer le manque cruel, voire total, de communication de ces personnes, qui se traduit par de longs silences lorsque des questions claires sont posées, ou bien, encore, par un refoulement constant des reproches, jusqu'à ce que la rancœur devienne si forte qu'elles doivent la déverser en cascade sur l'autre, un brin désemparé. Alors, certes, je le reconnais, cette tendance peut aussi se retrouver chez certaines femmes: je n'aurais pas la prétention d'en faire une caractéristique des hommes. Mais j'avoue l'avoir plus souvent côtoyé chez eux et la réaction que cela suscite chez moi est toujours la même:

-"Exprimez-vous, tabarnak!"

Y a t'il quelque chose de plus frustrant que de s'apercevoir, un mois, une semaine, un an après les événements que si Pierre ou Paul avaient exprimé ce qu'ils avaient sur le coeur, ou bien avaient répondu à la question claire que vous leur aviez posé, vous ne seriez pas passé à côté de un mois, une semaine, un an de votre vie?

En dépit de toutes les apparences, je ne suis pas née avec le don de la communication. Je pense même, parfois, très mal me faire comprendre. Mais j'essaie toujours de rendre compte de ce que je pense ou crois, quitte à ce que mon interlocuteur me rie au nez. Je n'en mourrai pas et l'autre pourrait s'apercevoir que ce qu'il prenait pour du lard est, en fait, du cochon. J'ai conscience que tout n'est pas facile à exprimer: parfois les mots mêmes ne rendent pas compte de ce qu'on voudrait signifier. Mais le silence est souvent la pire des solutions.

Bref, je m'égare un peu. Au fond, ce n'était qu'une réflexion intérieure car je suis en révolte contre les quiproqos et les mauvaises interprétations des gestes posés par les autres. Bien sûr, je le répète, ce n'est pas tout le monde qui opte pour le silence plutôt que l'expression et certains s'en sortent très bien dans la suppression d'abcès. Mon ami, par exemple, qui a su me dire que je l'avais blessé. La discussion a mis au jour des incompréhensions qu'il aurait été triste de conserver.

J'ai toujours voulu être un garçon. Parce que ça me semblait plus simple, plus franc, plus chouette comme vie et comme état. Parfois, encore, lorsque je me surprends à avoir mal à l'intérieur de moi, comme si du plomb liquide coulait le long de mes poumons, j'aimerais sortir cette hyper émotivité et me détacher de tout. Mais, en défininitive, il semblerait qu'être un homme ou une femme ne change rien aux difficultés que chacun se crée: il nous faut juste vivre avec nos complexités de caractère, en tenant compte de celles des autres, et tenter, tant bien que mal, de tirer vers le haut nos relations interpersonnelles.

Peut-être qu'être un chat serait plus simple? ^_^

3 mars 2009

Clair comme de l'eau de roche.

A vrai dire, lorsque j'ai commencé à écrire ce blog, mon objectif était simplement d'écrire des bouts de pensées, des poussières de ceux qui m'entourent et de moi même. Je suis certainement trop naïve mais je n'ai jamais songé que mes textes pourraient être mal interprétés et blesser des êtres qui me sont chers. Ainsi, hier, lorsque mon ami m'a signifiée qu'il avait été affecté par ce que j'avais écrit dans Maladresse de corps et d'esprit, je suis tombée des nues: dans ce billet, j'évoquais une situation délicate avec deux personnes que j'avais envie de mieux connaître mais qui m'intimidaient tellement que j'en perdais tous mes moyens. Pour mon ami, cette mise en valeur de ces personnages lui enlevait une part de son importance pour moi.

C'est faux.

Ce que je cherchais à exprimer était le profond trouble que suscitait mon incapacité à partager avec les deux personnes évoquées mais cet état de fait n'enlève rien à mes amis: au contraire, cela met en lumière combien je suis à l'aise lorsque je suis avec eux. Aucune hiérarchie d'amitié, nul critère d'intérêt, ne président mes relations interpersonnelles. Qu'on se le dise...

Lorsque j'écris, tout est clair dans ma tête. Je n'ai jamais l'impression de poser des phrases ambigües ou ambivalentes. Pour être tout à fait honnête, peu importe le contexte, j'ai horreur des sous-entendus peu explicites. Lorsque je veux exprimer quelque chose, je vais utiliser des mots qui ne laisseront jamais place au doute: si je propose à quelqu'un d'aller prendre une bière, je n'y mets pas d'autre sens derrière. Si je veux autre chose, je vais utiliser les mots qu'il faut. Car à trop user de métaphores complexes et alambiquées, on crée des quiproquos et des situations incongrues, parfois désagréables, souvent susceptibles de blesser les protagonistes impliqués. De fait, lorsque je n'apprécie pas quelqu'un, pour X raison, cela va se voir: je fige et ne parle plus que par onomatopée. En revanche, si je rie en permanence en votre compagnie, si je la recherche, si j'apprécie de passer du temps avec vous, il n'y a rien à interpréter non plus: on est amis et je profite de la chance que j'aie de vous connaître.

Bref, je tenais à publier ce billet pour que mes écrits ne puissent plus affecter qui que ce soit de mes amis. Il ne faut pas creuser derrière mes phrases: elles ont le sens qu'elles semblent avoir à la première lecture. L'amour ou l'amitié, partagés par des êtres, ne sont pas des données quantifiables: en donner à d'autres n'enlève rien à ceux qui en bénéficient déjà.

Quant à toi, mon Ami que mes mots ont blessé, sache que je ne m'oblige pas à partager du temps avec des personnes: si j'échange dix mails par jour avec toi, alors que nous avons déjà discuté des heures entières la veille ou la même journée, c'est que j'apprécie sincèrement ces instants, cette complicité que j'ai l'audace de penser avoir avec toi, ces conversations un peu folles qui font que nous sommes toujours un peu à part. N'oublie jamais que je suis une création de ton esprit, et que tu es toi même imaginé par une autre jeune femme qui tient à toi. Alors, en définitive, notre amitié est quand même la plus originale qui soit et ne laisse que peu de place au doute, n'est ce pas? ^_^

Force et Honneur, ptit homme!

1 mars 2009

Péripéties nocturnes!

Dimanche matin, 11h00. Cette nuit, c'était la Nuit Blanche de Montréal: endormie à 4h00, je me sens comme un lendemain de veille. Patraque, je bois mon thé matinal en me demandant ce que ça serait si j'avais bu de l'alcool. La même chose, sans doute, avec une haleine d'ours brun au sortir de son hibernation en prime...

La soirée à été très agréable. Bien entendu, je ne pouvais pas la laisser se dérouler sans anicroche: je me suis efforcée de mettre en relief mon petit côté poisse ambulante.

-"Bon! Qu'est ce qui s'est passé encore? Tu as renversé ton verre sur quelqu'un?"

Pantoute, mauvaises langues! ^_^ Tout a très bien commencé: prévoyant une soirée glacée et longue, mes compagnons d'aventure et moi même nous sommes rendus à La Banquise pour goûter, enfin, après presque cinq ans au Québec, leurs fameuses poutines. Adepte de la non-ingestion de viande si ce n'est pas nécessaire, j'ai opté pour celle décrite comme "végé". De fait, pas de surprise de ce côté là, le plat, débordant de frites imbibées de sauce, arborait fièrement quatre lamelles de poivrons verts, à moitié digérées par la quantité de fromage en crottes qui chapeautait le tout. Ignorant les tressautements de peur de mon foie à la vue de ce choléstérol déguisé en pommes de terre, je plantais gaiement ma fourchette dans cet ensemble. La sauce épaisse, rendant les frites un brin molles, ne tarda pas à me rébuter, et ce d'autant qu'elle se mélangeait fort mal avec les champignons noirs-brûlés-mais-cachés-sous-les-poivrons que je découvris assez rapidement. Qu'à cela ne tienne, une nuit blanche nous attendait: j'avalais le reste de mon plat, en prenant soin de sortir tous les légumes et le fromage du dessus (comprendre: je mangeais les frites molles...) et nous partîmes vers de nouvelles aventures.

La soirée s'est déroulée en deux temps: je commençais par faire un tour au Vieux Port avec Jules et ma maman. Nous découvrîmes avec émerveillement les souffleurs de verre et les navettes gratuites...Oui, parce que, en définitive, nous passâmes plus de temps dans le bus que sur les sites. Je pus, cependant, me rendre compte que je n'aimais toujours pas les foules et qu'un collant sous un pantalon est aussi efficace qu'une planche à voile sur une mer d'huile, lorsque les températures avoisinnent les -20 °. Vers 23h, je retrouvai une amie au métro Square Victoria pour aller prendre des cours de tango...en dessous de l'académie de Kung Fu: oui, c'est un signe! ^_^ Là, nous pûmes assister aux mouvements lascifs, et propres à éveiller l'imaginaire, du professeur: Julio! Il était si convainquant que nous avons hésité, tout le reste de la soirée, à nous lancer dans la pratique du Tango. Eh bien oui: derrière toute motivation sportive, se cache le corps d'un homme, c'est bien connu! :p Dépourvues de partenaires, nous dûmes nous contenter de deux frères, sympathiques au demeurant mais, pour ma part, peu mon genre et surtout, un peu trop "je-suis-trop-une-bête-en-tango".

La fin de la soirée se gâte légèrement: en tête de file pour le Planétarium à 1h23, je me rends compte que l'exposition d'une amie que je devais voir ferme à...2h00. S'ensuit une course rapide, oubliant le Planétarium et les saveurs du Vieux Port, vers Saint Laurent et sa population enivrée. Nous arrivâmes à destination à 2h01 et nous rentrâmes de justesse, grâce à mon amie sur place. Par la suite, épuisées par nos dernières péripéties, nous avons terminé notre soirée avec des discussions de filles sur la complexité des hommes et des relations, tout en sirotant un jus de fruit, assises à la table d'un vieux resto sur Saint Laurent: le seul capable de brûler des chips et de rater des grilled cheese.

Bref, ce fut une excellente soirée! ^_^