22 août 2011

Jack Layton est mort.

Image très bien faîte prise sur le site https://www.facebook.com/pages/RIP-Jack-Layton-1950-2011/166155473458476

Jack Layton est mort. L'écrire ne parvient pas à rendre la nouvelle réelle. Cela faisait longtemps qu'aucun politicien n'était parvenu à me faire rêver, à me faire croire en un monde meilleur et plus égalitaire. Le chef du Nouveau Parti Démocrate, opposition officielle à la folie conservatrice, avait réussi cet exploit. Il appartenait à une classe de personnes, trop rare, pour qui les valeurs sociales doivent primer sur tous les autres intérêts. Avec une honnêteté encore plus rare, il partageait ses convictions, ses points de vue, ses espoirs avec les Canadiens et cette franchise lui a gagné plus de coeurs qu'aucun de ses adversaires ne pourra jamais avoir. On se demande toujours s'il existe une justice qui nous dépasserait tous en ce monde. Une sorte de Loi de la Nature qui punirait les mauvais et récompenserait les bons. Une variation d'un Dieu tout puissant qui trierait les tristes et heureux évéments de notre vie selon des règles qui nous échapperaient un peu. Il semble que cette supra-justice, si elle existe, n'a vraiment pas les mêmes critères que nous...

Le cancer, c'est la maladie des temps modernes. Tout le monde, ou presque, connaît quelqu'un qui a succombé dans son combat contre lui. Pourtant, lorsque cette maladie gagne contre un personnage public, aux espoirs et aux convictions si grands, j'ai toujours l'impression que c'est un peu plus douloureux. Sûrement parce que ce n'est pas seulement l'homme que nous perdons, mais aussi le projet qu'il portait à bout de bras, qu'il a littéralement soulevé de terre pour nous permettre à tous de croire que c'était encore possible. Mr Layton a su insuffler dans nos coeurs un peu d'utopie, un brin de rêve, un tantinet de "pourquoi pas?". Ce n'était pas par goût de ne jamais être au pouvoir que les Québécois ont voté NPD - contrairement à ce que certains journalistes se sont plus à écrire.C'était le signe que seul Mr Layton avait su rejoindre la majorité, était sorti des discours préfabriqués que l'on servait depuis des années à chaque élection, persuadé que seuls les trois partis "classiques" seraient réélus. Ce fameux cynisme qui hante la société canadienne en matière de politique avait quelque peu disparu en écoutant le chef du NPD. Et puis, finalement, c'est le cancer qui aura eu le dernier mot.

Aujourd'hui est un jour bien triste. Mr Layton s'est éteint à 61 ans mais c'est un pays tout entier qu'il laisse en deuil. De tout coeur, j'espère que son travail et ses espoirs ne resteront pas inachevés. Pour lui, pour nous, pour l'avenir, nous ne pouvons pas vivre éternellement dans le cynisme politique. Merci Mr Layton de nous avoir démontré qu'il suffisait parfois d'y croire pour changer ce qui paraît immuable. Merci de nous avoir rendu nos rêves et nos espoirs.

19 août 2011

Les dérives du capitalisme en Bourse.

Voilà. C'est exactement ce principe qui me dérange dans les agissements de ces hommes et femmes qui décident de la ruine ou de la richesse d'un pays. Je pose encore une fois la question: jusqu'à quand devrons-nous servir les intérêts de quelques particuliers qui mourront étouffés par l'argent des Autres? Une réglementation pour limiter les excès est anti-capitaliste, soit, mais la débâcle économique auquelle nous faisons face depuis 2008 n'est-elle pas le signe que le capitalisme sans limites est une aberration qui n'est plus viable? Nous sommes pris en otage par l'argent dans notre quotidien, certes, puisqu'il est la à la clé de tout notre cheminement de vie. Malheureusement, nous le sommes aussi par ces transactions virtuelles qui rendent des particuliers plus riches au détriment de sociétés entières. Je n'y connais peut-être rien en économie mais il ne faut sûrement pas avoir faire HEC pour comprendre que ce que font ces gens, qui assurent une part de dette qu'ils n'ont même pas achetée, est tout sauf légitime.

17 août 2011

Boulimie en argent.

J'ai écrit. Pour la seconde fois, j'ai écrit un courriel très long dans lequel je parlais à coeur ouvert. Pour la seconde fois, j'ai renoncé à l'envoyer. L'ennui, lorsqu'on aime vraiment une personne, c'est qu'on ne veut pas la blesser. On sait qu'on devrait secouer le tapis plein de poussières devant son visage pour la faire réagir mais on appréhende de la faire pleurer, d'agrandir la plaie sur son coeur. Alors, on hésite, on tergiverse, on se sent impuissant. Et, finalement, on ne fait rien. On regarde, la pointe au coeur, la personne qu'on aime tanguer sur le bord de l'abîme et on prie très fort pour qu'elle ait un sursaut de lucidité au dernier moment. Bien-sûr, cela n'arrive pas.

Ce spectacle est d'autant plus douloureux que je sais, pertinemment, qu'Elle sait. Elle doit avoir une part d'elle-même, avant de signer ces bouts de papiers, qui lui hurle de ne pas le faire. Si elle nous blesse, nous, je n'ose imaginer ce qu'elle doit ressentir, elle. C'est pathologique. Un peu comme l'alcoolisme. Elle sait que ça la détruit mais elle ne peut s'empêcher de continuer. Elle regarde brûler cet argent qui creuse, toujours un peu plus, l'abysse sans fin de ses dettes, et elle ne peut se décider à éteindre les flammes tant qu'il en est encore temps. Je me rappelle avec angoisse ces moments où, désamparée, elle se tapait la tête contre les murs pour que cesse cette hantise, cette peur de gérer de l'argent. Je croyais, naïvement, que plus jamais elle ne retomberait dans ce gouffre puant de la dette. Mais rien ne se règle par magie. Comme l'alcoolisme. Si on ne prend pas les moyens de guérir alors l'épée de Damoclès ne nous quitte jamais. Tout à l'heure, demain, dans un an, elle tombera. Ce n'est qu'une question de temps.

Je me trouve souvent arrogante de penser comprendre la douleur de mes proches. J'ai beau les aimer plus que tout, je ne suis pas eux. Je ne peux rentrer dans leur tête, réécrire le passé et panser leurs blessures. Je ne suis pas Dieu. Pourtant, lorsque je les vois si proches de tomber, j'ai envie de crier, de rentrer dans leur vie et d'empêcher tous ces démons de s'approcher d'eux. Je voudrais écrire à tous ses "amis" pour leur dire d'arrêter de l'attirer dans leurs cercles d'argent où ils dépensent l'équivalent de sa retraite en quatre jours. Mais ce serait sans doute comme fermer un bar parmi tant d'autres. Tant qu'elle-même ne prendra pas les moyens de vaincre ses démons, je ne ferai que crier dans le désert. Alors j'écris. De longs courriels où je tente de lui expliquer qu'elle n'a pas besoin de tout ça pour qu'on l'aime, qu'elle n'a pas besoin de combler ce vide intérieur en achetant l'amitié ou l'amour des Autres - qu'ils soient humains ou spirituels. L'argent, c'est la drogue des Hommes. Aucun ami, Aucun Amour, Aucun Dieu ne s'en repaîtra jamais. 

Elle a trébuché. Une fois de plus, elle s'est rapprochée du vide en souriant. Une fois de plus, je regarde mon courriel et je m'en veux d'être si loin pour ne pas simplement la prendre dans mes bras et lui dire tout ce que j'ai écrit. Une fois de plus, j'hésite, je tergiverse et je n'enverrai sûrement pas le courriel. Pour ne pas la blesser, je prends le risque de la laisser se faire plus mal encore. Je suis lâche. Je reprends mon courriel, le relis et me sens, à mon tour, vide, impuissante. Si chacun reçoit la croix qu'il est capable de porter, certains ont besoin d'aide pour remonter la pente. À défaut de pouvoir changer leur passé, peut-être peut-on les aider à écrire leur futur. Aurai-je ce courage?

15 août 2011

Heidemarie Schwermer: sortir de la société de consommation ou devenir un fardeau pour les siens?

Aujourd'hui, en me rendant sur ma boîte pourriel - c'est très important de toujours avoir une boîte pourriel afin de pouvoir répondre à des sondages ou à des questionnaires qui ouvriront la porte à une pluie de spams par la suite - j'ai été interpellée par l'une des nouvelles de voila.fr: "Heidemarie Schwermer, le choix d'une vie sans argent." 

En résumé, il s'agit d'une dame de soixante-neuf ans qui, depuis quinze ans, se refuse à utiliser de l'argent dans sa vie courante. Pour vivre, elle allie le troc à l'échange de services et, selon ses propres dires, elle redistribue tout l'argent qu'elle possède à son entourage. En fait, plus je réfléchis à son action, plus je la trouve un tantinnet hypocryte. Je m'explique: je ne remets pas en cause les motivations de cette dame - je suis persuadée qu'elle pense sincèrement mener une lutte réfléchie sur la société de consommation. Pourtant, par les choix de vie qu'elle fait, elle dépend plus qu'aucun autre de celle-ci. Si elle voulait véritablement se retirer du système, il aurait fallu qu'elle se terre dans un coin de bois, où elle aurait construit sa propre cabane et se serait nourrie de racines ou de tomates qu'elle aurait elle-même plantées (j'exagère à peine). De cette façon, elle aurait pu, en effet, se vanter de s'être détachée de notre société de consommation. En revanche, en procédant comme elle fait - c'est à dire en demandant l'aide d'associations alimentaires, en récupérant les invendus ou les légumes de ses copines, elle ne fait, selon moi, que profiter du système de manière indirecte. Les produits de ses amies, les restes des magasins bios et, surtout, les groupes d'aide alimentaire appartiennent à la société de consommation qu'elle prétend fuir et ne sont, en général, que des rustines sur ses failles. D'ailleurs, demander de l'aide aux associations alimentaires me choque d'autant plus que cette madame Heidemarie pourrait très bien s'acheter de la nourriture elle-même mais s'y refuse par principe: en clair, ses bonnes intentions l'empêchent de dépenser son argent pour se nourrir, mais non d'aller chercher des vivres qui ont été achetés par des associations dont la fonction première est de pallier la pauvreté des individus. En agissant de la sorte, non seulement elle utilise indirectement de l'argent (celui des autres) mais elle "prive" des personnes qui n'ont véritablement pas les moyens de s'acheter du pain, de leur part de nourriture. 

Notez que je n'ai rien contre l'idée de chercher à vivre sans argent. Au contraire, je trouve ça très bien que certaines personnes aient envie de se libérer de l'emprise toute puissante de ce bout de papier dans leur quotidien. Mais je ne vois pas très bien la cohérence entre cette pensée et le fait de se sustenter par des moyens qui sont directement issus de la société de consommation. Cela transforme finalement cette dame en "fardeau volontaire" pour la société, pour sa famille et ses amis - qui ne vont bien-sûr jamais refuser de lui donner quelques légumes. En outre, la vie que mène Heidemarie n'est possible que si elle dispose d'un cercle social suffisant pour lui permettre d'assurer son hébergement temporaire, sa nourriture et sa sécurité. De la même manière, le choix de se priver de son assurance maladie n'est viable que si elle ne lutte pas contre une maladie grave. Si par malheur cette dame développait un cancer ou autre maladie mortelle, son retrait du système de santé  poserait de graves problèmes - en particulier pour sa famille qui refuserait évidemment de la regarder souffrir sans rien faire, en raison de ses choix de vie. 

Bref, cet article me laisse dubitative. J'ai le sentiment que Madame Schwermer s'est trompée dans ces choix d'action. Elle prétend vouloir éveiller les gens à une société de partage, plus encore que de troc, mais cela me paraît difficile à l'échelle d'un pays et, à fortiori, plus encore à l'échelle de la planète. Ceci dit, peut-être que je me trompe...

10 août 2011

L'ombre du Serpent qui glace le sang.

Il y a quelques mois, j'ai participé à un atelier de défense urbaine que donnaient mon professeur de Kung-Fu et l'un de ses très bons élèves. Mon objectif premier était d'apprendre quelques clés pour pouvoir désamorcer rapidement toute attaque future. Si je me fie à mes expériences passées, ce sont les premières minutes qui décident si la conversation avec un potentiel agresseur s'arrête net ou dérape gravement. Lors de cet atelier, Fujiao et son assistant avaient opté pour une approche plutôt psychologique, avec une longue première partie orientée sur le partage de nos malheureuses aventures passées et l'analyse de notre comportement. Objectivement, c'est une très bonne idée pour n'importe quelle personne qui aurait subi un traumatisme récemment ou qui n'aurait jamais pris la peine de le travailler. En revanche, pour une habituée des psy-quelque-chose comme moi, qui en est arrivée à une dissociation entre mon corps et mon esprit en cas d'agression, c'est un peu tombé à côté. Je n'avais pas l'intention, en effet, de partager mes expériences avec des inconnues - déjà que j'ai du mal à utiliser des mots lorsque j'en parle avec des amis ou des professionnels du mental! ^-^ Bref, ce cours était intéressant mais j'aurais sans doute préféré qu'il soit un peu plus pratique. 

Pourquoi j'en parle maintenant? Eh bien, parce qu'il m'est arrivé une petite mésaventure hier soir qui m'a rappelée pourquoi il est bon de savoir se défendre - ne serait-ce que pour se rassurer soi-même. À vrai dire, grâce à ma capacité à me dissocier, il n'existe pas grand chose qui me donne envie de vomir dans le discours des Hommes-Paon, à la recherche d'un morceau de viande féminin. Généralement, l'ignorance ou la réponse polie désamorce immédiatement la tentative d'invasion de ma bulle personnelle. Pourtant, il y a certains regards, certaines attitudes qui donnent froid dans le dos. Hier soir, j'ai vécu un de ces moments désagréables alors que je rentrais chez moi - ce qui accroît d'autant plus mon angoisse que l'espèce de type bizarre a donc pleinement vu où j'habitais. Dans ce genre de moment, je ne peux m'empêcher de penser à toutes les séries télé américaines un peu faciles, sur les enquêtes policières, ou encore aux faits divers un peu sensationnalistes dont les journaux se gargarisent depuis quelques années: tout à coup, en sentant le regard pervers glisser sur ma peau comme un serpent et en croisant le regard un peu fou de ce personnage qui s'ingéniait à faire des mimiques obscènes, ces histoires m'ont parue excessivement plausibles. Voyez-vous, j'ai toujours cette espèce d'impression que je vais être "punie" tôt ou tard pour avoir toujours tout eu pour être heureuse alors que d'autres non. Du coup, le "ça n'arrive qu'aux autres" a généralement peu d'emprise sur ma vision des choses. 

Bref, je me rassure en me rappelant mes cours de Kung-Fu et les conseils que tout un chacun a donné, au moins une fois dans sa vie, sur la réaction à avoir en cas d'agression. Fondamentalement, je ne devrais sans doute pas y attacher l'importance que j'y donne car le type bizarre n'a pas proféré de menaces ou n'a pas paru s'installer devant la porte de mon appartement. Mais cette envie de vomir qui m'habite depuis que j'ai croisé son regard risque de me hanter encore pour quelques jours. Sans doute le signe que toutes les plaies ne sont pas cicatrisées et que je devrais considérer avec plus d'intérêt les séances de thérapie collective qui occupent les deux tiers d'une séance de défense urbaine.

8 août 2011

Les caprices des Bourses sont la gangrène de notre société.

Certes, je n'y connais rien en finances et mes remarques vont sûrement être ridicules pour qui maîtrise un tant soit peu le sujet mais je tenais à râler un peu: sérieusement, ils nous fatiguent les gnomes de la Bourse! J'ai déjà bougonné quant au fait que ce soit eux qui décident si notre Monde va bien ou s'il est sur le bord de la ruine et, même si mon yankee préféré m'a expliqué que ce système était le seul qui pouvait, pour l'instant, tenir l'économie, je ne peux m'empêcher de maudire ces petits bonshommes en complet qui jouent avec la planète comme on jouerait au poker. En ce moment, ces messieurs-dames (car j'imagine que la femme est aussi présente dans ce merveilleux monde du pari financier) paniquent alors ils font s'écrouler toutes les bourses du monde. Genre, ils ont "peur" des dettes faramineuses des pays riches et doutent de leur capacité à rembourser (entre autres, j'imagine). Mais, t'sais, c'est pas nouveau que les puissants de ce monde ne le sont que parce qu'ils piochent du pognon à droite, à gauche - argent qui, d'ailleurs, demeure virtuel. C'est un tantinet hypocryte de se réveiller maintenant en se disant: "Oh! Mais c'est beaucoup d'argent, ça!". 

Bon, une fois encore, j'y connais rien et je suppose (j'espère?) que la situation est plus compliquée que ça. Mais je trouve toujours ça aussi fou que ce soit une poignée d'inconnus qui réduisent les enjeux et les besoins de la planète en une joute sans limites de vente et de rachat d'actions. Que notre monde soit dirigé par l'argent, ce n'est plus un secret pour personne - encore moins pour ceux qui crèvent de faim parce que, soudainement, le prix du riz à triplé par la faute de quelques Charlots qui ont eu "peur". Mais, franchement, encadrer les transactions boursières pour éviter qu'elles décident de la ruine ou de la richesse indécente de personnes, voire de pays, serait une entrave au bon fonctionnement du capitalisme et peut-être que cela éviterait les mouvements de panique comme on connaît encore ces jours-ci. L'échec de ce type d'économie sans limites nous rejaillit à la figure tous les deux mois depuis la fameuse crise de 2008: les pays ne savent plus quoi faire pour "rassurer les Bourses". Ils promettent des milliards (qu'ils n'ont pas), des mesures drastiques (qu'ils n'appliqueront sûrement pas) et, pendant ce temps, le commun des mortels attend de savoir s'ils pourront, oui ou non, s'acheter de quoi manger le lendemain. Jusqu'à quand subirons-nous les caprices des fameux "traders"?

4 août 2011

L'art de rédiger une annonce immobilière!

Je l'ai sûrement déjà dit (je me répète pour être sûre que le message passe! T'sais? Le principe de l'endoctrinement! Si je me répète assez, vous ferez tous comme moi! Mouahahah! Un monde entier de clones!!!! ... Bon, j'ai sûrement sauté quelques étapes mais le principe est là. Je me répète. ^-^) mais je le redis: j'aime ça regarder les annonces de trucs à vendre - que ce soit des appartements, des chalets ou encore des westfalia. Lorsque j'écrivais ma thèse, ça me détendait et maintenant, ça me permet de rédiger des volumes complets de projets pour "quand j'aurai un travail". Je dois bien en être au tome 3 ou 4, d'ailleurs. Bref. Je regarde les annonces et, à force, je finis par être pas mal bonne pour déceler les petits commentaires bizarres, destinés à rendre un produit plus attrayant qu'un autre.

Il faut savoir qu'à Montréal, le marché de l'immobilier évolue selon une sorte de réalité parallèle: les prix sont près de 41% trop cher mais les maisons ou appartements se vendent encore et relativement rapidement. Ainsi, si l'acheteuse potentielle que je suis (quoi? J'ai dit "potentielle". Tout le monde peut être un acheteur "potentiel", bon.) est assez rapidement refroidie dans ses rêves de comète, le marché est particulièrement favorable aux vendeurs qui peuvent faire un profit fort appréciable sur leur bâtiment. Du coup, certains n'hésitent pas à employer des expressions paraboliques pour encenser leur bien. Et c'est dans ce contexte que nous pouvons lire des détails du type: "garage très privé" comme valeur ajoutée à l'appartement en vente. Notez que ma remarque n'a absolument aucun intérêt, si ce n'est le plaisir de s'interroger sur le futile, mais je tiens à poser la question: qu'est-ce qu'un garage "très privé" et en quoi est-il si différent d'un banal garage? Genre, il est couvert de feuilles, façon camouflage, pour être sûr que les voisins ne voient pas que tu prends ou gares ta voiture? Ou bien, peut-être vient-il avec un vigile qui te demandera, tous les jours, une pièce d'identité pour rentrer ton véhicule? Non, sérieusement, je ne vois pas vraiment l'utilité et le sens de cette précision. 

M'enfin, évidemment, cela n'a aucune importance. Tout le monde comprend que l'appartement vient avec un garage - très privé ou pas - et c'est la seule chose qui importe au potentiel acheteur. Mais je ne peux m'empêcher d'admirer les trésors d'imagination des vendeurs qui veulent à tout prix attirer le client en mettant en évidence que leur bien est nettement mieux que celui de l'Autre. En fait, je me demande si ça fonctionne.... Après tout, y a bien des gens qui sont payés pour choisir des textes qui marquent pour les publicités alors les mots doivent bien influencer les décisions des publics cibles. Reste à savoir combien de personnes à Montréal cherche à avoir un garage "très privé" plutôt qu'un garage normal....

3 août 2011

Camping dans le Charlevoix: les Ours sont moins sauvages que les moustiques.


Ça ne surprendra personne: j'aime voyager. Le nom du blog le dit: je suis une éternelle rêveuse en mal de sac à dos et de découvertes plus ou moins étonnantes. Du coup, quitte à vivre au Québec depuis un p'tit bout de temps maintenant, j'essaie d'en visiter des coins le plus souvent possible. Tant qu'à faire d'ailleurs, je prends Jules avec moi car, bien qu'un Local, il a aussi du territoire à découvrir et il peut faire un fort agréable guide, à l'occasion. Notre dernière destination était le Charlevoix, voire, plus précisèment, le parc des Grands Jardins. Confiants, nous avons emmagasiné dans la voiture de quoi tenir un siège de trois mois et nous sommes partis, samedi dernier, pour une semaine de camping en folie dans une région connue pour être l'une des plus belles de la province canadienne. 

Bon, bien-sûr, puisque c'est moi qui ai organisé le séjour, il fallait qu'il y ait quelques petites confusions: nous nous aperçumes très vite, notamment, que notre réservation se terminait le vendredi d'après et non le samedi, comme initialement prévu, et que le site que j'avais choisi était dépourvu de douches, voire même de toilettes viables. Remarquez, on n'était pas à ces détails près: dans l'enthousiasme des vacances et du soleil sur nos épaules, on prenait tous les changements inattendus dans notre plan de voyage avec le sourire. Il faut savoir que le Charlevoix, depuis Montréal, c'est pas la porte à côté. Bon, c'est pas non plus le Nunavut mais il faut quand même compter cinq bonnes heures de voiture pour l'atteindre. Autant vous dire qu'une fois qu'on y est, on y reste. Ainsi, samedi dernier, nous y sommes arrivés à la nuit tombée: premier constat, il fait beaucoup plus frais là-haut. Nous sommes, en effet, passés des 30 degrès étouffants de l'île de Montréal à un gros 14 degrès (avec le facteur "optimisme vacances") à nous faire claquer des dents. Notez que ce fut un excellent moyen pour monter la tente en un tournemain et ne pas trop traîner dehors. Nous y sommes restés, cependant, suffisamment longtemps pour que quelques moustiques, de passage dans le coin, s'offrent un banquet sur ma voûte plantaire.

La voûte plantaire...Il y a quelques jours, je n'aurai pas utilisé cette expression car, personnellement, je parle rarement aussi en détails de mes pieds. Avec un bouton de la taille d'une pièce d'un dollar dessus, j'ai appris à disserter sur ce lieu incongru du pied, particulièrement mal adapté aux démangeaisons. Qu'à cela ne tienne, le bonheur de la découverte l'emporta sur les désagréments des grattages frénétiques et, dès le lendemain, Jules et moi partîmes à la découverte du Parc. En canot ou en randonnées pédestres, nous en avons fait le tour ou presque durant les quatre premiers jours de notre périple et, c'est indéniable, c'est vraiment joli. Pour ma part, ça me fait un peu penser aux volcans d'Auvergne dans le Cantal. Sauf que ce ne sont pas des volcans et que ces montagnes sont, paraît-il, truffées d'ours, d'orignaux et de cariboux forestiers. Enfin, j'insiste sur le "paraît-il" car nous n'en avons même pas aperçu l'ombre d'un. Et pourtant, les guides papiers, les gardes du parc, voire même les registres tenus par les touristes mentionnaient une présence presque continue des animaux. Jules et mois nous sentions un peu comme dans la publicité Kit-Kat - un genre de complot mis en place par les habitants poilus de la région pour toujours passer avant ou après nous, sans que jamais nous ne les croisions.

Remarquez, des animaux, on en a vu à foison. Beaucoup plus petits, par contre, et visiblement affamés: ainsi, les mouches noires (charmants petits insectes qui te mordent et emportent, au passage, un morceau de peau pour le lunch - je ne résiste d'ailleurs pas à l'envie de vous faire mon superbe jeu de mots: elles pratiquent le "eat and run"... Vous savez? Comme le classique "hit and run", en anglais et... mmh? Je sors? Ok, ok. N'empêche, je me suis trouvée très drôle! ;) ) et les moustiques (qui éprouvent le besoin de te sucer un litre de sang à chaque coup pour que tu aies le plus gros bouton du siècle) nous ont tenu une compagnie fidèle et zélée durant tout le voyage. Pour leur rendre le séjour plus agréable, d'ailleurs, Mère Nature décida, dès le troisième jour, d'agrémenter notre quotidien d'une pluie quasi continue, localisée sur le parc (et juste sur le parc!).

Bref, notre séjour dans le Charlevoix fut "douloureux" et "humide" mais fort agréable du point de vue des découvertes. Il est indéniable que la région est magnifique et nous avons même poussé l'entrain des vacanciers jusqu'à faire le tour de l'île aux Coudres en vélo (ce qui reprèsente, tout de même, un honorable 23km). Somme toute, ce fut donc un très beau séjour. Toutefois, vaincus par les sauvages animaux du lieu, nous avons battu en retraite plus tôt que prévu - écourtant notre camping de 24h. Finalement, cette expérience "piquante" est un argument de plus pour le Westfalia: en camionnette à pop-top, le moustique et la mouche noire sont nettement moins impressionnantes!