28 novembre 2011

Movember ou le règne de la Moustache

Non, je ne suis pas morte. Je ne suis pas non plus partie refaire ma vie sur la planète Mars ni tellement occupée par mon nouveau boulot que je ne trouve plus le temps d'écrire. Et pour cause: je n'ai toujours pas passé la moindre entrevue. Faut croire que je suis pourrie en candidature ou que le monde entier s'est ligué pour ne pas m'embaucher. Je penche évidemment pour la seconde option. Du coup, les jours passent et se ressemblent beaucoup, ce qui ne facilite pas les sujets de billet. Vous me direz, il se passe suffisamment de choses dans le monde pour que je me fende d'un petit commentaire - à commencer par un "je l'avais bien dit" concernant la situation en Égypte. 

Sur une note un peu plus joyeuse, j'avais promis à Jules de faire un petit texte sur son action Movember avant la fin du mois de novembre. Il me reste deux jours: je suis encore dans la course! :s Qu'est-ce que Movember? Clairement, c'est un mouvement annuel qui cherche à recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer de la prostate. Le principe est simple: tu es une personne à la pilosité aggressive sous le nez, tu te laisses pousser la moustache durant tout le mois de novembre et tes amis, collègues, voisins et quidam qui veulent t'encourager à la garder font des dons sur ta page personnelle. Pour Jules, c'est ici que ça se passe: http://ca.movember.com/fr/mospace/2435656/ 

Autant vous le dire tout de suite: ça fait un mois que je me sevre de ma bisoucolémie! Mon attirance pour la moustache déjà timide a complétement disparue dès l'instant où j'ai senti des picotements dans mon cou! Mais on ne peut pas être contre les bonnes causes alors je prends mon mal en patience: qu'est-ce qu'une trêve de bisous contre des sous pour lutter contre le cancer de la prostate? Ceci étant dit, vous m'accorderez que Jules est bien plus beau sans la moustache!!! ^-^ Finalement, je suis bien superficielle à mes heures...

7 novembre 2011

Un accès aux soins de santé digne du Tiers-Monde.

Le système de santé: tout le monde vous le dira, vaut mieux habiter un pays riche pour en profiter car sinon, les médecins sont trop rares, trop chers, trop peu équipés. Vraiment? À part pour la dernière caractéristique, je me permettrai d'affirmer que ceux de certains pays riches n'ont rien à  envier des ratés des contrées plus pauvres de notre planète. Bien-sûr, tout le monde connaît le crédo "pas d'argent - pas de soins" des Etats-Unis contre lequel Obama avait tenté de lutter au début de son mandat mais on parle beaucoup moins de la situation québécoise (enfin, en dehors du Québec. Ici, on a depuis longtemps remarqué son inefficacité.).

Prenons un exemple concret: je souffre d'hypothyroïdie. Y a pas mort d'homme, c'est une des maladies les plus fréquentes de ce siècle et ce n'est pas vraiment dangereux: la seule contrainte est de prendre un médicament à vie, dosé en fonction des prises de sang régulières. Pour n'importe quel quidam, ce ne devrait pas être une montagne que d'avoir un suivi régulier avec un endocrinologue pour être certain que notre dosage de médicament n'est pas simplement en train de dérégler tout le système interne. Ici, ce n'est pas une montagne non plus, c'est une planète au complet. Le genre d'obstacle que tu ne surmontes pas car, humain que tu es, tu peux difficilement sauter au dessus d'un truc aussi gros. Il y a deux mois, j'ai appelé les cliniques externes de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont afin de voir un endocrinologue: armée de la lettre de mon docteur en France insistant sur la nécessité de me faire une prise de sang tous les trois mois, de mes résultats sanguins montrant que mon taux de ch'ai pas quoi était deux cent fois la normale et de tous mes autres papiers, je m'attends à avoir un rendez-vous dans les trois mois qui suivent. Pas que ce soit gravissime, une fois de plus, mais simplement parce qu'un patient qui prend un médicament qui influe sur son fonctiomment interne, dans mon monde à moi, on le suit pour éviter les accidents stupides. 

Faut croire que tout le monde ne vit pas dans mon monde à moi. Comme personne ne me rappelait et que je me doutais qu'il y aurait quelques mois de délai avant la date de mon rendez-vous, j'ai rappelé la dame de la clinique aujourd'hui. Placidement, avec une indifférence que seule la lecture du Courrier International pourrait justifier, elle me répond:

-"Y a marqué non urgent sur votre dossier. On commencera à regarder votre dossier dans un an minimum."
...
Ok, y a que moi que ça choque ou bien? Dans UN AN, Charlotte et sa gang vont commencer à se demander si la gamine qui nécessite des prises de sang tous les trois mois a le bon médicament? C'est quoi cette blague? Y a genre un seul endocrinologue pour tout l'hôpital, ils sont cinq à l'échelle du Québec alors, évidemment, ils ont trop de patients??? Et encore, personnellement, le pire qui puisse m'arriver, si mon médicament est mal dosé, c'est que je fasse de l'Hyperthyroïdie: imaginons, des patients au médicament plus dangereux qui ne se classent pas non plus dans la catégorie "Urgent": on les classe dans les faits divers ou bien on soupire devant l'incongruïté de la chose? Sérieusement, je ferai bien une étude afin d'analyser les impacts de cette gestion pourrie des patients sur les "accidents" stupides de santé au Québec...

Comment a-t-on pu en arriver là? On ne m'enlévera pas de la tête que, au sommet de la pyramide des responsables, il y a la secte : Le collège des médecins, avec son grand chef, le père Barrette et les facultés de médecine du Québec. Cette magnifique organisation qui a pour principal objectif de faire gagner plus de pognon à ses membres et les dites facultés mettent des bâtons dans les roues aux médecins étrangers qui viennent travailler au Québec: aucun diplôme n'est assez bon, aucune expérience non plus et des centaines de médecins qui pourraient améliorer la situation au Québec restent inutiles parce qu'on n'a pas voulu leur donner une chance. Bilan: au XXIe siècle, dans un pays comme le Canada, il n'est pas garanti de pouvoir recevoir les soins nécessaires à sa guérison.Encore un peu et Médecins du monde va pouvoir nous rajouter à sa liste de pays en difficulté!

1 novembre 2011

Le mouvement des "Indignés" : un espoir dans cette tyrannie boursière.

Je suis en retard. J'aurais dû en parler dès les premiers signes de ce mouvement mais, emportée par les événements, je n'ai même pas pris la peine de pousser le cri de soulagement qui s'imposait. Il n'est pas si loin le temps où je râlais abondamment sur les humeurs changeantes de la bourse et sur l'égoïsme profond d'une poignée d'êtres humains en cravate, prêts à sacrifier des vies entières pour empiler un peu plus d'argent dans leur coffre. Je grommelais et je me demandais jusqu'à quand nos vies devaient être à ce point dépendantes de leur bon vouloir. Aujourd'hui, depuis plus de trois mois, la population mondiale démontre qu'elle en assez de ce régime inique, qui favorise les puissants et méprise les autres. Le mouvement "Occupons..." (à compléter par un nom de ville ou de lieu), également appelé le "mouvement des Indignés", exprime tout haut le ras-le-bol d'une majorité, fatiguée de payer pour l'avidité de quelques-uns. Entamé en Espagne au mois de mai, il se propage de par le Monde et trouble le confort de nos Puissants. Je trouve ça beau. 

D'aucuns diront que c'est une gang de soixante-huitards ratés qui prennent la parole sans savoir, pétris d'idéaux utopistes. Pour ma part, je crois que c'est le signe d'un changement nécessaire et inéluctable de notre société, un appel clair et éloquent à nos gouvernements que le capitalisme est arrivé à sa fin et qu'il n'est plus la solution de demain. Alors, oui, bien-sûr, les idées sont parfois confuses et ce n'est pas une marée unanime sur les alternatives qui occupent nos places et revendiquent la fin d'une ére. Il est difficile de concilier autant de personnes. Mais toutes - et c'est déjà énorme - sont d'accord pour pointer du doigt notre système et ses limites. Des solutions sont suggérées, ici ou là, pour pallier les disfonctionnements de notre économie: les taxes sur les transactions boursières par exemple. Je n'y connais rien en économie mais il me semblerait juste, en effet, que les tracteurs (car j'imagine qu'on pourrait traduire ainsi le terme de traders! ;) ) ait une responsabilisation de leurs gestes. Et comme ce n'est que le profit et l'argent qui les occupent, autant les punir par ce qui les fait vibrer. L'Europe y songe, les Etats-Unis et le Canada s'y opposent. Pourquoi? Quels arguments pourraient envore justifier de ne pas encadrer ces transactions boursières qui parient sur la faillite des entreprises, des pays, bref sur la vie des gens? Je ne comprends pas. Peut-être suis-je naïve mais je ne vois aucune bonne raison pour protéger ces personnes, pour empêcher qu'elles agissent au moins dans un cadre et qu'elles puissent être punies pour leurs actes. Certains trouveront sûrement que j'exagère mais il me semble criminel de ruiner la vie des autres pour pouvoir amasser plus d'argent. Surtout lorsqu'on considère que tout cela est virtuel: cet argent, en termes de liquidités sonnantes et trébuchantes, n'existe même pas. Tous ces milliards dont les médias nous rabattent les oreilles ne sont que données virtuelles. Un genre de Monopoly de taille mondiale sans règles du jeu.

Bref, je suis heureuse et fière de voir que le monde réagit et qu'il veut se débarrasser de ce joug inique qui l'oppresse et l'opprime. Je soutiens ce mouvement et l'encourage de toutes mes forces. La rage à sa source est bien plus forte que les intempéries et les manipulations médiatiques. Car, l'avez-vous remarqué, nos grands journalistes des journaux télévisés ne parlent presque plus des "Indignés", préférant aborder d'autres sujets pour détourner notre attention. Comme toujours.