31 janvier 2012

Acteur ou l'art de se jouer du ridicule!

Qu'on se le dise, je ne serai jamais une actrice.

Bon, évidemment, il y a tous les arguments faciles qui justifient cette remarque, du type: "je n'ai jamais vraiment pris des cours de comédie" ou encore "je me dissocie de mon corps à la moindre gêne", mais ce n'est rien de tout ça qui m'a véritablement convaincue de ma non adéquation au métier d'actrice.

En fait, en flânant sur Youtube à la recherche de quelques bouts de film du dernier Twilight (oui je sais: c'est très mauvais et très quétaine! Mais je suis très fleur bleue à mes heures (et très quétaine!)), quand je suis tombée sur un extrait du tournage d'une scène particulièrment émouvante dans le film final. À grand renfonrt de musique et de montage vidéo, nous voyons Bella se vider de son sang pendant son accouchement. Lorsque j'avais vu la scène, je sanglotais niaisement. Normal: scène émouvante - je sanglotte. Vous me direz, je pleure aussi devant les publicités sur l'Alzheimer, voire sur celles pour le lait... Bref, je suis un bon public pour les trucs un peu émouvants. Or, en tombant sur cette vidéo, je me suis rendue compte que ce "talent" de pleureuse ne me serait d'aucune utilité en tant qu'actrice car je n'aurais aucun moyen de rentrer dans le film.

Je m'explique: on sait tous que dans un film, y a du montage, des scènes etc. On le sait, mais le voir, c'est autre chose. Reprenons cette fameuse scène où je me suis muée en madeleine: pour les acteurs, c'est pas pantoute la même histoire! Ils doivent jouer dans une salle sans musique, éblouis par des lumières de partout et à chaque fois qu'ils ont l'air de regarder Bella, ils regardent la caméra. En somme, ils doivent dire des phrases quétaines sans rire, sans pouvoir s'appuyer sur tout le contexte, la musique et le montage qui nous, nous permet de rentrer dans l'histoire. C'est fou...

Bon, je le savais théoriquement, mais de le voir, ça m'a paru encore plus difficile. Nul doute que pour la scène où Jacob, anxieux, a l'air de regarder Bella et de l'encourager à vivre, j'aurais dû m'y reprendre à 150 fois pour ne pas exploser de rire ou ne pas bafouiller ou autre expression de gêne. Il faut une concentration impressionnante et une volonté de fer pour surmonter le ridicule de la situation et devenir le personnage qu'on attend de vous. Je me demande même si ce n'est pas plus difficile encore que de jouer au théâtre. Pas que je dénigre les comédiens, bien au contraire. Mais il n'y a pas, sur scène, toutes ces lumières, ces jeux de caméra, ces coupures et ces scènes à monter qui rendent le jeu de l'acteur étrange lors du tournage. Un comédien, lorsqu'il monte sur la scène du théâtre, il peut rentrer dans la peau du personnage: personne ne va lui dire de regarder la caméra, de jouer une scène ridicule qui ne prend son côté dramatique qu'avec la musique, etc. En tout cas, il me semble mais n'étant connaisseuse ni de l'un ni de l'autre de ces métiers, il me serait difficile d'exprimer plus qu'une impression. En tout cas, pour vous donner une idée, voici la vidéo. Elle dure juste quinze secondes mais je suis sûre que vous comprendrez ce que je veux dire! ;) Bref, je vais retourner à mon travail de recherche: finalement, à chacun son boulot! ^-^

25 janvier 2012

"Pas vu - Pas pris" ou la beauté de l'espèce humaine, prise 2!

Une fois de plus, je ne peux qu'être subjuguée par la propension à succomber à la malhonnêteté de notre magnifique espèce humaine - pourvu que l'anonymat nous couvre de toute potentielle représaille. Cela me fait penser à la remarque bougonne de Jules, un soir où nous regardions à la télévision l'annonce de mesures préventives contre la démission des parents face à la délinquance de leurs enfants: mon chéri trouvait que c'était aller trop loin dans l'ingérence de nos vies et qu'il ne fallait pas prendre les gens pour des attardés qui ne marchaient qu'avec une carotte. Mais en fait, si. Bien-sûr, ce n'est pas la totalité de notre espéce qui ne fonctionne que dans ce système de "bonne action SI récompense et malhonnêteté SI pas vu". Mais il y en a quand même une bonne quantité. Je recevais tantôt une image qui illustre de façon humoristique cet état de fait:

"Panneaux", page humorisitque sur Facebook

 Bon, je reconnais que cette fois, à la différence de la dernière,  j'ai tendu le bâton pour me faire battre. Mais tout de même... En fait, tout a commencé le 1er janvier 2012. Grands rebelles devant l'Éternel que nous sommes, Jules et moi avons dit ses quatre vérités à Vidéotron, l'un des deux Dieux de la télévision par câble au Québec, et nous avons coupé notre abonnement. (Bon, je reconnais que nous avons surtout coupé notre abonnement et un peu moins exprimé notre façon de penser aux grands pontes de la boîte... Faut dire qu'ils répondent rarement au téléphone du service à la clientèle). Du coup, nous avions un terminal de télévision qui prenait la poussière sur notre table plutôt qu'autre chose et nous avons donc pris le parti de le vendre sur kijiji avec sa télécommande et ses fils. Après tout, nous vivons dans une ére capitaliste (agonisante) et il faut bien faire un peu de profit... Bon, tout est relatif: on l'a vendu 15 dollars! Des marchands nés, Jules et moi...! ;)

L'acheteur, un garçon qui me semblait tout à fait sympathique, s'est présenté chez nous pour récupérer son produit, portant fièrement une tuque digne des trappeurs d'antan (en vrai poils?). Nous procédons à l'échange en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Au téléphone, Jules me charrie un peu en sous-entendant que je serais capable de lui donner notre télécommande universelle (40 pièces) en lieu et place de celle du terminal. Je m'offusque de tant de méfiance: je ne suis pas si sotte!

...

En fait si! Le soir venu, je me rends compte que la télécommande que j'ai dans ma main est celle de Vidéotron et que celle que j'ai mis avec délicatesse dans le sac du type à la coiffe poilue était celle qui commandait au DVD et à la télévision. Je vois dans les yeux de Jules un instant d'hésitation: il songe à me quitter, je n'en doute pas! ;) Naïvement, je tente de calmer les choses et me dis que je n'ai qu'à rappeler le vestige du trappeur qui s'était présenté chez nous et à convenir d'un rendez-vous pour échanger nos télécommandes. Après tout, si celle que je lui ai donnée par erreur active bien son terminal, elle ne lui sera d'aucune utilité pour sa télé ou son DVD (à moins qu'il vienne incognito chez nous, mais c'est un autre problème). Le soir, impossible de le joindre. Ce n'est pas grave, me raisonnais-je: certaines personnes ont une vie sociale survoltée et il peut avoir une soirée entre 17h et 22h. En l'absence de tout répondeur, il m'est difficile de l'avertir. Le lendemain, je l'appelle avec mon cellulaire: il répond et nous convenons d'un rendez-vous pour le mercredi (aujourd'hui) durant sa pause déjeuner. Depuis, le silence total. Il ne répond pas au téléphone, ne s'est jamais pointé et semble avoir disparu de la carte. Et là, me revient l'image un peu sale de tous ces gens qui profitent des vitrines brisées pour aller voler des trucs - juste parce qu'ils pensent qu'ils ne seront pas pris. 

Vous me direz, ce n'est qu'une télécommande. C'est vrai. Mais le principe est tout de même assez moche, selon moi. Certes, je ne le retrouverai certainement jamais. En revanche, je peux lui faire vivre un enfer en appelant tous les jours de numéros différents. Juste pour le fun. D'ailleurs, je pourrai même publier son numéro partout sur le Net pour que tout le monde l'appelle. Parce que, à défaut d'avoir affaire à une personne honnête, je pourrai au moins tester sa patience et le forcer à changer de numéro... Ouin, je sais, je suis un peu extrême. Que voulez-vous? Je fais aussi partie de cette triste espèce humaine....

20 janvier 2012

Danser: Le Ridicule porte mon nom!

Jules et moi avons planifié un mariage agréable mais assez simple: avec la tente marocaine et son sol en tapis, le vin d'honneur fait artisanalement par nos petites mains (sous la direction, ignorée encore par l'intéressé, de mon beau-frère! Après tout, ce n'est pas tout le monde qui a un Chef dans son entourage proche! Faut en profiter! ;) ), des faire-parts tout aussi artisanaux, etc. Nous sommes entre le conventionnel et le mariage hippie! ^-^ Remarquez, notre thématique étant celle du voyage et de la musique, cela me semble très pertinent. Voici d'ailleurs notre tente:


Certains détails échappent à cet espèce de métissage: la pièce montée, tout d'abord, qui d'après ma maman est l'une des caractéristiques principales d'un mariage! Et la première danse... J'ai bien essayé de trouver un palliatif mais il semble que ce soit le genre de classique qu'on ne peut véritablement éviter! ^-^ Si cela peut paraître anodin pour la majeure partie de l'humanité, il faut se rappeler que je lorsque je suis née, il ne restait ni sens du rythme ni grâce à m'octroyer. Du coup, j'ai plus de points communs avec votre balai, lorsque je danse, qu'avec un quelconque être humain normal - au minimum capable de suivre les temps. De manière assez impressionnante, mon corps réagit toujours un demi-temps trop tôt ou trop tard et même lorsque mon partenaire réussit à me faire partir au bon moment, je finis toujours par être à contre-temps. C'est un talent rare que je perfectionne d'année en année... 

Bref, Jules et moi avons donc tenté de trouver une solution qui me permettrait de ne pas trop être un boulet pour lui et de ne pas provoquer trop d'hilarité dans l'assistance (bon, je pense que pour cette seconde partie, c'est mort.). Au début, empli de la naïveté de l'amoureux, Jules avait suggéré un Swing... Hinhinhin.... Un Swing, c'est genre du rythme, de la vivacité corporelle et assez loin de la rigidité du bâton. Autant dire que je suis éliminée d'office. Sans compter qu'il y a des bouts où il faut danser seul et l'autre aspect de mon talent inné pour la danse est que je fige dès qu'il s'agit de bouger mon corps en solitaire. Bref, le Swing passé à la trappe, je suggérais une salsa. D'après les vidéos sur Internet, les pas ne sont pas trop compliqués et le Monsieur guide toujours la Madame. Parfait!

Hier soir, donc, Jules et moi sommes allés faire un cours d'essai! 

...

Comment dirais-je bien ça? Un échec? Une catastrophe? La confirmation plus qu'évidente que le rythme et moi ne sommes vraiment pas copains? Un mélange de tout ça? Ouais, c'est ça. L'avantage, c'est que le ridicule ne tue pas donc j'ai survécu mais je pense que Jules a pu mesurer l'ampleur de la tâche à accomplir! ;) Remarquez, il reste toujours l'option de la doublure: il paraît que je ressemble beaucoup à ma soeur....

17 janvier 2012

Jour de tempête.

Journée de tempête. L'hiver semble avoir pris ses quartiers à Montréal, ne laissant que peu de répit aux maigres rayons de soleil qui traversent parfois l'épaisseur d'un ciel de neige. Remarquez, je préfère presque les millons de flocons tourbillonnant à la morsure glacée d'une journée à -30... Je sais, je suis superficielle! ;)

Je semble m'être détournée de l'écriture depuis quelques mois. Assez curieusement, cet abandon a coïncidé avec mon exil du Kung-Fu. Un peu comme si les deux s'alimentaient et se complétaient pour me permettre de profiter de l'adage "Mens sana in corpore sano"... Aujourd'hui, je ne sais ce que j'ai de sain mais ce ne doit certainement pas être mes abdos. Je suis toujours impressionnée par la vitesse avec laquelle on perd tous les muscles et la forme si durement gagnés. Désormais, je suis presque essoufflée en remontant les escaliers du métro. C'est assez tragique lorsqu'on sait à quel point j'étais fière de faire du Kung-Fu: il n'y a pas si longtemps, je suivais tous les cours possibles dans la semaine. Mais c'est inéluctable: l'hiver venu, j'ai juste envie de me terrer dans un coin de mon terrier ma maison et attendre que le soleil me réchauffe à nouveau. Faut dire que la neige chez nous, ça ressemble à ça...


En ce moment, je travaille. J'ai un boulot plutôt intéressant et dans lequel je fais preuve d'une autonomie presque complète. En parallèle, je continue de préparer le grand jour qui s'approche en courant: les faire-parts sont finis, une partie est même déjà distribuée afin de laisser le temps à ceux qui habitent de ce côté-ci de l'océan de s'organiser et mon papa fait preuve d'un esprit d'initiative hors pair quant au choix des vins et du champagne. C'est d'ailleurs déjà chose du passé. De notre côté, Jules et moi avons choisi le cidre de glace que nous voulions boire et il ne nous reste plus qu'à nous en procurer une vingtaine de bouteilles... Autant dire que nous avons encore quelques petites dépenses à faire. ^-^

En février, il est possible que ma grande soeur vienne nous voir avec ma maman. Je serais vraiment heureuse car elles me manquent et ce n'est pas toujours facile d'habiter à l'autre bout de la grande bleue, finalement... Surtout lorsqu'on ne peut pas revenir quand ceux qui vous sont chers traversent des épreuves difficiles. Depuis que j'ai terminé ma thèse, je ne parviens plus à me projeter dans l'avenir. C'est comme si mon futur et mes projets s'étaient tous estompés dans la frénésie de la dernière ligne droite. Le seul désir qui demeure, quoique je fasse, c'est cette envie de rentrer chez moi... Pourtant, je sais bien qu'il n'y a rien qui m'attend là-bas: ce n'est pas parce que je reviendrai que tout recommencera comme avant. Je ne suis plus et ne serai jamais plus une enfant et les histoires brisées ne se recolleront pas parce que je franchirai le pas de la porte de notre maison. D'ailleurs, la maison de mon enfance elle-même est en sursis - attendant en silence d'abriter une nouvelle famille, de nouvelles histoires, de nouveaux enfants... Revenir ne me rendra pas le temps passé. Peut-être cela m'empêchera-t-il d'avoir de nouveaux regrets? Ou pas.

Aujourd'hui est une journée de tempête.