28 février 2009

Nuit Blanche sous la neige!

Montréal en Lumière et sa nuit blanche: ce soir, la ville se peuplera de noctambules en tout genre. Des animations de toute sorte parsèmeront les différents circuits offerts aux curieux et il nous sera possible de découvrir les secrets du souffleur de verre, d'entendre les contes de la mer d'antan ou encore d'apprendre le tango Argentin. Alors que la température vient de descendre en dessous des -25°C., Montréal s'efforce de se réchauffer par la multiplication d'activités sociales diversifiées et captivantes.

Le concept de la Nuit Blanche m'attire particulièrement car il permet d'approcher des endroits, des activités ou encore des artistes qui ne seraient jamais sortis de l'ombre autrement. Ce soir, je voudrais visiter l'atelier du maître Verrier dans le Vieux Port, admirer les cracheurs de feu sur les quais, apprendre les premiers pas du Tango, me plonger dans les photographies de Peggy Faye et, surtout, découvrir les dessous du carrefour culturel que représente Montréal. Face à la recrudescence des merveilles à connaître, selon le quartier ou l'heure, le plus difficile demeure de faire des choix.

Une seule règle à respecter: bien se couvrir pour ne pas cryogéniser inopinément, tout en ouvrant bien grand les yeux pour ne pas en perdre une miette! Enjoy!!!

27 février 2009

Examen de nervosité.

Jour J. Enfin, pas aujourd'hui: hier soir. Et puis ce n'était plus vraiment un jour "J" pour moi mais plutôt pour les amis que j'allais supporter. Qu'à cela ne tienne: hier, jeudi 26 février, j'ai assisté à l'examen de Kung Fu!

Qu'en dire? Il s'est déroulé, à peu de choses près, comme je l'imaginais. Trois juges devant toi épient chacun de tes mouvements pour déceler les potentielles erreurs, tandis qu'un public silencieux suit tous tes gestes derrière toi. La tension est palpable et, bien que je ne présente pas d'examen, je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Mes amis entrent en scène: leurs mouvements sont rapides et bien posés. En toute objectivité, ils sont les meilleurs des niveaux 2 présents ce soir....Ils reviennent encore à trois reprises devant le jury pour passer les différentes épreuves: forme à 2, arme, combat libre. A chacune de leurs apparitions, je sens mon ventre devenir pierre et tout mon corps est tendu vers la scène. Je me surprends même, parfois, à leur envoyer des bulles de lumière...

-"Gné? Des quoi?"

Des bulles de lumière...oui je sais. Ce doit être l'influence de ma maman: il ne faut pas le lui dire! Curieusement, j'ai pris cette habitude de visualiser une atmosphère d'énergie positive que je transférerais de mon propre corps vers ceux que je veux aider. Rien que de l'écrire, je sens la partie cartésienne de mon esprit qui se hérisse... Bon, si on y pense bien, c'est un peu comme le Chi Qong. Ou pas. En tout cas...

Pour en revenir à nos ovidés, à 23h, les épreuves achèvent. Tout le monde est soulagé et des commentaires commencent à fuser de part et d'autres sur les performances de chacun. Je songe alors que j'aurais sûrement été très nerveuse si j'étais passée aujourd'hui et j'ignore si j'aurais pu surmonter mon angoisse ou si j'aurais cumulé les erreurs. A vrai dire, je me demande si tout cela n'a pas un lien avec cette gêne encombrante dont j'avais fait état dans mon billet Maladresse de corps et d'esprit. En clair, si cette nervosité ressentie en permanence auprès de personnes que j'admire, d'une certaine manière, serait du même acabit que la timidité qui m'empêche de m'exprimer normalement. De fait, vaincre l'une et l'autre s'avère un vrai défi que je n'ai pas réussi à relever depuis des années.

Ne perdons pas espoir, cependant! L'horoscope me l'a prédit: je devrais pouvoir réussir à surmonter une grande difficulté pour en sortir grandie et prendre le chemin du succès. Alors, si Madame Soleil l'a dit...

25 février 2009

Esotérisme au quotidien.

Certains diraient que je ne suis pas "prête", d'autres que je suis fermée d'esprit: toujours est-il que, lorsque il est question d'ondes positives ou négatives, de pierres-avaleuses-de-cauchemars ou encore de gadget oblong à coller sur un ordinateur pour limiter la "contamination", je ne peux m'empêcher de hausser un sourcil, en arborant mon plus beau rictus.

Ce doit être un truc de maman. Toutes les mères de mes amis ont ce petit côté "merci-Antoine-de-Padoue" (alors que personne ne sait où se situe Padoue) qui rythme toute tâche quotidienne: lors du dernier séjour de ma maman en cette bonne terre Québécoise, elle a profité d'une minute d'inattention de ma part, Ô erreur fatale!, pour appliquer un gadget bleu métallique sur le capot de mon portable. Ce petit objet, qui a tout de même coûté la modique somme de 30 euros, (il n'y a pas de prix pour éviter que les ondes néfastes de la vilaine technologie ne changent mon cerveau en amas de gélatine rose...) est si bien collé que je crains d'arracher l'écran de mon ordinateur au complet chaque fois que je tente de l'ôter. Si j'avais eu la même glu pour réparer la pâle brisée du ventilateur l'été dernier, j'aurais pu éviter le moton noir d'époxy qui frotte à chaque mouvement de l'appareil. Bref, depuis, ma maman est quelque peu rassurée, mon ordinateur est redécoré à la dernière mode, tout en disposant d'une valeur ajoutée, et mon cerveau peut dormir tranquille: s'il se gélatinise, ce n'est que le fruit du temps qui passe!

Mais la vie d'une maman ésotérique ne s'arrête pas là: chaque tâche quotidienne relève du parcours du combattant! Le repas par exemple: un tantinet pressée ces derniers temps et peu encline à cuisiner, je me tourne, innocente, vers les briques de soupe Knorr! Pratiques, pleines de légumes pour lutter contre le scorbut, potages aux couleurs vives pour remonter le moral, je songe que cet aliment santé va plonger ma maman dans une liesse sans pareille!

Quelle naïveté! Ai-je lu les ingrédients??? Bien sûr que non! Avec tout ce sel, ces conservateurs (Attention! On parle toujours de cuisine, là...) et, Ô scandale!, du sucre!!!

-"Oh...Mais c'est bon, le sucre!"

Pas dans ce type d'aliment, jeune ingénue!

-"Euh...ok...Mais y a que ça, donc..."

Très bien. A contre-coeur, la maman ésotérique se plie aux folies de sa fille incroyante et ne prendra que le quart de son bol de soupe. Heureusement, elle a semé tout un paquet de pierres aux couleurs variées et aux vertus mystérieuses dans tout l'appartement. Les énergies sont positives...

N'empêche, sont quand même bizarres, ces cailloux...

24 février 2009

Désillusion des larmes.

Étudier en Doctorat implique de s'accoutumer aux réactions semi admiratives des personnes qui font mine de s'intéresser à ce que tu fais. Comme si réaliser un Doctorat était un exploit. Pour ma part, j'ai plus l'impression d'avoir compris comment fonctionnait l'Université et de m'être moulée à ses critères. Sans être extraordinaire, je suis dans la moyenne. Comme toujours. Comme partout. A bien y réfléchir, je n'ai jamais vraiment réussi quelque chose qui me tenait à cœur: je n'ai jamais eu de vrai talent pour mes passions. J'ai écrit un livre, mais il est, en toute objectivité, très mauvais. Je dessine mais sans grand talent, je joue au Volley Ball mais avec difficulté, je voyage mais trop peu... Je m'y suis accoutumée et, au final, j'ai tout de même de la chance de vivre ces expériences.

Lorsque j'ai commencé le Kung Fu, je ne pensais pas pouvoir passer un niveau: je pensais encore me fondre dans la masse et demeurer un numéro parmi tant d'autres. Un an a passé: Fujiao a parlé de l'examen de niveau 1 et j'ai commencé à y croire. A l'idée de réaliser un passage, de concrétiser avec talent une passion, j'avais des papillons dans le ventre. Alors que j'ai parfois l'impression que ma vie fout le camp par petit bout, j'ai cru voir de la lumière au bout du tunnel. Pourtant, j'aurais du savoir que je m'emballais trop vite. La chute n'en fut que plus douloureuse.

-"Tu as beaucoup progressé, Stéphanie. Mais tu n'as pas encore le niveau."

Des bruissements dans mes oreilles m'empêchent d'entendre le reste correctement. Je sens les larmes affleurer mais je tente de les retenir. Soudain, tout le stress des dernières semaines, toute la souffrance que je gardais dans mon ventre, qui me brûlait jusqu'au tréfond de mes entrailles, s'est mué en ondes salées. Mes larmes coulaient devant Fujiao, quelque peu désemparé, et je n'étais pas même capable de sourire. Je pleurais mon frère, je sanglotais mon père, j'hoquetais mon chum, je noyais ma vie et je sentais le poids de la déception face à un rêve qui se fêle. Un espoir trop espéré? Une illusion trop illusionée ? Peut-être...En tout cas, j'avais mal.

C'était un peu idiot, quand on y pense...Au fond, ce n'est pas un "jamais", c'est un "plus tard". Ma réaction a certainement du paraître démesurée: elle l'était pour le seul examen. Parfois, je me dis que je devrais sortir mon hémisphère de cerveau dédié aux émotions et regarder où ça pêche... Ce serait sans doute un gain pour la science.

Je m'excuse Fujiao. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Au fond, tu l'auras compris, ce n'est pas vraiment ta faute: tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Tu m'aurais dit:

-"Merveilleux! Mais tu devrais changer de coiffure!"

J'aurais sangloté pareil. Ne t'en fais pas: je vais m'en remettre et tenter d'être irréprochable la prochaine fois. En attendant, merci d'avoir voulu, quelques instants, alléger ma peine. Un jour, j'arriverai à réaliser quelque chose. Bientôt, j'aime à le croire...

23 février 2009

Orgueil et Vanité.

Il est rare que j'émette des opinions sans avoir lu ou vu le produit en cause. Je vais faire une exception aujourd'hui: hier soir, comme tout dimanche soir qui se respecte, armé d'une succulente assiette de riz, je me suis installée devant Tout le monde en parle. J'aime beaucoup cette émission qui, à la différence de la version originale française, est animée par des personnes amusantes et intéressantes qui s'appliquent à aborder des sujets d'actualité. Cela change de ce cher Thierry Ardisson et de ses commentaires salaces perpétuels.

Bref, je m'égare. Confortablement installée sur mon canapé, avec "chat-cassé" d'un côté et riz de l'autre, je regarde avec amusement défiler les invités au rythme des questions de Guy A. Lepage. Arrive une parfaite inconnue, répondant au nom de Anne-Sophie Dutoit qui, née en Californie, a grandi au Québec, avant de retourner dans sa région natale il y a quatre ans, et qui est une scénariste-réalisatrice de 18ans...

-"Hein? Comment elle fait pour faire un film à cet âge là???"

Petite fille d'un grand chef d'orchestre...

-"Ah ok! J'imagine qu'elle a un bon financement..."

... elle est déjà l'auteur de plusieurs courts métrages, dont Marked, qui fut primée lors d'un festival Londonien.

Très bien. Félicitations, mademoiselle.

Elle est invitée ce soir à l'émission car elle s'est lancée dans la réalisation et la scénarisation d'un long métrage, qui sort vendredi, Faded Memories. Guy A. Lepage diffuse quelques images: deux jeunes adolescents dansant, à moitié nus, sous la pluie, en riant. Ce n'est qu'un extrait donc, même si, au prime abord, cela me laisse un arrière goût de navet, je ne peux être catégorique là dessus. Ce qui me gêne vraiment est le personnage de Mademoiselle Dutoit: durant les quelques minutes qu'a duré son passage à l'émission, elle a illustré magistralement ce qu'était l'orgueil et la "grosse tête".

Guy A. Lepage: "En combien de temps avez vous écrit le scénario (à 14ans)?
A.S. Dutoit: 3 jours!"

Mmh...Il doit être travaillé. Mais je ne peux juger: je ne suis pas très expérimentée dans l'écriture de scénario. En revanche, lorsqu'elle raconte avoir terminé son premier roman"en cinq jours, sans l'avoir relu", puis, après l'avoir finalement revu, déclare de manière péremptoire: "c'est vraiment bon!", je ne peux qu'avaler mon riz de travers. Elle l'a envoyé à des éditeurs et je suis presque sûre qu'elle sera éditée parce qu'elle est médiatique. Cette enfant, née avec une cuiller en argent dans la bouche, pense avoir l'étoffe d'un génie parce que tout lui réussit. A la question de Guy A. concernant ses études, elle répond qu'elle ne voit pas l'utilité de suivre des cours de cinéma puisqu'elle fait déjà des films...

Je le répète: je n'ai pas vu son film et je n'ai pas lu son roman. Je ne peux donc pas juger de leur qualité. Mais tant d'arrogance et de suffisance à 18ans, ça me donne la nausée. Je lui souhaite d'apprendre l'humilité si elle veut continuer dans le domaine artistique car elle risque de tomber de haut. J'irai voir son film, histoire de savoir si l'orgueil de cette jeune femme est justifié ou bien si elle a juste gâché mon dimanche soir, en soulignant les écarts sociaux qui font que de grands artistes passent leur vie dans l'ombre tandis que d'autres exposent leurs ratés sous le feu des projecteurs, tout simplement parce qu'ils possèdent les dits projecteurs...

21 février 2009

Cirque Magique.

Les rayons d'un pâle soleil d'hiver éclaire un ciel bleu sans nuage: Montréal s'éveille doucement en ce samedi matin glacé. Aujourd'hui, je vais assister au Festival Mondial du Cirque de Demain à la Tohu: je suis aussi excitée qu'une enfant avant sa première descente en luge! ^_^

Petite, j'avais une fascination un brin idolâtre pour les trapézistes. Ils m'impressionnaient par leur agilité, leur grâce et leur aisance dans les airs. Ils volaient littéralement. Étrangement, cette impression s'avérait surtout pour les femmes, peut-être plus souples. Les yeux brillants, le corps tendu vers ces êtres magnifiques qui évoluaient à trois mètres du sol, je ne perdais pas une miette de leurs prouesses aériennes. Les tigres et les lions me plaisaient également, bien sûr, mais je trouvais toujours qu'ils avaient l'air malheureux, sale et tristes. Oui, j'"humanisais" déjà tout ce qui m'entourait. ^_^ De fait, j'étais partagée entre l'émerveillement de voir de mes propres yeux ces majestueux animaux et la tristesse de les savoir loin de leurs contrées natales.

J'aurais aimé être une artiste de cirque: vivre dans une roulotte, donner de la magie aux enfants et aux adultes qui me regardent, voler pour quelques secondes dans une réalité différente. Mais le spectacle prenait fin et nous devions retrouver nos vies, pour le meilleur et pour le pire. De toute façon, maladroite comme je suis, j'aurais certainement trouvé le moyen de trébucher sur le pilier central du chapiteau ou de déchirer la toile. ^_^

Au Québec, j'ai découvert le Cirque du Soleil et j'ai vraiment été fascinée par la beauté des représentations. Très complet, alliant théâtre, musique, chant, numéros, il rappelle les fameux "Mystères" médiévaux. Le temps s'arrête pour laisser place aux poussières de magie et de rêve. Je suis au premier rang et, pourtant, je ne suis plus là.

Je retourne au cirque dans quelques heures et un grand sourire ne me quitte déjà plus. Il paraît que j'ai des étoiles dans les yeux, à défaut d'en être une. ^_^

20 février 2009

Ironie d'une vie.

Mon père est certainement une icône de mon enfance. La majeure partie de mes études ou de mes réussites diverses ont eu sa reconnaissance pour principale motivation. Il a tenté, durant de longues années, d'inculquer à ses enfants la débrouillardise, l'autonomie, de les prémunir contre la désillusion et la déception en leur montrant le revers de la médaille. L'un des principaux traits de caractère qu'il a forgé en nous est certainement la persévérance et la ténacité: ne jamais abandonner, ne jamais montrer de faiblesse et toujours se relever après une chute.

Le principal reproche que mon père me fait encore aujourd'hui est de vouloir sauver le monde. Au sens figuré, bien sûr: je ne projette pas d'en prendre le contrôle pour éradiquer la race humaine...

Quoique... Si Dart Vador veut passer un marché avec moi...

Mais je m'égare, une fois de plus. Aujourd'hui, j'aimerais être capable de "sauver le monde" pour vrai.

Il est toujours délicat d'accompagner un malade au travers des épreuves qu'il traverse. Parce que, en tant que personne saine, nous avons parfois du mal à imaginer et à ressentir sa souffrance. Pourtant, on ne peut pas s'éloigner et le laisser seul, face à lui même. Car le moins que nous puissions faire, c'est d'être là et de l'écouter, même si le poids de ses souffrances est parfois trop lourd pour nos épaules. Lorsque je pense à mon frère, j'ai des remords de ne pas avoir été présente au moment où il en avait le plus besoin. J'ai mal à l'intérieur de moi, comme si un feu consumait en permanence mes organes internes. Mais je ne peux pas revenir en arrière: je dois regarder vers l'avant.

Aujourd'hui, c'est une amie qui a besoin d'être soutenue. En un instant, son rêve de vie et de futur a basculé dans un cauchemar sans fin et elle souffre. J'essaie, cette fois, de ne pas m'enfuir, d'écouter et d'encourager. Mais que répondre à une enfant qui vous écrit qu'elle n'a plus le goût de vivre? Comment lui expliquer que sa vie n'est pas finie, que tout n'est pas perdu, qu'elle n'est pas la première à vivre cette épreuve?

La vie est ironique. Pour ma part, je ne veux pas d'enfants, pour toute sorte de raison. Elle, c'était sa raison de vivre. Je pourrai en avoir dix. Elle, aucun.

Parfois, j'aimerais croire en un Dieu quelconque, juste histoire d'avoir quelqu'un à qui en vouloir pour les dures réalités. Je sais: c'est pas sa job...

Il paraît que la vie est bien faîte.

On dirait qu'elle fout le camp, elle aussi...

19 février 2009

J-7: une alliance du corps et de l'esprit!

J-7. Dans une semaine, je franchirai le seuil de l'Académie de Kung Fu pour aller défier le Grand Dragon. Plus prosaïquement, j'irai tenter de reproduire ma forme niveau 1 devant un jury composé de Fujiao et de Shifu à l'affût.

Je ne suis pas stressée...

J'ai dépassé ce stade, en fait: je suis terrorisée. A vrai dire, je me sens exactement comme si je devais faire une présentation orale devant un public nombreux (comprendre: supérieur à deux personnes!). Lorsque j'ai commencé les classes préparatoires, après le Lycée, j'étais toujours très angoissée lorsqu'il s'agissait de passer des oraux. Mes professeurs me rassuraient en affirmant qu'avec la pratique, cette terreur s'estomperait et que je serai aussi à l'aise à l'oral qu'un poisson dans l'eau...

C'était il y a 9ans. Autant le dire tout de suite, je suis aussi à l'aise à l'oral qu'un poisson sur un chemin de terre battue! De fait, lorsque vient le temps de me lancer dans une folle présentation orale ou bien, en l'occurrence, dans une démonstration sans faille d'une forme de Kung Fu, je deviens aussi nerveuse qu'un assassin multi récidiviste dans un commissariat de police. Je tremble, bafouille, rougit, blanchit, avant d'assister, impuissante, au départ de ma voix vers d'autres horizons car elle est tannée d'être ainsi malmenée!

Bref: J-7.

Vais aller pratiquer un peu ma forme 1, je pense. Peut-être que si je l'acquiers en automatisme, je pourrai tomber dans le comas devant le jury et mon corps faire la job tout seul. Après tout, c'est un travail d'équipe du corps et de l'esprit. Si ce dernier décide d'aller courir la gueuse, le premier peut finir! :p

18 février 2009

"Slumdog millionaire" : une aventure à partager!


Favori pour la 81e cérémonie des Oscars, Slumdog Millionnaire est une production Britannique, en Inde, qui raconte l'aventure d'un enfant des Bidonvilles au célèbre jeu "Qui veut gagner des millions?". Sur fond de pauvreté, d'horreurs et de débrouillardise, la trame du film se déroule tout doucement autour d'une histoire d'amour entre deux êtres, malmenés par la vie.

J'ai été voir ce film hier soir, avec ma maman, qui a d'ailleurs passé les dix premières minutes du film les yeux fermés, pour ne pas voir la tristesse des images, et j'en ai été tout bonnement enchantée. Les acteurs sont très crédibles, l'histoire est prenante et l'ensemble nous donne une image, certes dure, mais réaliste de ce que doit être le quotidien des "slumdog" de Mumbaï. Très émue par ce film, je n'hésite pas à le recommander, avec force enthousiasme! Même la musique s'avère entraînante!

Ce matin laisse présager une belle journée ensoleillée. Comme toujours, lorsque je viens de visionner un film poignant, j'ai l'impression de flotter dans une réalité qui ne m'appartient pas et plus aucun de mes petits soucis quotidiens ne me semblent importants. A défaut de pouvoir recommencer à voyager dans l'immédiat, ce genre de production cinématographique permet de nous remettre en cause et de relativiser notre situation. Elles permettent de ne pas oublier notre chance.
Bon visionnage.



16 février 2009

Méandres de la pensée.

Enfant, je pensais que l'Université, c'était une affaire de grand, un lieu pour les adultes super cultivés et intelligents. Pour ma part, je voulais inventer la magie et, pour ce faire, parce qu'on n'a rien sans rien, il me fallait devenir laborantine: ben oui! Elle ne va pas apparaître en mélangeant de la poudre de craie et du sang de crapaud! Donc, tout était planifié: à 25ans, je serai l'heureuse détentrice d'un diplôme en magie et une adulte accomplie.

Tiens...Je vais avoir 27 ans dans quelques mois. La magie? Mmh...Est-ce que le scintillement que je peux provoquer en jouant avec des bouts de glace au soleil compte? Non? Zut! Eh bien, je n'ai donc pas inventé la magie. Mon esprit romantique dirait qu'elle existe déjà dans le monde qui nous entoure: il suffit d'y faire attention. Mon côté pragmatique jugerait, quant à lui, que je n'y ai pas mis du mien en suivant des études d'histoire plutôt que de chimie. Une "adulte accomplie"? J'ai bien peur de ne pas l'être non plus. D'ailleurs, comme le chante si joliment Mr Brel, on peut être vieux sans être adulte...Alors, je suis son precepte. ^_^

Bref, en définitive, il semblerait que la vie ait tracé un autre chemin que celui que je pensais prendre. Tant pis: je vais m'adapter. Mais je me demande parfois si je ne me suis pas trompée d'intersection, si je n'ai pas pris le mauvais chemin, faute d'avoir voulu m'arrêter pour regarder une carte. De toute façon, si je n'avais pas pris cette route, je n'aurais pas croisé autant de personnes intéressantes: je me souviens, avec amusement, d'une belle rencontre, un soir de novembre.

C'était il y a une minute, un mois, un an, un siècle...Peu importe. La personne m'avait invitée à prendre un verre dans un bar et j'étais terrorisée à l'idée de n'avoir rien d'intéressant à dire. Finalement, je n'eus pas trop à réfléchir: elle parlait merveilleusement bien et je n'avais qu'à me laisser porter. Bien sûr, je commis une bourde, parce que je ne semble pas capable de ne pas en faire: mus par un sentiment de frayeur irraisonnée, la bougie et son petit réceptacle, empli de paraffine liquide, sursautent et se renversent, répandant le dit liquide sur la table et tout ce qui l'entourait. Par "tout ce qui l'entourait", il faut entendre mes vêtements, ma chaise, le sol...et mon interlocuteur. Une petite anecdote qui me fait encore sourire aujourd'hui, même si, sur le moment, je voulais mourir! ^_^ La personne ne s'est pourtant pas enfuie, comme je le craignais!

Je vais continuer d'avancer sur cette route où j'évolue aujourd'hui. Elle finira bien pas m'amener quelque part.

15 février 2009

Maladresse de corps et d'esprit.

Avez-vous déjà eu l'impression de renvoyer une image excessivement désagréable de vous-même auprès de personnes que vous appréciez?

La question est étrange, aussi vais-je m'expliquer:

D'une nature assez sociable, je n'ai généralement aucun problème pour m'intégrer dans n'importe quel groupe ou pour me lier d'amitié avec des personnes très différentes. Depuis quelques semaines, pourtant, je n'y parviens plus. Plus exactement, j'ai le sentiment qu'à chaque fois que j'ouvre la bouche, avec deux personnes en particulier, je me métamorphose en être stupide et niais. Il est vrai que je suis d'une maladresse sans nom: il est donc "normal" que lorsque je sois avec eux, à l'instar de chaque instant de ma vie, je fasse bourde sur bourde, comme me renverser de la paraffine sur une jolie tenue ou encore m'inonder de bière. (Oui, cela m'est arrivé...) Mais ce qui me bouleverse est mon incapacité à avoir une conversation intelligente avec ces personnes.

En deux mots comme en mille, je n'ai aucun sujet de conversation qui me vient à l'esprit, aucune remarque pertinente, aucune question intéressante, alors que je désire sincèrement mieux les connaitre. Lorsqu'enfin j'ai la chance que ces êtres m'adressent la parole, je reste presque sans voix. Je dis des niaiseries et je finis par sourire bêtement parce que ma tête s'est vidée plus rapidement qu'une bouteille de lait percée...

Pourtant, ces personnes sont fascinantes et tellement intéressantes. J'imagine que tout vient de là, d'ailleurs: elles doivent tellement m'intimider que je redeviens la gamine introvertie, muette et désemparée de mon enfance. Cette attitude m'enrage et je tente de me forcer mais pour l'instant, j'échoue à chaque rencontre. De fait, en lieu et place du bonheur sans nuage que devrait me procurer chacun des instants passé avec ces personnes, j'en ressors toujours avec un sentiment mitigé: un mélange de joie, pour les avoir côtoyées quelques instants, pour avoir pu croiser leur regard et écouter leurs paroles, et de tristesse, pour avoir, une fois encore, renvoyé cette image d'enfant idiote et inintéressante.

Vraiment frustrante cette timidité...Pourtant, j'ai toujours envie de les revoir et de passer encore un peu de temps, une minute ou une heure, à les écouter parler, à les regarder vivre et songer:

-"Un jour, je pourrais peut-être avoir le bonheur de compter parmi vos amis..."

13 février 2009

Le subconscient de Morphée.

Si mes souvenirs sont exacts, j'ai du étudier le fonctionnement du subconscient, du gardien, de la conscience et du surmoi au lycée...Probablement, devais-je y prêter une grande attention parce que je suis incapable de me rappeler des noms corrects. En tout cas, j'aimerais retrouver mes notes sur ces mécanismes car je trouve très désagréable de devoir pâtir de leurs humeurs. Je m'explique:

Je ne suis pas hyperactive, je ne suis pas une fougère non plus, je suis quelque chose entre les deux. Bref, un être parfaitement humain, entouré d'autres hominidés tout comme moi, qui sont également dotés, pour parodier L'île aux Fleurs, d'un "télencéphale hautement développé et d'un pouce préhenseur".

Or, peu importe que, la veille, je sois demeurée sagement à la maison ou bien que je sois sortie me socialiser avec mes congénères, c'est imparable: lorsque vient le temps d'écrire un article, un travail, ou de lire mes lectures de cours, je ressens un irrépressible besoin de dormir, là , tout de suite. De fait, je me décide alors à procrastiner tranquillement, en m'intéressant à tout sauf à mon travail. Étrangement, je n'ai alors plus sommeil du tout.

Je m'interroge donc sur le message que tente de m'envoyer, si subtilement, mon subconscient. Est-ce:

1/ Laisse donc faire tout ça! De toute façon, tu seras jamais capable de finir!

2/ Tu as encore le temps! T'es capable d'écrire 30 pages en 2h!

3/ Pourquoi veux-tu lire "Montaillou, un village occitan"? C'est le livre le plus plate après "Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es!"

Ou bien est-ce simplement mon cerveau qui a fait ses valises sans me prévenir et qui a laissé une grosse balle de coton à la place, histoire de faire croire qu'il est là?

Mystère... Mais j'ai sommeil tout à coup!

12 février 2009

Sursis et Ego.

Enfant, on me reprochait régulièrement de ne pas sourire, d'avoir un air triste. J'admets que je n'étais pas la petite fille la plus gaie qu'il soit et je ne voyais vraiment pas de raison pour afficher un air heureux et épanoui alors que me lever tous les matins me posait des problèmes existentiels. J'ai tout de même pris l'habitude de sourire, histoire de ne plus entendre ces remarques désagréables: un grand sourire qui ne laisse aucune place à l'ambigüité. Ma famille est contente et j'ai mué ma crainte du monde qui nous entoure en cynisme débridé.

Il est difficile de déterminer ce que nous voulons vraiment dans la vie. Elle est courte: nous devons donc faire des choix. Mais ils sont toujours à double tranchant: nous voulons sauver la planète "pour-nos-enfants" (SIC...) mais nous ne voulons pas que cela empiète sur notre propre confort et nos habitudes. Nous sommes contre le travail des enfants, les injustices sociales, l'exploitation des plus faibles ou des plus pauvres, mais nous allons tout de même acheter des chaussures ou des vêtements fabriqués par de petites mains en Chine ou ailleurs. Parce que c'est moins cher. Parce que nous achèterons local, plus tard, quand "on aura les moyens". Bien entendu, le "nous" est très général: sans doute que des personnes vont jusqu'au bout de leurs convictions dans ces domaines. Sans doute. Mais la plupart, faute de moyens, faute de motivation aussi, choisissent la facilité. Je m'inclus dans ce dernier groupe.

Aujourd'hui, une compagnie Chinoise a racheté Rio Tinto Alcan. Ou a "investi dans l'entreprise" mais bref, c'est bonnet blanc et blanc bonnet! En clair, l'Occident, en pleine débâcle économique, voit ses "subalternes" traditionnels prendre le relais de la puissance mondiale. Ceux que nous pointions du doigt hier pour leurs pratiques sociales, contraires aux droits de l'homme, s'apprêtent à diriger le monde selon leur bon vouloir.

Il paraît que notre planète est en danger. On raconte que les hommes sont en sursis et qu'un enfant meurt à chaque minute du sida, dans le monde. Nous, nous vivons dans un monde privilégié et nous profitons à chaque instant des ressources qui nous sont offertes.

Sourions, le monde change...Enfin, peut-être...Bref...

11 février 2009

Equilibre d'un jour.

-"Tu n'es pas stable. Tu dois être plus basse! Ton "stance" n'est pas bon!"

Au prime abord, nous avons juste là une remarque, certes négative, mais à visée constructive, d'un instructeur de Kung Fu. Rien de bien méchant et il me suffirait d'améliorer le dit "stance" pour que tout rentre dans l'ordre et que j'obtienne une promotion de "fille croche" à "fille stable"...

Oui mais j'ai un esprit tordu. Ce n'est pas que je le veuille particulièrement mais c'est indéniable: j'ai des raisonnements étranges. De fait, en analysant la simple remarque-certes-négative-mais-à-visée-constructive de départ, je ne peux m'empêcher d'en tirer des conclusions sur ma manière d'être. Suis-je instable moralement autant que physiquement? Parce que bon, l'air de rien, j'ai quand même le chic pour créer des problèmes là où tout n'est qu'harmonie, bonheur, joie et volupté!

-"Steph, t'exagères!"

Non! Vous pouvez demander à Jules: tous les mois, à peu de choses près, le malheureux a droit à la rituelle question:

-"Mais tu ne regrettes pas d'être avec moi? Non parce que ton rêve, c'est la musique et à cause de moi..."

Et là, l'inéluctable réponse de Jules, un brin agacé parce que ça fait quand même cinq ans qu'il doit me la donner douze fois par année:

-"Non, chérie! Je suis heureux et j'ai fait ce choix.
- Oui mais, mettons qu'on se sépare, tu vas m'en vouloir!"

Soupir de lassitude. Bon d'accord, je suis un peu pessimiste mais c'est vrai qu'il peut le regretter non?

-"..."

Bon, vais aller travailler mon "stance", je pense. Histoire d'être un peu stable, une fois dans ma vie...

10 février 2009

Conte de toutes les fées.

Il était une fois une belle histoire d'amour, quelque part sur notre planète, entre un homme charmant et une jolie jeune femme. On raconte qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. On raconte aussi qu'ils vivaient dans un coin de paradis, près de leurs amis. Un conte de fée comme on en lit tous les soirs à nos enfants. Une vie qui demeure un secret espoir caché dans un coin de notre cœur.

Mais les enfants grandissent et le rêve aussi. Ce que ne dit pas le conte, c'est qu'un jour, la belle princesse se transforme en femme aimante délaissée ou bien en harpie. Le beau jeune homme se lève un matin et regarde sa compagne avec les yeux d'un étranger. L'histoire est finie, chacun rentre chez lui. On n'y peut rien: c'est la vie, parait-il. La vraie fin du conte, la voici:

Il nous faut une princesse pour en raconter l'histoire. J'aurais bien pris Cendrillon, mais Téléphone l'a déjà très bien fait. Connaissez-vous la chanson de Téléphone sur la jeune fille à la Citrouille? Elle est très chouette. Mais je m'égare! Donc Cendrillon étant déjà prise, je vais me pencher sur le cas de Blanche Neige, et ce, pour plusieurs raisons: elle a mangé la pomme, elle aussi, elle a vécu avec des nains et, enfin, elle porte un très beau nom pour le Québec!

Blanche Neige, donc, est partie vivre avec son prince en son beau château, loin de sa vilaine belle mère et de son miroir magique. Jeune ingénue, Blanche Neige est heureuse de vivre avec son amoureux, qui est tout attentionné, galant et romantique. Il est son premier et unique amoureux. Lors de ses loisirs, Blanche Neige rencontre des amis et passe de longues après midi à discuter de tout et de rien à la terrasse des cafés. Les années passent et, parfois, le temps d'un souffle, elle se demande ce qu'aurait été sa vie, si elle n'était pas née princesse. Elle aime son Prince mais elle a l'impression qu'il lui manque quelque chose. Elle ne sait pas quoi.

Le temps n'arrête jamais sa course et il laisse derrière lui les vestiges des hommes, qui naissent et meurent dans un battement d'aile. Le prince est parti, ou bien était-ce Blanche Neige? Peu importe, cela ne change rien. Le conte est fini. Les amoureux éperdus ont vu le vrai visage de l'amour et il ressemblait à un papillon: Beau, magnifique, gracieux, magique... et éphémère.

8 février 2009

Sloche en folie.

Sloche: nom féminin, anglicisme familier. Mélange brunâtre de neige fondante, de sable et de sels abrasifs (de calcium, de sodium), sur les trottoirs, la chaussée. Aussi appelée "Bouette".

En clair, c'est le truc dégueu qui trempe tes chaussures, ton pantalon, tes chaussettes et qui n'a pas vraiment d'affaire à faire au milieu d'un bel hiver blanc Québécois.

J'éprouve le besoin d'écrire ce petit billet parce que mon petit côté français reprend le dessus face à ce phénomène climatique. Honnêtement, lorsqu'on vient au Québec, on s'attend au froid. On s'y prépare psychologiquement, on s'équipe, on le redoute, puis, lorsqu'il survient, on est surpris de le trouver moins désagréable que l'humidité pernicieuse du sud ouest de la France. En revanche, une fois qu'on s'est habitué au vent mordant et aux plaques de glace, que nous nous sommes faits à l'idée de ressembler à Bibemdom durant cinq mois, il est particulièrement désagréable de voir la pluie transformer les immenses et magnifiques paysages glacées en mare de bouette humide.

-"Ben là, Steph! Il fait super chaud! "

"chaud"? Au sens de chaleur? Non parce que, certes, si l'on se fie aux chiffres, 6 est plus élevé que -20. Mais au point de vue pratique, le froid insidieux qui pénètre les os et les flaques de boue qui, perfidemment, prennent la couleur du goudron pour qu'on ne les discerne pas, ne sont pas source de bonheur!

-"Toi, tu as toujours froid de toute façon!
- Je viens du Sud, je te rappelle! En bas de 20°, je grelotte!
- L'été, il fait chaud!"

Non. L'été, il fait moîte. Mais c'est un autre problème.

Finalement, si quelqu'un rencontre Dame Nature, dites lui que c'est pas grave la pluie en février. A tout prendre, on va la supporter, la Sloche, mais qu'elle nous laisse le soleil!

7 février 2009

Une douleur ineffable...

Il y a des jours, comme aujourd'hui, où la première bourde est de se lever. Après, tout s'enchaîne.

Je me demande depuis combien de temps, je n'avais plus fait de cauchemars à propos de Toi. Quelques mois à peine, peut-être plus quelques semaines...Petit à petit, j'avais mué ma culpabilité en oubli et je me persuadais que l'été dernier n'était qu'un mauvais film.

Mais Tu reviens. Dans quelques jours à peine, Tu seras de nouveau là. Depuis que je l'ai appris, j'ai une boule qui me broie l'estomac. Un mélange de peur et de doute qui pèse le poids d'un cheval mort. J'ignore comment Tu seras. Depuis deux ans que Tu es parti, Tu as du changer. Vas-tu mieux? As-tu encore mal? As-tu encore cette haine inexpliquée envers le monde entier?

Je n'ai pas de nouvelles de Toi depuis ce fameux jour de juin, où j'ai appris en même temps à quel point tu souffrais et à quel point j'avais été aveugle. Cet instant horrible où j'ai lu sur mon écran ton fiel déversé, ta rage sourde, envers tous ceux qui se pensaient proches de toi. Je n'ai jamais pu te réécrire depuis. Quelle ironie, n'est-ce pas? Moi qui suis si prompte à écrire tout et n'importe-quoi, je n'ai même pas pu trouver les mots pour te soulager. Je n'en ai pas eu le courage. Comme si tu avais brisé ce lien qui nous unissait, cette frêle attache qui faisait de nous des frère et sœur. Mais, au fond, tu n'as jamais du penser que nous l'étions n'est-ce pas? Suis-je donc naïve quand je veux...

Mais je m'égare. Tu atterris mercredi et je me demande ce que tu vas faire. J'ai peur de ce que tu cherches. Je m'en veux de t'avoir laissé seul alors que tu avais le plus besoin de nous, mais je ne parviens pas à te pardonner ton égoïsme envers les êtres qui me sont chers. Tu les as brisés par ta haine et ton discours de victime. Tu n'en avais pas le droit. Tu peux déverser ton fiel sur moi, si bon te semble, je vais avoir mal mais je me relèverais. Parce que je n'ai pas besoin de toi pour savoir ce que je suis, ce que nous sommes, et ce que nous valons. Mais tu n'as pas le droit de briser, de renverser d'un revers de main ceux qui ont tout donné pour te permettre d'être toi et d'être libre. Tu as soufflé sur leur cœur un vent de détresse, porteur de larmes, et tu reviens pour en ramasser les fruits.

J'ignore pourquoi tu reviens. Je ne pense pas que tu puisses réparer les pots cassé mais si tu essaies, peut-être que la blessure de certains sera moins vive. En revanche, si tu reviens pour finir d'arracher ce qu'il reste de nous, ce qu'il reste d'eux, sache que tous tes rêves à mon égard s'avéreront.

Tu reviens mercredi. Une boule broie mon estomac, avec toute la lenteur et la douleur d'un cauchemar éveillé...

5 février 2009

Branle-bas de combat au Paradis.


Nous ne sommes pas des Saints - Les clés du Paradis
Vidéo envoyée par NousNeSommesPasDesSaints
Épisode pilote "Les clés du Paradis"
Ayant découvert cette vidéo par hasard, en lisant les commentaires d'une amie, je ne résiste pas à la tentation de la montrer ici. Construite sur le même principe que Caméra Café, Un gars/une fille, et autres Samentha du même genre, Nous ne sommes pas des Saints se compose de petites capsules amusantes, nous révélant les déboires du Paradis. Alliant un humour subtil à l'absurde des personnages, nous découvrons des "Saints" très humains, rendant par là même tout son sens à la célèbre phrase de Voltaire:
Si Dieu nous a fait à son image, nous le lui avons bien rendu.
La série, écrite et réalisée par Nicolas Ragni, avec Nicolas Higair, Sébastien Castro, Ronan Le Nalbaut et José Luis Roig, vient de décrocher un contrat de diffusion avec la chaîne Comédie, en France. Pour le Québec, il faut encore attendre un peu mais il est toujours possible de les suivre sur Internet, sur leur site:

Les plus incroyants aimeront jeter un oeil de l'autre côté des portes du Paradis. ^-^

4 février 2009

Frasques du Foutriquet.

Le Nain Foutriquet a encore frappé. J'ignore encore comment l'affaire est prise en France mais, ici, la guerre est déclarée. J'imagine que, à moins que vous ne viviez dans une grotte isolée en plein coeur de l'Amazonie, auquel cas même ce billet serait inutile car vous n'auriez pas le Wifi, vous avez entendu parler du discours de Mr Sarkozy.

Tout a commencé avec l'attribution de la Légion d'honneur à Jean Charest.

Bon, j'imagine qu'en tant que premier ministre du Québec, il est légitime qu'il la reçoive. Mais je ne peux m'empêcher d'avoir des tressautements nerveux lorsque j'entends que cette distinction est attribuée à Céline Dion, par exemple. Ce n'est pas parce que je n'aime pas sa musique que je m'insurge contre un tel acte mais parce que je n'en comprends pas le sens. Si l'on prend la raison première de cette décoration, il s'agit d'une reconnaissance nationale de la France aux personnes qui ont eu un rôle politique ou un comportement digne d'éloges au service de l'hexagone ou bien, à titre protocolaire, aux personnes qui en ont servi les intérêts, peu importe leurs origines. Alors, en quoi Céline Dion entre t'elle dans ces catégories? Ce n'est pas un oscar ou un disque d'or. La tendance à distribuer la légion d'honneur à tire-larigot dénature complètement la fonction première de cette décoration et rend son attribution presque ridicule, à mon sens.

Mais je m'égare et en oublie ma réflexion première. Lors du discours d'attribution de la Légion d'honneur à Jean Charest, notre si talentueux président a fait montre, une fois de plus, de sa grande compétence en matière de diplomatie et de culture générale en usant de termes par trop agressifs à l'égard de certains souverainistes. Connaissant sa forte tendance à se comporter en enfant gâté, je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit peut-être de sa mini vengeance pour s'être fait reprocher, lors de sa dernière visite, la brièveté de son séjour. Oui mais voilà: nous ne sommes pas dans une cour d'école et parler sans connaître est le meilleur moyen de créer des crises diplomatiques et politiques. Encore une fois, aujourd'hui, on va devoir ramasser les pots cassés par un président qui se pense omniscient et omnipotent.

Encore trois ans à l'endurer: ça donne envie de prendre le bord parfois!

3 février 2009

Personnalité des tests.

"L'Amour, c'est à fuir!"

Jugement sans appel d'un test de psychologie sur Internet. Ils deviennent légion en ce moment, pour tout et n'importe quoi! Avec les applications Facebook, il est désormais possible de savoir quel Barbapapa on est ou encore quel type de sous-vêtement on porte. Cette recrudescence du phénomène des tests m'amène à m'interroger sur la demande à laquelle ils répondent.

Les premiers étaient, si je ne m'abuse, le propre des magazines féminins ou à tendance plus psychologique, et ils étaient construits de telle manière que, par tes choix de réponse, l'auteur pouvait brosser un portrait assez général de ta personnalité. Aujourd'hui, et notamment par le biais de Facebook, tout un chacun peut créer son test. Il n'y a qu'à voir tous ceux qui sont remplis de fautes d'orthographe et de questions étranges. Les pires, à mon sens, sont ceux qui sont composés, en tout et pour tout, de cinq questions aux choix de réponses aussi aisé que:

Tu préférerais mourir les pieds coulés dans le béton ou sans bras, dans le fond d'une rivière?

Euh...Attends! Laisse moi y penser parce que les deux sont tentants...

Pourtant, ces questionnaires ont toujours autant, sinon plus, étant donné qu'ils touchent également un plus large public masculin désormais, de succès. Moi la première, j'aime bien répondre aux questions posées et je suis parfois surprise des résultats. Je me demande si cette tendance répond à un besoin d'introjection de notre société ou bien simplement au besoin de savoir si Homer Simpson avait d'autres points communs avec nous que de boire de la bière et de manger des Donuts... ^-^

Pour le fun, je vais reproduire le résultat du dernier test que j'ai fait, extrait de la revue Cosmopolitan, en l'honneur de la Saint Valentin.

Pour vous, l'Amour, c'est quoi?
C'est à fuir!

Si certaines filles n'hésitent pas à se jeter à corps perdu dans une histoire sentimentale, d'autres, plus réservées, sont littéralement allergiques au mot "engagement" et considère l'amour comme un piège. C'est votre cas. Tiraillée entre votre besoin d'intimité et votre sacro-sainte liberté, vous fuyez toute relation qui vous est offerte. Vous ressentez une peur de l'amour, de la dépendance affective, du rejet et de la déception, laquelle peut remonter à l'enfance, ou aux echecs sentimentaux à répétition. (...)

Vraiment stupides ces tests... ^-^

2 février 2009

Déménagement en folie.

Curieuse tendance de vouloir déménager sans cesse. Nous avons emménagés dans notre appartement en février 2008 et je suis déjà à la recherche d'un nouveau logement: plus grand, mieux réparti, plus agréable, plus pratique, bref mieux. Comme si ce changement nous permettrait de repartir de zéro, de vivre une nouvelle aventure, alors que, dans les faits, nous allons simplement traverser la rue. Le déménagement apparaît alors comme un voyage à petite échelle, un besoin irrépressible de bouger, de voir ailleurs, de recommencer.

Le fameux branle-bas de combat du premier juillet à Montréal fait désormais partie intégrante de la culture Montréalaise, aux yeux des Européens. Il est vrai qu'il est plus tangible ici que partout ailleurs, car il se fait essentiellement dans la même ville. Le secret espoir qui sous-tend tous ces échanges d'appartement est de trouver la place parfaite, pas trop chère, dans un quartier plaisant, bref un idéal après lequel tout le monde court. Je me demande jusqu'à quel point ce besoin illustre un manque de stabilité.

Depuis l'âge de 16ans, si je ne me suis pas trompée dans mes calculs, j'ai déménagé tous les deux ans. Au départ, ces déplacements étaient étroitement liés à ma scolarité mais, au fil du temps, il m'est apparu qu'ils répondaient aussi à un besoin de renouveau, de changement, de découvertes: une manière de ne pas rester trop attachée à un endroit donné, finalement.

1 février 2009

Notes de Soleil.

La musique est, par définition, un domaine très vaste, qui se caractérise par son universalité. Toutes les cultures, ou presque, ont développé leur style, leur genre. Pour ma part, je ne m'y connais pas vraiment: savoir ce qui est du rock, de la pop, de la funk, de la "Tectonik" ou que sais-je encore? est, à mes yeux, l'un des grands mystères de la vie. En revanche, j'apprécie beaucoup l'éclectisme. En clair, j'aime un peu tout et j'affectionne particulièrement découvrir de nouveaux artistes.

Cette longue introduction pour aborder la question du Jazz Manouche! Il semblerait que ce soit un style assez en vogue en ce moment mais je ne l'ai découvert que hier soir. Alors que le fameux "facteur vent", qui pourrit tout hiver québécois, m'aurait, à l'ordinaire, dissuadé de toute tentative d'exploration nocturne, je pris exceptionnellement sur moi d'affronter l'ennemi et de me rendre, avec des amis, au Café Lézard pour assister à un show de Jazz Manouche.

La place était fort sympathique et, en l'occurence, bondée! Nous avions l'avantage de n'être que trois donc nous avons pu nous glisser sur un coin de table. Le spectacle fut fort agréable, la musique entraînante, et les artistes talentueux. Les notes glissaient sur nous comme des rayons de soleil et, l'espace de ces quelques heures, nous avons presque pu oublier le lieu et le temps. Nous avons même eu droit à un chant d'Isabelle Adjani.

-"C'est vrai???"

Non, bien sûr. Ce n'était pas vraiment elle. Mais elle y ressemblait beaucoup selon moi. Et elle semblait sortir d'un autre temps avec ses long gants blancs, son manteau à fleurs et sa barette à plumes. En définitive, elle participait merveilleusement à l'ensemble du monde extra-ordinaire créé alors par ces quelques musiciens.