9 décembre 2010

De la découverte par certains de la futilité des News People.

Je l'avoue, j'ai un petit côté futile: j'aime bien lire les infos insolites (pour ne pas dire dénuées d'intérêt) des pages Internet de type voila.fr. S'y trouvent, parfois, quelques nouvelles croustillantes concernant les stars de notre enfance, telle que Hélène de Hélène et les Garçons ou Johnny Depp (oui c'était mon idole dans 21 Jump Street. Et j'avoue que je ne lui refuserais pas un café, si jamais il insistait trop pour que je le lui offre.). C'est d'ailleurs comme ça que j'ai eu l'horreur la surprise de découvrir que Dorothée n'avait pas vraiment disparu de la surface de la terre mais préparait un nouveau très mauvais spectacle. Bref, il m'arrive de flâner dans le coin "célébrités" de ce monde merveilleux qu'est Internet. 

Notez que je sais à quoi m'en tenir en cliquant sur l'onglet "people" de la page d'accueil de voilà: je ne m'attends pas à lire les dernières nouvelles de la crise de l'Euro, racontée par un grand économiste à la mode. Eh bien il semblerait que tout le monde ne fasse pas le lien entre le titre de la rubrique et le contenu. Je suis toujours amusée, en effet, par la quantité de commentaires qui se veulent, j'imagine, pertinents, voire un indice d'une conscience civique hors du commun, mais qui, dans les faits, sont complétement inappropriés, pour ne pas dire ridicules. Je vous en cite quelques-uns, que j'ai pris en dessous de la nouvelle "Céline Dion galère avec ses jumeaux". (Bon, c'est pas exactement le titre, mais l'idée est là) Il y a d'abord ceux qui se pensent au cœur de l'actualité :

"Nan mais là on touche le fond, elle est débordé, avec trois gosses, avec tout le poignon qu'elle a , elle va encore se plaindre et moi j'en connais des femmes qui triment comme des malades pour gagner à peine le smic et elles ont aussi des enfants !!!!!!! Ya pas d'autres sujets plus graves à traiter !!!!"

Alors, passons sur les fautes d'orthographe (ce n'est d'ailleurs pas le pire message dans ce domaine) et allons directement au contenu: le premier aspect qui prête à sourire est le fait que la conscience civique de cette dame qui réclame des sujets plus sérieux vient après avoir donné son avis sur la question. Frustrée par la nouvelle, sans doute, elle se permet un petit commentaire méprisant à l'égard de la mère Céline avant d'accuser Voilà de se consacrer à des sujets sans intérêt. Remarquez que je ne prétends pas que ce soit, en effet, de la toute première importance de savoir que Céline Dion vit mal sa nouvelle suractivité familiale mais en cliquant sur la rubrique "people" puis "Céline ne prend plus sa douche", je ne m'attendais pas à trouver un rapport complet sur les élections en Haïti. Ben il semblerait que pour cette commentatrice, le journaliste, en tout cas l'auteur de la nouvelle, aurait dû nous faire une surprise et publier un autre texte en dessous du titre indiqué. 

Outre les frustrés et les étonnés de la futilité de la rubrique, il y a ceux qui s'adressent à la célébrité dont traite l'article directement. Genre Céline Dion, entre deux bains de ses enfants, va aller consulter la page Internet de voilà pour lire les commentaires que quelque quidam, quelque part dans le monde, lui aurait laissés. En voici un petit extrait:

"Contrairement à tous ces autres commentaires,moi je ne vous accablerais pas.Si vous avez réussie votre vie,c'est gràce à votre travail ,votre voix (sans égale),votre immense talent. "

Ici, l'auteur se rend parfaitement compte qu'il est dans la partie inutile des nouvelles et que c'est normal qu'on parle de futilités dans ce coin là: c'est quand même un plus. Après, je suis toujours amusée par cette façon de défendre son idole en s'adressant à elle dans un commentaire d'article qui sera, probablement, perdu dès le lendemain matin puisque le principe de ces pages de nouvelles est de se renouveler tous les jours. (Il faut au moins ça pour avoir le temps de déterrer Hélène afin de savoir ce qu'elle devient).

Bref, à part quand certains dérapent et font montre de racisme ou d'intolérance, ces commentateurs ne font de mal à personne et démontrent que leurs auteurs jouissent de leur liberté d'expression: c'est une bonne nouvelle. Cependant, je me permettrais de mentionner à la dame outrée par la publication sur Céline Dion que plus elle commentera les articles de ce genre en clamant qu'elle en veut d'autres, plus elle encourage la publication de ces nouvelles, qui n'en sont pas vraiment. Mais bon, c'est pas comme si elle voulait vraiment qu'il y en ait plus, hein? Après elle ne saurait sûrement pas quoi commenter. En tout cas, personnellement, ça m'amuse beaucoup de lire ces réactions, peut-être même plus que le potin célébrité lui-même. ^-^

30 novembre 2010

Kiosque Mag: l'art d'arnaquer le monde en toute impunité.

Il fallait le vivre une fois: c'est chose faite. Oui, Messieurs Dames, moi qui m'étonnais de la conviction des arnaqueurs du Web pour trouver de dodus pigeons, je viens de me faire flouer! Il faut dire, à ma décharge, que le site a tout d'une page d'e-commerce tout à fait classique: Kioske mag, société de vente en ligne pour Mondadori Magazines France, est pourtant un tissu de mensonges, aux couleurs de Noël. 

-"Que s'est-il passé?

Eh bien, il y a un peu plus d'un mois et demi, je lisais le numéro d'octobre de Science&Vie lorsque je suis tombée sur une offre publicitaire, à l'intérieur même du magazine (premier leurre), qui évoquait une promotion à propos de deux bandes-dessinées racontant toutes les grandes inventions de ce monde et promue par la version Junior de la revue que j'étais en train de feuilleter. Toujours prête à jouer la tatie plate (ou relou, selon le côté de l'océan) qui offre des livres à ses neveux, je m'enthousiasmais déjà du génie de la chose! Ni une, ni deux, je me rends sur le site de Kiosque Mag, passe ma commande, paye par carte bancaire et m'en retourne à mes occupations. La société et les BD étant en France, j'ai donné l'adresse de mes parents, comptant sur ma mère pour me les ramener avant Noël : la livraison étant prévue dans un délai de quatre semaines, je ne manquerais pas de les avoir à temps. Je me rappelle même avoir eu un petit sourire sardonique en pensant que je m'y prenais quand même bien tôt pour acheter mes cadeaux de Noël. Hinhinhin.... 

Tôt? C'était sans compter Kiosque Mag qui s'est empressé de débiter le montant sur mon compte, (à peine deux jours après) avant de faire le mort durant les sept semaines suivantes. Mais alors, pour le coup, si souvent on est un peu blasé parce que ces sociétés profitent de votre commande pour vous envoyer douze mails par jour afin de vous encourager à acheter l'intégrale de la collection sur la porcelaine de Limoges, en double, là, je n'ai pas à me plaindre de harcèlement publicitaire. Rien. Aucun mail. Ce serait une bonne nouvelle, ceci dit, si je ne me heurtais pas au même silence lors de mes réclamations au service client. Car, en effet, au bout de cinq semaines, je commence à avoir des doutes et je me mets en devoir de joindre le service-client de Kiosque Mag. Oui mais voilà: je suis de plus en plus persuadée que Kiosque Mag n'a aucun employé affecté à ce département car je n'ai jamais reçu aucune réponse, ni même un accusé de réception. Évidemment, le seul moyen de le joindre est par courriel car le téléphone ne semble pas s'être rendu jusque dans le bureau reculé de Kiosque Mag, en plein cœur de Paris. 

Vous avez remarqué que je répète souvent Kiosque Mag? C'est voulu! Je me dis que plus je l'écrirai, plus mon message aura des chances d'être lu. Car je ne suis visiblement pas la première à subir des déboires avec cette société, comme ce forum de litiges en ligne le démontre, or, la société Kiosque Mag continue, en toute impunité, à escroquer le monde. Ce qui me fait tiquer surtout, en l'occurrence, c'est que des magazines tels que Science&Vie se prête au jeu d'arnaques de Kiosque Mag en les laissant mettre leur publicité dans leurs pages. C'est tout de même assez surprenant. Bref, à date, j'ai envoyé une lettre de mise en demeure de livraison: c'est une première pour moi. Remarquez, je semble un peu maudite avec la livraison de mes affaires, en ce moment, c'est peut-être un signe...En tous les cas, amis Français, parce que c'est tout de même de votre côté du grand lac salé que ça se passe, la prochaine fois que vous voyez une publicité de Kiosque Mag, Laissez faire: vous avez sûrement d'autres bonnes œuvres à qui donner votre argent!

16 novembre 2010

Les Gaz de Schiste: des campagnes écologiquement économiques.

Nous vivons une époque de débats publics. Enfin, en théorie. Parce que les populations débattent mais les politiciens décident, et ce, dans le plus grand mépris des principes fondamentaux de la démocratie. Bref, l'une des questions tendancieuses de l'heure, c'est l'exploitation des gaz de schiste

-" Qu' es aquò???"

Eh bien, en somme, ce sont des réserves de gaz emprisonnées à des kilomètres sous terre, dans des roches de schistes. Apparemment, le Québec est un paradis pour cette énergie et les entreprises se battent pour venir l'exploiter. C'est bien là le problème, d'ailleurs: l'exploitation. En clair, il s'agit de fragmenter la roche pour y injecter des substances chimiques et ainsi faire remonter le mélange. Or, pour ce faire, il faut gaspiller une quantité phénoménale d'eau, qui est alors souillée par les produits chimiques et les gaz, avant d'être vaguement nettoyée par des stations d'épuration absolument pas équipées pour ça et rejetée dans les rivières parce que ce serait quand même super le fun qu'on devienne tous grands et bleus, comme dans Avatar, en buvant de l'eau contaminée. Face à ces dangers, la population québécoise se lève et tente de se battre contre le moulin à vent qu'est le gouvernement de la province qui n'a que faire de la volonté du peuple (c'est pas comme si c'était pour les représenter que ses membres ont été élus). Des campagnes de publicité, des manifestions, des sensibilisations publiques sont menées derechef par la population qui, à défaut de voir bouger ses élus, tente de reprendre le contrôle de son coin de pays. Tant de motivation et d'implication font plaisir à voir et doivent être soutenues, indéniablement. Cependant, quelque-chose me tarabuste dans la gestion de ces campagnes. En clair, deux arguments se côtoient dans les discours, comme s'ils étaient pleinement compatibles, alors qu'ils sont, à mon sens, exclusifs l'un à l'autre: les représentants de la résistance arguent tout à la fois que le gouvernement est pourri de laisser faire les entreprises d'exploitation parce que c'est néfaste pour l'environnement ET parce qu'ils ne demandent pas assez d'argent aux entreprises.

...

J'ai beau tourner ces arguments de toutes les façons possibles, je ne vois pas comment les combiner logiquement. Je veux dire, mettons que je sois patron d'une entreprise d'exploitation de ces gaz: je vois la campagne publicitaire, la pression populaire et l'opposition d'un gouvernement (SIC!), qu'est-ce que je fais? Je paye plus cher. J'achète mon droit d'exploiter, rendant inutile du même coup toutes les campagnes de sensibilisation sur les dangers de mon exploitation des gaz de schiste. Pardonnez mon amateurisme en la matière mais il me semble que tout l'or du monde ne remplacera jamais des nappes phréatiques souillées, si? Concilier argent et écologie dans les revendications, c'est un peu comme donner le bâton pour se faire battre. C'est certain que si négociation il y a, elle portera sur l'argent que la province pourra retirer de ces exploitations et que les millions de litres d'eau polluées, les espèces menacées et les problèmes de santé qui en dériveront, passeront à la trappe. Or, je suis peut-être idéaliste, mais il me semble que c'est quand même la question écologique qui devrait être au centre des débats. L'argent ne devrait même pas être une donnée dans cette équation. L'exploitation des gaz de schiste est une activité encore trop peu connue dont les conséquences aux États-Unis ont été catastrophiques? Fine! Ça me semble de bonnes raisons pour juste refuser tout court le moindre forage au Québec. Que l'on demande des peccadilles ou des millions pour l'exploiter n'est même pas une question.

Bref, à mon sens, la campagne anti-exploitation des gaz de schiste est moins efficace qu'elle pourrait l'être. Elle se perd dans des données financières qui laissent croire que si les entreprises payaient plus, la grogne populaire serait moindre. Or, j'ose croire que ce qui motive vraiment les foules, c'est une conscience un peu plus grande des dangers menaçant l'eau, richesse de demain, que celle de la ministre des ressources naturelles, Mme Normandeau, qui ne doit même pas savoir ce qu'est une "ressource naturelle". S'il est aberrant qu'un gouvernement n'écoute pas sa population (et ça vaudrait aussi pour un président de la république qui triche et ment aux Français pour pouvoir passer ses lois), il est tout aussi désarmant de voir une si faible projection vers l'avenir. Exploiter à tout crin tout ce que la Terre contient, en dépit des dangers et des risques connus, c'est ne pas vraiment considérer l'avenir des générations futures comme important. Sans eau, l'avenir paraît assez sombre et pourtant il s'en trouve toujours pour mentir sur les conséquences de ces exploitations, sous prétexte qu'ils y trouvent un intérêt immédiat. J'en suis toujours estomaquée. En tout cas, si quelqu'un me demandait mon avis (peu probable mais je le donne pareil! ^-^), j'enlèverai cette partie financière qui entache la campagne de sensibilisation d'une donnée simplement mercantile qui n'enlève rien à la bêtise écologique de ces exploitations. M'enfin, ce que j'en dis...

15 novembre 2010

Grandir.

Au début, on ne s'en rend pas compte. On se dit que ce n'est rien, une nouvelle page de notre vie qui se tourne pour mieux en écrire d'autres. Après tout, tout le monde passe par là, tôt ou tard, alors pourquoi ce serait plus difficile pour nous? La vérité, c'est que ce n'est effectivement pas moins douloureux pour les autres, sauf que nous ne nous rendons compte de la profondeur de la blessure que lorsque c'est notre tour de l'infliger. Nous ne sommes toujours que de grands enfants : pour comprendre la souffrance, il nous faut l'expérimenter nous-mêmes, comme on découvre la sensation de froid ou la brûlure du feu. Ainsi, ce n'est que lorsque nous glisserons pour la première et dernière fois sur le bord de notre enfance que nous comprendrons, un instant trop tard, toute la détresse et le désarroi que notre chute occasionne. Nous qui avons toujours voulu marcher plus vite, devenir vizir à la place du vizir, simplement pour voir, une fois encore, la lueur de fierté dans leurs yeux, nous nous apercevons soudainement que nos pas nous ont entraîné trop loin et que, déjà, nous ne pouvons plus reculer. D'ailleurs, l'avons-nous jamais pu? Toute cette hâte que nous avons mis à grandir n'était finalement rien d'autre que l'illusion que nous pouvions contrôler le temps. 

Grandir. Jusqu'à nos dix ans, c'est une question de taille. Après, c'est plutôt une question d'esprit. Entre l'enfant et l'adulte, ce n'est pas l'âge qui compte, c'est l'ancre qui nous retient encore au port d'attache, à la famille, aux êtres qui nous sont proches. Ironiquement, aussi loin qu'on s'en aille, on est jamais seul tant que cette ancre reste attachée là où on l'a toujours laissée. Puis vient le grand jour, sans qu'on s'en rende compte. La corde, élimée par tant d'années à tirer dessus sans jamais la détacher, craque en silence et nous oblige à entrer dans un monde qu'on ne voulait pas vraiment connaître. Grandir, c'est l'ultime blessure qu'on inflige à ceux qui sont restés au port et qui vous ont  pourtant toujours préparé à ce grand départ, en sachant que ça arriverait un jour. Ils sont fiers de voir que vous êtes capables de voguer tout seul, sans attaches ni sécurité, mais ils sont un peu nostalgiques de cette preuve évidente que le temps passé est écoulé à jamais - non retour irrémédiable avec son lot de regrets et d'heureux souvenirs. Vous? Vous qui vous éloignez sur cette nouvelle étendue? Vous êtes heureux de cette ultime lueur de fierté dans leurs yeux et vous avez, dans le même temps, envie de vous rouler en boule pour pleurer toutes les larmes de votre corps. Parce que grandir, en fait, ça fait mal.

J'ai grandi trop vite à bien des égards. C'est sûrement pour ça qu'une partie de moi aurait voulu toujours demeurer enfant, conserver une ancre dans le port familial qui m'aurait permis de voir à tout jamais la lueur de fierté dans le regard de mon papa, de ma maman, de mes proches. Sûrement. Mais je ne suis jamais parvenue à empêcher le temps de filer. L'ai-je jamais essayé d'ailleurs? Jusqu'alors, je pensais qu'il me suffisait d'avoir l'air adulte pour qu'il m'oublie. Peine perdue. La corde a craqué. Je vais me marier et dans la voix de mon papa, dans le regard de ma maman, quelque chose s'est brisé aussi. La petite-fille a grandi. La petite-fille est partie. Ils sont fiers de voir qu'elle sait voguer toute seule mais elle emporte avec elle les derniers vestiges de cette enfance disparue. Ce n'est pas triste, au fond, c'est juste un peu douloureux. C'est accepter de lâcher la main de ceux qui vous ont toujours soutenu pour avancer toute seule. C'est se rendre compte de ceux qui n'ont pas tenu jusqu'à ce jour, de ceux qui vous manquent parce que leur bateau a coulé avant le vôtre alors que tout laissait croire qu'ils étaient des capitaines hors pair. Voir grandir, ça fait mal.

11 novembre 2010

Cadeau à crédit.

Certains diront que je suis trop jeune pour chanter la fameuse complainte "De mon temps, c'était bien mieux", mais qu'à cela ne tienne, je le fais quand même: je suis quotidiennement époustouflée par le règne absolu de la carte de crédit. Il faut savoir qu'ici, lorsqu'on parle de cette petite carte magnétique, on fait véritablement référence à du crédit, au sens où le montant passé ne sera jamais prélevé spontanément sur votre compte chèque ou épargne. De fait, la sur-utilisation de ce magnifique outil entraîne une forme de vie à crédit. Formidable. Vous me direz: personne ne nous oblige à en user et l'autre carte, celle qui débite uniquement l'argent dont nous disposons dans notre compte, n'attend qu'un geste de notre part pour nous offrir ses services. Certes. Mais êtes-vous sûrs que personne ne nous oblige à utiliser la carte de crédit?

Prenons un exemple concret: deux amies vous offrent une carte-cadeau pour un spa et un massage. Voilà une heureuse après-midi en perspective, n'est-ce pas? Comme vous vous doutez que les massothérapeutes doivent être occupés à la journée longue, vous anticipez et appelez quelques jours plus tôt pour prendre rendez-vous. Finement pensé! Là, vous expliquez à Germione, qui vient de décrocher le téléphone avec une voix (trop) pleine d'entrain, genre vous allez lui annoncer que vous lui offrez des vacances à Tahiti, que vous disposez, chanceuse que vous êtes, d'une carte-cadeau pour un massage. Formidable, répartit Germione, toujours aussi curieusement extatique, il me faut tout de même votre numéro de carte de crédit. Pour réserver, qu'elle dit. Genre pour assurer que vous ne vous amusez pas à appeler tous les spa de la région pour prendre des rendez-vous auxquels vous n'irez jamais, parce que ça vous fait bien rire ces petites boutades. En somme, c'est un peu comme si lorsque vous appelez votre dentiste, esthéticienne, vétérinaire ou coiffeur, tous vous demandaient votre numéro de carte de crédit "par sécurité". Y a juste moi que ça fait capoter ou quoi?

Soit, je veux bien reconnaître que c'est toujours désagréable lorsque les gens prennent des rendez-vous auxquels ils ne viennent pas mais j'ose croire que ce n'est pas par amusement personnel : ou ils oublient, auquel cas, carte ou pas, c'est la même chose, ou ils ont un empêchement de premier ordre, donc ça ne change rien non plus. En outre, ce qui me fâche surtout dans cette histoire, c'est que si vous n'avez pas de carte de crédit, ben vous n'avez pas de rendez-vous et donc votre carte cadeau, comme m'a gentiment signifiée la (trop) joyeuse Germione, "pourra être utilisée une autre fois". Genre, si je vais me procurer une carte de crédit d'ici là quoi. Dans les faits, j'en ai une, de carte de crédit, mais française donc ça ne fonctionne pas pour les réservations, dixit la madame. Première nouvelle. Sûrement parce que là-bas, loin en Europe, les cartes de crédit ne sont pas les mêmes: faudrait pas se retrouver avec une carte, pas de fonds pour payer. De fait, il me restait l'option:

-"Juuuuuuuuuulllleesss! Tu me prêtes ta carte???

Ou l'option:

-"Euh ouais ben je vais rappeler plus tard pour voir si vous avez de la place."

J'ai évidemment pris la seconde, plus par sursaut d'orgueil que par une vive opposition de Jules à me prêter sa carte, ce qui fait que je l'ai, passez-moi l'expression, dans l'os pour le massage de cet après-midi. Remarquez, je n'ai que ce que je mérite puisque je n'ai pas voulu me plier aux critères d'une société de crédit qui vit à crédit et qui se nourrit de crédit. Indéniablement. Mon sursaut d'orgueil était surtout une réaction d'agacement face au ridicule de la chose: si je n'avais pas Jules pour m'aider, je ne pourrais probablement jamais avoir un massage dans ce spa, par exemple, mais ce n'est pas la seule affaire: toutes les réservations par Internet, du billet d'avion à la chambre d'hôtel, demandent un numéro de carte de crédit. Le principe de la confiance est révolu pour mettre en place un système lucratif qui consiste à dématérialiser la menace de l'argent gaspillé. Après tout, on ne le voit pas directement lorsque le montant est débité en notre absence: ça fait donc moins mal et ça ne nous motive pas à nous faire des croix au fer rouge sur la peau si on doit prendre un autre rendez-vous. Pourtant, certaines entreprises ont encore suffisamment confiance en leur service pour maintenir un système de réservation qui ne dénature pas le principe de la carte cadeau : tu prends rendez-vous et il te rappelle la veille ou l'avant-veille pour confirmer. Ainsi, par exemple, l'Ovarium de Montréal: jamais je n'ai eu à donner un quelconque numéro de carte de crédit pour utiliser un bon cadeau. Ben, du coup, je trouve que c'est tout de même beaucoup plus attirant comme principe. En tout cas.

19 octobre 2010

Nostagie d'automne-La fin est proche?

L'automne est là. Depuis quelques semaines, les arbres arborent leur chatoyante parure orangée, rouge ou jaune et sèment, au gré du vent, quelques-unes de leurs feuilles. Virevoltant dans le soleil du mois d'octobre, elles semblent se bercer une dernière fois avant de se poser sur le gris trottoir, où elles tenteront en vain de se faire humus. Cette saison, toute belle soit-elle, nous laisse toujours un brin nostalgique. Elle réveille nos douceurs enfantines, lorsque notre principale préoccupation était de glisser subtilement un sixième sucre dans notre tasse de chocolat chaud pendant que notre maman tournait le dos. Dans cette atmosphère de soupirs et de rêverie, la concentration se fait volage: elle fricote avec tout sauf avec la raison, laissant cette-dernière se morfondre sur une thèse qui avance en soufflant. 

A vrai dire, la fin apporte son lot de bonnes et de moins agréables nouvelles: les bonnes sonnent comme autant de possibilités et de découvertes à écrire dans un chapitre encore vierge de ma vie. Entre l'ONU, le Japon et les rêves, je ne manque pas de coups de fouet pour franchir les derniers mètres qui me séparent de cette petite victoire personnelle, amicale et familiale; car elle sera un peu à nous tous, cette thèse, à tous ceux qui m'ont supportée et encouragée. Mon yankee préféré (de loin au sommet), Max, Jules qui tolère mon isolement à n'en plus finir, ma famille qui me soutient, mes Faraham qui m'aident même sans vraiment le savoir, bref tous ces êtres sans qui je ne serais pas là aujourd'hui. Parfois, je m'entraîne à prononcer mon discours de remerciement pour être sûre de rendre, pour une fois, toute ma gratitude à qui de droit, même si la reconnaissance la plus sincère est ineffable. Parfois, aussi, je me demande si ça l'intéressera, lui, de savoir que j'ai réussi et que, peut-être, je vais aller là où il rêvait d'aller. Enfin, avant. Autrefois, il aurait été parmi les premiers à être heureux, à être enthousiaste par mes projets aussi. Aujourd'hui, il ne reste plus grand chose de cette époque, sinon des poussières de souvenir qui s'envolent comme des feuilles d'automne.


17 septembre 2010

Incompétence de Poste Canada: phase deux. Aller toujours plus loin, toujours plus haut dans la bêtise!

AR-GH-E! Pour travailler à Poste Canada, c'est établi, il faut être obtus. Obtus et mouton de Panurge, c'est encore mieux, tu peux aspirer à être responsable de plein de petits fonctionnaires obtus. Attention, Messieurs-Dames, "Le paquet disparu" prise deux. Ce matin, jour 4 de l'enquête entamée par la Poste, je me permets un petit appel pour voir où ça en est. En effet, rappelons-nous qu'il ne s'agit pas de retrouver un colis perdu dans le Néant mais bel et bien de le retracer là où il a été livré, pour cause d'analphabétisme avéré du facteur! De fait, étant donné que nous avons le nom de la dame qui l'a réceptionné (Thérèse), l'heure et le jour de la bourde, je songeais qu'il ne faudrait sûrement pas faire une thèse sur le sujet pour entamer des démarches de récupération: en somme, j'imaginais, Ô naïve enfant que je suis, que Poste Canada, contrite de son erreur d'inattention (Ahahah!) allait tenter un geste commercial pour récupérer mon colis en prenant contact avec la dite Thérèse. 

Mais que nenni! Il ne faudrait pas non plus être professionnel à Poste Canada! On est fonctionnaire ou on ne l'est pas! Donc, lorsque j'appelle ce matin, John me répond que:

-"Ah mais non Madame! On a arrêté l'enquête parce qu'elle n'a pas été demandée par l'expéditeur à Poste France, qui ne nous a pas appelé pour nous dire que le colis avait été livré à la mauvaise adresse."

Qu'ouïs-je? Il me semble entendre le doux tintement d'inepties dans mes oreilles. Donc, si nous résumons: moi, destinataire, constate, preuve à l'appui (le suivi colis sur Internet) que le paquet n'a pas été livré chez moi mais chez une parfaite inconnue, par Poste Canada (eh oui! Nous sommes au Canada) MAIS ceux-ci ne peuvent pas le savoir avant que Poste France leur dise qu'ils se sont fourrés? Serait-ce un genre de mauvaise plaisanterie? Je me permets, un brin énervée, de signaler à John que Poste France, pour une fois, n'a rien à se reprocher et que c'est leur boulet de livreur qui ne sait pas lire. De fait, je ne vois pas pourquoi vous ne faîtes pas votre "enquête" (qui ne doit pas être si compliquée avec le nom de la dame en question) à partir de ma réclamation, jappais-je, hargneuse! Et là, la réponse qui explique tout, justifie tout, et est sans doute responsable de bon nombre d'apoplexie: 

-"C'est la procédure, Madame!"

Re-Blague. En somme, c'est Poste Canada qui se plante dans la livraison d'un colis mais c'est nous qui devons nous décarcasser pour que tout rentre dans leurs petites cases. Autant vous dire que mon flegme naturel a vite laissé place à une tornade de sacres, qui ont un peu contribué à soulager mon énervement, quoique complètement inutile car, n'oublions pas, un fonctionnaire de Poste Canada se doit d'être obtus. 

J'ai fini par retrouver la Thérèse, signataire de la réception de mon paquet. Elle est ma voisine d'immeuble. Je l'ai appelée et j'attends son retour d'appel. Une part de moi me dit que si elle avait voulu me remettre mon dû, en trois semaines, elle l'aurait sûrement déjà fait. Mais comme je suis un peu rêveuse à mes heures ( et que si je m'emporte encore, je vais faire un ulcère!), je vais lui laisser le bénéfice du doute. Peut-être qu'avec les travaux, elle n'a pas vu la petite boîte aux lettres. Peut-être. En attendant, Poste Canada n'a pas fini d'entendre parler de moi! Faire une erreur, c'est possible! Ça arrive à tout le monde! Mettre autant de mauvaise volonté à la réparer alors que la solution la plus simple prend cinq minutes, c'est faire montre d'un irrespect total envers ses clients. Et ça, chez moi, ça passe juste pas! 

14 septembre 2010

De l'incompétence de Poste Canada et du culot de Mme Thérèse!

Certains matins, on a plus envie de détruire l'humanité que d'autres. J'exagère beaucoup mais j'avoue que je me demande si nous serions vraiment handicapés sans la partie incompétente des fonctionnaires de Poste Canada? Vous me direz, tant qu'à faire, on pourrait en mettre quelques milliers de Poste France aussi.

-"D'où te vient cette nouvelle rage d'extermination du fonctionnaire?"

D'une erreur tellement stupide qu'elle me donne envie de devenir procédurière, à mon tour, histoire de rentrer dans le cliché nord-américain. Le 20 août dernier, ma maman, fort gentiment, m'envoie un colis pour mon anniversaire, contenant, en même temps que mon cadeau mystère, une 'tite robe que je m'étais achetée par correspondance (oui je suis quétaine à mes heures!). Soit. Désireuse de me faire une surprise, elle ne m'en parle pas, attendant que je reçoive le paquet de cadeaux.

Bon. La semaine dernière, cela faisait quand même trois semaines que le paquet était parti et je n'en avais pas vu la couleur. Elle m'en informe donc et je fais le tour des relais poste pour voir si, par hasard, il ne serait pas en train de se la couler douce sur une de leurs étagères. En effet, mon immeuble étant en travaux depuis un mois déjà, le facteur n'a pas accès à ma porte et doit donc se contenter d'une boîte aux lettres temporaire au rez-de-chaussée, dans laquelle même des lettres ont du mal à rentrer. Bref, ma tournée des lieux de transit de paquets non réclamés étant un échec, ma maman me transmet le numéro du colis pour faire un suivi colis par Poste Canada. Attention, c'est là que c'est drôle, sinon pathétique: le paquet, destiné, en toute logique, à Stéphanie B. sur St Denis, a été livré le 25 août à une certaine Mme Thérèse on ne sait pas trop où. Première erreur: entre Stéphanie et Thérèse, c'est quoi le point commun exactement? Deuxième erreur, serait-il possible de prendre un facteur qui sache lire les adresses? Juste histoire que la livraison du courrier soit plus pratique!

Evidemment, la mère Thérèse ne s'est pas manifestée pour me rendre mon colis. Vous me direz: elle a signé à ma place, sans me connaître, cela en dit long sur son degré d'honnêteté! J'ai donc appelé Poste Canada qui, en bonne entreprise centralisée, prend ma plainte à Toronto, envoie mon dossier à Montréal pour qu'il soit traité et m'informe que je devrais avoir des nouvelles dans les cinq jours ouvrables. Cerise sur le gâteau? Lorsque je demande à Madame Poste Canada quelles sont mes chances de retrouver mon colis, elle me répond:

-" Très faibles, madame! A partir du moment où la personne qui a réceptionné le colis l'a accepté, il est à elle!"

Ahahah! La bonne blague! Je veux dire, le colis n'est ni à son nom, ni à son adresse! Mais puisqu'elle l'a accepté, il est à elle? Drôle de vision des choses! Chez moi, on appelle ça un vol mais ça a l'air que ce n'est pas la même chose pour Poste Canada! Personnellement, je suis assez vindicative pour ce genre d'abus: si dans cinq jours ouvrables, je n'ai pas mon colis, je porte plainte pour vol contre cette chère Thérèse et pour incompétence au dernier degré contre la Poste. Faudrait arrêter de nous prendre pour des pigeons.

Mme Thérèse, quoiqu'il soit peu probable que tu lises ce message un jour (d'ailleurs, sais-tu lire? Pour accepter un colis qui n'est pas à toi, je te souhaite d'être analphabète!), j'aimerais te transmettre toute mon assurance que tu ne t'en tireras pas comme une fleur. Je ne viens pas chez toi te piquer tes affaires, alors ce serait bien que tu me rendes les miennes. Ne serait-ce que pour le principe! Pour ma part, j'ai déjà eu un facteur qui a sonné chez moi pour me livrer un colis au nom du voisin: je n'ai pas accepté! Voyons donc! Le père-noël n'existe pas, Thérèse: lorsque tu acceptes un colis qui ne t'est pas destiné, tu spolies quelqu'un et tu prends le risque de manger sa colère. J'espère que tu as faim, Thérèse, parce que tu vas avoir droit à la mienne, sous peu!

8 septembre 2010

De la bêtise infinie de certains Religieux!

Notez que j'ai bien écrit "certains Religieux" et non "Religions". Car, fondamentalement, l'être humain a toujours eu besoin de se rattacher à une croyance mystique quelconque pour trouver un sens à son existence alors ce n'est pas, à proprement parler, les "Religions" en elles-mêmes qui me filent des nausées mais bien ceux qui se pensent leurs intermédiaires privilégiés. Les Religieux les plus bruyants, c'est comme une forme avancée de la Gangrène: si tu leur laisse un espace d'expression, ils contaminent tout, creusant des plaies purulentes sur ceux qui les entourent et grattant la croûte pour être sûrs que ça fasse mal jusqu'à la dernière seconde de vie. Les Religieux, c'est l'image floue de la fin de l'humanité, c'est sa laideur et son goût âcre d'hypocrisie. Ce sont les Messies des plus grandes sectes non reconnues dans ce Monde, qui nous attirent inéluctablement vers l'abysse profonde de l'Apocalypse, sourire aux lèvres. 

-"Wow. Un peu violent, comme discours, non?"

Vous trouvez? Je répète que je parle des représentants de la Religion, pas de la croyance en elle-même. Celle-ci, c'est l'affaire de chacun et qu'un Quidam croie en Dieu, Allah, Bouddha, ou le Lutin des Bois, c'est son droit le plus strict. Ce qui me tarabuste, me donne envie d'écrire des longues lettres d'insultes et de réclamer la Fin du Monde, ce sont les Beaux Parleurs, les pontes de leur Religion, les chefs d'une guerre qu'ils mènent bien au chaud derrière leurs millions de fidèles, prêts à mourir pour eux, bref cette poignée de Tout-Puissant qui parlent trop fort. Je ne peux pas croire que ces intégristes, trop souvent détenteur de pouvoir par le fait même qu'ils ont les Média pour terrain de jeu, croient vraiment au quart de la moitié de ce qu'ils disent sur leur Dieu omnipotent. S'ils y croyaient vraiment, ils flipperaient à mort devant la Vengeance Divine. Car aucun Dieu n'est assez égocentrique pour demander à des millions de gens d'en massacrer d'autres, de faire preuve d'intolérance et d'abus de pouvoir, de piétiner les Femmes et d'endoctriner des enfants. (En dépit des apparences actuelles, vous remarquerez que ces propos s'appliquent autant à l'Islam intégriste qu'à la Chrétienté conservatrice! Les deux se rejoignent dans leurs inepties. Un point commun qui devrait les rapprocher!) Si tel était le cas, Dieu ne serait pas un Dieu: ce serait un Homme. 

Aujourd'hui, Barack Obama, président des Etats-Unis, essaie de parer au plus pressé dans un pays où tout semble s'écrouler par petit bout. La tâche est ardue, surtout que, comme partout dans le monde, les peuples semblent avoir oublié l'Histoire et se laissent aller à des penchants xénophobes et protectionnistes. Comme nous vivons dans un monde moderne et civilisé (Ahah!), nous pourrions croire que les Religieux s'en tiendraient à leur rôle de diffusion de la paix et de la tolérance, de l'Amour (Jésus, Dieu de l'Amour! (Re Ahah!)) comme ils aiment tant se vanter d'être. Eh bien non! Histoire de montrer que les fanatiques évangéliques chrétiens peuvent être aussi stupides que les Terroristes musulmans, un petit groupe de Floride, mené par le pasteur Terry Jones, projette de brûler des exemplaires du Coran le 11 septembre prochain. Aha! Vengeance! L'ère des autodafés n'est pas terminée! A eux, gentils chrétiens, le privilège de bafouer la Religion d'un autre pour montrer qu'ils sont les meilleurs, les plus beaux, ceux qui ont la Vérité!!!! Voilà que le président des Etats-Unis doit aussi régler des querelles de cours d'école, qui pourraient avoir de lourdes conséquences.

Ben moi, ça me laisse pantoise. En fait, je devrais plutôt dire: "triste et dégoûtée!". Je veux dire, là, c'est plus de l'Hypocrisie, c'est prendre les gens pour des imbéciles. Qu'ils ne viennent pas nous vanter les mérites du Dieu de l'Amour et de la Tolérance, de son fils qui tend l'autre joue lorsqu'on lui donne une claque et qui sait respecter Autrui, alors qu'ils répondent à un acte de barbarie par un acte de barbarie. Surtout qu'ils remuent les sujets polémiques, ces grands parmi les grands, en sachant pertinemment que ce ne sont pas eux, à l'abri dans leur coin des Etats-Unis qui vont pâtir des conséquences. Noooon! Ça se saurait si des courageux existaient parmi cette variante des Religieux. Leur rôle, c'est de semer la zizanie et la mésentente, histoire qu'on aille plus vite de l'autre bord nous rendre compte qu'en fait, il n'y a rien. Ou, en tout cas, s'il y a quelque chose, "les plus fidèles parmi les fidèles" des Religieux d'Ici-Bas ne seront sûrement pas les mieux reçus. S'ils vont au Paradis, je préfère l'Enfer, merci de la proposition!

Alors, bien-sûr, je tire à boulets rouges sur une certaine catégorie de Religieux. Il existe des curés, des pasteurs ou des Imam (et autres chefs religieux) qui croient vraiment en leur idéal de tolérance et de paix et qui désapprouvent ouvertement ceux qui salissent ainsi leur Religion, par le biais d'attentats ou d'actions puériles. Bien sûr. Ils sont même, certainement, majoritaires, comparés aux fanatiques. Mais ce sont rarement eux qu'on entend le plus, malheureusement, et ce sont encore moins eux qui détiennent le pouvoir. La puissance semble revenir à ceux qui n'ont aucune idée de ce qu'est leur propre Religion et qui font de l'intolérance, leur Crédo. Dans cette catégorie, je range aussi bien ceux qui endoctrinent des enfants pour aller se faire exploser sur une place publique que ceux qui accordent une reconnaissance internationale à Monseigneur Ouellet, le faisant boss des Cardinaux à Rome, alors que celui-ci symbolise l'irrespect d'Autrui dans toute sa puissance. (On se rappellera tous, avec une pointe au cœur, le dernier discours de cet homme, assurant que même en cas de viol, la femme ne devait pas se faire avorter. L'avortement est un crime digne d'excommunication mais pas le viol. C'est Jésus qui doit se retourner dans sa tombe, tiens!). Ça, ça me dégoûte.

3 septembre 2010

Camping pluvieux, Camping heureux?

Lundi, c'est la Fête du Travail au Québec. Et, comme en France, qui dit "Fête du Travail", dit "personne ne travaille". Cette logique m'a toujours perturbée... Bref, un jour férié est généralement un moment de liesse, d'autant plus lorsqu'il est un lundi. Fin de semaine de trois jours pour tous ceux qui ont un travail: ça ne se refuse pas. Généralement, c'est le moment où tout le monde va s'entasser dans des bouchons sans fin afin de partir prendre l'air, vite-fait, avant de se replonger dans le quotidien. 

Quoique je ne travaille pas, au sens littéral (c'est à dire que je n'ai pas de fin de semaine ni de salaire), Jules et moi n'échapperons pas à cette Transhumance des jours fériés: nous partons avec mon Yankee préféré et sa Douce à la conquête du raton laveur et des insectes. Bref, nous partons camper. Jusque-là, tout va bien: quoique travailler sur ma thèse aurait sûrement été plus raisonnable, quelques jours au vert sont toujours appréciables. Oui mais voilà: lorsque Poisse s'est installée chez vous, elle n'attend qu'un projet de votre part pour y mettre son grain de sel. En l'occurrence, après trois jours de température estivale, nous passons dès ce soir à un climat de fin d'automne: un gros 18 degrés au maximum et des pluies continuelles durant deux jours: y a pas à dire, Miss Poisse a mis le paquet! Cerise sur le gâteau, Météomédia annonce des orages violents sur la ville d'à côté.

...

Ok, j'avoue: les orages, ben, ça me fait paniquer un peu, mettons. Mon papa m'a déjà traitée de "trouillarde" parce que je lui disais de faire attention, alors qu'il était debout sur une misérable planche de bois qui avait dû voir passer Napoléon, à six mètres du sol. D'un autre côté, Jules pense que je suis courageuse et, lorsqu'un sinistre inconnu qui nous laisse nager avec des dauphins demande un "brave" dans l'assistance, il s'empresse de crier: "My girlfriend!" sans même savoir pourquoi le brave en question doit être brave. Je pense que je suis un peu entre les deux. J'arrive à dominer la plupart de mes peurs (sauf mes cauchemars chroniques) mais je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes qui pensent que tout arrive aux autres. Au contraire, je serais presque plus du type de ceux qui estiment avoir été trop gâtés par la vie pour qu'il ne leur arrive pas une merde bientôt, là, tout de suite. De fait, la perspective d'un "orage fort" alors que mes amis et moi sommes dans une tente me laisse une 'tite 'tite boule d'inquiétude dans l'estomac.

Vous me direz, c'est stupide. Je veux dire: je pourrais aussi bien me fracturer la nuque dans les escaliers de secours en descendant les poubelles, parce que ça fait un mois que nous n'avons plus de véritable accès principal. Certes. Mais la peur, par définition, c'est irraisonnée. Pis c'est pas parce que je ne peux pas toujours tout contrôler, ni tout prévoir, que je ne peux pas mettre quelques chances de mon côté. Donc, c'est décidé: si cette nuit, un orage violent vient siffler dans mes oreilles, je traîne tout le monde dans la voiture et on attend que ça passe. Après tout, faut bien que ça serve d'avoir une Caprice Chevrolet Classic!

31 août 2010

Dans la peau d'un pigeon du Web!

Dernièrement, vous l'aurez remarqué, je ne suis pas très prolixe sur mon blog. Et pour cause: je tente de terminer un (gros) chapitre de mes études et j'ai fait le choix de m'y consacrer presque exclusivement pendant les quelques mois qu'il me reste. Soit. Je demeure, cependant, la "ressource-Internet" de mes parents et je m'occupe de vendre leur maison ou encore du matériel agricole que mon papa n'utilise plus. Pour vendre vite, songeai-je, usons de ce bel outil qu'est le web pour toucher un maximum de personnes, à peu de frais. Oui mais voilà: pour le coup, on rejoint également quelques "accidents" (aussi connus sous le nom de "boulets") de société. 

Depuis plus d'un an maintenant, des annonces pour un tracteur, une scie géante, un bras gigantesque destiné à faire passer le grain et bien d'autres curiosités, héritées d'une exploitation agricole familiale, sont en vente sur quelques sites internet. Mon papa a reçu une dizaine d'appels en un an (gros succès...) dont les deux tiers provenaient de pays étrangers. Enfin, paraît-il. Car, voyez-vous, lorsque je reçois ce type de message, par mail:

"Bonsoir je vous remercie pour votre courrier.

Je vous confirme que je suis bel et bien intéressé pas votre offre.
Mais cela ce trouve que je suis pas dans votre pays moi je suis en Afrique et jais une société de vente de machine agricole sais pour cela je vous est contacter.
Veuillez me donner votre mode de payement afin que je puisse viser ma banque pour le virement si cela est t'il possible car sais plus sécuriser pour tout.
Veuillez me donner le prix de votre offre.

Dans l’attente de vous lire.

Mr Dupuis."

J'ai quand même bien envie de rigoler. Outre le fait que le Monsieur Dupuis (et pourquoi pas Dupont (ou Tremblay pour les Québécois) puisqu'on est dans les clichés?) affirme être en Afrique avec une adresse de courriel finissant par .fr, il me demande mes coordonnées bancaires parce que "sais plus sécuriser pour tout". La blague est drôle. Je me sens, curieusement, dans la peau d'un pigeon. Un gros pigeon gris et niais, qui confond un mégot de cigarette avec un vers dodu. Remarquez, il aurait pu faire pire dans l'arnaque grossière: il pouvait se faire passer pour un riche héritier d'un minuscule royaume d'Afrique noire désireux d'acheter tout mon matériel agricole pour permettre à ses sujets de survivre. Genre.

Bon, comme je suis une enfant bien élevée et qu'il faut toujours laisser le bénéfice du doute aux truies, je lui ai répondu fort poliment que, à moins qu'il trouve le moyen de venir voir le tracteur et de le payer lors de la prise de possession, il n'y aurait pas de transaction possible parce que, de toute manière, mon bon vieux Zetor ne roulera pas jusqu'en Afrique. Il ne sait pas nager. Faut pas déconner: c'est un tracteur, tout de même. 

Bref, une fois encore, le niveau des arnaques sur Internet me laisse pantoise. Je ne sais pas si ça fonctionne vraiment pour "Olivier Dupuis" mais, si oui, (après tout, il fait l'effort de répondre à une annonce. C'est presque plus crédible que les chaînes pour accueillir généreusement les millions d'une riche princesse de Findumonde), et si j'étais à sa place, j'en profiterai pour me payer des cours d'orthographe. Histoire d'avoir l'air un chouya plus "patron de société agricole". 

Internet, on ne le dira jamais assez, c'est chouette à bien des égards: on n'est jamais loin de nos proches et on a accès à une montagne d'informations, parmi lesquelles, d'ailleurs, le tri est parfois difficile. Malheureusement, chaque médaille a son revers et on n'est jamais très loin non plus des "accidents" de la société.

26 août 2010

Un Génie pour mes 28ans?

Eh bien voilà. 28ans et toutes mes dents. Je me rapproche de la trentaine avec l'impression d'en avoir 22 car, en définitive, rien n'a vraiment changé depuis cet âge-là. J'étudie (encore!) et mon principal souci est de tenir mes délais pour rendre mes parties de thèse. Autant dire que la révolution de mes 28ans passe aussi discrètement dans ma vie que l'élection du dernier chanteur à succès dans l'émission "La Nouvelle Star".

En fait, j'exagère. Il ne s'est pas, à ce point, "rien passé" depuis mes 22ans. J'ai rencontré des gens merveilleux, j'ai commencé le Kung Fu et je suis plus proche de finir ma thèse que je ne l'étais il y a six ans, où je ne projetais que timidement d'en commencer une. Rien que par rapport à l'année dernière, nombre de choses ont changé. Je suis clairement mieux dans ma tête et dans ma vie, je sais ce que je veux faire et où je m'en vais et si tous les coins sombres de ma tête ne sont pas encore dépoussiérés, il y a quand même eu un gros ménage de fait. Bref, si mes 28ans ne me paraissent pas signifier grand chose, en regard de ma vie d'étudiante perpétuelle, c'est sûrement parce qu'ils prendront tout leur sens lorsque je franchirai les portes du secrétariat de mon département d'université, croulant sous le poids des exemplaires de ma thèse. Là, oui, je vais réaliser qu'un chapitre important de ma vie est sur le bord de se terminer.

L'autre jour, je lisais un article dans Science et Vie sur la capacité du temps à passer plus ou moins lentement, selon l'âge que nous avons. Jusqu'à nos vingt ans, à peu près, il se traîne. Nous aimerions qu'il aille toujours plus vite pour pouvoir avoir une voiture, un appartement, une indépendance quelconque. Après nos vingt ans, on commence à réaliser qu'à force de le presser, nous ne sommes plus capables de l'arrêter. Il s'enfuit en silence, sans même prendre le temps de nous laisser souffler un peu. Le temps n'a plus le temps d'attendre. Personnellement, je suis un peu entre deux mondes: j'estime, en effet, qu'il va trop vite en général mais je ne peux m'empêcher de souhaiter qu'il fasse une petite dernière accélération jusqu'au dépôt final de ma thèse. Comme si la fin de celle-ci dépendait de lui... Sait-on jamais? Cela peut-il constituer un cadeau de fête? ^-^

Non. Si je devais faire un vœu pour ma fête, ce serait d'obtenir le travail que je désire tant, au sein de l'ONU ou de l'UNESCO. Après tout, il ne faudrait pas gâcher un souhait de fête pour une chose que je suis capable de réaliser par moi-même. Tiens, peut-être pourrais-je demander une lampe à huile, à Jules, pour mes 28ans. Une très très très vieille lampe à huile, qui nécessiterait beaucoup de frottements pour lui rendre son éclat! ;) Je suis peut-être encore une enfant, finalement.

22 août 2010

Green Day à Montréal: vous avez dit "charismatique"?

Ma première réaction lorsque Jules m'a proposé d'aller voir Green Day dans le vieux port de Montréal a été:

-"C'est qui, ça?"

Lorsqu'il m'a un peu présenté l'affaire, je me suis dit que j'allais vivre une douloureuse expérience pour mon agoraphobie latente. Un vieux groupe dont les chansons passent à la radio, cela sonne un peu comme "une tonne de fans entassés dans un petit espace". Devant l'argument indiscutable de Jules ("ce serait le fun que tu sortes avec nous pour une fois!"), je passai outre mes angoisses et me préparai à découvrir Green Day avec 100 000 autres personnes autour de moi. Le jour J, hier, histoire de vraiment finir de miner mon enthousiasme timide, il pleuvait. En fait non, il bruinait. Une espèce de petite pluie agaçante qui mouille toutes les parties de ton corps alors qu'elle n'est même pas capable d'arroser tes plantes. Bref, second argument imparable de Jules: 

-"Au prix où sont les billets, on y va, qu'il pleuve ou pas!"

Certes. Nous voilà donc en route pour le Vieux Port. Le concert en lui-même, hors première partie, commençait à 20h. Nous sommes arrivés sur place à 19h30 et, première surprise, il n'y avait pas tant de monde que ça. Bon, tout est relatif, mais disons que, comparé à mon expérience au Centre Bell avec les Jonas Brother, mon agoraphobie latente me trouvait petite joueuse. (Nous ne nous sommes pas jetés dans le coeur de la foule non plus, il faut dire. Faudrait pas pousser trop loin ma résistance à la multitude!) Le public n'était pas très jeune, entre 30 et 50ans, dirais-je, avec parfois leurs petits  sur les épaules. Quelques adeptes de métal de ci- de là et beaucoup d'anciens rebelles rangés (genre, couverts de tatouages mais avec un jean et un tee-shirt classique, et deux petits enfants blondinets dans les mains). Ce qui frappa le plus Jules, c'est qu'on ne vendait pas de bière sur le site. Personnellement, vu mon rapport houleux avec l'alcool, je trouvais ça plutôt bien. Bref, et le spectacle?

En toute honnêteté, je l'ai trouvé excellent. Vraiment. Le chanteur est charismatique jusqu'à la pointe des cheveux et le groupe au complet est en harmonie avec la foule. Leur plaisir sur scène transparaît sur leurs visages et ils n'ont pas l'air de jouer vite-fait bien-fait parce que ça rapporte du cash et ça fait vendre des albums. D'ailleurs, ils ont joué trois heures. Trois heures complètes à courir partout, à chanter, à jouer, à partager, au sens propre, avec la foule en liesse. Le chanteur, Billy Joe, faisait quelques blagues, a fait monter des enfants sur la scène et leur a fait faire un saut dans la foule. Il était amusant. Il a même laissé un groupe du public monter sur la scène avec eux et pendant qu'ils chantaient et jouaient, les gens se baladaient, se prenaient en photo avec eux, dansaient, bref on avait presque l'impression qu'il se produisait un léger débordement. Mais non. Tout s'est bien passé. Billy Joe jouait littéralement avec son public et cela le rendait d'autant plus sympathique. Il a demandé si un chanteur se trouvait dans l'assistance et un jeune homme est monté chanter une chanson à sa place, pendant que lui jouait de la guitare. Le chanceux chanteur en herbe a mis toute son énergie et son talent pour chanter et cela a payé: la foule était conquise et Billy Joe sûrement aussi car, à la fin, il lui a donné sa guitare électrique. Une vraie, là. Je pense, honnêtement, que la soirée du jeune homme était faîte! ^-^

Bref, la soirée était excellente et, quoique 3heures debout, c'est long, Jules et moi sommes restés captivés tout le long du spectacle. Green Day a démontré tout l'intérêt du concert par rapport au CD: un telle énergie, un tel partage avec son public, un tel charisme sur scène sont sans aucun doute des merveilles à voir. Pour ma part, j'ai été conquise! Et même si Green Day, à priori, n'était pas mon groupe préféré, sa prestation sur scène l'a éclairé d'un jour nouveau. Lorsque j'entendrai à nouveau sa musique, ce ne sera jamais plus "une chanson qui passe à la radio"!

Félicitations au groupe. Vraiment.

16 août 2010

Le Chien-Jouet en mal d'amour.

Oui, encore un billet sur les chiens. En fait, c'est plus un article sur leurs "propriétaires" que sur nos amis canins. Mettons que j'ai été profondément choquée de certains comportements ou raisonnements que j'ai pu découvrir sur Internet. Dans quelques semaines, ce sera les soixante ans du papa de Jules. Soixante ans, retraite, campagne, marche quotidienne: Jules songea qu'un chien serait peut-être le parfait compagnon pour cette nouvelle étape de vie. Bon, bien-sûr, il fallait l'accord de l'intéressé avant d'entreprendre toutes les démarches mais, souffrant de puérilité chronique lorsqu'il s'agit de chiens, je me mis à prospecter un chien-pantoufle, dès fois que son adoption soit entérinée par qui de droit. Ce ne fut pas le cas. Déception, certes, mais ce n'est rien comparée à ma colère portant sur certaines annonces que j'ai pu trouver. J'en cite quelques-unes de mémoire:

"Vends chiot 3 mois, cause: j'habite dans un 4 1/2 au 2e étage et je n'ai pas la patience de m'en occuper, 100$"

"Vends chiot 4 mois, cause: vente de maison subite et déménagement dans un condo. 250$"

"URGENT! Vends chien 11 mois 250$, si personne d'ici trois jours, je vais l'euthanasier."

...

Trois cas de figure qui reflètent, à peu de choses près, le niveau d'absurdité de certaines personnes. Honnêtement, je n'aime pas juger les gens, surtout sans les connaître (comme mon billet sur l'arrogance le souligne), mais franchement, sur les centaines d'annonces de cet acabit sur Internet, c'est difficile de prendre du recul. Sérieusement, La dame A, avec son chien de 3 mois, elle vient d'allumer qu'elle habitait dans un 4 1/2 au 2e étage? Un chiot, ça s'adopte à deux mois! Elle vient de l'accueillir! Il ne doit même pas savoir encore comment il s'appelle qu'elle vient de remarquer que, non, décidément, ça bouge trop un chien! Mais chrisitie, elle croyait quoi? Qu'un chiot cute, ben ça se pose sur le canapé, et quand on en a envie, qu'on a le temps, qu'il fait beau et que les cerisiers sont en fleurs, ben on peut aller prendre une marche avec? 

Franchement, je trouve ça honteux! Pareil pour Madame B: "vente subite de maison"... Genre, elle s'est levée un matin et un type lui a donné un chèque pour qu'elle s'en aille? Ça fait plus de six mois que j'essaie de vendre la maison de mes parents: si c'était une affaire de 24heures de vendre une maison, ça se saurait! Et quand bien même ce serait dû à une histoire plus "triste", du fait de la perte d'un être cher ou d'ennuis financiers, le chien mérite t-il d'être tassé sur le bord du chemin comme un sac de patates? Il est vivant! Allo! Je sais bien qu'il ne faut pas tomber dans l'extrême inverse et devenir gaga de son compagnon. Un chien est un chien et une poussette ne sert absolument pas à promener un animal (quoiqu'en pensent certains propriétaires de mini-canidés). Mais ça ne veut pas dire que ce sont des objets ou des jouets. Ils ne sont pas juste "cuuuuuttteeeeeesss": un chien, ça grandit, ça a besoin de se promener au moins deux fois par jour, de jouer, de dormir, de manger (beaucoup), de chier (et faut ramasser en ville), etc... C'est pas un Tamagotchi! Tu ne peux pas enlever les piles quand tu en as marre de jouer avec et tu ne peux pas le déposer comme un morceau de viande sur une place de marché, voyons donc! (Objectivement, cependant, en l'absence de toute information complémentaire, la Madame B. est celle qui mérite le plus le bénéfice du doute quant à ses motivations.)

Cela m'amène à l'annonce de Monsieur C et sa menace de tuer son chien si un quidam ne lui file pas, là, dans les trois jours, 250$ pour le reprendre. Là, j'ai des nausées. Non seulement le père C n'assume pas son chien qu'il vient d'adopter il y a même pas un an mais en plus il EXIGE que quelqu'un le paye aussi cher qu'un chiot pour compenser les frais qu'il a eu jusqu'ici. Mais c'est que personne ne l'a obligé à l'adopter, le chien en question. Le culot de Monsieur Chose ne s'arrête pas là: il culpabilise les potentiels intéressés en mettant un délai dans son annonce. Si personne ne prend son animal avant cet ultimatum, ils seront tous un peu responsables de sa mort, finalement, d'après son raisonnement. Sérieux? Non je veux dire qu'il veuille se débarrasser de son chien, c'est une chose (que je condamne mais c'est son problème), mais qu'il fasse du chantage aux autres (payez-le sinon je le tue) et qu'il veuille de l'argent en échange, ça me dépasse. C'est parce que c'est pas un libre-service l'euthanasie, t'sais, Chose? Tu rentres pas chez le véto avec ton chien de même pas un an en lui disant: "ch'ui tanné, il est poilu. Tuez-le." Faut que tu payes, que tu remplisses un formulaire pis tout, là! (Ahahah! Jeu de mot: un formulaire pis tout... un formulaire pitou! ... Ok, je sors! ;) )Ça va te coûter une centaine de dollars. A ce compte-là, donne-le ton chien! Alors, certes, une théorie douteuse prétend que celui qui paye un animal aura plus respect pour lui que celui qui le récupère. Bon, entre nous, cette théorie est archi foireuse: quiconque respecte la vie, respectera l'animal, qu'il l'ait acheté ou qu'on lui ait donné. Pour les autres, c'est ni plus ni moins qu'acheter un jouet. Et un jouet, quand on n'y joue plus, ben on le jette. Payé ou pas.

Bref, c'était mon petit coup de gueule sur ces annonces qui pleuvent sur Internet et qui m'horrifient. Le pire, c'est que ces gens là écrivent en toute candeur des phrases comme "je n'ai pas la patience de m'en occuper" ou encore "je vais le tuer si personne ne l'achète". Genre, c'est normal. On s'en fout, ce ne sont pas des êtres humains au cerveau sur-développé et à l'intelligence notoire. Ils sont incapables d'émotions, les animaux, c'est bien connu, pas comme nous, les Hommes! 

...

C'est pas un sujet qui fait pleurer dans les chaumières. D'aucuns diront sûrement qu'entre ça et les enfants qui meurent de faim, y a pas photo: c'est superficiel. Peut-être. A mes yeux, cependant, c'est juste révélateur de notre respect de la vie. Lorsqu'on est capable d'acheter tout et n'importe quoi avec notre argent, on perd notre humilité et notre respect des autres, de la nature, des animaux. Tout nous est dû. On veut bien concevoir que d'autres existent et qu'il faut nous remettre en question mais après notre émission de télé, après notre pizza-bière et après notre vie confortable. Après.

12 août 2010

De l'insignifiance de certains regrets pourtant si douloureux.

Bientôt vingt-huit ans. Il paraît que ce qui nous fait vieillir, ce n'est pas le temps qui passe, c'est le poids des regrets qui s'accumule. Je dois être quand même un peu vieille. Des regrets, j'en ai de toutes les sortes: des gros, des petits, des rouge-sang, des noirs-ténèbres. C'est un peu comme une collection, mais une collection pas le fun, mettons. Parce qu'un regret a une vie propre. Je veux dire: ce n'est pas parce qu'il vient de se poser sur votre épaule, avec les autres, qu'il va se contenter de faire une sieste en vous fichant la paix. Non, ce serait la honte, pour un regret, de ne pas nous faire regretter régulièrement. Il est toujours là pour gratter la croûte et être certain que votre plaie ne cicatrise jamais complétement. Puis, comme ils s'en viennent pas mal nombreux sur mes épaules, ils se relaient: toujours un au poste pour raviver telle ou telle douleur, de l'insignifiante à celle qui vrille votre estomac douloureusement. Aujourd'hui, je vais vous conter le regret qui vous paraîtra, certainement, la plus insignifiant de tous et qui, pourtant, continue de me hanter avec plus ou moins de vigueur. 

Je suis une fille un peu quétaine alors j'ai un petit gargantuesque sentiment d'affection envers pas mal tous les animaux du monde. (Jules refuse encore d'adopter un ours polaire mais il va craquer, je le sens bien!). Question de proximité et d'accessibilité peut-être, j'ai une nette préférence pour les chiens. A peine perceptible pour le commun des mortels, attention: entre mes cris de gamine de quatre ans devant tous les autres animaux, il est difficile de déterminer lequel est mon favori. Mais c'est un fait: les chiens, les gros et pantouflards chiens, c'est la compagnie animale que je préfère. Il y a huit ans maintenant, j'en ai eu un. Bounty que je l'ai appelé. Enfin, après une semaine: il s'est d'abord appelé Frosties, Locke, Frimousse et j'en passe. Bref, Bounty lui est resté. (En dehors de ses douze surnoms et diminutifs, bien-sûr). Mon Bounty, c'est un Golden Retriever et il gagnerait des prix s'il existait un concours du chien le plus feignasse sur cette planète. Pour vous donner une idée, lorsque je voulais aller le promener avant d'aller travailler, le matin, alors que la nuit avait du mal à s'en aller, il refusait tout simplement de sortir dans le noir. Trop tôt, qu'il semblait penser le chien-pantoufle, en retournant se coucher dans un soupir. Bref, Bounty, je l'ai gardé un an et demi avec moi. Puis (attention, mon regret s'en vient!) je suis partie un an (en tout cas, c'était ce qui était prévu) au Québec, en échange universitaire. J'ai hésité à le prendre et puis j'ai eu peur de lui faire prendre l'avion. Bête peur que je regrette aujourd'hui. Un an, me disais-je, c'est vite passé et je savais que mon papa en prendrait soin. 

Oui mais voilà: un an plus tard, je retournais au Québec et mon papa me fit remarquer que ce serait égoïste de traîner mon chien là-bas, alors que je revenais l'année suivante. Je cédais.  Phase deux de mon regret d'aujourd'hui. Je l'ai récupéré l'année suivante, à Paris, mais il était trop tard. Mon papa, pour diverses raisons qui lui sont personnelles, ne souhaitait pas que je le reprenne. Du coup, il ne cessait de dire que mon chien était malheureux avec moi à Paris, que chez lui, c'était dans le sud, là où il pouvait courir librement dans les champs. Objectivement, sa vision se défendait: j'étais partie deux ans, Bounty s'était habitué à la liberté (quoiqu'il n'est pas non plus un monstre de dynamisme et qu'il continue à dormir plus souvent qu'autre chose) et le prendre avec moi était égoïste. Bref, le temps a passé ainsi et aujourd'hui mon chien a huit ans et n'est plus vraiment mon chien. Enfin si, il l'est dans mon cœur mais pas dans les faits. Assez curieusement, il me manque beaucoup. Au fond, tout cumulé, j'aurais passé trois ans avec lui mais une semaine, un jour, une heure m'avait suffi pour m'attacher. Mon regret, c'est de ne pas l'avoir emmené avec moi la première année. Si je l'avais pris, il serait toujours avec moi et non pas "heureux avec quelqu'un d'autre". Je m'exprime peut-être mal. Je suis sûrement égoïste de penser ça parce que, finalement, c'est à moi qu'il manque. Lui semble parfaitement heureux. Au bout de tant d'années, vous pensez, je ne suis pas grand chose dans ses souvenirs. Au fond de moi, je sais que mon papa n'a pas eu conscience de ce qu'il me disait, qu'il pensait sincèrement que mon chien était plus heureux avec (et rendait plus heureux) la personne qui le gardait plutôt qu'avec moi et ma vie de nomade. Mais, bêtement, j'ai l'impression d'avoir perdu un bout de moi et ma grosse boule de poils me manque souvent. Aujourd'hui par exemple.

Alors, vous voyez, ça, c'est un regret quétaine, en apparence. Ce n'est pas un regret qui aurait changé le monde et le fait de ne pas prendre mon chien dès le premier voyage n'aurait pas sauvé des vies. C'est comme ça. C'est presque bizarre de se sentir malheureuse pour ça, non? Pourtant, Bounty me manque. Et si c'était à refaire, je ne referais pas comme ça.  Mais il est trop tard, maintenant. Comme quoi, l'importance des choses est relative, elle aussi.

9 août 2010

Facebook: le mythe de l'avaleur de temps.

Alors que je passe actuellement toutes mes journées ( au sens large! C'est à dire qu'elles débordent un peu sur l'aube et un tantinet sur la soirée) sur ma thèse, quelque peu angoissée à la perspective de ne pas remplir mes engagements dans les temps, je me souviens avec un brin de nostalgie amusée d'une discussion précédemment eue avec mon Yankee préféré, il y a déjà quelques mois. Mon ami, souffrant d'une allergie incurable aux joujoux du web moderne, principalement au très populaire Facebook, m'avait soumis un article accusant ce type de site de grignoter le temps de ses adeptes. En gros, le dit article soutenait que tout le temps que les Facebookiens passaient sur leur page était du temps retranché à d'autres activités cybernétiques ou ludiques, telles que le blog, le courriel, la lecture de la presse ou la confection de tasses en terre cuite. 

A l'époque, je m'étais étonnée de ce raisonnement car, fondamentalement, sur Facebook, mis à part mettre à jour son statut à chaque fois qu'on réalise un petit exploit digne d'être connu, selon nous, publier des photos de nos vacances à Perpette-Les-Bains une fois par an et jouer à Tétris en ligne, il n'y a pas de quoi passer des heures "actives" dessus. Je précise "actives" car je pense qu'une nuance doit être apportée quant à l'usage de Facebook: fondamentalement, si l'on se base sur le temps où ma page Facebook est ouverte, je ne dois pas être loin de de la dépendance. Et pour cause, travaillant sur ma thèse, donc sur mon ordinateur, j'ai la fenêtre ouverte en permanence, aux côtés de ma boîte mail. Mais je n'y suis pas plus ou moins active que la dite boîte mail. Je veux dire: l'avoir ouverte est pratique car je peux prendre connaissance immédiatement des messages qui me concernent, comme pour ma messagerie, mais cela ne signifie pas que je suis engagée dans une partie de douze heures de Tétris. Facebook n'est, ni plus ni moins, qu'une plateforme de communication en temps réel qui permet de communiquer avec plusieurs personnes à la fois d'une manière plus originale que le simple mail. A mon sens en tout cas. Sorti de là, je vois mal comment on pourrait véritablement avoir une dépendance à ce site qui nous ferait oublier toutes nos passions. Clairement, je ne me suis jamais dit: tiens, je n'ai pas le temps de lire ce livre, je dois aller voir si mes "amis Facebook" ont des mises à jour! De la même manière, l'utilisation que j'ai de ce site n'a rien à voir avec ce que je peux écrire sur mon blog... De fait, je ne peux que m'étonner de ce type de raisonnement. Ce n'est pas parce qu'on mange un yaourt qu'on ne voudra pas de pommes, me semble! (Et oui, pour répondre à mon Yankee préféré, je viens d'inventer cette phrase! ;) )

Bref, pourquoi parler de ça plus de deux mois après le débat? Eh bien, alors que je suis sur le point de me métamorphoser en clavier d'ordinateur et que mes yeux sont sur le bord de quitter le navire, las de regarder défiler des pages de texte à la recherche d'une erreur, je souris en repensant au point de l'auteur de l'article. S'il veut savoir ce qui m'empêche de me consacrer à mes autres passions, le philosophe du web, je pourrais le rassurer immédiatement: ce n'est point Facebook, mon avaleur de temps, c'est ma thèse. Clairement.

Bon. "Back to Work" comme dit mon Yankee préféré! ;)

1 août 2010

Viaje en Cuba, deuxième (ou première) partie.

Deuxième jour de narration de nos aventures Cubaines. Notez que ma capacité de concentration est quelque peu réduite en ce dimanche après-midi, résultat d'un lever pour le moins matinal à 6h45 du matin. Certes, Jules et moi avions pris un rythme de poule depuis quelques temps mais il fallait une petite fille de deux ans et demi pour nous montrer le véritable sens du mot "tôt". J'aurais du m'en douter, la veille, lorsque ma nièce a réclamé d'aller se coucher une heure avant celle du coucher habituel, que toute médaille a son revers et que toute soirée pépère dès 19h20 se paye. Bref, on ne pourra pas me reprocher d'avoir gaspillé mon dimanche en grasse matinée inutile. 

Où en étais-je restée de notre remontée dans le temps à Cuba? Ah oui! La visite de la région de Cienfuegos. C'est dans cette province que se trouvait notre hôtel tout-inclus qui nous servait de point de départ et d'arrivée à Cuba: le Rancho Luna. Nous n'y avons pourtant passé, en tout et pour tout, que quatre journées complètes. Le reste du temps, et notamment la première semaine, nous n'étions, pour ainsi dire, presque, voire complètement, jamais là. Arrivés un vendredi, en effet, nous le quittions dès le lundi pour nous rendre à La Havane. Nous nous sommes greffés à un groupe de touristes qui s'y rendait en avion et les avons abandonnés une fois parvenus dans la capitale. La Havane est une grande ville qui n'en a pas l'air. Sur le bord de l'Océan Atlantique, la plupart de ses grands édifices voient leurs couleurs ternies par les aléas climatiques et le sable. Lors de notre passage, beaucoup de monde s'affairaient à repeindre leur façade afin de cacher un état précaire des murs extérieurs. L'intérieur, par contre, offre généralement un confort et une décoration appréciables, quoique parfois un peu kitchounet (ou quétaine, comme on dit par ici.). Nous sommes restés trois jours dans la capitale, le temps de découvrir les charmes de la vieille ville, des groupes de musique dans les cafés et le caractère beaucoup plus froid de la partie moderne. Nous avons aussi pu apprécier les talents de beaux-parleurs de certains Cubains: quoique nous savions que beaucoup tentent de vendre de faux cigares à de crédules touristes dans la rue, nous nous sommes laissés prendre au piège. Il faut dire que nous sommes particulièrement crédules et nos "amis" nous vantaient les mérites de la coopérative populaire qui leur permettait d'avoir des vivres, s'ils ramenaient des clients, surplus précieux en cette période difficile. Une fois sur place, il ne nous fallut pas longtemps pour comprendre que la vieille table sous une cage d'escalier, en arrière de deux immeubles en ruines, n'avait rien d'un magasin de coopérative. Il fallait bien se faire prendre une fois: voilà qui était fait! 

Outre ce petit incident sans gravité, nous avons rencontré de charmantes personnes, notamment dans les Casas où nous habitions, forme de logement chez l'habitant dont les hôtes se mettent en quatre pour vous aider. Quitte à être à Cuba, nous avons aussi voulu passer, au moins une journée, sur une plage de sable blanc au bord d'une mer azur, à taquiner le poisson clown et à chasser l'étoile de mer. Nous avons opté pour Cayo Largo del Sur et nous n'avons pas regretté. Armés de nos masques et tubas, nous avons passé une journée dans l'eau, à nous émerveiller comme des enfants. Un peu comme le soir suivant, lorsque nous vidions nos pots de lait après-soleil sur nos corps plus rouges qu'un homard trop cuit. Ma maman en aurait la migraine si elle le savait. Pour notre défense, nous avions mis toute la crème écran solaire nécessaire pour un petit soleil normal mais nous n'avions pas l'expérience de "la plage de film". Chose faite. Pour nous remettre de cette journée plage et Iguanes (car il y avait des iguanes!), nous sommes partis pour Vinales (qui s'écrit avec un truc sur le n mais mon clavier n'a même pas les accents français alors vous pensez bien que les espagnols demeurent un concept assez flou...). En clair, un morceau de jungle entouré de montagnes verdoyantes. Un coin réputé car il servit au Che de base de repli durant les débuts de la guerre froide. Là bas, nous avons goûté à la Nature et à la vie des campagnes Cubaines. Nous avons fait du cheval dans la vallée et rencontré un planteur de Tabac qui nous a expliqué les fondements de la fabrication du cigare. Et du Coco Loco. Très bon d'ailleurs. Bref, la semaine s'est envolée sans un bruit et nous sommes repartis, au petit matin du dimanche, vers Cienfuegos et la ville de Trinidad.

De tout le voyage, c'est certainement la semaine que j'ai préférée. Elle nous a donné un rapide, certes, mais agréable aperçu de Cuba, urbain et agricole, moderne et rustique, tel que nous ne l'oublierons pas. Cela n'enlève rien au plaisir de la nage avec les dauphins et des visites dans la région de Cienfuegos. Mais c'était différent, un autre charme qui m'est peut-être très personnel. Après tout, il y a dans cette semaine d'escapade un petit côté sans attache, libre de partir quand  et où bon nous semblait, qui parait si cher à mon cœur.

31 juillet 2010

Retour de Cuba: récit de voyage première (ou dernière?) partie!

Deux semaines plus tard et toujours en vie. Comme quoi, Cuba n'est pas une destination à ranger dans la boite des "zones noires". Au contraire, dirais-je! A vrai dire, j'aurais des milliers de choses à raconter sur ces quelques jours: du positif (en masse) au négatif (parce qu'il faut bien rechercher le juste milieu!;) ), je pourrais, littéralement, couvrir des pages entières d'encre noire. Enfin, si j'écrivais sur des pages avec de l'encre. Mais vous savez ce que c'est: la fièvre du moment emporte avec elle les émotions les plus vives, ne laissant derrière elle que l'empreinte de quelques souvenirs. Je vais les retracer ici mais il en manquera certainement le charme enjôleur de l'instant présent, de l'événement vécu. Que voulez-vous? Ecrire ou voyager se concilient merveilleusement pour les longs périples mais beaucoup moins pour les courtes escapades. Comme si on se disait qu'on ne partait pas assez longtemps pour ne pas profiter de chaque seconde en terre inconnue. Mauvaise raison, ceci dit, car on n'occupe rarement tous les instants d'un voyage et quelques minutes pour emprisonner notre sentiment du moment ne seraient pas gâchées. En lieu et place, j'ai pris ces instants pour lire des livres en rapport avec ma thèse. Eh oui, me voilà gagnée par cette fièvre culpabilisante qui empêche mon esprit d'être totalement en vacances. Surtout lorsqu'il songe qu'il devra faire face à la dure réalité de son état au retour.

Bref, je m'égare. Cuba. Par où commencer? Par le début. Moui. Trop commun. Je vais commencer par la fin et remonter, au fil des messages, vers le commencement. Mon petit côté faussement anti-conformiste, sûrement. Jules et moi avons donc atterri hier, 14h50, sur le sol Canadien. Bon, à 16h, ne voyant toujours pas ma soeur au loin, je me doutais qu'elle nous avait oubliés. Remarquez, à force de toujours confirmer et re-confirmer les choses par Internet ou le téléphone, comme nous le faisons ordinairement, je conçois qu'on puisse avoir des doutes le jour où rien de tout cela se produit durant deux semaines. Bref, appel passé, et 45minutes supplémentaires plus tard, nous voilà dans la voiture en route pour le plus grand bouchon de l'histoire du Québec. J'exagère à peine. Bref, en ayant atterri à 14h50, nous avons franchi les portes de notre chez-nous à 18h45. Pas mal pour un appart situé à 20 minutes de l'aéroport en temps normal...

La journée de hier fut la journée du voyage. Elle mettait ainsi un terme à deux semaines de déambulations à travers l'île de Fidel. Car oui, n'en déplaise à certains Je-sais-tout de forums de voyage, en dépit de notre tout-inclus initial, nous avons crapahuté à travers la campagne et les villes Cubaines. Cette ultime semaine fut consacrée aux Villes proches de notre hôtel. Nous avions fait la connaissance d'un couple de Cubains, fort sympathiques, qui nous emmenèrent visiter Trinidad, manger des fruits étranges aux allures d'oursins verts, et boire un alcool à base d'eau de vie de canne à sucre qui a manqué sonner le glas de mon foie retraité. Ce fut fort agréable. Trinidad est une ville aux allures coloniales très prononcées et qui arbore des couleurs à rendre jaloux un arc-en-ciel. Bien-sûr, là comme ailleurs, quelques toiles d'araignée pour touristes tentent d'en attraper en susurrant "bons cigares! Pas cher!" à leurs oreilles, mais comme disait le corbeau, privé de camembert: on ne m'y reprendra plus. Car oui, nous avons été les victimes coupables d'une arnaque de ce type, à La Havane, mais étant donné que c'était au début de notre expédition, nous y reviendrons à la fin de ces messages "Viaje en Cuba"! Pour en revenir à Trinidad, si la ville est charmante et mérite toute notre attention en temps que touriste, elle est aussi minuscule. Au sens où tu ne dors pas à Trinidad. Ou si tu y dors, c'est pour y avoir ton point d'ancrage car la ville se visite en trois heures grand maximum, et parce que tu as traîné au marché artisanal. Notez, c'est tout de même mieux que Cienfuegos qui, elle aussi, est dotée d'un agréable centre-ville, et d'un beau front de mer, mais qui se limite à une rue piétonne, un pâté de maison et une place centrale. Dans ces villes, tout le monde se connait et notre nouvel ami nous expliquait que pour trouver un emploi, il fallait avoir de bonnes relations avec son voisinage car les employeurs venaient enquêter dans le quartier. Voilà qui serait surprenant à Montréal: quand bien même ils viendraient poser des questions sur mon voisin du dessus, je ne connais pas même son nom. Il n'y a pas à dire: ailleurs, ce n'est pas ici.

13 juillet 2010

Il était une fois Paul le Poulpe...

Je ne résiste pas à faire une petite sortie sur l'histoire ô combien tragique de Paul le Poulpe, la pythie des temps modernes. Tragique, oui Messieurs-Dames, car nous parlons ici d'un innocent mollusque coulant des jours paisibles dans un aquarium, quelque part en Allemagne, jusqu'à ce qu'un gardien, probablement frustré de devoir veiller au bien-être de ce rouge tas de tentacules plutôt que d'encourager son équipe en pleine coupe du monde, décide de faire de lui un pro des jeux de hasard. Car il a bien fallu que quelqu'un se dise:

-"Tiens, je vais coller les drapeaux des adversaires de l'Allemagne sur des boites en plastique, puis je vais les garnir de moules avant de laisser choisir Paulo! S'il se trompe, je lui coupe une tentacule mais s'il réussit, il pourra faire une indigestion de moules d'ici la fin de la coupe du monde!"

Bon. A mon avis, Paulo doit avoir des nausées, désormais, dès qu'il croise une moule sur sa route. Qu'à cela ne tienne! Le mondial est terminé, le père Poulpe peut suivre un régime draconien jusqu'au prochain tournoi. Enfin, s'il survit jusque là. A vrai dire, je n'ai aucune idée de la durée de vie d'un poulpe en captivité. D'ailleurs, jusqu'à cet épisode, je pensais que les mollusques servaient principalement à garnir les soupes de poissons ou à flotter avec nonchalance dans les grandes étendues bleues (je parle de mers ou d'océan et non d'une marée de Shtroumpfs!). Ça a l'air que le poulpe sert aussi à émettre des pronostics sur les matchs de football. Remarquez, il a l'avantage du gars des émissions de sport (il pronostique) sans les désavantages (il ne parle pas.). Finalement, il a tout pour plaire, Paul le Poulpe. Là où il doit se mordre les doigts (enfin, les tentacules), c'est qu'il n'a pas pu signer son billet de loterie: et pouf! Adieu les 19850 euros qu'il aurait pu gagner grâce à ses prévisions! Adieu vacances dans les Abysses, Adieu belles poulpettes, Adieu vie oisive...Euh si, ça c'est bon! Après tout, il vit dans un aquarium! 

Des rumeurs courent sur son possible rachat, par un mystérieux mécène, la modique somme de 40 000euros. Pour un poulpe. Globalement, le prix d'une petite maison. Pour un poulpe. Notez, personnellement, je n'y vois pas d'inconvénient: une fois mort, il doit avoir le goût des moules après la quantité qu'il a mangée. N'empêche: 40 000euros pour une moule géante avec des tentacules...

Bref, Paulo a fini sa job pour cette année et pendant que les journaux allemands multiplient les recettes de Poulpe et que le ministre espagnol plaisante sur la possible protection du mollusque par une équipe spéciale,  tout le monde oublie le fameux gardien frustré du début. Vous ne pensez pas qu'il doit se mordre les doigts, lui aussi (au moins, il peut!), de ne pas avoir gardé pour lui le secret des talents du poulpe? Il s'en serait fait du cash! Au lieu de ça, ben, il continue de filer des moules au père Paul dans son aquarium... Quelle histoire tragique! ^-^

12 juillet 2010

La magie du Cirque: Totem du Cirque du Soleil est rempli d'étoiles.

Samedi soir, j'ai regardé pour la cinquième fois le spectacle du Cirque du Soleil Allegria. Oui, sur Art TV, c'est pas mal toujours lui qui est diffusé. Remarquez, ça ne me dérange pas: j'ai été le voir deux fois sous chapiteau, tellement je suis une admiratrice fanatique de cirque et de ce spectacle, tout particulièrement. Donc, samedi soir, 22h00, je contemple, les yeux embués de larmes, des numéros que je suis sur le bord de connaitre par coeur. Pourtant, invariablement, je tremble devant les trapézistes, qui sautent de mains en trapèzes avec la légèreté d'une plume, je suis émue devant ce clown a l'air triste qui déchire sa lettre en un million de confettis soufflés par le vent, je m'émerveille en écoutant les voix des chanteuses, profondes et vibrantes. Bref, je suis, une nouvelle fois, conquise. Que voulez-vous? Ne pas avoir été enlevée par l'un des cirques de mon enfance restera un de mes grands regrets de vie, j'imagine! Ceci dit, étant donné ma forte capacité à tomber sans obstacle, je n'aurais sûrement pas fait une très bonne trapéziste...

Bref, je contemplais une nouvelle fois ce spectacle et, telle une réminiscence, je me suis rappelée que je n'avais point parlé de mon expérience Totem. Eh oui: j'y ai été. Évidemment, dirai-je même. En tant que passionnée, je ferais sûrement une dépression le jour où je n'aurais pas les moyens d'aller voir ces spectacles. J'exagère, je sais. Le cirque existe depuis si longtemps qu'il parait peut concevable que je ne puisse, un jour, me rendre dans un chapiteau, quand bien même ce ne serait pas celui du Cirque du Soleil. Donc Totem: qu'en dire? Magnifique? Non. Ineffable? Oui, nous sommes plus proches de ce que j'ai ressenti. Et c'est bien là, la raison pour laquelle j'ai mis tant de temps à en parler. Lorsque que quelque chose vous émeut au point que tous les mots que vous pourriez utiliser vous paraissent creux, il vaut mieux ne rien dire. La magie se briserait dans l'instant si vous usiez de phrases vides. Alors, il est clair que ce billet n'est pas objectif: je ne suis pas une artiste alors juger d'un point de vue technique m'est difficile. En outre, je le mentionne depuis suffisamment longtemps pour savoir que je suis juste complétement vendue au cirque. Pourtant, si j'ai bien aimé Ovo, le spectacle du Cirque du Soleil de l'an dernier, il ne jouait pas, à mon sens, dans la même cour que Totem. Avec cette dernière performance, la grande machine de Guy Laliberté renoue avec la qualité, la magie sans fin, le monde à part qui se retrouvaient dans Allegria. Acrobates à couper le souffle, décors aux allures de terre première, des voix et des chants qui vous font vibrer jusqu'aux tréfonds de vous-mêmes: tout était en place pour un merveilleux spectacle. A regarder virevolter le trapéziste, à contempler ces patineurs tourner, tourner, et tourner encore, nous devenons papillons ou hirondelles, épris de liberté et de rêves. Nous volons. Littéralement. Mon regard se perd si intensément dans les sauts, les acrobaties, les salto que plus rien ni personne ne peut pénétrer ma bulle: je suis chaque mouvement avec, non pas l'appréhension de la chute, mais l'avidité de l'aspirante. Des étoiles dans les yeux, je fixe chaque geste et je comprends alors, une nouvelle fois, pourquoi le rêve est si cher à l'être humain, pourquoi certaines choses peuvent à ce point faire résonner notre cœur, causer de telles vibrations dans notre corps, au point d'être à l'unisson avec ces artistes. Deux heures de spectacles pour une telle quantité de magie, de beauté et de contacts avec un monde fabuleux, au sens propre.

Le cirque et ses artistes représentent une somme de travail impressionnante. Ils ne sont pas aussi magiques dès le premier instant: ils travaillent pour le devenir. Totem est, à mon sens, une réussite. Félicitations à tous et merci pour ces instants de magie et ces étoiles dans mon cœur. Un instant, un instant seulement, j'ai eu l'impression que la Terre s'arrêtait de tourner. Peut-être est-ce un peu à ça aussi que sert le Cirque. Peut-être.

11 juillet 2010

Un Marketing de la médecine à la télévision?

Bon, je le reconnais, je devrais arrêter de me vider le cerveau en regardant la télévision le soir. Ceci dit, c'est merveilleux pour le repos du dit cerveau: pendant que je fixe cet écran avec des yeux vides, mon petit bonhomme barbu (comme dans Il était une fois la vie) peut vaquer à ses occupations et entamer une sieste bien méritée. Pas que toutes les émissions soient mauvaises, non. Mais j'avoue que les dix minutes de publicité entrecoupées de cinq minutes de documentaire me font perdre le fil des annonces! D'ailleurs, ils ont bien compris ça, les génies Marketing, et ils ont trouvé le moyen de contourner ce danger: ils diffusent leur publicité deux à trois fois de suite! Oui, oui! Dès fois que tu aies raté un mot la première fois, tu peux te rattraper sur les deux essais suivants. Chanceux que nous sommes. Le pire, c'est que ce sont souvent les meilleures publicités qui ont ce syndrome du bégaiement! Vous savez? Celles où une figurante fait semblant de parler pendant qu'une bande son prononce les dialogues en décalé, le tout filmé par une caméra amateur. En tout cas, j'espère que c'est une caméra amateur parce que sinon je m'interrogerais sur cette qualité d'image indigne de mes films de vacances! 

Bref, tandis que la télévision nous inonde d'annonces pour acheter le nouvel aspirateur magique qui te permet de nettoyer un tapis plus sale que tu n'en auras jamais (je me demande s'il fournisse le dit tapis d'ailleurs. Parce que bon, avec autant de capacités, ce serait sacrilège de simplement ramasser la poussière normale du quotidien), je m'aperçois que je fais un véritable blocage pour un type de publicité en particulier: les soins médicaux. Pas la pédicure ou le Docteur Tzu Hang qui a inventé la méthode miracle pour perdre 50 livres en une semaine! Non, non! De vrais soins médicaux: des médecins (ou, en tout cas, c'est comme ça qu'ils se présentent) qui vous proposent d'appeler un numéro particulier pour être soigné de maux tels que les rhumatismes, les migraines ou autres. Là, j'avoue, je suis absolument estomaquée: va t-on choisir notre médecin comme on se laisse influencer pour notre marque de lessive? Combien de jours nous reste t-il avant que Docteur Pignouf se vante, avec un sourire digne d'une annonce de dentifrice, qu'il est 50% moins cher que Docteur Grippesou, tout en ayant 90% plus de succès dans la guérison des migraines? (Avec, inscrit en petits caractères au bas de l'écran: "chiffres fondés sur une étude faite auprès de la famille du Docteur Pignouf"). Coudonc, suis-je la seule que la commercialisation de la médecine comme une marque de biscuit choque? Je suis vieux-jeu, certes, mais j'avoue que je n'aurais jamais pensé qu'on puisse un jour faire de la publicité télévisuelle pour des médecins. Honnêtement, entre la nana qui chante faux sur sa mandoline parce que son chum a trouvé la pilule miracle et les montagnes qui deviennent bleues quand la bière est froide, ça fait un peu désordre. Je dois être trop naïve, finalement.

7 juillet 2010

Canicule au pays des glaces!

Nous sommes pétris de clichés et d'idées reçues. Lorsqu'on ne connait pas un lieu, une personne, une action, on a tendance, tout naturellement, à ressortir ces faussetés entretenues depuis des générations sans même en avoir réellement conscience. Pour le Canada, et donc le Québec, l'une des remarques à laquelle j'ai eu le plus souvent droit concerne...le froid. Eh oui! Sans surprise, c'est la donnée qui marque. De fait, lorsque je retourne dans mon coin de pays et que je rencontre des personnes n'ayant jamais traversé l'océan atlantique, ce n'est qu'une question de temps avant qu'elles me demandent:

-"Mais toi qui es si frileuse, comment fais-tu pour vivre au Canada où il y a tout le temps de la neige?"

Et moi, de répondre:

-"Oh! Je suis devenue professionnelle dans la chasse au phoque! Il n'y a pas mieux pour vous réchauffer les pieds que ses entrailles bien chaudes!"

Bon, évidemment, je ne réponds pas vraiment ça, quoique l'envie me démange parfois. Mais on ne peut pas vraiment se moquer de l'ignorance de certains alors qu'on en a tellement nous-mêmes. Ceci étant dit, lorsqu'on me demande, un éclair d'admiration dans les yeux:

-"Et les six mois de nuit? C'est pas trop difficile?"

Mes zygomatiques plaident pour qu'on les achève ou qu'on les laisse travailler à loisir! Bref, je m'égare. Mon point de départ était l'image glacée du Canada. Alors que je suis en train de me départir de mon treizième litre de sueur, que la crème après-soleil fond avant même de pénétrer mon visage et que je me promène en bobettes sans plus me soucier des voisins que des aventures de Virginie sur Radio-Canada, la plaisanterie prend tout son sens. Oui, certes, il fait froid en hiver et cela dure, parfois, beaucoup trop longtemps pour une dépendante à la chaleur comme moi. C'est indéniable. Mais en été, je peux vous assurer que le moindre glaçon se terre au fond du congélateur , de peur de s'évaporer dans la seconde. Regarder mes chats, ensevelis sous leur montagne de poils, me donne chaud. Au bout de la dixième douche glacée de la journée, mon sang doit circuler comme jamais! Qu'on me parle encore de ce paradis des glaces qu'est le Canada: c'est pas demain que le Père Noël va déménager de la Laponie. ^-^