25 janvier 2014

Gorfou - Jules à l'assaut de la capitale française!

Une fois n'est pas coutume, je vais faire un peu de publicité! :) Jules est un musicien de formation et de passion. Même s'il n'haït pas le dessin, il aimerait percer dans ce milieu et il en a le talent, c'est indéniable. Après, que ce soit super méga mieux de dépendre de son talent pour vivre que d'une job alimentaire, le débat est ouvert. J'ai toujours pensé que cela rendait l'Art esclave des besoins matériels lorsqu'on n'avait que ça pour vivre. Parce que bon, à moins d'être David Guetta ou Bono, les artistes qui percent immédiatement et peuvent vivre sur leurs oeuvres choisies uniquement par eux ne sont pas légion. Du coup, j'imagine que si on veut ne vivre que de son Art, on est exposé au risque de devoir faire des concessions, des compromis pour celui ou celle qui va vous donner l'argent pour payer vos factures. Je ne l'ai jamais vécu personnellement mais j'avoue avoir plutôt la philosophie de Cyrano de Bergerac sur ce point. Lorsque je pense à mes écrits, "mon sang se coagule en pensant qu'on y peut changer une virgule".  

Mais je m'égare. Donc, Jules est un musicien et il pratique son Art depuis des années, sans relâche, dans un coin de notre appartement. Avec le temps, sa musique a évolué, suivi des chemins de traverse pour s'inspirer de différents courants et pour finir par n'appartenir à aucune véritable catégorie mais bien par refléter son âme. Car ce n'est pas une étiquette qui fait la qualité d'une oeuvre, n'est-ce pas, mais bien la vie qu'on y insuffle. Aussi, n'irais-je pas dans la description trop poussée, à laquelle je n'entends rien de toute façon, mais je vous invite à découvrir par vous-mêmes ses oeuvres et à l'encourager autant que possible en les diffusant, en les commentant (toujours de façon constructive), en les aimant. Tout talent mérite sa place publique pour y être exposé! 






Si vous aimez son style et que vous faîtes partie de la grande famille Facebook, il a sa propre page:
https://www.facebook.com/gorfoumusic

N'hésitez pas à partager! :) 

5 janvier 2014

Les joies des appartements-placards parisiens!

Retour à Paris donc retour aux micro-appartements hors de prix. Je n'aime pas les généralités mais certaines, il faut le reconnaître, ont un relent de vérité nue. Nous sommes donc passés de notre superbe 5 1/2 (comprendre: un 110m2 composé de trois chambres + Salon + cuisine + SDB + Balcon) à l'équivalent de notre cuisine toute seule. 34m2 qualifié de "duplex" (c'est à dire avec 20m2 au sol et le reste en mezzanine ouverte sur la pièce principale) au 7e étage d'une résidence étudiante. Au prime abord, l'ensemble est relativement bien entretenu - quoique nous ne finissons pas de remplir la liste des dysfonctionnements et autres ennuis rencontrés depuis notre installation. L'avantage du côté "faux duplex", c'est qu'on a de très hauts plafonds et une grande fenêtre qui nous laisse une belle vue sur les toits parisiens et le lever de soleil. Le désavantage de cet appartement-placard, c'est que la cuisine, elle, est vraiment un placard. Elle est "rangée" dans un coin de la pièce et se ferme par des portes coulissantes. 

Dans un espace aussi restreint, forcément, oubliez la machine à pain, la yaourtière et les douze robots trucs que nous collectionnions avec un mélange de passion et de fétichisme dans notre logement montréalais. Ici, tu vas à l'essentiel: un frigo de la taille d'un nain de jardin, deux plaques électriques qui se serrent contre le mur, un micro-espace pour poser deux assiettes à sécher, un évier si petit que pour laver un plat, il faut s'y prendre de côté et un four micro-ondes le plus basique qui soit. Oui, votre esprit observateur ne vous a pas trompé: pas de four. Cela peut paraître insignifiant mais c'est impressionnant ce que nous pouvons faire avec un four en fait. 

J'ai réalisé cruellement son absence hier, alors que j'avais entrepris de cuisiner une délicieuse pizza artisanale comme j'en faisais durant mon jeune temps. Je mélangea mes ingrédients pour faire ma pâte, pétris le tout, laissa gonfler et obtint une boule aérée et odorante: un régal s'en venait. Sauf que, on s'en rappelle, je n'ai pas de four. Pour faire cuire une pâte de pizza sans four, ça va mal. Ne me laissant pas désarçonner par l'adversité, je me tourne vers Internet - puits de science et d'ânerie en ce bas-monde. J'y trouvais l'avis d'Annie qui déclarait fièrement avoir réalisé une pizza à la poêle exquise. Parfait, me dis-je! Je m'attèle donc à faire cuire ma pizza dans ma poêle un peu cabossée - fournie par la Résidence. Détail qui n'était cependant pas mentionné par Annie et dont je n'ai pas tenu compte: j'ai des plaques électriques. Et alors, me direz-vous? Eh bien, c'est le genre de plaque qui mettent dix jours à chauffer mais qui, lorsqu'elles ont commencé, ne sont plus capables de s'arrêter. Du coup, entre ma poêle de qualité supérieure et ces plaques ultra performantes, ma pizza ressemblait soudainement à un morceau de charbon du côté face et à de la pâte crue chaude du côté pile. Clairement, j'ai du travail à faire pour apprivoiser ma cuisine-placard. En attendant, on va manger des pâtes...

4 janvier 2014

Des chapitres douloureux de nos vies.

Eh voilà! Six ans plus tard, nous revoilà à Paris. J'ai obtenu une bourse de Postdoctorat de neuf mois et c'était une chance à ne pas rater: les deux dernières années nous ont montré qu'il ne fallait rien laisser passer si on voulait s'en sortir en Histoire. Ce départ s'est fait dans le déchirement, cependant. Aussi enthousiaste que je suis d'avoir retrouvé mon pays, mes racines - même si nous sommes encore un peu trop au Nord pour qu'elles s'épanouissent pleinement - ma famille et mes amis, j'ai laissé derrière moi d'autres amis, d'autres bouts de ma famille avec qui j'avais tissé des liens étroits. Ma soeur avec qui je partageais l'éloignement du pays natal, mes neveux qui vont grandir sans moi et sans mes poissons panés purée, ma cousine et son chum avec qui nous avions établi des relations hebdomadaires - sinon quotidiennes - intenses. Ces deux dernières années, notamment, avec ma soeur et ma cousine, ont été exceptionnelles. Installées dans le même quartier, on s'est sans doute plus rapproché que les quinze dernières années nous avaient permis de le faire. Et pourtant, il a fallu partir, laisser tout cela derrière nous et avancer vers un avenir incertain. 

Ce n'est pas la première fois que je ressens ce déchirement, cette sensation de laisser un bout de moi à chaque départ et de ne plus appartenir à aucun univers. Mais ce départ laisse un goût rance dans la bouche, probablement parce qu'il n'a pas de date officielle de retour, parce qu'il n'a pas de solution miracle pour que tout soit pour le mieux. Je n'oublie pas à quel point j'ai souhaité revenir ici, près de ma famille et de mes amis restés en métropole mais mon coeur se serre à l'idée que tout ce qu'il a vécu au cours de ces six dernières années sont bel et bien finies. Désormais, je verrais mon Yankee préféré et sa douce, leur petit garçon, mes amis d'Histoire, du Kung-Fu et d'ailleurs bien moins souvent et ce ne sera jamais pareil. La vie continue, chacun va voguer de son côté et, petit à petit, on va se réveiller chacun d'un côté du Lac sans qu'on ait eu bien conscience de dériver à ce point. Je pense que c'est en partie pour ça que je déteste grandir ou vieillir. Ce n'est pas tant que j'haïs la vie que je mène en tant qu'adulte: très honnêtement, je suis tellement gâtée d'avoir une famille et des amis comme les miens pour m'accompagner et m'éviter de trébucher trop souvent. Par contre, je déteste l'effet qu'a le temps sur les relations longue distance de n'importe quelle type. J'exécre ne plus pouvoir partager la complicité au quotidien que je pouvais avoir avec ma soeur et ma cousine, ne plus avoir la possibilité de partager une glace, un thé ou une raclette comme ça, sur un coup de tête ou de téléphone avec mon Yankee préféré et sa blonde, avec nos nouveaux voisins d'en face, avec mes amis de là-bas... Pour certains, ce n'est pas tant que je les voyais tous les jours. Je ne suis pas protégée des affres du quotidien: on se laisse happer et on se dit qu'on appellera demain ou la semaine prochaine, qu'on a le temps. Mais j'avais toujours la possibilité de, le choix de décider comme d'un lavement que là, tout de suite, on allait se voir. Aujourd'hui, je ne l'ai plus. Et je sais que c'est un nouveau chapitre de ma vie qui se termine et ça, j'haïs ça au plus profond de moi. Je n'ai jamais demandé à ce qu'on tourne les pages de ma vie aussi vite. Je n'ai jamais voulu avoir mal à chaque fois que je pars d'un endroit, à chaque fois que je quitte quelqu'un qui compte, parce que je sais qu'au détour de sa vie, je risque un jour de n'être plus qu'un souvenir. 

Ces six dernières années ont été intenses. Par les rencontres que j'ai faites, les coups de déprime, les joies, les moments partagés avec ma famille et mes amis, les découvertes et les voyages. Elles sont un nouveau pan de ma vie si chanceuse, si gâtée. Si ça fait si mal aujourd'hui, après tout, c'est parce que je m'étais attachée, parce que je dois abandonner quelque-chose et que c'est comme si ma peau restait collée dessus. Je ne regrette pas ces années de bonheur et je sais que je dois regarder vers l'avenir mais je me demande parfois si, à force de laisser des bouts de moi un peu partout, je ne finirai pas par ne plus rien garder à la fin...

Itte Rashaï Mina-san!