30 janvier 2009

Silence d'un instant.

Silence. Un long silence sourd qui me rappelle mes noires années. Avez-vous déjà vécu la surdité? La mienne n'a duré qu'une semaine à peine et elle n'était que partielle. Aujourd'hui, alors que le médecin me soignait, elle est devenue totale durant une petite heure à peine. Quarante minutes, exactement, à n'entendre que la vie intérieure de son corps. Quelle étrange sensation. Curieusement, alors que le silence de la nuit me terrorisait lors de mon adolescence tumultueuse, celui que j'ai vécu ce jour m'a laissé un sentiment de plénitude.

Souvent, il m'arrive de plaisanter sur mon caractère étrange. J'imagine que le sentiment de soulagement que j'ai ressenti alors que je n'entendais plus un son est à classer dans cette catégorie des "bizzareries de Steph". Je suppose...

Peut-être est-ce encore un moyen de fuir? Si je n'entends pas les autres, je ne me rends pas compte de la tristesse de l'être humain. Mouais...Un peu tiré par les cheveux comme raisonnement. Non, je n'ai aucune explication logique, mais, l'espace de ces quelques minutes, je n'ai pas eu peur. J'étais bien.

-" Oh! Tu entends de nouveau correctement? Tu dois être soulagée!
- Ben...Oui, je suis contente... Mais "soulagée" est un peu fort...
- Hein?
- Rien! Laisse faire, va...Je raconte n'importe quoi..."

Jules hausse les épaules avec le soupir de l'homme désabusé, accoutumé à mes incohérences mentales. De toute façon, je suis tout de même contente d'entendre correctement à nouveau! Enfin, je crois...

27 janvier 2009

Poussières de Soi...

-" Du Kung Fu, du Volley Ball, Facebook, blog, ... Ne t'éparpillerais-tu pas trop?
- Non, maman. Tout va bien.
- Tu as encore du temps pour travailler sur ta thèse?
- Bien sûr! J'ai tout le reste du temps..."

Silence dubitatif au téléphone.

-" Bon... Si tu le dis..."

Je change de sujet avant que l'investigation sur mon emploi du temps ne reprenne.

-" Toujours pas de chauffage ni d'électricité à la maison?"

Oui, je sais: c'est facile.

A vrai dire, elle n'a pas tout à fait tort. Toutes ces activités sont autant de temps perdu pour mes recherches. Mais, très honnêtement, si je n'avais d'autres distractions que mes lectures ou mes dépouillements d'archives, je risquerais de très vite devenir dépressive. Finalement, j'investis ces heures passées en activités sportives ou autres afin de rendre celui durant lequel je travaille plus productif. Et puis, si je n'avais pas le Kung Fu pour me distraire et, notamment, pour me permettre de côtoyer des personnes sympathiques, pleines de vie et tellement intéressantes à connaître, je perdrais beaucoup plus que du temps. Sans compter les bénéfices que j'en retire en matière de santé. Alors, à tout prendre, le sacrifice n'est pas si grand.

Un autre avantage peut être retiré de la multiplication des activités et, par là même, des réseaux sociaux. Il est, cependant, beaucoup plus personnel: la préservation de son individualité et de son identité. En conservant des activités, des passions, qui nous sont propres, il nous est alors possible de renouer avec ce que l'on est et de sortir du carcan dans lequel nous enferme très souvent le couple, la société, les habitudes: un personnage différent de nous, que nous renvoie sans cesse le regard des autres, et dans lequel on finit, peut être par facilité plus que par obligation, par se mouler.

"Le monde entier est un théâtre. Et tous, hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles." W. Shakespeare.


25 janvier 2009

Aporie...

-" Alors, tu finis bientôt ton mémoire?
- C'est une thèse, maman.
- Oui, oui! En décembre?
- (soupir) Oui, j'espère..."

Une conversation semblable à toutes les autres lorsque mon interlocuteur fait mine de s'intéresser à mes études. Il est assez difficile d'expliquer "où j'en suis" car il n'y a pas vraiment de repères à donner. J'aimerais pouvoir répondre:

-"Oh! J'en suis à la page 192, alinéa 2, second paragraphe, douzième mot en partant de la gauche."

Mais ce serait mentir. De toute façon, ça ne change rien. Souvent, lorsque je regarde l'ampleur de la tâche qu'il me reste, je prends peur et j'ai envie de tout abandonner, de prendre mon sac à dos et mon chien et de m'enfuir en Argentine. Cela peut paraître étrange, vu de l'extérieur, car, en définitive, je travaille sur un sujet qui me passionne et j'ai, théoriquement parlant, franchi les plus longues étapes pour arriver là où j'en suis. Oui mais voilà: tout n'est pas si simple. De la même manière que je ne peux partager mes inquiétudes relatives à mon travail avec Jules, car, selon ses propres mots, il ne "comprend rien à mes histoires", je ne peux expliquer le profond malaise qui m'étreint lorsque j'analyse le fonctionnement même d'une thèse.

Je vais la terminer. Dans les délais que je me suis fixés, je l'espère. Mais je ne peux répondre à une question aussi précise que: "où en es tu dans ta thèse?". Car je n'en suis nulle part. Je n'avance pas, ne recule pas: j'apprends et j'écris. Une thèse, une recherche, n'est, par définition, jamais complètement achevée.

"-Et après, tu vas faire quoi?"

Rien. Ou plutôt tout. Je veux écrire des livres pour enfants. Inventer la magie et élever des ours polaires aussi. Pourquoi pas?

24 janvier 2009

Amitié Virtuelle ?

18h05. Je reviens d'une fort agréable après midi en compagnie d'une amie, dans un lieu chaleureux et agréable. Un de ces petits moments qui rendent le froid mordant plus supportable. Le lieu en question s'appelle l'Orienthé et il est sis au 4511, Rue Saint Denis, à Montréal (oui, oui! Je sais c'est étrange...:p). Dans un cadre à mi chemin entre l'Orient et l'Asie, on y déguste de succulents thés tout en appréciant de conviviales shisha. J'apprécie tellement cet endroit que j'en ai fait mon nouveau refuge de travail ou de sociabilité.

Aujourd'hui, avec mon amie, nous avons discuté longuement de tout et de rien autour d'un thé. Il n'en faut pas plus pour souffler un peu de joie sur mon cœur. A vrai dire, j'apprécie énormément ces instants où l'on partage, sans condition, sans apprêt, sans masque, une certaine complicité. Lorsque j'étais enfant, mes amis "catégorisaient" leurs propres camarades du "meilleur" au "pratique". Je trouvais cette habitude étrange car, si j'étais plus encline à me confier à certains plutôt qu'à d'autres, je n'en étais pas moins sincère et heureuse avec tous. Il me semblait que les "classer" était injuste. En grandissant, je me suis aperçue que ceux qui portaient véritablement le statut d'ami n'étaient pas nombreux autour de moi mais d'une grande qualité.

Internet a mélangé les cartes en lançant des réseaux sociaux virtuels, tels que Facebook. Je suis toujours amusée d'entendre des personnes compter leurs "amis Facebook". Pour l'un de mes amis, ces sites Internet ne sont que des moyens superficiels pour assouvir une forme de "voyeurisme inversé". Quoique son raisonnement soit discutable à bien des égards, je comprends et conviens de la justesse du fond. Sait-on encore partager avec nos Amis, avec un grand "A" et faire la différence avec ceux qui ne sont que de passage dans nos vies? Internet nous empêche t'il de renouveler sans cesse ce lien qui nous unit? Vivons nous par procuration?

Aujourd'hui, j'ai passé une très agréable après midi avec mon amie. Ces moments, Internet ne pourra jamais les remplacer. Mes amis Français, quatre en particulier, à qui je tiens énormément, me manquent souvent, en dépit de nos mails (qui pourraient d'ailleurs être plus nombreux! :p) et nos appels! Internet complète, apporte une forme de relation différente mais n'est, à mon sens, pas prêt de remplacer nos précieux instants de complicité et d'amitié qui font que le soleil brille un peu plus fort ou que notre sourire est un peu plus beau.

21 janvier 2009

Une Belle Journée!

Il y a des matins, comme aujourd'hui, où un rayon de soleil filtrant au travers d'un ciel laiteux donne le sourire. Une journée qui, sans raison particulière, nous rend joyeux et plein de vie. Ces précieux instants d'une vie placée sous le signe de l'empressement sont un peu de magie dans un monde qui ne lui laisse que peu de place.

Ce matin, je suis heureuse. Sans raison. Ou plutôt grâce à tout ce qui m'entoure: le soleil, qui caresse ma main à travers la vitre, le tout premier thé de ma journée, le ruissellement de l'eau chaude de la douche sur ma peau, la douceur de la musique qui s'échappe des hauts-parleurs,...

Aujourd'hui est une belle journée. J'ai tellement de bonheur en moi que je voudrais en distribuer aux autres. Donner un peu de sourire, un brin de joie, un tantinet de distraction aux gens que je croise et qui sont, eux aussi, happés par cette société trop pressée.

Comme dirait Lindtt (oui, oui, le chocolat! :p), donner "un peu de tendresse dans un monde de brutes"... ^-^

Bonne Journée à tous!

20 janvier 2009

"We Can"...

Jour J. Nous voici enfin le 20 Janvier 2009, date désormais historique, qui voit investi, de manière officielle, Barack Obama à la présidence des Etats Unis. Premier président noir au charisme indéniable, il est l'espoir de son pays, certes, mais il est un symbole pour beaucoup d'autres Nations. Il s'installe à la Maison Blanche dans un contexte socio-économique dramatique, en plein marasme politique et militaire, et il se doit de reprendre les rênes de l'ancienne plus grande puissance mondiale. Le pari est loin d'être gagné d'avance! Cela dit, s'il y parvient, il restera une icône de l'histoire, non plus seulement du fait de sa couleur de peau, mais surtout pour ses actions, sa politique, ses décisions. Le Monde entier retient son souffle aujourd'hui, à l'affût de chacun des pas de Mr Obama. Il est porteur d'espoirs pour des millions de personnes mais il doit, en tout premier lieu, redresser la barre de son propre pays avant de pouvoir regarder vers l'horizon.

La fête sera grandiose. Des grands noms de la chanson comme Aretha Franklin, Bruce Springsteen et bien d'autres participent à cet événement. Si un jour, une fois, un instant, je pouvais choisir de l'endroit où je suis, j'aimerais que ce soit aujourd'hui. Washington n'a jamais eu plus d'attrait qu'en ce 20 Janvier 2009. A défaut d'y être, cependant, je vais en suivre le déroulement et retenir mon souffle, moi aussi, pour ce grand moment.

"I have a dream" and it will become possible today!

19 janvier 2009

Divagations d'un Lundi.

Lundi. Un premier jour de semaine qui doit régulièrement se sentir mal aimé, tant il symbolise la reprise du travail et du quotidien pour tout un chacun. Tu m'en vois navrée, Ô Lundi, mais, ce matin, je rejoins le groupe des protestataires. A vrai dire, la faute ne t'incombe pas vraiment. Ce qui te rend désagréable au commun des mortels est intrinséquement lié à deux principales conditions:

* Ce que tu symbolises en matière d'activité professionnelle ou d'obligations.

* Les agréables souvenirs laissés par tes congénères, Samedi et Dimanche.

En l'occurrence, il s'agit surtout de la deuxième condition. Il m'est difficile, en effet, de te voir venir sans une pointe d'amertume après avoir passé deux forts agréables journées, en montagne, avec tout plein de personnes sympathiques. Alors, certes, je t'entends d'ici, tu vas me rappeler que la température n'était peut-être pas, elle, si aimable que ça et que mes prouesses en planche à neige n'ont laissées à mon corps que le souvenir douloureux de quelques courbatures. Je ne peux, Ami Lundi, que convenir de la justesse de ton analyse. J'y apporterais, cependant, quelques nuances:

En matière de température, tout d'abord, j'attirerai ton attention sur le fait qu'elle s'est montrée, sinon douce, tout du moins clémente le dernier jour. De -37 degrés Celsius le vendredi, nous sommes descendus à -25 le samedi, voire, Ô Canicule, à -15 hier! Donc, finalement, nous avons pu reléguer les jeux de société au soir, autour d'une bière et d'un bon feu de cheminée, et profiter allègrement de nos journées pour nous rouler dans la neige moelleuse. De fait, Samedi, nous sommes partis en raquettes conquérir le Mont Tremblant, affrontant courageusement des hordes de Loups Furtifs, race peu connue de ces canidés qui se caractérisent par des pattes carrées et des empreintes improbables. Mes fidèles compagnons et moi même avons bravé tous les dangers pour atteindre le sommet de La Roche et contempler un paysage glacé sous un ciel bleu sans nuage. Le spectacle était inneffable.

Concernant les courbatures dus à mes premiers pas en planche à neige, je te répondrai, Grand Lundi, que ce n'est que peu de choses comparé à l'amusement retiré! Et si les chutes furent nombreuses, l'absorption de neige par voie buccale et nasale n'en fut pas moindre. L'ensemble cependant n'a en rien entamé ma motivation et ce n'est que lorsque mon coccyx implora ma clémence que je décidai d'aller siroter un chocolat chaud bien mérité. ^-^ Mais je suis fière de savoir que la tactique de la feuille morte peut m'être utile à descendre une piste enneigée, et non plus seulement à débouler les escaliers!

En définitive, Ami Lundi, je ne t'aime pas aujourd'hui. Mais ne le prends pas mal car ce n'est que temporaire! Mon thé pris, je serai sûrement plus encline à voir tes qualités.

15 janvier 2009

Réflexions d'un jour divers...

-"Vous avez un très joli sourire, Mademoiselle. Gardez-le!"

Une réflexion d'un Sans-Abri qui me tenait la porte du métro. Merci, lui ai-je répondu, accentuant le dit sourire. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que m'avait dit Henri, un SDF "régulier" des Camions des Resto du Coeur, Gare de l'Est à Paris.

-"Tu sais, le pire dans la Rue, c'est pas le froid. [On s'entend qu'il était à Paris et non à Montréal, aujourd'hui] C'est l'indifférence. Au bout d'un moment, on finit par ne plus exister aux yeux des gens."

Il avait raison. Moi-même, je passais de nombreuses fois devant des Sans-Abris, sans même leur jeter un regard. Parce qu'ils sont "trop nombreux", parce que "souvent, ce sont des organisations qui les mettent là pour soutirer de l'argent", parce que je n'ai pas le "temps", parce que c'est ainsi... Mais, au fond, eux sont toujours là. Et, en les ignorant, c'est une petite mort que je leur inflige. Ils sont nombreux, c'est vrai, mais est-ce vraiment une bonne raison pour ne pas les regarder? Pour ne pas les écouter? Pour ne pas leur laisser cette parcelle de vie dans le fond de leurs yeux?

-"Ils veulent juste ton argent! Ils sont impolis quand tu leur donnes rien!"

Encore une fois, je ne peux qu'en convenir pour certains. Mais pas tous. Et quand bien même, peut-être pourrait-on se demander ce qu'il ressent au bout du cinquantième refus, même si cela n'excuse pas son discours désagréable. Finalement, Henri avait raison: un sourire, un regard, un "bonjour", ça ne coûte rien. Et ça peut réchauffer un cœur, à défaut du corps. Ce n'est, en vérité, que peu de choses. Mais si cela peut éviter que le froid glacial de l'air ne s'immisce dans son être, alors, pour ma part, ça vaut la peine.

Aujourd'hui, les températures à Montréal ont atteint les -33°. Un record depuis de nombreuses années. Sur l'avenue Mont Royal, j'ai croisé un homme recroquevillé sur le trottoir, arborant une cagoule ne laissant paraître que ses yeux Océan. Une superbe étendue bleue... éteinte. Un regard vide et triste qui nous broie l'estomac.


14 janvier 2009

L'Arctique au Québec!

Tout avait si bien commencé. Une mini grasse matinée jusqu'à 9h00, histoire de signifier au microbe du rhume qu'il n'est pas de taille face à mon sommeil, la bouilloire qui chante, les céréales qui crépitent...et le bulletin météo:

"Une vague de froid comme on n'en a pas vu depuis plusieurs années à Montréal va débuter à partir de Mercredi. L'air froid, en provenance de l'Arctique va s'étendre vers le sud de la province à partir de mercredi, et ce, jusqu'à samedi."

Parfait. Depuis un an que je suis revenue à Montréal, cette fin de semaine est la première, organisée depuis deux mois, où nous partons en gang, dans la montagne, nous amuser dans la neige: Planche à neige, Ski, Luge, bonshommes de neige, avalanches, ... D'après Météomédia, nous allons surtout chasser le manchot et l'ours polaire, descendus en visite dans le sud avec un courant d'air polaire. Qu'à cela ne tienne, tout étant déjà organisé, nous allons faire avec. Après tout, qui n'a jamais rêvé de louer un chalet au Mont Blanc, près du Mont Tremblant, à trente, pour organiser le plus grand concours international de jeu de société?
...Vais m'entraîner à capturer un manchot, je pense...

13 janvier 2009

Lancement de l'aventure!!!

Eh bien voilà! Je tente l'aventure du Blog! A vrai dire, je voulais, au départ, créer mon propre site web. Le langage html n'étant pas fondamentalement compliqué, je me suis lancée dans l'aventure avec l'émerveillement d'un enfant devant sa première crème glacée. Rien que le basculement entre ma page emplie de chiffres, de codes et de couleurs vers une page Internet digne de ce nom me causait un émoi sans nom! J'ai donc passé de longues heures à la création de ce qui devait être "ZE" site du Voyageur Littéraire, réalisé entièrement en autodidacte! Toute excitée par la nouveauté de la chose, autant que par le résultat que je trouvais merveilleux, j'allais jusqu'à créer mes propres boutons de menu avec Photoshop! Tout était magnifique: je passais de longues minutes à basculer mes pages, pour être sûre que mes liens fonctionnent, à créer des coins secrets pour des membres VIP, à placer mes textes,... Bref: l'annonce du renversement de notre nain national ne m'aurait pas fait plus de plaisir à ce moment là de ma vie. Au bout de deux mois, je me tourne, fière comme Artaban, des étoiles dans les yeux, vers Jules, impatiente d'entendre ses félicitations:

-"C'est moche le HTML! Rien à voir avec Flash!"

... Tout bien réflèchi, je vais faire un blog. De toute façon, je n'ai pas le temps de faire un site Internet et j'y connais rien... ^_^