25 janvier 2009

Aporie...

-" Alors, tu finis bientôt ton mémoire?
- C'est une thèse, maman.
- Oui, oui! En décembre?
- (soupir) Oui, j'espère..."

Une conversation semblable à toutes les autres lorsque mon interlocuteur fait mine de s'intéresser à mes études. Il est assez difficile d'expliquer "où j'en suis" car il n'y a pas vraiment de repères à donner. J'aimerais pouvoir répondre:

-"Oh! J'en suis à la page 192, alinéa 2, second paragraphe, douzième mot en partant de la gauche."

Mais ce serait mentir. De toute façon, ça ne change rien. Souvent, lorsque je regarde l'ampleur de la tâche qu'il me reste, je prends peur et j'ai envie de tout abandonner, de prendre mon sac à dos et mon chien et de m'enfuir en Argentine. Cela peut paraître étrange, vu de l'extérieur, car, en définitive, je travaille sur un sujet qui me passionne et j'ai, théoriquement parlant, franchi les plus longues étapes pour arriver là où j'en suis. Oui mais voilà: tout n'est pas si simple. De la même manière que je ne peux partager mes inquiétudes relatives à mon travail avec Jules, car, selon ses propres mots, il ne "comprend rien à mes histoires", je ne peux expliquer le profond malaise qui m'étreint lorsque j'analyse le fonctionnement même d'une thèse.

Je vais la terminer. Dans les délais que je me suis fixés, je l'espère. Mais je ne peux répondre à une question aussi précise que: "où en es tu dans ta thèse?". Car je n'en suis nulle part. Je n'avance pas, ne recule pas: j'apprends et j'écris. Une thèse, une recherche, n'est, par définition, jamais complètement achevée.

"-Et après, tu vas faire quoi?"

Rien. Ou plutôt tout. Je veux écrire des livres pour enfants. Inventer la magie et élever des ours polaires aussi. Pourquoi pas?

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