10 juillet 2009

Mue des papillons, un soir d'été...

-"Au pire, on pourrait être colocs! ça doit juste faire bizarre la première fois que ton ancien amoureux ramène une fille à la maison...
- Impossible! Tu ne peux pas vivre avec ton ancien amour. C'est rare que les séparations se passent en bons termes. Il y en a toujours un qui laisse l'autre.
- Ben là... ça veut dire que tu perds non seulement un amoureux mais aussi toute la complicité que tu as construite avec?
- Oui."

Dialogue amical sans autre but que d'être.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de trouver triste le raisonnement de mon ami. Je comprends que lorsque les sentiments ont été intenses, il est difficile de basculer immédiatement dans le registre convivial: hier, il était notre avenir, aujourd'hui, il est celui qui ne fait pas la vaisselle dans l'appartement. J'avoue que les changements seraient un peu brusques. Pourtant, je trouve très triste d'imaginer que si les relations amoureuses ne fonctionnent plus, la seule solution est de dire Adieu à l'autre et de changer toute notre complicité, bâtie au fil du temps, en de vieux souvenirs et des albums photos.

A vrai dire, je n'ai pas une très très grande expérience amoureuse. Avant Jules, je n'ai été vraiment attachée qu'une fois alors c'est un peu toujours cette histoire, mon point de repère. Elle n'a, d'ailleurs, sans doute pas été assez longue pour que je comprenne les apories d'une relation amoureuse en déclin. Pourtant, j'ai l'impression que j'aurais perdu bien plus qu'un amoureux si nous n'étions jamais redevenus des amis. Il me semble que notre relation s'est enrichie d'avoir marché, même quelques mois, sur le même chemin de vie. En complicité, certes, mais également en connaissance de nous mêmes. Une petite étincelle, un non-dit, quelques poussières d'amour qui restent accrochées à notre peau.

Souvent, les personnes estiment que si quelqu'un reste ami avec son ex, c'est qu'il est encore amoureux ou, tout au moins, qu'il espère quelque chose. Je suis contre cette pensée. Une relation amoureuse qui s'est éteinte a laissé ses papillons sur le bord du chemin. Il n'est pas question de leur rendre la vie. En revanche, d'autres peuvent apparaître: des différents, plus colorés, plus vifs, plus heureux. Pourquoi serait-il impossible de rester des amis particuliers après s'être tant aimés? Parce que nous aurions, justement, trop aimé? Mais est-ce vraiment possible de donner trop d'amour? Et puis, n'est ce pas le lot de toute relation trop longue de déborder sur le plan amical? Alors pourquoi ne serait-ce plus possible après une séparation?

Bien sûr, je me doute qu'il faut une période de transition. Le temps que la brûlure, qui consume chacun de nos organes dès qu'on croise ou qu'on songe à notre amour perdu, s'estompe. Cette douleur ineffable ne peut s'adoucir dans la relation amicale, les premiers temps. En revanche, par la suite, n'est il pas possible de se retrouver? Notre relation, axée sur l'amitié, n'en devient-elle pas plus forte?

J'aime à le croire, en tout cas. Il n'y aurait définitivement plus aucun intérêt à s'investir autant dans une relation amoureuse si l'on sait qu'il y a une chance sur deux pour qu'on perde, à la fin, un amoureux ET un ami. Ce serait du gâchis. Mais peut-être raisonnais-je encore avec mon esprit fataliste, un brin cynique, pourtant si fleur bleue? ^-^

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire