16 juillet 2009

Océan de souvenirs.

Petit message un peu à part, une envie de rendre hommage à un être cher, un besoin irrépressible de dire ce qui est ineffable: hier soir, alors que je discutais avec des amis de mon voyage au Mexique, j'ai repensé à ce fameux jour du mois d'août.

Nous étions sur une île vierge, à proximité d'Accapulco. Il faut entendre par là, un lieu fréquenté essentiellement par les Mexicains, de longues plages de sable blanc, des hamacs suspendus devant une immensité bleu indomptable. Dans ces lieux, ni touristes, ni maître nageur. Juste la nature et nous. Nous savions, de par la taille des vagues, qu'il valait mieux rester sur le bord de l'eau. Avec une de mes amies, nous nous amusions sans vraiment faire attention dans les remous de l'océan. Soudain, en me retournant vers le rivage, je me rendis compte que les personnes présentes sur la plage s'étaient rapprochées du rivage et nous regardaient en silence. Me tournant vers mon amie, je m'aperçus que nous nous étions trop éloignées de la côte et que nous étions maintenant aux prises avec les courants et les lames de fond. Nous entreprîmes de rejoindre le bord mais l'océan cherchait à nous entraîner vers les abysses par tous les moyens. Je ne sais pas très bien nager et je ne tardai pas à comprendre que je m'épuisais vainement à lutter contre le courant.

-"Comment ça, tu ne sais pas nager???"

Ben non. Enfin si mais pas super bien. Je barbote quoi! Bref, là n'est pas le propos!

-"Quand même! Parce qu'on ne va pas se baigner dans un océan déchaîné quand on ne sait pas faire la brasse!"

Maman, sors de ce corps! :p Je n'avais pas franchement prévu que le terrain de jeu aqueux se transformerait en monstre agressif et affamé!

-"Inconsci..."

Puis-je finir mon anecdote? Parce que bon, à priori, si je la raconte aujourd'hui, c'est qu'il y a eu un "happy end" comme le cinéma Américain les affectionne tant!

Donc, j'en étais donc à ma noyade: songeant à entamer un mouvement de panique, je croisai alors le regard de Mathieu sur la plage, qui nous regardait, un brin inquiet. Je songeai que la meilleure réplique, à cet instant précis de ma vie, devait être:

-"Au secours!"

Certes: une héroïne digne de ce nom aurait sûrement déclamé, la larme à l'œil:

-" Adieu, cher Amour! Sois heureux!"

Oui mais voilà: ce n'était pas mon amoureux et, qui plus est, nous étions au début de notre périple Mexicain. Je doute que le reste du voyage aurait été vraiment source de joie et de bonheur! On a beau dire: une noyade, ça vous gâche un rêve! ^-^

Je m'égare, encore! Donc, suite à ma phrase fort à propos, mon ami n'hésita pas une seconde: il plongea à l'instant. Je venais d'être entraînée pour la énième fois dans le fond de l'eau et je ne sentis tout d'abord que sa main. Lorsqu'il m'attira contre lui et qu'il me dicta quoi faire pour ne pas trop le gêner dans sa nage, j'étais dans un état second. Mon amie, qui savait bien mieux nager, nous suivait à peu de distance. Parvenus sur le rivage, je demeurai là, dans les bras de Mathieu, quelques instants, sans trop réaliser ce qu'il venait de se produire.

-"C'est bon, Steph. On est sur la plage."

Sa voix me tira de ma torpeur et je le lâchai. Sur le coup, je ne pus rien dire. Il retourna s'amuser sur le bord de l'eau tandis que je regagnai mon hamac, un peu choquée. Que dit-on à une personne qui vient de vous sauver la vie? Ce n'est que le soir, alors que nous avions un peu bu, que j'arrivais à lui dire "Merci". Ce fut l'unique moment où nous parlâmes de ce qui était arrivé cette après-midi là. Encore une fois, la langue humaine n'est pas assez riche pour rendre tout ce que j'aurais voulu dire à mon ami. Aujourd'hui, nous ne nous voyons plus aussi souvent. Il habite loin et il est pas mal occupé. Nos routes semblent ne pas suivre la même direction. Pourtant, je sais que nous ne nous perdrons jamais de vue. Jamais je ne pourrai l'oublier.

Mathieu. Il y a tant de choses que j'aurais aimé te dire alors. Désormais, il est trop tard pour beaucoup d'entre elles. Mais sache que, même si tu es distrait et peu enclin à répondre aux mails ;), tu gardes toujours cette place si particulière dans mon coeur. Je ne sais trop comment exprimer ce que je ressens: j'ai l'impression de salir la beauté de ce sentiment en le traduisant par de simples mots. Mais je n'en ai pas besoin, de toute façon, car je sais que tu comprends. Certaines choses sont ineffables mais c'est souvent ce qui les rend si précieuses.

Mon ami, prends soin de toi.

Daisuki.

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