Retour en France, pour deux semaines, dans quatre jours. Cela va faire un an que je n'y ai pas été. Remarquez, si j'avais respecté mon programme, je n'y serais même pas retournée cet été et j'aurais achevé ma thèse en décembre... Bon, ne retournons pas le couteau dans la plaie: ce ne sera pas le cas.
En fait, je ne réalise pas vraiment que je vais bientôt être dans un avion qui me ramènera vers ma terre natale. Je n'ai même pas commencé mes valises. Je repense à tous les événements qui se sont déroulés en cette année scolaire 2008/2009. J'ai découvert beaucoup de choses sur le fonctionnement de notre société: j'ai eu des amitiés fortes comme des déceptions particulièrement douloureuses. Les hauts et les bas que j'ai rencontrés avec Jules m'ont aussi permis d'apprendre beaucoup sur moi même.
Parfois, je me demande jusqu'à quel point nous devons en vouloir aux personnes qui nous ont blessés. La plupart de nos actes sont influencés par nos propres expériences et nos propres vécus: celui qui nous rejette a sans doute été lui même oublié, autrefois, et refuse de vivre à nouveau ces souffrances. Pourtant, est-ce une excuse pour toujours reproduire le même schéma? Inconsciemment, nous appliquons le proverbe du chat qui se serait trempé dans l'eau trop chaude. Nous sommes, dans le même temps, attirés par ce que nous connaissons déjà et effrayés par le souvenir que cela suscite en nous. De fait, nous finissons par ne plus savoir ce que nous voulons: fuir ou donner une seconde chance? Recommencer en se disant que ce ne sera peut-être pas pareil, même si tout nous indique que si? Comment oublier les cicatrices des relations passées?
Lorsqu'on tombe amoureux, on voudrait ne jamais blesser l'autre, le protéger pour que jamais le voile gris de la tristesse n'assombrisse ses yeux. On se dit que ressentir autant d'amour pour une personne est merveilleux et ne peut avoir de fin. Enfin, c'est ce que nous souhaiterions au fond de nous-mêmes.. De par mon éducation et mon expérience personnelle, j'ai toujours conservé un discours cynique et défaitiste sur l'avenir des relations longues. Je suis certaine, pourtant, que j'aurais voulu qu'on me prouve que j'avais tort et qu'on m'enlève cette peur viscérale de souffrir. J'ai blessé Jules plus souvent qu'à son tour. Par mon franc-parler, parce que je veux toujours tout dire pour que l'échec, s'il advenait, ne soit jamais imputable à un quiproquo. En clair, j'ai toujours fondé chacune de mes actions et de mes paroles dans mon couple sur l'idée que ce serait une occasion de moins d'insuccès.
-"Wow! C'est une bonne base, ça..."
Oui, je sais. Tout penser en fonction de l'échec possible est la meilleure façon de le susciter. C'est un peu comme regarder la voiture de droite lorsqu'on conduit: imperceptiblement, on se dirige vers elle. Pourtant, c'est la seule manière que j'avais trouvé pour préserver ce que nous avions construit. Un de mes amis me disait un jour: dans un couple, les deux sont responsables. Les deux se font du mal et se blessent. Il n'y a jamais un méchant et un gentil. Sûrement. Pourtant, j'ai parfois l'impression qu'un côté cumule plus les coups que l'autre. Ce n'est pas nouveau: les relations sociales, c'est pas mon truc...
Parfois, lorsque je sens que je blesse les autres, lorsque je sens leur peine et que je me sais responsable, j'ai envie d'arrêter. Je voudrais ne plus m'attacher pour ne plus susciter les larmes avec mes pensées égoïstes. A trop dire tout ce que je pense, je finis par imposer mon mode de pensée aux gens qui m'entourent. Je ne leur laisse pas le choix: pour éviter d'avoir mal comme j'ai si peur que cela advienne, je fais souffrir mes proches. C'est ironique. Vous me direz, les relations amicales et amoureuses sans incidents seraient moins riches...Sûrement... Pourtant, je ne peux m'empêcher de me demander si, une fois encore, ce n'est pas simplement une preuve de mon incapacité sociale. Un peu comme quand je ne suis pas capable de m'adresser à ma famille sans agressivité. Je voudrais vous dire tant de choses, Amis, mais je n'ai pas les mots. Lorsqu'un bonheur intense m'inonde, lorsque j'ai un goût de miel dans la bouche, je voudrais pouvoir l'exprimer, mais je ne sais qu'écrire, alors je passe par ce biais. Parfois, les gens ont peur de mes mots, souvent ils ne comprennent pas vraiment. On dirait que je ne suis pas douée pour rendre la danse des papillons, un soir d'été.
Un jour, j'aime à le croire, je saurais ne pas renverser d'un revers de main le château de cartes des relations, si patiemment construit. En attendant, j'apprends chaque jour à avancer sur le chemin de notre existence, parsemé de ronces mais regorgeant, également, d'ineffables trésors.
En fait, je ne réalise pas vraiment que je vais bientôt être dans un avion qui me ramènera vers ma terre natale. Je n'ai même pas commencé mes valises. Je repense à tous les événements qui se sont déroulés en cette année scolaire 2008/2009. J'ai découvert beaucoup de choses sur le fonctionnement de notre société: j'ai eu des amitiés fortes comme des déceptions particulièrement douloureuses. Les hauts et les bas que j'ai rencontrés avec Jules m'ont aussi permis d'apprendre beaucoup sur moi même.
Parfois, je me demande jusqu'à quel point nous devons en vouloir aux personnes qui nous ont blessés. La plupart de nos actes sont influencés par nos propres expériences et nos propres vécus: celui qui nous rejette a sans doute été lui même oublié, autrefois, et refuse de vivre à nouveau ces souffrances. Pourtant, est-ce une excuse pour toujours reproduire le même schéma? Inconsciemment, nous appliquons le proverbe du chat qui se serait trempé dans l'eau trop chaude. Nous sommes, dans le même temps, attirés par ce que nous connaissons déjà et effrayés par le souvenir que cela suscite en nous. De fait, nous finissons par ne plus savoir ce que nous voulons: fuir ou donner une seconde chance? Recommencer en se disant que ce ne sera peut-être pas pareil, même si tout nous indique que si? Comment oublier les cicatrices des relations passées?
Lorsqu'on tombe amoureux, on voudrait ne jamais blesser l'autre, le protéger pour que jamais le voile gris de la tristesse n'assombrisse ses yeux. On se dit que ressentir autant d'amour pour une personne est merveilleux et ne peut avoir de fin. Enfin, c'est ce que nous souhaiterions au fond de nous-mêmes.. De par mon éducation et mon expérience personnelle, j'ai toujours conservé un discours cynique et défaitiste sur l'avenir des relations longues. Je suis certaine, pourtant, que j'aurais voulu qu'on me prouve que j'avais tort et qu'on m'enlève cette peur viscérale de souffrir. J'ai blessé Jules plus souvent qu'à son tour. Par mon franc-parler, parce que je veux toujours tout dire pour que l'échec, s'il advenait, ne soit jamais imputable à un quiproquo. En clair, j'ai toujours fondé chacune de mes actions et de mes paroles dans mon couple sur l'idée que ce serait une occasion de moins d'insuccès.
-"Wow! C'est une bonne base, ça..."
Oui, je sais. Tout penser en fonction de l'échec possible est la meilleure façon de le susciter. C'est un peu comme regarder la voiture de droite lorsqu'on conduit: imperceptiblement, on se dirige vers elle. Pourtant, c'est la seule manière que j'avais trouvé pour préserver ce que nous avions construit. Un de mes amis me disait un jour: dans un couple, les deux sont responsables. Les deux se font du mal et se blessent. Il n'y a jamais un méchant et un gentil. Sûrement. Pourtant, j'ai parfois l'impression qu'un côté cumule plus les coups que l'autre. Ce n'est pas nouveau: les relations sociales, c'est pas mon truc...
Parfois, lorsque je sens que je blesse les autres, lorsque je sens leur peine et que je me sais responsable, j'ai envie d'arrêter. Je voudrais ne plus m'attacher pour ne plus susciter les larmes avec mes pensées égoïstes. A trop dire tout ce que je pense, je finis par imposer mon mode de pensée aux gens qui m'entourent. Je ne leur laisse pas le choix: pour éviter d'avoir mal comme j'ai si peur que cela advienne, je fais souffrir mes proches. C'est ironique. Vous me direz, les relations amicales et amoureuses sans incidents seraient moins riches...Sûrement... Pourtant, je ne peux m'empêcher de me demander si, une fois encore, ce n'est pas simplement une preuve de mon incapacité sociale. Un peu comme quand je ne suis pas capable de m'adresser à ma famille sans agressivité. Je voudrais vous dire tant de choses, Amis, mais je n'ai pas les mots. Lorsqu'un bonheur intense m'inonde, lorsque j'ai un goût de miel dans la bouche, je voudrais pouvoir l'exprimer, mais je ne sais qu'écrire, alors je passe par ce biais. Parfois, les gens ont peur de mes mots, souvent ils ne comprennent pas vraiment. On dirait que je ne suis pas douée pour rendre la danse des papillons, un soir d'été.
Un jour, j'aime à le croire, je saurais ne pas renverser d'un revers de main le château de cartes des relations, si patiemment construit. En attendant, j'apprends chaque jour à avancer sur le chemin de notre existence, parsemé de ronces mais regorgeant, également, d'ineffables trésors.
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