6 juillet 2009

Capricieuse Humanité.

Dans quelle mesure sommes-nous maîtres de nos vies? A partir de quand nos décisions sont-elles dépendantes de celles des autres? Qu'est ce qui rend notre chemin à ce point tortueux ou, au contraire, si droit que tout en devient trop prévisible?

-"Bon! Encore un questionnement stérile!"

J'avoue. Je m'interroge souvent sur des éléments, sinon futiles, du moins insolubles de notre existence. Lorsque j'étais enfant, je me demandais souvent ce qui faisait que j'étais "moi" et non quelqu'un d'autre. Comment pouvais-je entendre ce que je murmurais dans ma tête? D'ailleurs, jusqu'à quel point était-ce moi qui prononçait tous ces mots? Parfois, lorsque j'avais des mauvaises pensées, je tentais de les attribuer à une "autre", qui vivrait, tapie dans un coin de mon crâne. J'ignorais alors combien cette créature prendrait de l'importance dans ma vie, quelques années plus tard. Pour l'heure, je me contentais d'imaginer son immolation à chaque pensée négative. Cela me permettait, sans doute, de me cacher à moi même mon côté plus sombre. Nous ne sommes jamais très enthousiastes à l'idée de faire sa connaissance.

Souvent, aujourd'hui, mes amis et mon entourage me demandent pourquoi j'ai l'air d'avoir aussi peu confiance en moi ou, en tout cas, si peu d'estime pour mon être. Je pense que c'est le seul moyen que j'ai trouvé d'étouffer l'"autre". Elle ne se sent pas à son aise dans l'auto-dérision, alors j'en abuse. Mais ne vous inquiétez pas: je vais bien. C'est juste une histoire entre elle et moi. Un marché que nous aurions conclu pour ne pas devenir un être humain trop triste. Au fond, je m'en sors bien. ^-^

Michael Jackson est mort la semaine dernière.

-"Wouah! Quelle transition!"

Un peu abrupte, je le reconnais. Mais il y a un lien, je vous assure! Non pas entre Michael Jackson et moi mais entre le sujet de la bi-polarité humaine et le personnage: nous, hommes et femmes doués de raison, avons cette étonnante capacité de ne nous rappeler que de ce que nous voulons. Le maître du Moonwalk est parti vers d'autres horizons et tout le monde a cessé de respirer. La Terre s'est arrêtée de tourner: plus de guerre en Afghanistan, plus de massacres en Irak, plus de famines dans le monde, plus de scandales politiques, plus rien. Un homme est mort. Dans une de leurs chansons que j'aime beaucoup, Dehors Novembre, Les Colocs chantent les derniers instants de l'un des leurs, emporté par le Sida. Il déclare:

"La planète tourne. L'est pas supposée d'tourner sans moi."

Je trouve cette phrase très vraie. A l'instant où la vie quitte notre corps, on doit sans doute avoir un petit pincement au cœur en songeant que cela ne changera pas la face du monde, ou que, plus exactement, nous n'étions qu'une poussière dans l'immensité et que nous tomberons dans l'oubli dans un jour, un mois, un an. Peu importe. Michael Jackson a été révolutionnaire en son temps: il a marqué les esprits de bien des générations. Une de mes amies m'expliquait combien sa disparition l'affectait car elle avait grandi avec sa musique. Je peux le concevoir. Pourtant, je trouve ça toujours bouleversant de voir combien il peut y avoir un décalage entre la mort d'un seul être et celles de milliers d'autres. Il n'était ni meilleur ni pire qu'un autre homme. Il était célèbre, that's it. Je comprends l'émotion de voir partir une icône d'une autre époque mais le cirque médiatique qui se trame autour de sa disparition est tellement grotesque en comparaison de la manière dont il était perçu ces dernières années...

En tout cas, chacun ressent ses émotions de façon différente. L'important est de sentir quelque chose, n'est-ce pas? ^-^

1 commentaire:

  1. Tout pareil. J'ai été très triste quand Bashung nous a quitté, mais sans le même déferlement médiatique !
    On a l'impression que la presse et la TV s'emballent de leur propre emballement et nous font supporter des enterrements en direct live...

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