Une fois n'est pas coutume: je suis profondément perturbée. Certes, beaucoup de mes messages laissent transparaître un certain trouble dans mon esprit mais celui qui m'habite ces derniers temps est d'un autre genre. Je m'explique:
Personnellement, du fait de ma manière de penser quelque peu défaitiste concernant les relations amoureuses et leur viabilité sur le long terme, j'ai toujours favorisé l'amitié dans ma vie. Autant je peux avoir des lacunes et des faiblesses dans ma vie personnelle et intime, autant je m'efforce d'être une amie sincère, franche et honnête. Mes compagnons sont l'un des plus précieux trésors que la vie m'ait donnée et je ne voudrais les perdre pour rien au monde. Aussi, lorsque je me retrouve confrontée au mépris ou à l'indifférence, je ne comprends pas. Ou, plus exactement, la sensation que j'en retire est trop douloureuse pour que mon âme consente à l'accepter.
-"Que t'est-il arrivé encore?"
Eh bien, je ne sais pas trop car il me manque bien des éléments. J'étais amie avec une personne. On s'entendait plutôt bien, dans nombre de domaines, et j'appréciais énormément passer du temps avec elle. Nous avions de longues discussions sur tout et sur rien et nous partagions une complicité que je voulais croire particulière. Ce n'était pas le même type d'amitié, intense et entière, que je peux avoir avec mon yankee préféré, ni même celle, fraternelle et réconfortante, que je partage avec mes Faraham, de l'autre côté de l'océan. Mais elle était belle et se construisait, de jour en jour.
Je définis souvent l'amitié par la grande liberté qu'elle nous laisse: on n'est jamais plus en confiance qu'avec ses amis. De fait, je suis toujours très franche avec mes compagnons et je demande généralement à ce qu'ils le soient aussi: une phrase, sèche ou diplomate, résolve bien des difficultés et des quiproquos qu'une intériorisation trop longue aurait laissé pourrir. J'avais donc informé cette personne, que j'apprenais à connaître, de cette clause amicale. Elle m'avait assurée qu'elle s'y complairait. Pourtant, après quelques semaines de franche camaraderie, le monde s'est arrêté de tourner: le temps a passé et je n'ai plus eu aucune nouvelle depuis plus de deux semaines. Pas un mot, pas une lettre, pas un signe de vie. Aucune réponse à mes courriels s'interrogeant sur son état, sa santé, son moral. Rien. Un silence froid et vide.
Je n'aime pas le silence. Il est l'expression la plus éloquente du mépris et de l'indifférence. Il est l'indice le plus criant que, finalement, mon amitié ne comptait pas plus pour cette personne que le soleil pour un papillon de nuit. Je n'ai été qu'un pion, une image qui a traversé sa vie aussi doucement qu'une brise d'été. L'écrire me fait mal un peu. Je suis déçue et en colère. Un autre de mes amis m'a signifié que parfois le silence n'était que temporaire: un outil pour mieux prendre du recul, réflèchir à une réponse, ne pas se précipiter. Certes, j'en conviens. Mais il ne faut pas deux semaines pour répondre à un courriel demandant si tout va bien.
Alors, il en est ainsi. Mon yankee préféré, lorsque je le croiserai, au hasard du web ou de la chaire, ne manquera pas de me faire remarquer, j'imagine, que ma déception n'est que l'illustration que sa conception de l'amitié intense, particulière, exigeante est la meilleure car elle évite de se réveiller brutalement comme je viens de le faire. J'avoue que la douche fut particulièrement glaciale. Je vais m'en remettre mais je garderai sans doute toujours cet arrière goût âcre d'amitié gâchée pour un non dit ou un malentendu. C'est un peu triste...
En tous les cas, ami, si jamais tu lis ces lignes, sache que je n'ai jamais menti. J'ai toujours pensé chaque phrase que je t'ai dite et j'aurais toujours respecté tes paroles, tes voeux, quels qu'ils aient été. Mais il eusse fallu que, comme tu me l'avais promis, tu sois toujours franc avec moi. Il semble que tu aies manqué à ce dernier point et je ne suis pas douée pour deviner les non dits. Je suis même très mauvaise. L'amitié est un trésor, une richesse sans cesse renouvelée, une raison d'être par elle même: la briser par un silence, pour une divergence de point de vue, pour une peur inexprimée, est, à mon sens, la chose la plus triste au monde. Parce que lorsqu'on a tout perdu, il ne nous reste que nos rêves et nos peurs.
Je n'échangerais pour rien au monde un de ces moments complices où je suis affalée dans un des vieux canapés du café Aquin avec mon yankee à refaire le monde ou bien en train de fumer une shisha en compagnie de mes frères et soeurs du kung fu. Ce sont des petits riens de la vie qui font qu'on continue d'avancer, en dépit des bourrasques et des méandres du chemin. Ami, je suis malheureuse. Peut être t'ai-je causé du tort, sans doute t'ai-je blessé d'une manière ou d'une autre, mais j'ignore tout car tu ne m'as rien dit. Tu ne m'as offert qu'un silence indifférent qui enterre sous des couches de poussière le bonheur passé. Toutes les histoires finissent un jour, mais certaines fins sont plus tristes et moches que d'autres. Le rideau est tombé sur une scène vide.
Sa-yo-na-ra....
Personnellement, du fait de ma manière de penser quelque peu défaitiste concernant les relations amoureuses et leur viabilité sur le long terme, j'ai toujours favorisé l'amitié dans ma vie. Autant je peux avoir des lacunes et des faiblesses dans ma vie personnelle et intime, autant je m'efforce d'être une amie sincère, franche et honnête. Mes compagnons sont l'un des plus précieux trésors que la vie m'ait donnée et je ne voudrais les perdre pour rien au monde. Aussi, lorsque je me retrouve confrontée au mépris ou à l'indifférence, je ne comprends pas. Ou, plus exactement, la sensation que j'en retire est trop douloureuse pour que mon âme consente à l'accepter.
-"Que t'est-il arrivé encore?"
Eh bien, je ne sais pas trop car il me manque bien des éléments. J'étais amie avec une personne. On s'entendait plutôt bien, dans nombre de domaines, et j'appréciais énormément passer du temps avec elle. Nous avions de longues discussions sur tout et sur rien et nous partagions une complicité que je voulais croire particulière. Ce n'était pas le même type d'amitié, intense et entière, que je peux avoir avec mon yankee préféré, ni même celle, fraternelle et réconfortante, que je partage avec mes Faraham, de l'autre côté de l'océan. Mais elle était belle et se construisait, de jour en jour.
Je définis souvent l'amitié par la grande liberté qu'elle nous laisse: on n'est jamais plus en confiance qu'avec ses amis. De fait, je suis toujours très franche avec mes compagnons et je demande généralement à ce qu'ils le soient aussi: une phrase, sèche ou diplomate, résolve bien des difficultés et des quiproquos qu'une intériorisation trop longue aurait laissé pourrir. J'avais donc informé cette personne, que j'apprenais à connaître, de cette clause amicale. Elle m'avait assurée qu'elle s'y complairait. Pourtant, après quelques semaines de franche camaraderie, le monde s'est arrêté de tourner: le temps a passé et je n'ai plus eu aucune nouvelle depuis plus de deux semaines. Pas un mot, pas une lettre, pas un signe de vie. Aucune réponse à mes courriels s'interrogeant sur son état, sa santé, son moral. Rien. Un silence froid et vide.
Je n'aime pas le silence. Il est l'expression la plus éloquente du mépris et de l'indifférence. Il est l'indice le plus criant que, finalement, mon amitié ne comptait pas plus pour cette personne que le soleil pour un papillon de nuit. Je n'ai été qu'un pion, une image qui a traversé sa vie aussi doucement qu'une brise d'été. L'écrire me fait mal un peu. Je suis déçue et en colère. Un autre de mes amis m'a signifié que parfois le silence n'était que temporaire: un outil pour mieux prendre du recul, réflèchir à une réponse, ne pas se précipiter. Certes, j'en conviens. Mais il ne faut pas deux semaines pour répondre à un courriel demandant si tout va bien.
Alors, il en est ainsi. Mon yankee préféré, lorsque je le croiserai, au hasard du web ou de la chaire, ne manquera pas de me faire remarquer, j'imagine, que ma déception n'est que l'illustration que sa conception de l'amitié intense, particulière, exigeante est la meilleure car elle évite de se réveiller brutalement comme je viens de le faire. J'avoue que la douche fut particulièrement glaciale. Je vais m'en remettre mais je garderai sans doute toujours cet arrière goût âcre d'amitié gâchée pour un non dit ou un malentendu. C'est un peu triste...
En tous les cas, ami, si jamais tu lis ces lignes, sache que je n'ai jamais menti. J'ai toujours pensé chaque phrase que je t'ai dite et j'aurais toujours respecté tes paroles, tes voeux, quels qu'ils aient été. Mais il eusse fallu que, comme tu me l'avais promis, tu sois toujours franc avec moi. Il semble que tu aies manqué à ce dernier point et je ne suis pas douée pour deviner les non dits. Je suis même très mauvaise. L'amitié est un trésor, une richesse sans cesse renouvelée, une raison d'être par elle même: la briser par un silence, pour une divergence de point de vue, pour une peur inexprimée, est, à mon sens, la chose la plus triste au monde. Parce que lorsqu'on a tout perdu, il ne nous reste que nos rêves et nos peurs.
Je n'échangerais pour rien au monde un de ces moments complices où je suis affalée dans un des vieux canapés du café Aquin avec mon yankee à refaire le monde ou bien en train de fumer une shisha en compagnie de mes frères et soeurs du kung fu. Ce sont des petits riens de la vie qui font qu'on continue d'avancer, en dépit des bourrasques et des méandres du chemin. Ami, je suis malheureuse. Peut être t'ai-je causé du tort, sans doute t'ai-je blessé d'une manière ou d'une autre, mais j'ignore tout car tu ne m'as rien dit. Tu ne m'as offert qu'un silence indifférent qui enterre sous des couches de poussière le bonheur passé. Toutes les histoires finissent un jour, mais certaines fins sont plus tristes et moches que d'autres. Le rideau est tombé sur une scène vide.
Sa-yo-na-ra....
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