Le 31 Juillet. La date du prochain examen de Kung Fu est tombée et je sens une petite pointe de déception dans mon coeur. Une fois de plus, je vais manquer le coche: je serai en France. A vrai dire, curieusement, je n'ai pas envie de pleurer cette fois. Je ne suis même pas aussi surprise que je le devrais: je regarde la date inscrite sur le tableau et je ne peux m'empêcher de sourire. La vie est ironique et elle semble prendre plaisir à se jouer de moi. Tant pis. De toute façon, je n'aurais sûrement pas été assez prête.
Une boule s'est formée dans mon estomac depuis quelques semaines. Je ne me sens pas à ma place. J'ai ce malaise latent d'être un imposteur dans un monde qui ne lui appartient pas. C'est une impression étrange que de se sentir actrice de sa propre vie, sans jamais pouvoir enlever le masque. J'ai le goût de m'enfuir, loin, sans me retourner. Je ne voulais pas m'attacher à cette existence. Lorsque j'étais enfant, je pensais que je mourrais probablement d'un accident quelconque à 25ans. Je n'étais pas faîte pour devenir une grande personne. Je vais en avoir 27 bientôt et je suis toujours là: il faut croire que j'avais mal lu la trajectoire des étoiles. Ou bien, la Grande Faucheuse s'est cassée le bras l'année de mes 25ans: depuis, elle me cherche mais elle a trop de travail avec le reste du monde... Peut être. En tout cas, je suis encore là et j'essaie d'avancer dans une vie qui me laisse parfois un arrière goût de mauvaise série B. Je me demande comment je peux être imposteur dans mon propre corps... J'ai sans doute trop souvent dissocié mon esprit de mon véhicule charnel: aujourd'hui, ils ne peuvent plus cohabiter.
Hier, alors que je fixais le plafond dans la noirceur de la nuit, aux prises avec mes angoisses nocturnes habituelles, j'ai pensé à toi, mon frère. Je me demande à quoi tu songes lorsque les ténèbres envahissent ta vie. Il paraît que tu refuses de rencontrer papa...Il semble que tu ne vas pas mieux mais personne ne peut rien faire. Je me demande si tu m'en veux encore pour ta main... Cela fait un an désormais que cette sombre histoire a bouleversé nos vies. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n'ai rien vu venir. J'ai gardé ton dernier mail, celui que tu m'as écrit avant de perdre la raison. Je le lis et j'ai à présent l'impression d'y découvrir un appel au secours. Je n'ai rien vu de tel sur le coup. Une fois encore, je n'ai pas su être assez vive. Dis moi, mon frère, as tu peur? Te sens tu seul parfois? J'aimerais pouvoir prendre un peu de ce mal qui te ronge mais tu ne veux même pas me parler... Tu sais, je repense souvent à nos conversations. Je nous trouvais forts d'avoir su aller au delà de notre histoire tumultueuse. Mais je me suis voilée la face n'est ce pas? Tu y pensais encore... Ta cicatrice à la main était là pour te la rappeler chaque jour.
Voilà un an que tu es parti dans un autre monde, mon frère. Un an que tu t'es enfermé dans ta tête pour ne plus en sortir. C'est une journée grise et sombre aujourd'hui, à l'instar de ce triste anniversaire.
Une boule s'est formée dans mon estomac depuis quelques semaines. Je ne me sens pas à ma place. J'ai ce malaise latent d'être un imposteur dans un monde qui ne lui appartient pas. C'est une impression étrange que de se sentir actrice de sa propre vie, sans jamais pouvoir enlever le masque. J'ai le goût de m'enfuir, loin, sans me retourner. Je ne voulais pas m'attacher à cette existence. Lorsque j'étais enfant, je pensais que je mourrais probablement d'un accident quelconque à 25ans. Je n'étais pas faîte pour devenir une grande personne. Je vais en avoir 27 bientôt et je suis toujours là: il faut croire que j'avais mal lu la trajectoire des étoiles. Ou bien, la Grande Faucheuse s'est cassée le bras l'année de mes 25ans: depuis, elle me cherche mais elle a trop de travail avec le reste du monde... Peut être. En tout cas, je suis encore là et j'essaie d'avancer dans une vie qui me laisse parfois un arrière goût de mauvaise série B. Je me demande comment je peux être imposteur dans mon propre corps... J'ai sans doute trop souvent dissocié mon esprit de mon véhicule charnel: aujourd'hui, ils ne peuvent plus cohabiter.
Hier, alors que je fixais le plafond dans la noirceur de la nuit, aux prises avec mes angoisses nocturnes habituelles, j'ai pensé à toi, mon frère. Je me demande à quoi tu songes lorsque les ténèbres envahissent ta vie. Il paraît que tu refuses de rencontrer papa...Il semble que tu ne vas pas mieux mais personne ne peut rien faire. Je me demande si tu m'en veux encore pour ta main... Cela fait un an désormais que cette sombre histoire a bouleversé nos vies. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n'ai rien vu venir. J'ai gardé ton dernier mail, celui que tu m'as écrit avant de perdre la raison. Je le lis et j'ai à présent l'impression d'y découvrir un appel au secours. Je n'ai rien vu de tel sur le coup. Une fois encore, je n'ai pas su être assez vive. Dis moi, mon frère, as tu peur? Te sens tu seul parfois? J'aimerais pouvoir prendre un peu de ce mal qui te ronge mais tu ne veux même pas me parler... Tu sais, je repense souvent à nos conversations. Je nous trouvais forts d'avoir su aller au delà de notre histoire tumultueuse. Mais je me suis voilée la face n'est ce pas? Tu y pensais encore... Ta cicatrice à la main était là pour te la rappeler chaque jour.
Voilà un an que tu es parti dans un autre monde, mon frère. Un an que tu t'es enfermé dans ta tête pour ne plus en sortir. C'est une journée grise et sombre aujourd'hui, à l'instar de ce triste anniversaire.
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