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3 août 2011

Camping dans le Charlevoix: les Ours sont moins sauvages que les moustiques.


Ça ne surprendra personne: j'aime voyager. Le nom du blog le dit: je suis une éternelle rêveuse en mal de sac à dos et de découvertes plus ou moins étonnantes. Du coup, quitte à vivre au Québec depuis un p'tit bout de temps maintenant, j'essaie d'en visiter des coins le plus souvent possible. Tant qu'à faire d'ailleurs, je prends Jules avec moi car, bien qu'un Local, il a aussi du territoire à découvrir et il peut faire un fort agréable guide, à l'occasion. Notre dernière destination était le Charlevoix, voire, plus précisèment, le parc des Grands Jardins. Confiants, nous avons emmagasiné dans la voiture de quoi tenir un siège de trois mois et nous sommes partis, samedi dernier, pour une semaine de camping en folie dans une région connue pour être l'une des plus belles de la province canadienne. 

Bon, bien-sûr, puisque c'est moi qui ai organisé le séjour, il fallait qu'il y ait quelques petites confusions: nous nous aperçumes très vite, notamment, que notre réservation se terminait le vendredi d'après et non le samedi, comme initialement prévu, et que le site que j'avais choisi était dépourvu de douches, voire même de toilettes viables. Remarquez, on n'était pas à ces détails près: dans l'enthousiasme des vacances et du soleil sur nos épaules, on prenait tous les changements inattendus dans notre plan de voyage avec le sourire. Il faut savoir que le Charlevoix, depuis Montréal, c'est pas la porte à côté. Bon, c'est pas non plus le Nunavut mais il faut quand même compter cinq bonnes heures de voiture pour l'atteindre. Autant vous dire qu'une fois qu'on y est, on y reste. Ainsi, samedi dernier, nous y sommes arrivés à la nuit tombée: premier constat, il fait beaucoup plus frais là-haut. Nous sommes, en effet, passés des 30 degrès étouffants de l'île de Montréal à un gros 14 degrès (avec le facteur "optimisme vacances") à nous faire claquer des dents. Notez que ce fut un excellent moyen pour monter la tente en un tournemain et ne pas trop traîner dehors. Nous y sommes restés, cependant, suffisamment longtemps pour que quelques moustiques, de passage dans le coin, s'offrent un banquet sur ma voûte plantaire.

La voûte plantaire...Il y a quelques jours, je n'aurai pas utilisé cette expression car, personnellement, je parle rarement aussi en détails de mes pieds. Avec un bouton de la taille d'une pièce d'un dollar dessus, j'ai appris à disserter sur ce lieu incongru du pied, particulièrement mal adapté aux démangeaisons. Qu'à cela ne tienne, le bonheur de la découverte l'emporta sur les désagréments des grattages frénétiques et, dès le lendemain, Jules et moi partîmes à la découverte du Parc. En canot ou en randonnées pédestres, nous en avons fait le tour ou presque durant les quatre premiers jours de notre périple et, c'est indéniable, c'est vraiment joli. Pour ma part, ça me fait un peu penser aux volcans d'Auvergne dans le Cantal. Sauf que ce ne sont pas des volcans et que ces montagnes sont, paraît-il, truffées d'ours, d'orignaux et de cariboux forestiers. Enfin, j'insiste sur le "paraît-il" car nous n'en avons même pas aperçu l'ombre d'un. Et pourtant, les guides papiers, les gardes du parc, voire même les registres tenus par les touristes mentionnaient une présence presque continue des animaux. Jules et mois nous sentions un peu comme dans la publicité Kit-Kat - un genre de complot mis en place par les habitants poilus de la région pour toujours passer avant ou après nous, sans que jamais nous ne les croisions.

Remarquez, des animaux, on en a vu à foison. Beaucoup plus petits, par contre, et visiblement affamés: ainsi, les mouches noires (charmants petits insectes qui te mordent et emportent, au passage, un morceau de peau pour le lunch - je ne résiste d'ailleurs pas à l'envie de vous faire mon superbe jeu de mots: elles pratiquent le "eat and run"... Vous savez? Comme le classique "hit and run", en anglais et... mmh? Je sors? Ok, ok. N'empêche, je me suis trouvée très drôle! ;) ) et les moustiques (qui éprouvent le besoin de te sucer un litre de sang à chaque coup pour que tu aies le plus gros bouton du siècle) nous ont tenu une compagnie fidèle et zélée durant tout le voyage. Pour leur rendre le séjour plus agréable, d'ailleurs, Mère Nature décida, dès le troisième jour, d'agrémenter notre quotidien d'une pluie quasi continue, localisée sur le parc (et juste sur le parc!).

Bref, notre séjour dans le Charlevoix fut "douloureux" et "humide" mais fort agréable du point de vue des découvertes. Il est indéniable que la région est magnifique et nous avons même poussé l'entrain des vacanciers jusqu'à faire le tour de l'île aux Coudres en vélo (ce qui reprèsente, tout de même, un honorable 23km). Somme toute, ce fut donc un très beau séjour. Toutefois, vaincus par les sauvages animaux du lieu, nous avons battu en retraite plus tôt que prévu - écourtant notre camping de 24h. Finalement, cette expérience "piquante" est un argument de plus pour le Westfalia: en camionnette à pop-top, le moustique et la mouche noire sont nettement moins impressionnantes!

22 juillet 2011

Le Neverland de Peter-Pan!

Oui je sais. Après deux mois, je n'ai presque plus le droit de revenir comme une fleur et d'écrire que le monde est toujours en train de tourner. À vrai dire, je n'ai même pas une bonne excuse pour ne pas avoir écrit ces dernières semaines: les sujets, le temps, l'envie même y étaient. Mais faut croire que l'enthousiasme de retrouver mon coin de pays était plus fort que celui de tapoter un clavier d'ordinateur, à décortiquer les mouches et les moustiques qui occupent au quotidien nos sociétés. Sans doute un contrecoup de ma déprime printanière. Remarquez, je ne peux pas dire que mon retour au Québec est un choc thermique et climatique important: il fait chaud. Tellement, d'ailleurs, que tout citoyen digne de ce nom a démarré son système de climatisation pour échapper à l'humidité ambiante. Perso, j'aime pas trop. Parce que la climatisation, ça rend malade pis parce que je n'ai pas chialé durant six mois que je gelais pour me cryogéniser volontairement en été. Mais bon, chacun son truc.

Le retour à Montréal s'est donc fait sous le soleil mais il s'accompagne, une nouvelle fois, de ce sentiment de solitude crasse qui imprègne chacune de mes fins de "voyage". Vivre à l'étranger, tous les magazines vous le diront, ça "ouvre l'esprit", ça "permet de connaître autre chose" et ça vous "enrichit". C'est indéniable. Mais vivre entre deux mondes, c'est aussi s'isoler des deux. Une solitude qui s'érige comme un mur transparent entre le voyageur et ses proches, sans que nous en ayons vraiment conscience. Lorsque je rentre en France ou lorsque je reviens au Québec, je suis à la fois heureuse et triste. Profondément triste. Au début, je pensais que c'était parce que, où que j'aille désormais, je laisserai toujours des gens que j'aime derrière moi. Mais c'est aussi l'impression lancinante que je n'appartiens à aucun des deux mondes. En retrouvant mes amis ou ma famille en France, je ne peux leur rendre ma vie au Québec autrement que par des mots si vides qu'ils ne semblent même pas résonner dans la conversation. Et il en est de même lorsque je franchis à nouveau l'océan. Deux mondes que je côtoie sans jamais véritablement les pénétrer. Vivre à l'étranger, c'est aussi accepter cette forme de solitude ineffable et lancinante. 

L'autre jour, je devisai avec ma cousine sur les changements de notre société. Elle me disait, entre autres, que les anciennes générations qui n'avaient que rarement les moyens de voyager, à fortiori encore moins aussi loin que nous aujourd'hui, finissaient par s'installer et vivre sans être vraiment heureux car ils n'avaient jamais rien connu d'autre. Personnellement, je me demande encore si le voyage et la vie à l'étranger sont les clés pour nous rendre vraiment heureux - si tant est qu'il y ait une clé pour ça. Ils nous enrichissent, sans aucun doute, et nous apportent mille joies au quotidien. Mais, d'un autre côté, ils nous privent de nos racines. Sans cesse en mouvement, on ne s'arrête jamais assez longtemps pour véritablement sentir qu'on appartient à quelque-chose, qu'on fait partie d'un plus grand ensemble. Finalement, on a beau partager sentiments et bonheur avec nos proches, il reste toujours une petite part de nous qui ne peut parvenir à trouver les mots pour rendre la vie d'ailleurs aussi vivante pour ceux d'ici: cela nous transforme en bête curieuse, un peu à l'écart de tous. C'est une bien étrange sensation qui, si elle s'estompe après quelques semaines, ne tarde jamais à réapparaître au prochain voyage, au prochain séjour dans l'"autre" monde - celui que ceux d'ici ne touchent pas et que nous-mêmes ne partageons que par intermittence. Parfois, j'ai peur de disparaître complétement de ces deux mondes. À force d'être entre les deux, je songe que je pourrais disparaître sans créer de vide puisque, finalement, je n'appartenais à aucun des deux. Bien-sûr, ce n'est qu'une angoisse ridicule...

12 août 2010

De l'insignifiance de certains regrets pourtant si douloureux.

Bientôt vingt-huit ans. Il paraît que ce qui nous fait vieillir, ce n'est pas le temps qui passe, c'est le poids des regrets qui s'accumule. Je dois être quand même un peu vieille. Des regrets, j'en ai de toutes les sortes: des gros, des petits, des rouge-sang, des noirs-ténèbres. C'est un peu comme une collection, mais une collection pas le fun, mettons. Parce qu'un regret a une vie propre. Je veux dire: ce n'est pas parce qu'il vient de se poser sur votre épaule, avec les autres, qu'il va se contenter de faire une sieste en vous fichant la paix. Non, ce serait la honte, pour un regret, de ne pas nous faire regretter régulièrement. Il est toujours là pour gratter la croûte et être certain que votre plaie ne cicatrise jamais complétement. Puis, comme ils s'en viennent pas mal nombreux sur mes épaules, ils se relaient: toujours un au poste pour raviver telle ou telle douleur, de l'insignifiante à celle qui vrille votre estomac douloureusement. Aujourd'hui, je vais vous conter le regret qui vous paraîtra, certainement, la plus insignifiant de tous et qui, pourtant, continue de me hanter avec plus ou moins de vigueur. 

Je suis une fille un peu quétaine alors j'ai un petit gargantuesque sentiment d'affection envers pas mal tous les animaux du monde. (Jules refuse encore d'adopter un ours polaire mais il va craquer, je le sens bien!). Question de proximité et d'accessibilité peut-être, j'ai une nette préférence pour les chiens. A peine perceptible pour le commun des mortels, attention: entre mes cris de gamine de quatre ans devant tous les autres animaux, il est difficile de déterminer lequel est mon favori. Mais c'est un fait: les chiens, les gros et pantouflards chiens, c'est la compagnie animale que je préfère. Il y a huit ans maintenant, j'en ai eu un. Bounty que je l'ai appelé. Enfin, après une semaine: il s'est d'abord appelé Frosties, Locke, Frimousse et j'en passe. Bref, Bounty lui est resté. (En dehors de ses douze surnoms et diminutifs, bien-sûr). Mon Bounty, c'est un Golden Retriever et il gagnerait des prix s'il existait un concours du chien le plus feignasse sur cette planète. Pour vous donner une idée, lorsque je voulais aller le promener avant d'aller travailler, le matin, alors que la nuit avait du mal à s'en aller, il refusait tout simplement de sortir dans le noir. Trop tôt, qu'il semblait penser le chien-pantoufle, en retournant se coucher dans un soupir. Bref, Bounty, je l'ai gardé un an et demi avec moi. Puis (attention, mon regret s'en vient!) je suis partie un an (en tout cas, c'était ce qui était prévu) au Québec, en échange universitaire. J'ai hésité à le prendre et puis j'ai eu peur de lui faire prendre l'avion. Bête peur que je regrette aujourd'hui. Un an, me disais-je, c'est vite passé et je savais que mon papa en prendrait soin. 

Oui mais voilà: un an plus tard, je retournais au Québec et mon papa me fit remarquer que ce serait égoïste de traîner mon chien là-bas, alors que je revenais l'année suivante. Je cédais.  Phase deux de mon regret d'aujourd'hui. Je l'ai récupéré l'année suivante, à Paris, mais il était trop tard. Mon papa, pour diverses raisons qui lui sont personnelles, ne souhaitait pas que je le reprenne. Du coup, il ne cessait de dire que mon chien était malheureux avec moi à Paris, que chez lui, c'était dans le sud, là où il pouvait courir librement dans les champs. Objectivement, sa vision se défendait: j'étais partie deux ans, Bounty s'était habitué à la liberté (quoiqu'il n'est pas non plus un monstre de dynamisme et qu'il continue à dormir plus souvent qu'autre chose) et le prendre avec moi était égoïste. Bref, le temps a passé ainsi et aujourd'hui mon chien a huit ans et n'est plus vraiment mon chien. Enfin si, il l'est dans mon cœur mais pas dans les faits. Assez curieusement, il me manque beaucoup. Au fond, tout cumulé, j'aurais passé trois ans avec lui mais une semaine, un jour, une heure m'avait suffi pour m'attacher. Mon regret, c'est de ne pas l'avoir emmené avec moi la première année. Si je l'avais pris, il serait toujours avec moi et non pas "heureux avec quelqu'un d'autre". Je m'exprime peut-être mal. Je suis sûrement égoïste de penser ça parce que, finalement, c'est à moi qu'il manque. Lui semble parfaitement heureux. Au bout de tant d'années, vous pensez, je ne suis pas grand chose dans ses souvenirs. Au fond de moi, je sais que mon papa n'a pas eu conscience de ce qu'il me disait, qu'il pensait sincèrement que mon chien était plus heureux avec (et rendait plus heureux) la personne qui le gardait plutôt qu'avec moi et ma vie de nomade. Mais, bêtement, j'ai l'impression d'avoir perdu un bout de moi et ma grosse boule de poils me manque souvent. Aujourd'hui par exemple.

Alors, vous voyez, ça, c'est un regret quétaine, en apparence. Ce n'est pas un regret qui aurait changé le monde et le fait de ne pas prendre mon chien dès le premier voyage n'aurait pas sauvé des vies. C'est comme ça. C'est presque bizarre de se sentir malheureuse pour ça, non? Pourtant, Bounty me manque. Et si c'était à refaire, je ne referais pas comme ça.  Mais il est trop tard, maintenant. Comme quoi, l'importance des choses est relative, elle aussi.

1 août 2010

Viaje en Cuba, deuxième (ou première) partie.

Deuxième jour de narration de nos aventures Cubaines. Notez que ma capacité de concentration est quelque peu réduite en ce dimanche après-midi, résultat d'un lever pour le moins matinal à 6h45 du matin. Certes, Jules et moi avions pris un rythme de poule depuis quelques temps mais il fallait une petite fille de deux ans et demi pour nous montrer le véritable sens du mot "tôt". J'aurais du m'en douter, la veille, lorsque ma nièce a réclamé d'aller se coucher une heure avant celle du coucher habituel, que toute médaille a son revers et que toute soirée pépère dès 19h20 se paye. Bref, on ne pourra pas me reprocher d'avoir gaspillé mon dimanche en grasse matinée inutile. 

Où en étais-je restée de notre remontée dans le temps à Cuba? Ah oui! La visite de la région de Cienfuegos. C'est dans cette province que se trouvait notre hôtel tout-inclus qui nous servait de point de départ et d'arrivée à Cuba: le Rancho Luna. Nous n'y avons pourtant passé, en tout et pour tout, que quatre journées complètes. Le reste du temps, et notamment la première semaine, nous n'étions, pour ainsi dire, presque, voire complètement, jamais là. Arrivés un vendredi, en effet, nous le quittions dès le lundi pour nous rendre à La Havane. Nous nous sommes greffés à un groupe de touristes qui s'y rendait en avion et les avons abandonnés une fois parvenus dans la capitale. La Havane est une grande ville qui n'en a pas l'air. Sur le bord de l'Océan Atlantique, la plupart de ses grands édifices voient leurs couleurs ternies par les aléas climatiques et le sable. Lors de notre passage, beaucoup de monde s'affairaient à repeindre leur façade afin de cacher un état précaire des murs extérieurs. L'intérieur, par contre, offre généralement un confort et une décoration appréciables, quoique parfois un peu kitchounet (ou quétaine, comme on dit par ici.). Nous sommes restés trois jours dans la capitale, le temps de découvrir les charmes de la vieille ville, des groupes de musique dans les cafés et le caractère beaucoup plus froid de la partie moderne. Nous avons aussi pu apprécier les talents de beaux-parleurs de certains Cubains: quoique nous savions que beaucoup tentent de vendre de faux cigares à de crédules touristes dans la rue, nous nous sommes laissés prendre au piège. Il faut dire que nous sommes particulièrement crédules et nos "amis" nous vantaient les mérites de la coopérative populaire qui leur permettait d'avoir des vivres, s'ils ramenaient des clients, surplus précieux en cette période difficile. Une fois sur place, il ne nous fallut pas longtemps pour comprendre que la vieille table sous une cage d'escalier, en arrière de deux immeubles en ruines, n'avait rien d'un magasin de coopérative. Il fallait bien se faire prendre une fois: voilà qui était fait! 

Outre ce petit incident sans gravité, nous avons rencontré de charmantes personnes, notamment dans les Casas où nous habitions, forme de logement chez l'habitant dont les hôtes se mettent en quatre pour vous aider. Quitte à être à Cuba, nous avons aussi voulu passer, au moins une journée, sur une plage de sable blanc au bord d'une mer azur, à taquiner le poisson clown et à chasser l'étoile de mer. Nous avons opté pour Cayo Largo del Sur et nous n'avons pas regretté. Armés de nos masques et tubas, nous avons passé une journée dans l'eau, à nous émerveiller comme des enfants. Un peu comme le soir suivant, lorsque nous vidions nos pots de lait après-soleil sur nos corps plus rouges qu'un homard trop cuit. Ma maman en aurait la migraine si elle le savait. Pour notre défense, nous avions mis toute la crème écran solaire nécessaire pour un petit soleil normal mais nous n'avions pas l'expérience de "la plage de film". Chose faite. Pour nous remettre de cette journée plage et Iguanes (car il y avait des iguanes!), nous sommes partis pour Vinales (qui s'écrit avec un truc sur le n mais mon clavier n'a même pas les accents français alors vous pensez bien que les espagnols demeurent un concept assez flou...). En clair, un morceau de jungle entouré de montagnes verdoyantes. Un coin réputé car il servit au Che de base de repli durant les débuts de la guerre froide. Là bas, nous avons goûté à la Nature et à la vie des campagnes Cubaines. Nous avons fait du cheval dans la vallée et rencontré un planteur de Tabac qui nous a expliqué les fondements de la fabrication du cigare. Et du Coco Loco. Très bon d'ailleurs. Bref, la semaine s'est envolée sans un bruit et nous sommes repartis, au petit matin du dimanche, vers Cienfuegos et la ville de Trinidad.

De tout le voyage, c'est certainement la semaine que j'ai préférée. Elle nous a donné un rapide, certes, mais agréable aperçu de Cuba, urbain et agricole, moderne et rustique, tel que nous ne l'oublierons pas. Cela n'enlève rien au plaisir de la nage avec les dauphins et des visites dans la région de Cienfuegos. Mais c'était différent, un autre charme qui m'est peut-être très personnel. Après tout, il y a dans cette semaine d'escapade un petit côté sans attache, libre de partir quand  et où bon nous semblait, qui parait si cher à mon cœur.

31 juillet 2010

Retour de Cuba: récit de voyage première (ou dernière?) partie!

Deux semaines plus tard et toujours en vie. Comme quoi, Cuba n'est pas une destination à ranger dans la boite des "zones noires". Au contraire, dirais-je! A vrai dire, j'aurais des milliers de choses à raconter sur ces quelques jours: du positif (en masse) au négatif (parce qu'il faut bien rechercher le juste milieu!;) ), je pourrais, littéralement, couvrir des pages entières d'encre noire. Enfin, si j'écrivais sur des pages avec de l'encre. Mais vous savez ce que c'est: la fièvre du moment emporte avec elle les émotions les plus vives, ne laissant derrière elle que l'empreinte de quelques souvenirs. Je vais les retracer ici mais il en manquera certainement le charme enjôleur de l'instant présent, de l'événement vécu. Que voulez-vous? Ecrire ou voyager se concilient merveilleusement pour les longs périples mais beaucoup moins pour les courtes escapades. Comme si on se disait qu'on ne partait pas assez longtemps pour ne pas profiter de chaque seconde en terre inconnue. Mauvaise raison, ceci dit, car on n'occupe rarement tous les instants d'un voyage et quelques minutes pour emprisonner notre sentiment du moment ne seraient pas gâchées. En lieu et place, j'ai pris ces instants pour lire des livres en rapport avec ma thèse. Eh oui, me voilà gagnée par cette fièvre culpabilisante qui empêche mon esprit d'être totalement en vacances. Surtout lorsqu'il songe qu'il devra faire face à la dure réalité de son état au retour.

Bref, je m'égare. Cuba. Par où commencer? Par le début. Moui. Trop commun. Je vais commencer par la fin et remonter, au fil des messages, vers le commencement. Mon petit côté faussement anti-conformiste, sûrement. Jules et moi avons donc atterri hier, 14h50, sur le sol Canadien. Bon, à 16h, ne voyant toujours pas ma soeur au loin, je me doutais qu'elle nous avait oubliés. Remarquez, à force de toujours confirmer et re-confirmer les choses par Internet ou le téléphone, comme nous le faisons ordinairement, je conçois qu'on puisse avoir des doutes le jour où rien de tout cela se produit durant deux semaines. Bref, appel passé, et 45minutes supplémentaires plus tard, nous voilà dans la voiture en route pour le plus grand bouchon de l'histoire du Québec. J'exagère à peine. Bref, en ayant atterri à 14h50, nous avons franchi les portes de notre chez-nous à 18h45. Pas mal pour un appart situé à 20 minutes de l'aéroport en temps normal...

La journée de hier fut la journée du voyage. Elle mettait ainsi un terme à deux semaines de déambulations à travers l'île de Fidel. Car oui, n'en déplaise à certains Je-sais-tout de forums de voyage, en dépit de notre tout-inclus initial, nous avons crapahuté à travers la campagne et les villes Cubaines. Cette ultime semaine fut consacrée aux Villes proches de notre hôtel. Nous avions fait la connaissance d'un couple de Cubains, fort sympathiques, qui nous emmenèrent visiter Trinidad, manger des fruits étranges aux allures d'oursins verts, et boire un alcool à base d'eau de vie de canne à sucre qui a manqué sonner le glas de mon foie retraité. Ce fut fort agréable. Trinidad est une ville aux allures coloniales très prononcées et qui arbore des couleurs à rendre jaloux un arc-en-ciel. Bien-sûr, là comme ailleurs, quelques toiles d'araignée pour touristes tentent d'en attraper en susurrant "bons cigares! Pas cher!" à leurs oreilles, mais comme disait le corbeau, privé de camembert: on ne m'y reprendra plus. Car oui, nous avons été les victimes coupables d'une arnaque de ce type, à La Havane, mais étant donné que c'était au début de notre expédition, nous y reviendrons à la fin de ces messages "Viaje en Cuba"! Pour en revenir à Trinidad, si la ville est charmante et mérite toute notre attention en temps que touriste, elle est aussi minuscule. Au sens où tu ne dors pas à Trinidad. Ou si tu y dors, c'est pour y avoir ton point d'ancrage car la ville se visite en trois heures grand maximum, et parce que tu as traîné au marché artisanal. Notez, c'est tout de même mieux que Cienfuegos qui, elle aussi, est dotée d'un agréable centre-ville, et d'un beau front de mer, mais qui se limite à une rue piétonne, un pâté de maison et une place centrale. Dans ces villes, tout le monde se connait et notre nouvel ami nous expliquait que pour trouver un emploi, il fallait avoir de bonnes relations avec son voisinage car les employeurs venaient enquêter dans le quartier. Voilà qui serait surprenant à Montréal: quand bien même ils viendraient poser des questions sur mon voisin du dessus, je ne connais pas même son nom. Il n'y a pas à dire: ailleurs, ce n'est pas ici.

5 juillet 2010

De l'arrogance de certains sur Internet!

L'arrogance: quelle désagréable caractéristique. Beaucoup l'attribuent aux Français dans ce coin de pays mais il ne serait pas très difficile d'élargir son champ d'action. Ce qui me désole le plus, c'est qu'il semblerait qu'Internet, en facilitant les moyens de communication, l'ait développée. Bien sûr, cette multiplication d'Ego sur pattes qui pensent avoir tout vu, tout vécu, et qui se permettent de rabrouer les autres comme s'ils n'étaient que des enfants ignares peut aussi être du à une plus grande publicité. Même s'ils existaient avant, nous ne pouvions être confrontés qu'à un nombre restreint à la fois. Depuis qu'Internet a ouvert ses portes à tout un chacun, nous sommes inondés de ces merveilles de suffisance. Toujours très courageuses, elles portent des noms aussi divers que Tigrou, R2D2, Aladin ou, la plus connue de toutes, Anonyme! Je me demande toujours quel plaisir égocentrique peut procurer l'écriture d'un message fielleux et condescendant que l'on n'assume pas. Parce que bon, soyons honnêtes, si quelqu'un écrivait, mettons, une lettre incendiaire à Nicolas Sarkozy, ou à toute personne médiatique sujette à polémique, et signait "Anonyme", celui qui aurait l'air d'un clown ou d'un lâche ne serait pas le destinataire de la lettre. Internet, c'est un peu la porte ouverte à ce type d'abus: la liberté d'expression à son comble dans la lâcheté la plus totale. En fait, l'Arrogant, derrière son écran, se sent tout puissant pour juger tout et n'importe quoi dans la mesure où il peut masquer son identité et éviter le débat. 

J'aborde ce point car j'y ai été confrontée, il y a peu. Devant partir en voyage dans peu de temps, je me suis mise en quête d'informations sur le pays de destination en posant quelques questions sur des forums de voyage. Bien mal m'en prit! Un Ego mal-luné, habitué de la place, s'est mis en tête d'étaler ses préjugés comme on étale de la confiture sans même vraiment répondre à ma question. Le mot "tout inclus" lui a fait voir rouge, j'imagine, et le voilà expliquant à une autre personne m'ayant, elle, répondu fort  gentiment, que j'étais une Canadienne richarde et radine, habituée aux tout-inclus, qui faisait semblant de m'intéresser à comment me déplacer sur l'île sans en avoir aucunement l'intention car, je cite: 

-"un canadien qui a payé pour 15 jours dans un tout inclus et qui part à la découverte (à ses frais, donc) de Cuba ? z'y croyez 5 minutes ?"

Alors, outre le cliché concernant les Canadiens (sans savoir si j'en étais une ou pas, d'ailleurs...) qui a  un vieux relent de préjugé presque raciste, cette phrase est magnifique de vanité. Je veux dire, cet homme, qui ne me connait ni d'Eve, ni d'Adam, m'a classée dans la catégorie "touriste inutile, riche et radine, qui voyage en tout inclus" sans autre preuve que le fait que je parte cette fois-ci, en effet, en tout inclus. Formidable. Son discours est tellement empli de suffisance que je pourrais, si je m'adonnais au même jeu que lui, affirmer que c'est le genre de personne qui vous explique votre vie à votre place parce que vous ne connaissez rien et lui tout. Mais ne soyons pas aussi stupide que lui et laissons-lui le bénéfice du doute: il avait peut-être ses règles! Toujours est-il que ma réponse a été assez sèche: que nous ne partagions pas l'avis de quelqu'un, c'est une chose, qu'on le taxe selon nos critères de bien ou de mal, c'en est une autre. C'est d'autant plus ironique que, pour ma part, si mes voyages m'ont appris quelque chose, c'est bien l'humilité. En ce qui concerne mon omniscient correspondant, il semblerait que les siens n'aient servi qu'à lui flatter son Ego.Comme quoi, même sans voyager en tout inclus, on peut être un touriste qui ne se soucie pas de ceux qui nous entourent.Quel dommage.


EDIT: Je ne fais jamais ça mais soyons honnêtes jusqu'au bout et lorsqu'une personne a le courage de s'excuser, cela mérite d'être mentionné! Bref, vous l'aurez compris, "mon arrogant" commentateur de forum de voyage m'a présentée ses excuses. L'affaire est close pour mon cas concret, quoique la théorie s'avère et s'applique à d'autres cas. ^-^

11 décembre 2009

Le Dartmouth College à Hannover, New Hampshire: la grisaille d'une ville en hiver!

Un long silence implique plusieurs hypothèses: une grave maladie, une amputation des doigts, un brouillage entre l'ordinateur et l'être humain ou un périple dans une contrée lointaine, dépourvue de tout accès conséquent à la technologie moderne.

Personnellement, je crée une cinquième option: un séjour, à quelques heures de Montréal, dans une ville aussi terne que les bâtiments gris et sans vie qu'elle compte. Mes besoins archivistiques, en effet, m'ont amenée à découvrir Hannover, New Hampshire, écrin de la célèbre école: le Dartmouth Collège. Les fans de Twilight reconnaîtront immédiatement le nom de cette université à laquelle l'héroïne postule dans le troisième tome! ^-^

Bref, cette petite ville se situe aux États-Unis: mon camarade de travail et moi même avons donc entrepris un périple de quatre heures de bus pour nous y rendre. Le passage de la frontière s'est avéré sensiblement identique à toutes mes expériences: un douanier Américain aux allures un peu fruste qui prend les empreintes digitales de TOUS mes doigts, pour être bien certain que je ne suis pas recensée par le FBI dans la catégorie "porteuse illégale de Foie Gras" ou encore "marchande clandestine de fromage au lait cru". Au bout de dix minutes de procédures très utiles comme me questionner sur le contenu de mes recherches au Dartmouth College, le douanier concède que ce ne sera pas avec moi qu'il pourra faire le coup d'éclat manquant à sa carrière, et me demande les six dollars nécessaires à l'émission du misérable papier vert faisant office de visa. Toutes ces mesures ne s'appliquant pas aux Canadiens, mon ami et compagnon de voyage m'attendait paisiblement sur les fauteuils de l'entrée. Remarquez que les douaniers se sont montrés bien plus affables que lors de notre voyage à New York, avec Jules, un an plus tôt: ils lui avaient alors intimé l'ordre sec et sans discussion de retourner dans le bus en me laissant me débrouiller avec la paperasse et un accent anglais pitoyable! Cette fois, j'avais la carte M. derrière moi en cas de trop grande conversation nécessaire! ^-^

Cette première étape passée, nous sommes parvenus à notre point de destination. Un campus aux allures très Britannique ancestral, hébergeant une masse de jeunes adolescents relativement gâtés par la vie, arborant tous fièrement...le pantalon de jogging aux couleurs de l'école! Notez que je n'ai pas d'argument objectif pour les commentaires qui vont suivre mais simplement un besoin d'exprimer une émotion: OUACH! Je veux bien que tu sois fier d'appartenir à une école (et encore, compte tenu des frais d'entrée, la fierté d'être riche est un élément discutable!), mais les gadgets reliés à l'enseigne sont suffisamment nombreux pour ne pas te transformer en sac de pomme de terre dans un pantalon de Jogging! Achète un porte-clé, un bonnet, un sac, une écharpe, une peluche, mais pas ce morceau de tissu informe qui métamorphoserait Jessica Alba en sac de jute! Alors, certains useront de la carte "confort": je ne la partage pas mais pourquoi pas? Mais de là à aller à l'école en pyjama...Bref, il va sans dire que je n'ai pas apprécié le côté esthétique des habitants du Dartmouth College mais il est vrai que je ne suis pas particulièrement une référence en matière de mode. Mon côté anti-magasinage a des conséquences en matière de goût...

Qu'à cela ne tienne! Nous étions venus dans ce prestigieux établissement pour ramasser des archives et non faire une étude vestimentaire. L'archiviste qui nous a reçu nous a donné l'espoir d'en finir vite car elle prétendait n'avoir que peu de stock: faux! Beaucoup d'éléments très intéressants mais très mal classés! Résultat: nous avons passé notre semaine à parcourir des fiches dont une partie des archives n'existaient même plus dans leur fonds! Perte de temps indéniable mais heureusement compensée par la serviabilité et l'efficacité des archivistes! Ils se sont montrés attentionnés et vraiment disponibles pour nous aider à trouver nos... 450 documents!

Parmi mes surprises du séjour, je mentionnerai l'absence quasi totale de supermarchés. Nous avons mis trois jours à trouver un magasin vendant de la nourriture: à croire que tout le monde mange au restaurant à White River Junction, petite ville à côté de Hannover où se trouvait notre hôtel. Nous avions bien trouvé un buffet chinois mais il fallait marcher 45minutes avant de l'atteindre et, après avoir perdu tous nos doigts le premier soir, nous n'avions pas vraiment envie de mourir criblés de gerçures les autres jours!La vie semble chère dans le coin car l'hôtel où nous résidions servait aussi de résidence étudiante: cela revenait moins cher de louer une chambre au mois que d'avoir son propre logement. Curieux pour des villes aussi petites dont les uniques possibilités d'amusement le soir sont des bars miteux, sentant le renfermé et la friture, préparant des grilled cheese (comprendre: des croque-monsieur sans jambon) huileux aux habitués volontaires!

Bref, nous sommes revenus hier soir et je n'en suis pas malheureuse! Cet aperçu des Etats-Unis n'était pas véritablement le trésor de ce pays...Au moins, j'ai été dans une des villes dont Edward Cullen parle à Bella. Je ne l'ai pas vu, cependant! Vraiment, rien pour sauver cette ville! ;)

28 novembre 2009

Google Street visite le patrimoine mondial de l'Unesco!

Le voyage et la découverte: il est désormais notoire que ce sont, à mon sens, de merveilleuses opportunités que notre condition humaine nous permet de réaliser sur cette planète malade. Paradoxalement, cependant, relativement peu de monde en profite. Le syndrome de la procrastination est rapportée au voyage:

-"J'aurai le temps plus tard!"

Ou, comme me répondait récemment un de mes amis:

-"J'irai après avoir remboursé ma dette d'études."

Bref, nous attendons un signe mystérieux, nous repoussons l'échéance et, très rapidement, sans même nous en rendre compte, nous tombons dans l'engrenage de notre société, toujours trop pressée. Parfois, le besoin de sortir de notre vie devient trop pressant, alors nous nous payons un "tout-inclus" à Cancun ou Cuba et nous passons une semaine en bikini dans un centre, en tout point pareil à notre confort habituel, dont le seul côté exotique est l'accent des serveurs. En clair, nous nous illusionnons en nous donnant l'impression de voyager, de quitter notre vie pour découvrir une autre réalité, alors que nous ne faisons que reproduire notre vie à l'étranger.

Les société riches deviennent de plus en plus avares de renouveau: elles se refusent à sacrifier leur confort, si chèrement gagné,sur l'autel du voyage et de la découverte de ce qui est différent. J'ai eu l'occasion, grâce à mon père, de participer un jour à ce type de voyage-postiche: je suis partie en croisière sur le Nil avec ma maman. Bon, soyons honnêtes: il serait particulièrement arrogant de ma part de cracher dans le soupe de ce magnifique voyage. L'Égypte est un temple de magnificence et tous les trésors archéologiques dont elle regorge ne sont qu'une partie de sa beauté. Il est des merveilles qui ne peuvent se rendre par la seule voix du langage ou des photographies. La rencontre avec, par exemple, les statues, au temple d'Abu Simbel, de Ramsès II et de sa femme m'a bouleversée.

Bref, il est indéniable que ce voyage, quoiqu'organisé jusqu'aux soirées de jeu faussement conviviales, demeure un excellent souvenir et une chance inouïe de pénétrer ce monde merveilleux, vestige d'une civilisation perdue. Pourtant, les personnes qui étaient présentes lors de ce séjour m'ont renforcée dans mon opinion négative quant à l'intérêt de ces séjours avec Gentils Organisateurs. Méprisants, arrogants, irrespectueux, certains de mes compagnons de voyage se comportaient plus mal que les colons qui avaient envahi l'Afrique quelques siècles plus tôt. J'ai eu honte plus souvent qu'à mon tour d'appartenir à cette société  dont les membres, imperturbables, étaient capables de déambuler au milieu de la Vallée des Rois en jetant leurs mégots sur le sol. Vous me direz: il n'est pas besoin d'aller aussi loin, ou de prendre un voyage organisé, pour rencontrer ce type de touriste détestable, inconscient des trésors qui l'entourent. Certes, j'en conviens. Pourtant, j'ai le sentiment que, si elle se retrouve aussi à l'état sauvage, cette catégorie d'humains arrogants a un instinct grégaire très prononcé et il est plus fréquent de la reconnaître au sein de sa meute. Entre Lichen, il est plus facile de s'entendre pour gangréner la planète entière.   

Pourquoi parlais-je de ça, subitement? Eh bien, ce matin, en buvant mon thé, j'ai lu un article, sur Futura Sciences, disponible ici,  qui m'a laissée songeuse. Le fameux logiciel Google Street a annoncé qu'il serait désormais possible de visiter les principaux sites désignés Patrimoine mondial de l'Unesco par le biais de leur site. A mon sens, aussi merveilleuse que soit cette application, cela ne peut remplacer la découverte réelle du lieu: il manque l'émotion liée à la contemplation des vestiges, naturels ou humains, de civilisations, parfois perdues. Rien ne peut remplacer ce sentiment d'être une si petite chose au regard de si grandes réalisations. Ma crainte, cependant, réside dans l'utilisation ou les liens qui peuvent être tissés à partir de cette donnée. De plus en plus, nos sociétés favorisent le virtuel au réel: par le biais des jeux vidéos, notamment avec la fameuse wii, qui offre la possibilité à ses utilisateurs de simuler une activité sportive ou intellectuelle. Entendons-nous bien: j'aime les jeux vidéos et j'apprécie beaucoup jouer à la wii. Mais cela reste ce qu'elle est: une console de jeu vidéo. Je peux jouer deux heures au tennis sur cette plateforme, ce ne sera jamais aussi relaxant et bénéfique que mes cours de Kung Fu. Ce n'est qu'une illusion que nous construisons pour nous mêmes, pour continuer à tisser cette toile de réalité virtuelle qui prend, peu à peu, le pas sur notre réalité. Nous pouvons être ce que nous voulons sur Internet, il nous est possible de tout réaliser, désormais, sans quitter le confort de notre salon. Ce n'est plus de la fainéantise: c'est du renferment sur soi. A quoi bon s'ouvrir aux autres, si nous pouvons nous auto-suffire?

J'avoue: j'évoque la position la plus dramatique de notre société. Beaucoup savent faire la différence entre le virtuel et le réel. Pourtant, l'annonce de Google Street me laisse dubitative: ne serait-ce pas une nouvelle occasion de bouger encore moins que ce que nous faisons déjà? Nous pouvons désormais faire le tour du monde, assis dans notre canapé, avec une bière et une tartine de pâté. Quel progrès...

8 septembre 2009

Procuration vitale.

Vivre par procuration est un concept bien étrange. Lorsque j'étais enfant, je l'entendais dans la chanson de Jean Jacques Goldman sans vraiment en comprendre tout le sens. Vivre à travers les autres, à travers les rêves et les histoires que la télévision nous donne en pâture, n'est-ce pas plutôt "mourir vivant"? Au fond, rien de ce qui nous permet d'avancer ne nous appartient vraiment, selon cette perspective. Nous ne faisons que nous approprier des images de vie que nous observons de loin, sans vraiment comprendre à quoi elles réfèrent.

Personnellement, je lis beaucoup, depuis longtemps. Toute sorte d'ouvrages sont passés entre mes mains, de la bande dessinée au roman de science fiction, en passant par le livre dit érotique ou encore l'enquête policière. J'en ai tiré, je crois, un monde imaginaire pour le moins riche et propice à l'évasion. Lorsque plus rien ne va ici-bas, mon esprit plie bagages et s'envole construire un nouveau monde, le sien, dans cet ailleurs qui n'appartient qu'à lui seul. Plus jeune, il arrivait que mon imaginaire créât des histoires aux relents si vrais que je me sentais réellement oppressée et malheureuse, ou bien enthousiaste, sans aucune raison apparente. C'est ainsi que j'ai écrit Merveille Humaine: cet ouvrage est le produit même de mon imagination solitaire, imprégnée de mes lectures et de mes rêves d'adolescente. Il est la version fixée d'une histoire mille fois racontée dans mon esprit, dessinée, modifiée, transformée, adaptée. Ce sont ces types de récits imaginaires qui m'ont permis d'avancer sur le chemin de mon existence, sans me laisser vraiment dévorer par tout ce qui m'entourait. La méthode est classique: la fuite physique s'avère complexe à six ans. Remarquez, je l'ai tentée!

-"Oh! Tu as fait une fugue?!"

Non. Enfin, pas réellement. Je répondais aux disputes familiales par la fuite: je remplissais une valise, plus grande que moi à l'époque, de niaiseries en tout genre et je montais en haut de la rue, attendant je ne sais quel transport magique. C'était généralement ma mère qui me ramassait en rentrant du travail. Maigre fugue qui se voulait certainement une sortie théâtrale! J'ai peut-être raté ma vocation...^-^

Je m'égare, une fois de plus. Vivre par procuration a quelque chose d'extra-ordinaire, au sens de non commun, parce que cela revient presque, à mon sens, à mettre des œillères sur sa propre existence en s'en inventant une, plus agréable. En somme, c'est une fuite sans valise. Un exil de son corps sans disparition apparente. Un moyen très humain de sortir de sa condition sans autre arme que le rêve et l'imagination. Outil pratique si l'en est mais indubitablement peu sain sur le long terme. Tôt ou tard, il faut ouvrir les yeux et assumer ce qui nous entoure. Reculer pour mieux sauter? Un peu de sucre dans une vie trop amère? Un peu des deux? La vie par procuration est en tout cas une notion bien mystérieuses pour ma petite personne, qui en use pourtant si souvent. Le risque est toujours grand de prendre cette vie parsemée de rêves et de minuscules mensonges pour la réalité et de la laisser déborder sur notre quotidien: ce serait pourtant la porte ouverte à une chute douloureuse car le rêve disparaît lorsqu'il est confronté à la rationalité d'autrui.

Mais peut-être que tout est dans la mesure? Le fameux Juste-Milieu, encore une fois? Entre vivre par procuration et s'évader dans son monde secret, il y a certainement une nuance, une notion de temps et de contrôle qui maintiennent l'équilibre. Ce sont certainement ces limites qui différencient les faux-vivants du reste de leurs congénères. Nous revenons alors à la notion de choix personnel, de la construction de notre vie: seules nos actions prouvent ce que nous sommes, peu importe nos rêves et nos belles idées. Celles-ci sont nécessaires pour faire avancer l'individu mais elles doivent, pour s'accomplir pleinement, trouver une résonance dans nos actes. Alors, comme le disait cette petite fille devant l'ONU, soyons ce que nous faisons et non ce que nous disons.

31 mars 2009

Esprit de voyages.

-"Steph, pourquoi tu restes jamais au même endroit? Pourquoi tu veux toujours parcourir le monde avec ton sac à dos? Tu cherches quoi?"

La première fois que mon ami m'a posé cette question, j'ai levé un sourcil. La réponse me semblait bien trop évidente: il n'était pas besoin d'y mettre toute une emphase psychanalytique derrière pour comprendre le goût de la découverte. A bien y réfléchir, je me demande parfois si ce besoin irraisonné de changer de lieu, de ville, de vie n'est pas simplement le reflet d'une peur irrationnelle d'un futur prévisible et ordinaire, où, à l'instar de tout un chacun, mon quotidien se résumerait à travail, famille, patrie. Si j'ai le dit travail, d'ailleurs, car cette étape là est loin d'être gagnée pour l'instant.

Un voyage, au fond, peut prendre plusieurs visages: il peut autant être source de dépaysement, de découvertes, de contacts qu'un simple vol de quelques heures à la recherche du soleil. En somme, il n'est jamais que ce que nous voulons en faire. Le tourisme s'est tellement développé ces dernières années qu'il est désormais possible de passer trois semaines à Cancun sans rien connaître du Mexique. C'est un peu triste, à mon sens, mais chacun est libre de chercher ce qu'il souhaite dans les voyages.

Pour ma part, la beauté du voyage réside dans l'anonymat. Je m'explique: lorsque j'ai la chance de me rendre en terre étrangère, accompagnée ou seule, je ne suis personne. Nul ne sait qui je suis, je ne connais rien de ce qui m'entoure: je suis entièrement en mode découvertes. Tout est source d'émerveillement, de la spécialité locale à base de sauterelles à la magnificence des pyramides. Je n'ai aucune attente, aucun complexe: je m'efforce de m'imprégner de cette culture, souvent différente, mais en même temps si proche, de la mienne, et de me fondre dans le décor. Je ne cherche pas à retrouver mes habitudes à Mexico, par exemple: si j'avais voulu un hôtel avec Spa, je n'aurais eu qu'à prendre le métro jusqu'au centre ville de Montréal (Pas que le Spa soit vraiment une habitude mais bref...). De fait, les découvertes de nouvelles contrées entrainent, inéluctablement, une remise en cause de soi même et une ouverture d'esprit par rapport à ce qui nous entoure: ce sont sans doute là les plus beaux trésors des voyages car ils permettent de mieux comprendre pourquoi le monde ne tourne pas toujours rond. La compréhension est le premier pas vers la solution, n'est ce pas? ^-^

Lorsque je suis partie au Mexique, en 2003, j'ai enfin compris que nous étions bien peu de chose au regard de la nature et des cultures qui nous entourent. Je m'estime chanceuse de pouvoir voir et connaître tant des richesses qui parsèment notre bonne vieille Terre. Et je ne voudrais jamais arrêter, toujours découvrir et partager le plus longtemps possible ces instants privilégiés. Une photo n'est qu'un morceau d'écorce sèche arrachée à un arbre millénaire. Alors, mon ami, peut-être y a t'il des raisons psychologiques à mon instabilité géographique. Peut-être. Mais au fond, on s'en fout un peu. L'important, c'est ce que ces expéditions nous apportent n'est ce pas? ^-^

M'en vais tâcher de terminer ma thèse dans les temps, je pense. Mon sac à dos trépigne: je dois encore montrer et découvrir tant de lieux avec Jules! ^-^

18 février 2009

"Slumdog millionaire" : une aventure à partager!


Favori pour la 81e cérémonie des Oscars, Slumdog Millionnaire est une production Britannique, en Inde, qui raconte l'aventure d'un enfant des Bidonvilles au célèbre jeu "Qui veut gagner des millions?". Sur fond de pauvreté, d'horreurs et de débrouillardise, la trame du film se déroule tout doucement autour d'une histoire d'amour entre deux êtres, malmenés par la vie.

J'ai été voir ce film hier soir, avec ma maman, qui a d'ailleurs passé les dix premières minutes du film les yeux fermés, pour ne pas voir la tristesse des images, et j'en ai été tout bonnement enchantée. Les acteurs sont très crédibles, l'histoire est prenante et l'ensemble nous donne une image, certes dure, mais réaliste de ce que doit être le quotidien des "slumdog" de Mumbaï. Très émue par ce film, je n'hésite pas à le recommander, avec force enthousiasme! Même la musique s'avère entraînante!

Ce matin laisse présager une belle journée ensoleillée. Comme toujours, lorsque je viens de visionner un film poignant, j'ai l'impression de flotter dans une réalité qui ne m'appartient pas et plus aucun de mes petits soucis quotidiens ne me semblent importants. A défaut de pouvoir recommencer à voyager dans l'immédiat, ce genre de production cinématographique permet de nous remettre en cause et de relativiser notre situation. Elles permettent de ne pas oublier notre chance.
Bon visionnage.