Affichage des articles dont le libellé est impressions. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est impressions. Afficher tous les articles

22 août 2010

Green Day à Montréal: vous avez dit "charismatique"?

Ma première réaction lorsque Jules m'a proposé d'aller voir Green Day dans le vieux port de Montréal a été:

-"C'est qui, ça?"

Lorsqu'il m'a un peu présenté l'affaire, je me suis dit que j'allais vivre une douloureuse expérience pour mon agoraphobie latente. Un vieux groupe dont les chansons passent à la radio, cela sonne un peu comme "une tonne de fans entassés dans un petit espace". Devant l'argument indiscutable de Jules ("ce serait le fun que tu sortes avec nous pour une fois!"), je passai outre mes angoisses et me préparai à découvrir Green Day avec 100 000 autres personnes autour de moi. Le jour J, hier, histoire de vraiment finir de miner mon enthousiasme timide, il pleuvait. En fait non, il bruinait. Une espèce de petite pluie agaçante qui mouille toutes les parties de ton corps alors qu'elle n'est même pas capable d'arroser tes plantes. Bref, second argument imparable de Jules: 

-"Au prix où sont les billets, on y va, qu'il pleuve ou pas!"

Certes. Nous voilà donc en route pour le Vieux Port. Le concert en lui-même, hors première partie, commençait à 20h. Nous sommes arrivés sur place à 19h30 et, première surprise, il n'y avait pas tant de monde que ça. Bon, tout est relatif, mais disons que, comparé à mon expérience au Centre Bell avec les Jonas Brother, mon agoraphobie latente me trouvait petite joueuse. (Nous ne nous sommes pas jetés dans le coeur de la foule non plus, il faut dire. Faudrait pas pousser trop loin ma résistance à la multitude!) Le public n'était pas très jeune, entre 30 et 50ans, dirais-je, avec parfois leurs petits  sur les épaules. Quelques adeptes de métal de ci- de là et beaucoup d'anciens rebelles rangés (genre, couverts de tatouages mais avec un jean et un tee-shirt classique, et deux petits enfants blondinets dans les mains). Ce qui frappa le plus Jules, c'est qu'on ne vendait pas de bière sur le site. Personnellement, vu mon rapport houleux avec l'alcool, je trouvais ça plutôt bien. Bref, et le spectacle?

En toute honnêteté, je l'ai trouvé excellent. Vraiment. Le chanteur est charismatique jusqu'à la pointe des cheveux et le groupe au complet est en harmonie avec la foule. Leur plaisir sur scène transparaît sur leurs visages et ils n'ont pas l'air de jouer vite-fait bien-fait parce que ça rapporte du cash et ça fait vendre des albums. D'ailleurs, ils ont joué trois heures. Trois heures complètes à courir partout, à chanter, à jouer, à partager, au sens propre, avec la foule en liesse. Le chanteur, Billy Joe, faisait quelques blagues, a fait monter des enfants sur la scène et leur a fait faire un saut dans la foule. Il était amusant. Il a même laissé un groupe du public monter sur la scène avec eux et pendant qu'ils chantaient et jouaient, les gens se baladaient, se prenaient en photo avec eux, dansaient, bref on avait presque l'impression qu'il se produisait un léger débordement. Mais non. Tout s'est bien passé. Billy Joe jouait littéralement avec son public et cela le rendait d'autant plus sympathique. Il a demandé si un chanteur se trouvait dans l'assistance et un jeune homme est monté chanter une chanson à sa place, pendant que lui jouait de la guitare. Le chanceux chanteur en herbe a mis toute son énergie et son talent pour chanter et cela a payé: la foule était conquise et Billy Joe sûrement aussi car, à la fin, il lui a donné sa guitare électrique. Une vraie, là. Je pense, honnêtement, que la soirée du jeune homme était faîte! ^-^

Bref, la soirée était excellente et, quoique 3heures debout, c'est long, Jules et moi sommes restés captivés tout le long du spectacle. Green Day a démontré tout l'intérêt du concert par rapport au CD: un telle énergie, un tel partage avec son public, un tel charisme sur scène sont sans aucun doute des merveilles à voir. Pour ma part, j'ai été conquise! Et même si Green Day, à priori, n'était pas mon groupe préféré, sa prestation sur scène l'a éclairé d'un jour nouveau. Lorsque j'entendrai à nouveau sa musique, ce ne sera jamais plus "une chanson qui passe à la radio"!

Félicitations au groupe. Vraiment.

1 août 2010

Viaje en Cuba, deuxième (ou première) partie.

Deuxième jour de narration de nos aventures Cubaines. Notez que ma capacité de concentration est quelque peu réduite en ce dimanche après-midi, résultat d'un lever pour le moins matinal à 6h45 du matin. Certes, Jules et moi avions pris un rythme de poule depuis quelques temps mais il fallait une petite fille de deux ans et demi pour nous montrer le véritable sens du mot "tôt". J'aurais du m'en douter, la veille, lorsque ma nièce a réclamé d'aller se coucher une heure avant celle du coucher habituel, que toute médaille a son revers et que toute soirée pépère dès 19h20 se paye. Bref, on ne pourra pas me reprocher d'avoir gaspillé mon dimanche en grasse matinée inutile. 

Où en étais-je restée de notre remontée dans le temps à Cuba? Ah oui! La visite de la région de Cienfuegos. C'est dans cette province que se trouvait notre hôtel tout-inclus qui nous servait de point de départ et d'arrivée à Cuba: le Rancho Luna. Nous n'y avons pourtant passé, en tout et pour tout, que quatre journées complètes. Le reste du temps, et notamment la première semaine, nous n'étions, pour ainsi dire, presque, voire complètement, jamais là. Arrivés un vendredi, en effet, nous le quittions dès le lundi pour nous rendre à La Havane. Nous nous sommes greffés à un groupe de touristes qui s'y rendait en avion et les avons abandonnés une fois parvenus dans la capitale. La Havane est une grande ville qui n'en a pas l'air. Sur le bord de l'Océan Atlantique, la plupart de ses grands édifices voient leurs couleurs ternies par les aléas climatiques et le sable. Lors de notre passage, beaucoup de monde s'affairaient à repeindre leur façade afin de cacher un état précaire des murs extérieurs. L'intérieur, par contre, offre généralement un confort et une décoration appréciables, quoique parfois un peu kitchounet (ou quétaine, comme on dit par ici.). Nous sommes restés trois jours dans la capitale, le temps de découvrir les charmes de la vieille ville, des groupes de musique dans les cafés et le caractère beaucoup plus froid de la partie moderne. Nous avons aussi pu apprécier les talents de beaux-parleurs de certains Cubains: quoique nous savions que beaucoup tentent de vendre de faux cigares à de crédules touristes dans la rue, nous nous sommes laissés prendre au piège. Il faut dire que nous sommes particulièrement crédules et nos "amis" nous vantaient les mérites de la coopérative populaire qui leur permettait d'avoir des vivres, s'ils ramenaient des clients, surplus précieux en cette période difficile. Une fois sur place, il ne nous fallut pas longtemps pour comprendre que la vieille table sous une cage d'escalier, en arrière de deux immeubles en ruines, n'avait rien d'un magasin de coopérative. Il fallait bien se faire prendre une fois: voilà qui était fait! 

Outre ce petit incident sans gravité, nous avons rencontré de charmantes personnes, notamment dans les Casas où nous habitions, forme de logement chez l'habitant dont les hôtes se mettent en quatre pour vous aider. Quitte à être à Cuba, nous avons aussi voulu passer, au moins une journée, sur une plage de sable blanc au bord d'une mer azur, à taquiner le poisson clown et à chasser l'étoile de mer. Nous avons opté pour Cayo Largo del Sur et nous n'avons pas regretté. Armés de nos masques et tubas, nous avons passé une journée dans l'eau, à nous émerveiller comme des enfants. Un peu comme le soir suivant, lorsque nous vidions nos pots de lait après-soleil sur nos corps plus rouges qu'un homard trop cuit. Ma maman en aurait la migraine si elle le savait. Pour notre défense, nous avions mis toute la crème écran solaire nécessaire pour un petit soleil normal mais nous n'avions pas l'expérience de "la plage de film". Chose faite. Pour nous remettre de cette journée plage et Iguanes (car il y avait des iguanes!), nous sommes partis pour Vinales (qui s'écrit avec un truc sur le n mais mon clavier n'a même pas les accents français alors vous pensez bien que les espagnols demeurent un concept assez flou...). En clair, un morceau de jungle entouré de montagnes verdoyantes. Un coin réputé car il servit au Che de base de repli durant les débuts de la guerre froide. Là bas, nous avons goûté à la Nature et à la vie des campagnes Cubaines. Nous avons fait du cheval dans la vallée et rencontré un planteur de Tabac qui nous a expliqué les fondements de la fabrication du cigare. Et du Coco Loco. Très bon d'ailleurs. Bref, la semaine s'est envolée sans un bruit et nous sommes repartis, au petit matin du dimanche, vers Cienfuegos et la ville de Trinidad.

De tout le voyage, c'est certainement la semaine que j'ai préférée. Elle nous a donné un rapide, certes, mais agréable aperçu de Cuba, urbain et agricole, moderne et rustique, tel que nous ne l'oublierons pas. Cela n'enlève rien au plaisir de la nage avec les dauphins et des visites dans la région de Cienfuegos. Mais c'était différent, un autre charme qui m'est peut-être très personnel. Après tout, il y a dans cette semaine d'escapade un petit côté sans attache, libre de partir quand  et où bon nous semblait, qui parait si cher à mon cœur.