Deuxième jour de narration de nos aventures Cubaines. Notez que ma capacité de concentration est quelque peu réduite en ce dimanche après-midi, résultat d'un lever pour le moins matinal à 6h45 du matin. Certes, Jules et moi avions pris un rythme de poule depuis quelques temps mais il fallait une petite fille de deux ans et demi pour nous montrer le véritable sens du mot "tôt". J'aurais du m'en douter, la veille, lorsque ma nièce a réclamé d'aller se coucher une heure avant celle du coucher habituel, que toute médaille a son revers et que toute soirée pépère dès 19h20 se paye. Bref, on ne pourra pas me reprocher d'avoir gaspillé mon dimanche en grasse matinée inutile.
Où en étais-je restée de notre remontée dans le temps à Cuba? Ah oui! La visite de la région de Cienfuegos. C'est dans cette province que se trouvait notre hôtel tout-inclus qui nous servait de point de départ et d'arrivée à Cuba: le Rancho Luna. Nous n'y avons pourtant passé, en tout et pour tout, que quatre journées complètes. Le reste du temps, et notamment la première semaine, nous n'étions, pour ainsi dire, presque, voire complètement, jamais là. Arrivés un vendredi, en effet, nous le quittions dès le lundi pour nous rendre à La Havane. Nous nous sommes greffés à un groupe de touristes qui s'y rendait en avion et les avons abandonnés une fois parvenus dans la capitale. La Havane est une grande ville qui n'en a pas l'air. Sur le bord de l'Océan Atlantique, la plupart de ses grands édifices voient leurs couleurs ternies par les aléas climatiques et le sable. Lors de notre passage, beaucoup de monde s'affairaient à repeindre leur façade afin de cacher un état précaire des murs extérieurs. L'intérieur, par contre, offre généralement un confort et une décoration appréciables, quoique parfois un peu kitchounet (ou quétaine, comme on dit par ici.). Nous sommes restés trois jours dans la capitale, le temps de découvrir les charmes de la vieille ville, des groupes de musique dans les cafés et le caractère beaucoup plus froid de la partie moderne. Nous avons aussi pu apprécier les talents de beaux-parleurs de certains Cubains: quoique nous savions que beaucoup tentent de vendre de faux cigares à de crédules touristes dans la rue, nous nous sommes laissés prendre au piège. Il faut dire que nous sommes particulièrement crédules et nos "amis" nous vantaient les mérites de la coopérative populaire qui leur permettait d'avoir des vivres, s'ils ramenaient des clients, surplus précieux en cette période difficile. Une fois sur place, il ne nous fallut pas longtemps pour comprendre que la vieille table sous une cage d'escalier, en arrière de deux immeubles en ruines, n'avait rien d'un magasin de coopérative. Il fallait bien se faire prendre une fois: voilà qui était fait!
Outre ce petit incident sans gravité, nous avons rencontré de charmantes personnes, notamment dans les Casas où nous habitions, forme de logement chez l'habitant dont les hôtes se mettent en quatre pour vous aider. Quitte à être à Cuba, nous avons aussi voulu passer, au moins une journée, sur une plage de sable blanc au bord d'une mer azur, à taquiner le poisson clown et à chasser l'étoile de mer. Nous avons opté pour Cayo Largo del Sur et nous n'avons pas regretté. Armés de nos masques et tubas, nous avons passé une journée dans l'eau, à nous émerveiller comme des enfants. Un peu comme le soir suivant, lorsque nous vidions nos pots de lait après-soleil sur nos corps plus rouges qu'un homard trop cuit. Ma maman en aurait la migraine si elle le savait. Pour notre défense, nous avions mis toute la crème écran solaire nécessaire pour un petit soleil normal mais nous n'avions pas l'expérience de "la plage de film". Chose faite. Pour nous remettre de cette journée plage et Iguanes (car il y avait des iguanes!), nous sommes partis pour Vinales (qui s'écrit avec un truc sur le n mais mon clavier n'a même pas les accents français alors vous pensez bien que les espagnols demeurent un concept assez flou...). En clair, un morceau de jungle entouré de montagnes verdoyantes. Un coin réputé car il servit au Che de base de repli durant les débuts de la guerre froide. Là bas, nous avons goûté à la Nature et à la vie des campagnes Cubaines. Nous avons fait du cheval dans la vallée et rencontré un planteur de Tabac qui nous a expliqué les fondements de la fabrication du cigare. Et du Coco Loco. Très bon d'ailleurs. Bref, la semaine s'est envolée sans un bruit et nous sommes repartis, au petit matin du dimanche, vers Cienfuegos et la ville de Trinidad.
De tout le voyage, c'est certainement la semaine que j'ai préférée. Elle nous a donné un rapide, certes, mais agréable aperçu de Cuba, urbain et agricole, moderne et rustique, tel que nous ne l'oublierons pas. Cela n'enlève rien au plaisir de la nage avec les dauphins et des visites dans la région de Cienfuegos. Mais c'était différent, un autre charme qui m'est peut-être très personnel. Après tout, il y a dans cette semaine d'escapade un petit côté sans attache, libre de partir quand et où bon nous semblait, qui parait si cher à mon cœur.
On dit que Viñales est le paysage le plus beau de Cuba. Pourtant, la nature est plus sauvage, plus vierge dans des autres côtés de l'île, dont Topes de Collantes (chaîne Escambray, près de Trinidad), Baracoa (à l'est du pays) et bien sûr la Sierra Maestra.
RépondreSupprimerC'est un vrai plaisir de vous lire.
Merci beaucoup! ^-^ Je reconnais que la nature dans la Sierra Escambray, pour le peu que j'en ai vu, (El Nicho) est tout à fait magnifique. A vrai dire, selon mon senti, je pense que le charme de Vinales vient du fait que c'est une vallée entourée de montagnes escarpées, ce qui donne l'impression que nous sommes tout petits au milieu de son étendue. El Nicho, en revanche, c'est la magnificence des cascades, surgies au milieu de la forêt qui nous coupe le souffle.
RépondreSupprimerMais je ne pourrais pas en élire un plus beau que l'autre. Les deux sont époustouflants. Quant aux autres paysages que vous me nommez, je ne manquerai pas de vous partager mes impressions à leur sujet dès que j'aurai l'occasion de m'y rendre.^-^
Merci de prendre le temps de me lire.