Vivre par procuration est un concept bien étrange. Lorsque j'étais enfant, je l'entendais dans la chanson de Jean Jacques Goldman sans vraiment en comprendre tout le sens. Vivre à travers les autres, à travers les rêves et les histoires que la télévision nous donne en pâture, n'est-ce pas plutôt "mourir vivant"? Au fond, rien de ce qui nous permet d'avancer ne nous appartient vraiment, selon cette perspective. Nous ne faisons que nous approprier des images de vie que nous observons de loin, sans vraiment comprendre à quoi elles réfèrent.
Personnellement, je lis beaucoup, depuis longtemps. Toute sorte d'ouvrages sont passés entre mes mains, de la bande dessinée au roman de science fiction, en passant par le livre dit érotique ou encore l'enquête policière. J'en ai tiré, je crois, un monde imaginaire pour le moins riche et propice à l'évasion. Lorsque plus rien ne va ici-bas, mon esprit plie bagages et s'envole construire un nouveau monde, le sien, dans cet ailleurs qui n'appartient qu'à lui seul. Plus jeune, il arrivait que mon imaginaire créât des histoires aux relents si vrais que je me sentais réellement oppressée et malheureuse, ou bien enthousiaste, sans aucune raison apparente. C'est ainsi que j'ai écrit Merveille Humaine: cet ouvrage est le produit même de mon imagination solitaire, imprégnée de mes lectures et de mes rêves d'adolescente. Il est la version fixée d'une histoire mille fois racontée dans mon esprit, dessinée, modifiée, transformée, adaptée. Ce sont ces types de récits imaginaires qui m'ont permis d'avancer sur le chemin de mon existence, sans me laisser vraiment dévorer par tout ce qui m'entourait. La méthode est classique: la fuite physique s'avère complexe à six ans. Remarquez, je l'ai tentée!
-"Oh! Tu as fait une fugue?!"
Non. Enfin, pas réellement. Je répondais aux disputes familiales par la fuite: je remplissais une valise, plus grande que moi à l'époque, de niaiseries en tout genre et je montais en haut de la rue, attendant je ne sais quel transport magique. C'était généralement ma mère qui me ramassait en rentrant du travail. Maigre fugue qui se voulait certainement une sortie théâtrale! J'ai peut-être raté ma vocation...^-^
Je m'égare, une fois de plus. Vivre par procuration a quelque chose d'extra-ordinaire, au sens de non commun, parce que cela revient presque, à mon sens, à mettre des œillères sur sa propre existence en s'en inventant une, plus agréable. En somme, c'est une fuite sans valise. Un exil de son corps sans disparition apparente. Un moyen très humain de sortir de sa condition sans autre arme que le rêve et l'imagination. Outil pratique si l'en est mais indubitablement peu sain sur le long terme. Tôt ou tard, il faut ouvrir les yeux et assumer ce qui nous entoure. Reculer pour mieux sauter? Un peu de sucre dans une vie trop amère? Un peu des deux? La vie par procuration est en tout cas une notion bien mystérieuses pour ma petite personne, qui en use pourtant si souvent. Le risque est toujours grand de prendre cette vie parsemée de rêves et de minuscules mensonges pour la réalité et de la laisser déborder sur notre quotidien: ce serait pourtant la porte ouverte à une chute douloureuse car le rêve disparaît lorsqu'il est confronté à la rationalité d'autrui.
Mais peut-être que tout est dans la mesure? Le fameux Juste-Milieu, encore une fois? Entre vivre par procuration et s'évader dans son monde secret, il y a certainement une nuance, une notion de temps et de contrôle qui maintiennent l'équilibre. Ce sont certainement ces limites qui différencient les faux-vivants du reste de leurs congénères. Nous revenons alors à la notion de choix personnel, de la construction de notre vie: seules nos actions prouvent ce que nous sommes, peu importe nos rêves et nos belles idées. Celles-ci sont nécessaires pour faire avancer l'individu mais elles doivent, pour s'accomplir pleinement, trouver une résonance dans nos actes. Alors, comme le disait cette petite fille devant l'ONU, soyons ce que nous faisons et non ce que nous disons.
Personnellement, je lis beaucoup, depuis longtemps. Toute sorte d'ouvrages sont passés entre mes mains, de la bande dessinée au roman de science fiction, en passant par le livre dit érotique ou encore l'enquête policière. J'en ai tiré, je crois, un monde imaginaire pour le moins riche et propice à l'évasion. Lorsque plus rien ne va ici-bas, mon esprit plie bagages et s'envole construire un nouveau monde, le sien, dans cet ailleurs qui n'appartient qu'à lui seul. Plus jeune, il arrivait que mon imaginaire créât des histoires aux relents si vrais que je me sentais réellement oppressée et malheureuse, ou bien enthousiaste, sans aucune raison apparente. C'est ainsi que j'ai écrit Merveille Humaine: cet ouvrage est le produit même de mon imagination solitaire, imprégnée de mes lectures et de mes rêves d'adolescente. Il est la version fixée d'une histoire mille fois racontée dans mon esprit, dessinée, modifiée, transformée, adaptée. Ce sont ces types de récits imaginaires qui m'ont permis d'avancer sur le chemin de mon existence, sans me laisser vraiment dévorer par tout ce qui m'entourait. La méthode est classique: la fuite physique s'avère complexe à six ans. Remarquez, je l'ai tentée!
-"Oh! Tu as fait une fugue?!"
Non. Enfin, pas réellement. Je répondais aux disputes familiales par la fuite: je remplissais une valise, plus grande que moi à l'époque, de niaiseries en tout genre et je montais en haut de la rue, attendant je ne sais quel transport magique. C'était généralement ma mère qui me ramassait en rentrant du travail. Maigre fugue qui se voulait certainement une sortie théâtrale! J'ai peut-être raté ma vocation...^-^
Je m'égare, une fois de plus. Vivre par procuration a quelque chose d'extra-ordinaire, au sens de non commun, parce que cela revient presque, à mon sens, à mettre des œillères sur sa propre existence en s'en inventant une, plus agréable. En somme, c'est une fuite sans valise. Un exil de son corps sans disparition apparente. Un moyen très humain de sortir de sa condition sans autre arme que le rêve et l'imagination. Outil pratique si l'en est mais indubitablement peu sain sur le long terme. Tôt ou tard, il faut ouvrir les yeux et assumer ce qui nous entoure. Reculer pour mieux sauter? Un peu de sucre dans une vie trop amère? Un peu des deux? La vie par procuration est en tout cas une notion bien mystérieuses pour ma petite personne, qui en use pourtant si souvent. Le risque est toujours grand de prendre cette vie parsemée de rêves et de minuscules mensonges pour la réalité et de la laisser déborder sur notre quotidien: ce serait pourtant la porte ouverte à une chute douloureuse car le rêve disparaît lorsqu'il est confronté à la rationalité d'autrui.
Mais peut-être que tout est dans la mesure? Le fameux Juste-Milieu, encore une fois? Entre vivre par procuration et s'évader dans son monde secret, il y a certainement une nuance, une notion de temps et de contrôle qui maintiennent l'équilibre. Ce sont certainement ces limites qui différencient les faux-vivants du reste de leurs congénères. Nous revenons alors à la notion de choix personnel, de la construction de notre vie: seules nos actions prouvent ce que nous sommes, peu importe nos rêves et nos belles idées. Celles-ci sont nécessaires pour faire avancer l'individu mais elles doivent, pour s'accomplir pleinement, trouver une résonance dans nos actes. Alors, comme le disait cette petite fille devant l'ONU, soyons ce que nous faisons et non ce que nous disons.
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