5 septembre 2009

Cycle des Rêves.

Une nuit sombre après un moment de paix. Comme il est difficile d'oublier ses regrets, ses remords. Ils demeurent tapis dans l'ombre, guettant un moment de faiblesse ou d'inattention pour ressurgir, plus forts que jamais. Depuis trois jours, un mal de tête lancinant me ronge de l'intérieur. La nuit devient à nouveau un champ de bataille, un combat à mener tous les soirs contre les cauchemars, la peur et la souffrance. Seules quelques misérables heures d'un repos chaotique troublent le travail minutieux du remords rampant. Mon frère danse aux côtés de mes échecs: ensemble, ils arpentent les profondeurs de mon crâne afin d'en piétiner les moindres espaces. Depuis trois jours, je deviens fantôme. Les nausées, dues au manque de sommeil, se disputent la première place avec les migraines, ma réflexion a pris des vacances prolongées et j'ignore tout de la concentration: elle semble partie sans laisser d'adresse. Je me demande ce qui déclenche ces crises, où ma seule existence me semble être une erreur de calcul, un raté dans la sélection naturelle.

Hier soir, j'ai passé quelques heures de paix avec mes amies. Nous avons partagé un moment simple, comme il nous en faudrait tant pour ne pas se laisser emporter par l'ouragan du quotidien, sans un regard pour la pendule. La tempête sous mon crâne s'apaise avec le soleil mais aussi dans ces moments particuliers, où je peux juste arrêter de gamberger. A force de ressasser certaines pensées dans sa tête, elles finissent toujours par devenir des montagnes infranchissables ou des horreurs sans nom. Être bien en compagnie d'amis est sans nul doute le meilleur des antidotes. Il est dommage, cependant, que tout ait une fin et que la nuit finisse par reprendre ses droits.

"Faire la paix avec ses regrets, ça prend du temps."

Chantait Dédé, dans Dehors Novembre. Effectivement. Je me demande même jusqu'à quel point nous pouvons accepter de vivre avec des erreurs de jugement aux conséquences parfois si lourdes. Lorsque je rêve à mon frère, qu'il soit guéri ou encore malade, je ne peux m'empêcher d'avoir cette pointe venimeuse qui me perce le cœur et fait couler mon sang. Alors que je n'aurais certainement jamais pu empêcher sa folie, je me sens impuissante et presque coupable de son mal. Peut-être parce qu'il était proche de moi, peut-être parce qu'il est toujours plus simple d'entendre les appels au secours d'un noyé lorsqu'il est déjà sous l'eau, peut-être aussi parce que nous ne pouvons jamais accepter de voir un être cher souffrir sans réagir...Je ne comprends pas l'être humain, je n'entends rien à la douleur, j'ignore tout de la fatalité. Certaines épreuves nous rendent plus forts mais le prix en est cher. Trop cher.

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