31 août 2009

District 9: un essai d'originalité?

Ombres et lumière, Bien et Mal, Méchants et Gentils: les films suivent souvent le même schéma. Ils sont construits de telle sorte qu'il résonnent en chacun de nous comme autant de rêves, de sensations fortes, voire de fantasmes. Il est rare qu'une production Hollywoodienne présente l'homme sous un jour entièrement négatif. Dans District 9, pourtant, une tendance nouvelle se dessine.

Soyons francs: lorsque mes amis, mardi dernier, m'ont parlé de ce film, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il en retournait. Je suis assez peu attirée par le cinéma, en général, car il y fait noir et le son est souvent trop fort.

-"Mmh...Quelle remarque de vieille personne!"

Oui je sais. 27 ans, que voulez-vous? ;) Sérieusement, ce doit encore être mon côté loup solitaire qui me joue des tours. Remarquez que je l'ai mis à rude épreuve samedi soir, au milieu de cette foule en liesse, hurlant le nom des Frères Jonas! (Beaucoup moins class, le nom du groupe, traduit en Français...^-^). Bref, là n'est pas la question.

Donc, lorsque je me suis assise dans la salle de cinéma, je n'avais à peu près aucune idée de ce que j'allais voir sur écran géant. Mes amis avaient renoncé à aller voir le dernier Tarantino, par égard pour mes futures nuits: de fait, je songeais, rassurée, que je n'avais rien à craindre du deuxième choix.

...

Bon, j'ai passé les premiers 45minutes du film la tête enfouie dans le fauteuil, tentant de boucher mes oreilles pour ne pas entendre ces cris qui me glacent le sang. Le film, en soi, avait une bonne idée de départ: pour une fois, la bêtise et l'individualisme humains étaient clairement pointés du doigt, les méchants étaient magnifiquement représentés par les hommes, tandis que les extraterrestres arboraient le rôle des opprimés. La manière d'aborder le thème de la vie en dehors de la Terre était en cela des plus originales. Quelques incohérences, cependant, se font jour au fur et à mesure que l'histoire avance: l'humain qui est le seul à comprendre les extraterrestres, l'invasion menée sans une égratignure par deux êtres contre des centaines d'hommes, l'attitude sacrificielle de l'homme à la fin, visant à dramatiser la scène, sont autant de petites boulettes qui se retrouvent tellement fréquemment dans les films Américains qu'on finit par penser qu'une vie ne peut être réussie sans la mort d'un être cher. De même, la représentation des Africains cannibales et superstitieux jusqu'aux bouts des ongles aurait largement pu être évitée au profit d'un regard moins cliché. Bon, en l'occurrence, le sacrifice humain n'a pas été achevé et la fin de l'œuvre cinématographique, à mon sens, prépare largement à une suite.

Parmi les points positifs, je mentionnerais également la musique: elle était très belle et fort adaptée aux scènes, parfois poignantes, du film. Le côté négatif est sans nul doute la démultiplication des scènes de violence gratuite, notamment la bataille finale opposant les blancs-méchants aux Africains-Sauvages pour se disputer l'homme-extraterrestre. Je l'ai répété à plusieurs reprises: je suis un être cynique, qui n'a que très peu d'estime pour sa propre espèce. Lorsque je raconte que j'ai eu de la difficulté à regarder les 45 premières minutes du film, la réaction des mes interlocuteurs est toujours la même:

-"Ah! Tu as eu peur des extraterrestres!"

Non. Ils sont laids, c'est indéniable. Mais ce n'est pas leur représentation qui me fait trembler lorsque je me réveille la nuit. Ce qui me donne envie de pleurer, ce qui m'oppresse le soir, lorsque plus rien ne vient me distraire, est la même maudite constatation que peu importe les épreuves, l'Histoire et les histoires, peu importe le temps qui passe, l'homme reste toujours et encore cet animal sans âme qui se laisse dévorer par le pouvoir et la puissance, qui ne laisse pas sa place à ce qui est différent de lui et qui est prêt à tout détruire pour préserver son intérêt immédiat. Si ce film, District 9, devait souligner un état de fait, ce serait celui là. Une fois de plus, appartenir à pareille espèce ne semble pas un tel bonheur et les paroles des Cowboys Fringants, dans la chanson Plus Rien dont j'ai parlé ici, résonnent encore dans ma tête.

En définitive, je conseillerais ce film aux personnes ayant le coeur bien approché, le côté violent et sensations à tout prix étant tout de même très présent. D'une manière générale, c'est tout de même un effort louable de sortir des sentiers battus. ^-^

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