-"Tu as une tendance assez marquée pour être, parfois, d'une gentillesse infinie avec des inconnus alors que tu te montres froide et distante avec tes amis proches."
Gnê? La phrase de mon yankee préféré me laisse quelque peu songeuse. Certes, je ne suis pas ce qu'il y a de plus facile d'accès lorsqu'on touche à des sujets qui m'affectent particulièrement: j'ai une forte tendance à mâchouiller ma tristesse jusqu'à ce qu'elle soit si peu consistante que je peux l'avaler sans même m'en rendre compte. Au mieux, je vais en parler ici, sur cette équivalence de la Pensine d'Harry potter. Mon ami semble percevoir derrière ce comportement une faille dans la solidité de notre amitié. Cette conversation n'est d'ailleurs pas l'unique dans son genre: du fait de notre conception très différente des relations amicales, nous devons souvent opérer des petits réglages en matière de communication. Personnellement, je ne suis pas particulièrement un être fusionnel et tactile. Pour être claire, j'ai beaucoup plus de facilité à enlacer et câliner un animal qu'un être humain: mes congénères provoquent, inéluctablement, la même raideur de mouvement ainsi qu'une gêne notable dans mes propos dès qu'ils tentent de pénétrer un peu trop avant dans ma bulle. J'ai tendance à mettre cette attitude quelque peu handicapante sur le compte de mon agoraphobie latente.
-"T'exagères, Steph! T'es pas aussi apeurée que tu veux bien le laisser paraître."
En fait, je dois certainement en mettre un peu trop en usant du terme "agoraphobe": je n'ai jamais vraiment souffert physiquement de la foule. Pourtant, j'y suis tout de même aussi à l'aise qu'un lièvre au milieu d'un nid d'aigles! Déjà maladroite de nature, j'ai tendance à devenir une catastrophe ambulante et à tenter, inconsciemment, de mettre un terme à ma crainte des inconnus et du monde en m'enfermant dans ma tête. Cet aspect, d'ailleurs, s'avère gênant lorsque, à l'instar de hier soir, je joue pour la première fois cette saison avec une équipe de volley ball: de mauvaise, je deviens carrément un handicap pour mes malheureux camarades de jeu, qui ignorent si je suis profondément déprimée dans la vie en général ou si je suis simplement sous Prosac. Bien entendu, cette gêne et ce côté fléau de l'humanité s'atténue au fur et à mesure que j'apprends à connaître les personnes qui m'entourent. Pourtant, le contact humain m'est toujours aussi difficile.
A bien des reprises, j'aurais aimé être capable de prendre des êtres chers dans mes bras, pour les réconforter ou simplement leur montrer que je suis là. Mais cela ne vient pas spontanément et, si je parviens tout de même à m'obliger à approcher la personne, le câlin est probablement le plus raide et le plus maladroit que celle-ci ait connu. Je ne sais, d'ailleurs, jamais quand l'arrêter, ce qui doit souvent bouleverser mes compagnons. Dernièrement, quelques-uns de mes amis traînaient derrière eux ces chaînes de tristesse et de solitude qui me font tellement mal au coeur. A l'instar de mon billet sur le Yin et le Yang du temps qui passe, j'aurais voulu pouvoir, dans un élan de compassion amicale, leur enlever ces poids inutiles qui assombrissent, quelques instants seulement, leur regard. Bien entendu, je n'en ai jamais été capable. Je me réfugie alors derrière les croyances étranges de ma maman et j'imagine mes amis entourés d'une bulle de lumière. Je suppose que ce n'est pas très utile mais ça m'empêche de trop penser que j'ai été, une fois encore, une handicapée sociale.
L'amitié, à mon sens, est un trésor de la vie, une des richesses qui font que, lorsque nous ne possédons plus rien, nous avons encore le goût d'avancer et de nous battre. Elle est indicible et indéfinissable: il n'existe aucun moyen pour en préciser les contours et en établir un mode d'emploi. Elle réchauffe le coeur du plus solitaire des êtres et elle fait que nous développons notre propre personnalité. Loin des préjugés, des modèles, des bien-pensants, elle laisse à chacun la possibilité d'être lui même et d'exister: il n'existe pas une bonne manière de voir les choses et c'est la divergence d'opinion qui nous permet de progresser dans l'apprentissage de ce que nous sommes. Il faut, simplement, laisser à chacun de nous une petite place pour grandir, loin des moules de pensée, et l'amitié est le baume au coeur qui nous permet d'être, chaque jour, un peu plus heureux, un brin plus joyeux, un tantinet plus serein.
Gnê? La phrase de mon yankee préféré me laisse quelque peu songeuse. Certes, je ne suis pas ce qu'il y a de plus facile d'accès lorsqu'on touche à des sujets qui m'affectent particulièrement: j'ai une forte tendance à mâchouiller ma tristesse jusqu'à ce qu'elle soit si peu consistante que je peux l'avaler sans même m'en rendre compte. Au mieux, je vais en parler ici, sur cette équivalence de la Pensine d'Harry potter. Mon ami semble percevoir derrière ce comportement une faille dans la solidité de notre amitié. Cette conversation n'est d'ailleurs pas l'unique dans son genre: du fait de notre conception très différente des relations amicales, nous devons souvent opérer des petits réglages en matière de communication. Personnellement, je ne suis pas particulièrement un être fusionnel et tactile. Pour être claire, j'ai beaucoup plus de facilité à enlacer et câliner un animal qu'un être humain: mes congénères provoquent, inéluctablement, la même raideur de mouvement ainsi qu'une gêne notable dans mes propos dès qu'ils tentent de pénétrer un peu trop avant dans ma bulle. J'ai tendance à mettre cette attitude quelque peu handicapante sur le compte de mon agoraphobie latente.
-"T'exagères, Steph! T'es pas aussi apeurée que tu veux bien le laisser paraître."
En fait, je dois certainement en mettre un peu trop en usant du terme "agoraphobe": je n'ai jamais vraiment souffert physiquement de la foule. Pourtant, j'y suis tout de même aussi à l'aise qu'un lièvre au milieu d'un nid d'aigles! Déjà maladroite de nature, j'ai tendance à devenir une catastrophe ambulante et à tenter, inconsciemment, de mettre un terme à ma crainte des inconnus et du monde en m'enfermant dans ma tête. Cet aspect, d'ailleurs, s'avère gênant lorsque, à l'instar de hier soir, je joue pour la première fois cette saison avec une équipe de volley ball: de mauvaise, je deviens carrément un handicap pour mes malheureux camarades de jeu, qui ignorent si je suis profondément déprimée dans la vie en général ou si je suis simplement sous Prosac. Bien entendu, cette gêne et ce côté fléau de l'humanité s'atténue au fur et à mesure que j'apprends à connaître les personnes qui m'entourent. Pourtant, le contact humain m'est toujours aussi difficile.
A bien des reprises, j'aurais aimé être capable de prendre des êtres chers dans mes bras, pour les réconforter ou simplement leur montrer que je suis là. Mais cela ne vient pas spontanément et, si je parviens tout de même à m'obliger à approcher la personne, le câlin est probablement le plus raide et le plus maladroit que celle-ci ait connu. Je ne sais, d'ailleurs, jamais quand l'arrêter, ce qui doit souvent bouleverser mes compagnons. Dernièrement, quelques-uns de mes amis traînaient derrière eux ces chaînes de tristesse et de solitude qui me font tellement mal au coeur. A l'instar de mon billet sur le Yin et le Yang du temps qui passe, j'aurais voulu pouvoir, dans un élan de compassion amicale, leur enlever ces poids inutiles qui assombrissent, quelques instants seulement, leur regard. Bien entendu, je n'en ai jamais été capable. Je me réfugie alors derrière les croyances étranges de ma maman et j'imagine mes amis entourés d'une bulle de lumière. Je suppose que ce n'est pas très utile mais ça m'empêche de trop penser que j'ai été, une fois encore, une handicapée sociale.
L'amitié, à mon sens, est un trésor de la vie, une des richesses qui font que, lorsque nous ne possédons plus rien, nous avons encore le goût d'avancer et de nous battre. Elle est indicible et indéfinissable: il n'existe aucun moyen pour en préciser les contours et en établir un mode d'emploi. Elle réchauffe le coeur du plus solitaire des êtres et elle fait que nous développons notre propre personnalité. Loin des préjugés, des modèles, des bien-pensants, elle laisse à chacun la possibilité d'être lui même et d'exister: il n'existe pas une bonne manière de voir les choses et c'est la divergence d'opinion qui nous permet de progresser dans l'apprentissage de ce que nous sommes. Il faut, simplement, laisser à chacun de nous une petite place pour grandir, loin des moules de pensée, et l'amitié est le baume au coeur qui nous permet d'être, chaque jour, un peu plus heureux, un brin plus joyeux, un tantinet plus serein.
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