Le temps passe. Inexorablement, il effile ses fils le long du chemin de notre existence. Les heures s'envolent et je suis là. J'ai l'impression, parfois, de passer à côté de ma vie, de manquer les intersections et de m'entêter à poursuivre dans une impasse. J'ai des dizaines de projets mais je n'ai ni le temps, ni les moyens de les concrétiser. Autour de moi, mes amis d'enfance évoluent, grandissent et rentrent dans une vie d'adulte autonome, me laissant derrière eux, un peu plus seule, un brin plus incertaine de mes choix d'existence. Parfois, je songe que j'aurais dû être barmaid, serveuse ou n'importe quel autre emploi qui ferait que je pourrais me consacrer à l'écriture sans être redevable à quelqu'un, sans devoir une réussite par un engagement moral d'aucune sorte. Il est trop tard...
J'ai reçu, samedi, un courriel d'une amie avec qui je devais faire le tour de l'Amérique Latine. Lassée d'attendre que j'ai terminé ma thèse, elle a fini par partir en septembre dernier. Samedi, elle m'a proposé de la rejoindre trois semaines ou un mois en novembre: nous ferions le sud du Pérou, avec le Machu Picchu, une partie de la Bolivie et nous finirions à Santiago du Chili. La proposition est plus que tentante. A bien y réfléchir: ce ne sont pas trois semaines qui vont faire la différence dans ma thèse. Au pire, je ne prendrai pas de vacances l'année prochaine et cela fera la même chose! ...
Eh voilà! Je recommence à faire des plans sur la comète! Je ne pourrai, bien évidemment pas y aller: je n'en aurais pas les moyens et, de toute façon, je me suis engagée auprès de mon père à ne plus parcourir le monde tant que je n'aurais pas achevé mon travail de recherches...Quel gâchis! Certes, du point de vue de mon père, comme de celui de mon yankee préféré, je parie, il est évident que partir arpenter l'Amérique du Sud alors même que je ne suis même pas capable de subvenir seule à mes besoins paraît d'une incohérence crasse. Mais qui a dit que j'étais vraiment cohérente? On dirait que j'ai le goût de me sortir de ma tête pour quelques semaines. Mais ce serait reculer pour mieux sauter, n'est ce pas? Car comme je l'explique dans Mirage de la Procrastination, il n'existe pas réellement de vraies coupures de travail avant la fin d'une thèse. La culpabilité a tôt fait de remplacer le stress du travail et l'on ne profite souvent qu'à demi de nos périples lointains. Ainsi, ma maman, au retour de notre périple en Ontario, me déclarait:
-"Merci pour le voyage. C'était très chouette, même si tu avais souvent l'air absent ou préoccupé. Il est temps que tu achèves ta thèse car elle t'enlève ta joie de vivre."
Sûrement. Bientôt, j'aime à le croire, ce ne sera plus que souvenirs. En attendant, je continue d'avancer à tâtons sur un chemin qui, j'en suis de plus en plus persuadée, me conduit à une impasse, un gouffre de savoir étrange, qui sonne creux.
J'ai reçu, samedi, un courriel d'une amie avec qui je devais faire le tour de l'Amérique Latine. Lassée d'attendre que j'ai terminé ma thèse, elle a fini par partir en septembre dernier. Samedi, elle m'a proposé de la rejoindre trois semaines ou un mois en novembre: nous ferions le sud du Pérou, avec le Machu Picchu, une partie de la Bolivie et nous finirions à Santiago du Chili. La proposition est plus que tentante. A bien y réfléchir: ce ne sont pas trois semaines qui vont faire la différence dans ma thèse. Au pire, je ne prendrai pas de vacances l'année prochaine et cela fera la même chose! ...
Eh voilà! Je recommence à faire des plans sur la comète! Je ne pourrai, bien évidemment pas y aller: je n'en aurais pas les moyens et, de toute façon, je me suis engagée auprès de mon père à ne plus parcourir le monde tant que je n'aurais pas achevé mon travail de recherches...Quel gâchis! Certes, du point de vue de mon père, comme de celui de mon yankee préféré, je parie, il est évident que partir arpenter l'Amérique du Sud alors même que je ne suis même pas capable de subvenir seule à mes besoins paraît d'une incohérence crasse. Mais qui a dit que j'étais vraiment cohérente? On dirait que j'ai le goût de me sortir de ma tête pour quelques semaines. Mais ce serait reculer pour mieux sauter, n'est ce pas? Car comme je l'explique dans Mirage de la Procrastination, il n'existe pas réellement de vraies coupures de travail avant la fin d'une thèse. La culpabilité a tôt fait de remplacer le stress du travail et l'on ne profite souvent qu'à demi de nos périples lointains. Ainsi, ma maman, au retour de notre périple en Ontario, me déclarait:
-"Merci pour le voyage. C'était très chouette, même si tu avais souvent l'air absent ou préoccupé. Il est temps que tu achèves ta thèse car elle t'enlève ta joie de vivre."
Sûrement. Bientôt, j'aime à le croire, ce ne sera plus que souvenirs. En attendant, je continue d'avancer à tâtons sur un chemin qui, j'en suis de plus en plus persuadée, me conduit à une impasse, un gouffre de savoir étrange, qui sonne creux.
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