Un long silence implique plusieurs hypothèses: une grave maladie, une amputation des doigts, un brouillage entre l'ordinateur et l'être humain ou un périple dans une contrée lointaine, dépourvue de tout accès conséquent à la technologie moderne.
Personnellement, je crée une cinquième option: un séjour, à quelques heures de Montréal, dans une ville aussi terne que les bâtiments gris et sans vie qu'elle compte. Mes besoins archivistiques, en effet, m'ont amenée à découvrir Hannover, New Hampshire, écrin de la célèbre école: le Dartmouth Collège. Les fans de Twilight reconnaîtront immédiatement le nom de cette université à laquelle l'héroïne postule dans le troisième tome! ^-^
Bref, cette petite ville se situe aux États-Unis: mon camarade de travail et moi même avons donc entrepris un périple de quatre heures de bus pour nous y rendre. Le passage de la frontière s'est avéré sensiblement identique à toutes mes expériences: un douanier Américain aux allures un peu fruste qui prend les empreintes digitales de TOUS mes doigts, pour être bien certain que je ne suis pas recensée par le FBI dans la catégorie "porteuse illégale de Foie Gras" ou encore "marchande clandestine de fromage au lait cru". Au bout de dix minutes de procédures très utiles comme me questionner sur le contenu de mes recherches au Dartmouth College, le douanier concède que ce ne sera pas avec moi qu'il pourra faire le coup d'éclat manquant à sa carrière, et me demande les six dollars nécessaires à l'émission du misérable papier vert faisant office de visa. Toutes ces mesures ne s'appliquant pas aux Canadiens, mon ami et compagnon de voyage m'attendait paisiblement sur les fauteuils de l'entrée. Remarquez que les douaniers se sont montrés bien plus affables que lors de notre voyage à New York, avec Jules, un an plus tôt: ils lui avaient alors intimé l'ordre sec et sans discussion de retourner dans le bus en me laissant me débrouiller avec la paperasse et un accent anglais pitoyable! Cette fois, j'avais la carte M. derrière moi en cas de trop grande conversation nécessaire! ^-^
Cette première étape passée, nous sommes parvenus à notre point de destination. Un campus aux allures très Britannique ancestral, hébergeant une masse de jeunes adolescents relativement gâtés par la vie, arborant tous fièrement...le pantalon de jogging aux couleurs de l'école! Notez que je n'ai pas d'argument objectif pour les commentaires qui vont suivre mais simplement un besoin d'exprimer une émotion: OUACH! Je veux bien que tu sois fier d'appartenir à une école (et encore, compte tenu des frais d'entrée, la fierté d'être riche est un élément discutable!), mais les gadgets reliés à l'enseigne sont suffisamment nombreux pour ne pas te transformer en sac de pomme de terre dans un pantalon de Jogging! Achète un porte-clé, un bonnet, un sac, une écharpe, une peluche, mais pas ce morceau de tissu informe qui métamorphoserait Jessica Alba en sac de jute! Alors, certains useront de la carte "confort": je ne la partage pas mais pourquoi pas? Mais de là à aller à l'école en pyjama...Bref, il va sans dire que je n'ai pas apprécié le côté esthétique des habitants du Dartmouth College mais il est vrai que je ne suis pas particulièrement une référence en matière de mode. Mon côté anti-magasinage a des conséquences en matière de goût...
Qu'à cela ne tienne! Nous étions venus dans ce prestigieux établissement pour ramasser des archives et non faire une étude vestimentaire. L'archiviste qui nous a reçu nous a donné l'espoir d'en finir vite car elle prétendait n'avoir que peu de stock: faux! Beaucoup d'éléments très intéressants mais très mal classés! Résultat: nous avons passé notre semaine à parcourir des fiches dont une partie des archives n'existaient même plus dans leur fonds! Perte de temps indéniable mais heureusement compensée par la serviabilité et l'efficacité des archivistes! Ils se sont montrés attentionnés et vraiment disponibles pour nous aider à trouver nos... 450 documents!
Parmi mes surprises du séjour, je mentionnerai l'absence quasi totale de supermarchés. Nous avons mis trois jours à trouver un magasin vendant de la nourriture: à croire que tout le monde mange au restaurant à White River Junction, petite ville à côté de Hannover où se trouvait notre hôtel. Nous avions bien trouvé un buffet chinois mais il fallait marcher 45minutes avant de l'atteindre et, après avoir perdu tous nos doigts le premier soir, nous n'avions pas vraiment envie de mourir criblés de gerçures les autres jours!La vie semble chère dans le coin car l'hôtel où nous résidions servait aussi de résidence étudiante: cela revenait moins cher de louer une chambre au mois que d'avoir son propre logement. Curieux pour des villes aussi petites dont les uniques possibilités d'amusement le soir sont des bars miteux, sentant le renfermé et la friture, préparant des grilled cheese (comprendre: des croque-monsieur sans jambon) huileux aux habitués volontaires!
Bref, nous sommes revenus hier soir et je n'en suis pas malheureuse! Cet aperçu des Etats-Unis n'était pas véritablement le trésor de ce pays...Au moins, j'ai été dans une des villes dont Edward Cullen parle à Bella. Je ne l'ai pas vu, cependant! Vraiment, rien pour sauver cette ville! ;)
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