Samedi soir, j'ai regardé pour la cinquième fois le spectacle du Cirque du Soleil Allegria. Oui, sur Art TV, c'est pas mal toujours lui qui est diffusé. Remarquez, ça ne me dérange pas: j'ai été le voir deux fois sous chapiteau, tellement je suis une admiratrice fanatique de cirque et de ce spectacle, tout particulièrement. Donc, samedi soir, 22h00, je contemple, les yeux embués de larmes, des numéros que je suis sur le bord de connaitre par coeur. Pourtant, invariablement, je tremble devant les trapézistes, qui sautent de mains en trapèzes avec la légèreté d'une plume, je suis émue devant ce clown a l'air triste qui déchire sa lettre en un million de confettis soufflés par le vent, je m'émerveille en écoutant les voix des chanteuses, profondes et vibrantes. Bref, je suis, une nouvelle fois, conquise. Que voulez-vous? Ne pas avoir été enlevée par l'un des cirques de mon enfance restera un de mes grands regrets de vie, j'imagine! Ceci dit, étant donné ma forte capacité à tomber sans obstacle, je n'aurais sûrement pas fait une très bonne trapéziste...
Bref, je contemplais une nouvelle fois ce spectacle et, telle une réminiscence, je me suis rappelée que je n'avais point parlé de mon expérience Totem. Eh oui: j'y ai été. Évidemment, dirai-je même. En tant que passionnée, je ferais sûrement une dépression le jour où je n'aurais pas les moyens d'aller voir ces spectacles. J'exagère, je sais. Le cirque existe depuis si longtemps qu'il parait peut concevable que je ne puisse, un jour, me rendre dans un chapiteau, quand bien même ce ne serait pas celui du Cirque du Soleil. Donc Totem: qu'en dire? Magnifique? Non. Ineffable? Oui, nous sommes plus proches de ce que j'ai ressenti. Et c'est bien là, la raison pour laquelle j'ai mis tant de temps à en parler. Lorsque que quelque chose vous émeut au point que tous les mots que vous pourriez utiliser vous paraissent creux, il vaut mieux ne rien dire. La magie se briserait dans l'instant si vous usiez de phrases vides. Alors, il est clair que ce billet n'est pas objectif: je ne suis pas une artiste alors juger d'un point de vue technique m'est difficile. En outre, je le mentionne depuis suffisamment longtemps pour savoir que je suis juste complétement vendue au cirque. Pourtant, si j'ai bien aimé Ovo, le spectacle du Cirque du Soleil de l'an dernier, il ne jouait pas, à mon sens, dans la même cour que Totem. Avec cette dernière performance, la grande machine de Guy Laliberté renoue avec la qualité, la magie sans fin, le monde à part qui se retrouvaient dans Allegria. Acrobates à couper le souffle, décors aux allures de terre première, des voix et des chants qui vous font vibrer jusqu'aux tréfonds de vous-mêmes: tout était en place pour un merveilleux spectacle. A regarder virevolter le trapéziste, à contempler ces patineurs tourner, tourner, et tourner encore, nous devenons papillons ou hirondelles, épris de liberté et de rêves. Nous volons. Littéralement. Mon regard se perd si intensément dans les sauts, les acrobaties, les salto que plus rien ni personne ne peut pénétrer ma bulle: je suis chaque mouvement avec, non pas l'appréhension de la chute, mais l'avidité de l'aspirante. Des étoiles dans les yeux, je fixe chaque geste et je comprends alors, une nouvelle fois, pourquoi le rêve est si cher à l'être humain, pourquoi certaines choses peuvent à ce point faire résonner notre cœur, causer de telles vibrations dans notre corps, au point d'être à l'unisson avec ces artistes. Deux heures de spectacles pour une telle quantité de magie, de beauté et de contacts avec un monde fabuleux, au sens propre.
Le cirque et ses artistes représentent une somme de travail impressionnante. Ils ne sont pas aussi magiques dès le premier instant: ils travaillent pour le devenir. Totem est, à mon sens, une réussite. Félicitations à tous et merci pour ces instants de magie et ces étoiles dans mon cœur. Un instant, un instant seulement, j'ai eu l'impression que la Terre s'arrêtait de tourner. Peut-être est-ce un peu à ça aussi que sert le Cirque. Peut-être.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire