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23 avril 2012

Le Mariage: un moyen de lutter contre ses névroses??

Préparer un mariage, c'est pas nouveau, c'est long et ardu! On s'y prend tellement d'avance qu'on finit par être tannée avant le grand Jour et que l'idée de tout laisser tomber pour plutôt aller signer l'engagement marital sur le coin d'une table, vite fait, nous traverse plusieurs fois l'esprit. Notez, pour ma part, ça m'oblige à faire confiance et à déléguer: je suis bien trop loin pour m'occuper de tout. Déjà que j'ai acheté beaucoup (trop?) de décoration ici, d'après Jules, qui voit avec angoisse le poids de nos valises augmenter à chaque fois que je sors magasiner. J'essaie de (me) le rassurer en lui rappelant que mes parents vont venir en juin et qu'ils pourront en prendre, au moins, les trois quart... Enfin, si on ne compte pas les 20 bouteilles de cidre de glace ou les 60 mignonettes cadeaux que j'ai cachées dans un coin de la pièce. (Comme ça, je ne les vois pas quand j'évalue la place que tous mes achats vont prendre dans nos bagages...)

Hier, fut une journée fructueuse: non seulement, Jules, moi et plusieurs de nos amis ont participé à l'arbre géant formé pour le Jour de la Terre à Montréal, mais en plus, le futur marié a été acheter son costume: à M-2, il commençait à être soumis à un rappel plutôt insistant de ma part. Il ne lui reste plus que sa chemise à trouver: avec un peu de chance, nous devrions pouvoir classer ce dossier incessament sous peu. Mon petit côté maniaque se rassure en cochant chacune des cases de choses à faire que j'avais répertoriées, feignant de ne pas remarquer la catégorie "Danse des mariés". Pas qu'on ne sache pas ce que nous allons faire: on a la musique, le style de danse, il ne manque plus que le talent... :s Non, je n'exagère pas. Au moins un peu de pratique ne nous ferait pas de mal lorsqu'on sait que Jules a appris le nom de cette danse il y a deux jours et que je l'ai pratiquée avec une amie, un petit dix minutes il y a quatre mois. En fait, je crois que Jules a raison: je devrais trouver une robe qui s'accorde avec le rouge de mes joues durant toute la journée! ;) 

C'est assez paradoxal: je suis vraiment contente de réunir tous ceux que j'aime pour une petite fête et pour partager ce moment avec eux mais mon côté "je n'existe pas" trouve complétement aberrant que je doive être au centre de l'attention. Je veux dire: généralement, même si j'apprécie grandement nos rencontres entre amis, je peux prendre la couleur du carrelage et jouir paisiblement de cette charmante compagnie sans vraiment avoir à parler ou à jouer le coeur de la soirée. J'imagine qu'en portant la belle robe, le 30 juin, il me sera plus difficile de m'asseoir dans l'assistance et de regarder en souriant tout le monde - sans même prononcer une parole! ;) Peut-être que, là aussi, cela fera du bien à ma névrose de voir que je peux exister sans être profondément ridicule... Le puis-je? :s 

18 septembre 2011

Les affres d'une nouvelle vie.

Attendre. Espérer. Avoir le coeur qui bat à tout rompre lorsque le téléphone sonne et puis, finalement, être presque déçue que ce ne soit qu'un coup de fil ordinaire. Chercher un travail, parfois, c'est un peu comme tomber amoureuse pour la première fois.

Lorsque je rédigeais ma thèse, j'avais hâte de pouvoir envoyer des candidatures, de prendre ma vie en main et de rentrer sur le marché du travail. Ce que je n'avais pas trop prévu, cependant, c'est que nous serions plusieurs dans ce cas et que ma candidature resterait souvent lettre morte. En fait, assez ironiquement, je n'ai jamais eu de mal à trouver un boulot jusqu'ici: que ce soit pour un travail d'été ou étudiant, j'étais sûre de trouver preneur dans le milieu agricole, hôtelier voire de la vente. Faut dire que lorsque tu veux juste gagner de quoi acheter ton pain quotidien ou financer ton prochain voyage en Europe, tu ne penses pas forcément aux quarante prochaines années de ta vie. Après tes études, par contre, ça te paraît une donnée importante et tu t'aperçois alors, durement, que la chance de faire un boulot qui plaît n'est pas donnée à tout le monde. 

Remarquez, je ne devrais pas me plaindre. Pas déjà. Après tout, ça ne fait que quelques mois que je cherche et je crois que je n'ai même pas atteint la moyenne d'embauche des jeunes diplômés (qui est de cinq mois, si je ne m'abuse).Pourtant, ça m'angoisse au plus haut point. On dirait que d'avoir terminé ma thèse n'est pas parvenue à me convaincre que je valais vraiment quelque chose. Au contraire, je ressens la morsure du temps qui passe et je regarde, un pincement au coeur, toutes ces années durant lesquelles je n'aurais jamais rien fait d'autre qu'être un poids pour ceux que j'aime. L'éternelle étudiante que je suis est arrivée au bout de sa course, plus démunie de confiance en elle qu'à ses débuts. C'est ironique. C'est comme si mon insignifiance en tant qu'être humain me sautait d'autant plus au visage que je n'ai plus d'objectif à atteindre pour prouver ma valeur - ou plutôt que l'atteinte de cet objectif n'a, en fait, rien changer. Je n'arrive pas à bailloner les angoisses qui me taraudaient la nuit et je les sens, au contraire, gagner du terrain en envahissant mes journées.

Souvent, avec mon Yankee préféré, j'ai débattu du sens de notre existence. Un genre de discussion philosophique autour d'un thé ou d'un chocolat chaud qui ne fera pas avancer la planète mais qui nous remet en question. Partisane de la théorie de l'accident humain, je défends généralement cette idée que nous ne sommes rien et que nous ne servons à rien: ce sont les choix que nous ferons dans notre vie qui détermineront notre utilité, au moment de rendre les clés de la vie. C'est vrai que cette vision est assez angoissante car finalement, elle revient à dire que nous ne sommes que de l'herbe à vache en puissance et que seul le vide nous caractérise. Un vide vertigineux, que nous tentons de combler avec nos rêves et nos espoirs, nos déceptions et notre vie sociale. Mais lorsque tout s'éteint, que l'on se retrouve seul avec soi-même, alors le vide reprend ses droits et il nous faut fermer les yeux pour ne pas tomber. Aujourd'hui, je m'accroche à l'espoir de trouver ce travail qui justifiera ces années passées, qui sera la juste rétribution de tous les cadeaux que la vie m'a fait, qui me permettra de rendre un peu de ce bonheur si injustement partagé. Je m'agrippe à cette perspective et je guette le téléphone, le coeur battant. Ce n'est pas seulement l'employeur que j'attends: c'est mon droit d'exister...

4 avril 2010

Les Sables-Mouvants du Subconscient de Celle qui parle parfois trop.

Elle m'agace. Parfois, j'aimerais juste qu'elle se taise et qu'elle cesse de monter sur ses grands chevaux à la moindre occasion. Avec ses airs de Je-sais-tout et sa psychologie à deux sous, elle a l'art de parler pour ne rien dire. Pire, elle piétine parfois, sans même s'en rendre compte, les jardins secrets des autres. Je me demande si on inventera, un jour, une pilule pour les égos sur-dimensionnés comme le sien. Au prime abord, on ne remarque que son sourire. Un joli sourire, j'en conviens, mais on ne peut décemment se limiter à des dents alignées pour impressionner son auditoire. On la dit drôle et sympathique. Probablement que ceux qui la définissent ainsi ne la connaissait que depuis peu. A force de la côtoyer, on s'aperçoit qu'elle est aussi douée d'une modestie contrôlée. Lorsqu'on aborde un sujet qui la concerne (ou non), dans lequel elle pense avoir établi un raisonnement solide, son contrôle se fêle. Sans réfléchir, il lui arrive trop souvent de parler. Trop. Je donnerais beaucoup pour être les dents qui mordent sa langue après qu'elle ait dit une énième bêtise. Toujours trop tard, bien sûr. Je ne la supporte plus et j'ai parfois l'impression que les autres non plus. Mais je transpose peut-être mes propres sentiments sur eux afin de justifier ma propre rage. Peut-être. Je voudrais ne plus la voir. Oui mais voilà: comment se séparer de soi-même? 

J'ai souvent dit, au hasard des billets, que j'étais ignare en matière de sous-entendus et qu'il ne fallait jamais interpréter ce que je disais. J'ai également mentionné combien je pouvais être décalée dans certains domaines du fait d'une vision du monde, de l'être humain, de l'amour, des relations humaines pour le moins étranges. Cela ne m'a jamais empêchée de mettre au point des théories farfelues sur ces domaines que je ne maitrise pas du tout et de les défendre avec toutes leurs faiblesses et leurs incohérences. Parfois, pourtant, je m'aperçois qu'elles débordent du cadre théorique pour envahir ma vie pratique, lorsque je les défends avec trop de force. C'est une étrange sensation de se sentir, lentement, glisser vers le gris et le morne de la vie. Devenir un être qui est à fuir plutôt qu'à côtoyer car trop étrange, trop hors normes, ou simplement trop terne. Oui, c'est vraiment curieux. Et Angoissant aussi. En fait, je pense que le pire est lorsque nous prenons conscience de notre décalage dans ce monde. Nous avons alors l'impression que notre présence seule est source de malaises. On  finit par s'enfermer pour ne plus l'imposer aux autres. De peu sociable, on glisse imperceptiblement vers l'isolement total. Petit à petit, cette solitude imposée devient celle que l'on a choisie et que l'on recherche. On répond de moins en moins au téléphone, aux mails, on "oublie" d'aller au Kung Fu, alors que cette activité a toujours été (et demeure) une source de plaisirs et de bonheur. De toute façon, personne ne le remarque vraiment. Au départ, c'était juste drôle mais les autres, ceux qui vivent normalement, ont fini par se lasser d'appeler un répondeur. A n'être jamais disponible pour rien, on finit par ne plus vraiment exister, n'est-ce pas? Alors, on continue de s'enfoncer dans les sables mouvants dans lesquels on s'est volontairement lancé, sans un cri. On se dit que, finalement, être seul empêcherait sûrement cette jeune-fille qui parle trop de blesser à nouveau, parce qu'elle-même ne sait pas toujours peser le poids des mots...

4 avril 2009

Mirage de la procrastination étudiante.

Lorsque l'on fait des études longues, il arrive parfois que nous traversions des phases de découragement. La plupart du temps, je me sors de ces passes désagréables en cherchant un avenir possible après l'obtention de mon diplôme: je regarde les emplois qu'il me plairait d'exercer, je postule dans le secret espoir d'avoir un retour, et j'ai ainsi l'impression de trouver une raison à ces longues années d'université.

Parce que, disons le, pour la plupart des personnes qui m'entourent et qui sont, depuis longtemps, dans la vie active, ma situation semble enviable: après tout, je suis étudiante et, tout le monde le sait, je ne fous rien. Je me contente de festoyer nuit et jour, en attendant que mon diplôme me tombe, pré-emballé, dans les mains. J'exagère peut-être un peu mais avouez que cela correspond souvent à l'image de l'"étudiant". Malheureusement pour moi, ce n'est pas vrai. En fait, si la perspective d'un emploi me rassure tant dans mes moments de déprime, c'est que j'y vois de nombreux avantages en comparaison à ma situation actuelle. Je m'explique:

Aujourd'hui, je tente de terminer un doctorat en Histoire autochtone. Magnifique. C'est vraiment beau à lire.

Mais ce n'est pas simple: je n'ai pas d'horaires de travail, je n'ai pas d'autres objectifs à atteindre que celui de l'achever. Cette situation implique que je n'arrête jamais de travailler sur mes recherches: à chaque heure du jour ou de la nuit, j'y pense et je culpabilise de ne pas avancer plus vite ou bien de ne pas être en train de dépouiller telle ou telle archive plutôt que de prendre un verre avec des amis. Je n'ai jamais de vacances non plus: il m'est impossible de me dire que durant deux semaines, je ne penserai pas à comment construire le plan de ma recherche ou à l'angle sous lequel je vais examiner mon sujet. De la même manière, je n'ai pas lu un seul ouvrage, ou presque, ne concernant pas ma thèse depuis son commencement. (Excepté Cyrano de Bergerac, mais il s'agit de mon ouvrage-détente que j'ai déjà lu une bonne trentaine de fois...^_^).

Bien sûr, vu de l'extérieur, cela ne semble pas si terrible. Mais trois, quatre, parfois cinq ans de vie arrêtée, dans l'espoir d'obtenir un diplôme, c'est long. Alors, lorsque mes proches ironisent sur le fait que je ne travaille pas, je l'ai parfois mauvaise. Je comprends leur impression car, au fond, je suis autonome et je gère mon emploi du temps. Mais il y a beaucoup de mauvais côtés également et il ne faut pas occulter le revers de la médaille. Il n'y a pas de situation idéale: rien n'est tout blanc ou tout noir.

Aujourd'hui, j'ai encore passé une heure à postuler à des jobs que je trouve trippantes. Je sais, au fond de moi, que je n'aurais sûrement pas de retour. Mais j'ai besoin de ces instants où je me projette vers un avenir où mes rêves auront leur place. Parce que je suis angoissée à l'idée de ne jamais arriver au bout, j'ai ainsi l'impression de ne pas faire tout ça pour rien. Je m'illusionne volontairement pour ne pas me laisser dépasser par la vie. L'autonomie est souvent synonyme de liberté mais elle implique aussi une absence totale de sécurité et, lorsqu'on est étudiant, d'indépendance.

Mon objectif est de terminer en décembre. Il paraît que c'est impossible. Peu importe: je veux y croire. Avec de la volonté, tout devient possible, n'est ce pas? ^_^

1 avril 2009

Déception de masse.

Dernier match au Centre Bell cette saison pour mes amis et moi.

J'avais acheté des billets pour assister à la rencontre opposant les Canadiens de Montréal aux Black Hawks de Chicago. Parce que Cristobal Huet gardait désormais les buts de cette équipe américaine et que, somme toute, je l'aime bien ce garçon. Je ne le connais pas personnellement, bien sûr, mais il m'est sympathique avec son air ingénu et timide. Et puis je suis farouchement contre les comportements girouettes de 95% des fans de sport, capables de passer de l'adoration indécente au lynchage en règle en moins de temps qu'il n'en faut au soleil pour achever sa révolution. Carrey Price en a d'ailleurs fait les frais cette année: de Dieu en puissance,"Le nouveau Patrick Roy" (personnage qui demeure, au reste, brutal et arrogant, mais qui savait merveilleusement attraper la puck lorsqu'il le devait!) de l'an dernier est passé au stade de sombre passoire en début de saison, avant de retrouver, hier soir, son statut de jeune Hercule! Bref, parce que je me rappelais des nombreux services rendus par Huet alors qu'il gardait les buts du Canadien de 2005 à 2008 et parce que je le trouvais aimable, je voulais le voir jouer contre ses anciens coéquipiers afin de faire taire les mauvaises langues à son endroit.

La soirée a commencé avec une petite déception: mes amis et moi étions encore dans les couloirs lorsque la voix de stantor de Michel Lacroix résonna dans l'aréna du centre Bell:

-"Mesdames et Messieurs, vos Caaaaaaannnnnaaaaaaaadddddddiiiiieeeeeeeennnss!!!"

Tant pis. Nous sommes tout de même au Centre Bell: c'est quelque chose pareil!

Nous sommes assis juste derrière le filet des Black Hawks, gardés par Cristobàl Huet. Il patine nerveusement devant sa cage. Sa tension est palpable: c'est la première fois, depuis son échange à Chicago, qu'il affronte son ancienne équipe. Mieux encore: il a, en face de lui, son ancien élève, celui à qui il a tout appris, j'ai nommé Carrey Price. Il sait que tous les regards des supporters du Centre Bell vont s'attacher à la moindre de ses erreurs afin de justifier son échange, un an plus tôt, aux Capitals de Washington. La transaction a laissé un goût amer d'imparfait dans la bouche de plus d'un, et ce d'autant que Carrey Price, trop jeune pour supporter la pression, s'était écroulé durant les séries de la saison précédente. Je supporte le Canadien mais, ce soir, j'aimerais donner toute mon énergie à Huet car sa place est loin d'être enviable.

Très vite, elle est devenue intenable: du fait d'une erreur de ses défenseurs et du talent de Kovalev, Cristobàl est déjoué dès la 25e seconde du match. Tout est joué: peu importe qu'il ait bloqué 29 tirs, par la suite, qu'il ne soit pas responsable des trois autres buts, et que Price ait été moins sollicité. La foule est rassurée et peut s'adonner à cœur joie aux huées et aux quolibets. Des cris qui grondaient dans le Centre Bell comme le souffle d'un monstre assoiffé de ridicule et de moquerie: la méchanceté aux lèvres, l'ingratitude dans les visages et l'absence totale de raison animaient la masse, qui inondait celui qui l'avait sauvée, deux ans plus tôt, de son mépris.

Voir un match au Centre Bell est merveilleux. Vraiment. C'est à voir. Mais hier soir, j'ai eu mal. J'ai véritablement souffert d'assister à une telle bassesse d'un public réputé pour son enthousiasme et son attitude. J'ai été déçue.

Paradoxalement, les critiques sur RDS étaient moins cinglantes que celles de la foule à l'endroit de Huet. Pour une fois, les journalistes, pourtant si prompts au jugement hâtifs et versatiles, ont tenté un examen objectif du match. Pas la foule. ça donne à réfléchir, non?

27 février 2009

Examen de nervosité.

Jour J. Enfin, pas aujourd'hui: hier soir. Et puis ce n'était plus vraiment un jour "J" pour moi mais plutôt pour les amis que j'allais supporter. Qu'à cela ne tienne: hier, jeudi 26 février, j'ai assisté à l'examen de Kung Fu!

Qu'en dire? Il s'est déroulé, à peu de choses près, comme je l'imaginais. Trois juges devant toi épient chacun de tes mouvements pour déceler les potentielles erreurs, tandis qu'un public silencieux suit tous tes gestes derrière toi. La tension est palpable et, bien que je ne présente pas d'examen, je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Mes amis entrent en scène: leurs mouvements sont rapides et bien posés. En toute objectivité, ils sont les meilleurs des niveaux 2 présents ce soir....Ils reviennent encore à trois reprises devant le jury pour passer les différentes épreuves: forme à 2, arme, combat libre. A chacune de leurs apparitions, je sens mon ventre devenir pierre et tout mon corps est tendu vers la scène. Je me surprends même, parfois, à leur envoyer des bulles de lumière...

-"Gné? Des quoi?"

Des bulles de lumière...oui je sais. Ce doit être l'influence de ma maman: il ne faut pas le lui dire! Curieusement, j'ai pris cette habitude de visualiser une atmosphère d'énergie positive que je transférerais de mon propre corps vers ceux que je veux aider. Rien que de l'écrire, je sens la partie cartésienne de mon esprit qui se hérisse... Bon, si on y pense bien, c'est un peu comme le Chi Qong. Ou pas. En tout cas...

Pour en revenir à nos ovidés, à 23h, les épreuves achèvent. Tout le monde est soulagé et des commentaires commencent à fuser de part et d'autres sur les performances de chacun. Je songe alors que j'aurais sûrement été très nerveuse si j'étais passée aujourd'hui et j'ignore si j'aurais pu surmonter mon angoisse ou si j'aurais cumulé les erreurs. A vrai dire, je me demande si tout cela n'a pas un lien avec cette gêne encombrante dont j'avais fait état dans mon billet Maladresse de corps et d'esprit. En clair, si cette nervosité ressentie en permanence auprès de personnes que j'admire, d'une certaine manière, serait du même acabit que la timidité qui m'empêche de m'exprimer normalement. De fait, vaincre l'une et l'autre s'avère un vrai défi que je n'ai pas réussi à relever depuis des années.

Ne perdons pas espoir, cependant! L'horoscope me l'a prédit: je devrais pouvoir réussir à surmonter une grande difficulté pour en sortir grandie et prendre le chemin du succès. Alors, si Madame Soleil l'a dit...

24 février 2009

Désillusion des larmes.

Étudier en Doctorat implique de s'accoutumer aux réactions semi admiratives des personnes qui font mine de s'intéresser à ce que tu fais. Comme si réaliser un Doctorat était un exploit. Pour ma part, j'ai plus l'impression d'avoir compris comment fonctionnait l'Université et de m'être moulée à ses critères. Sans être extraordinaire, je suis dans la moyenne. Comme toujours. Comme partout. A bien y réfléchir, je n'ai jamais vraiment réussi quelque chose qui me tenait à cœur: je n'ai jamais eu de vrai talent pour mes passions. J'ai écrit un livre, mais il est, en toute objectivité, très mauvais. Je dessine mais sans grand talent, je joue au Volley Ball mais avec difficulté, je voyage mais trop peu... Je m'y suis accoutumée et, au final, j'ai tout de même de la chance de vivre ces expériences.

Lorsque j'ai commencé le Kung Fu, je ne pensais pas pouvoir passer un niveau: je pensais encore me fondre dans la masse et demeurer un numéro parmi tant d'autres. Un an a passé: Fujiao a parlé de l'examen de niveau 1 et j'ai commencé à y croire. A l'idée de réaliser un passage, de concrétiser avec talent une passion, j'avais des papillons dans le ventre. Alors que j'ai parfois l'impression que ma vie fout le camp par petit bout, j'ai cru voir de la lumière au bout du tunnel. Pourtant, j'aurais du savoir que je m'emballais trop vite. La chute n'en fut que plus douloureuse.

-"Tu as beaucoup progressé, Stéphanie. Mais tu n'as pas encore le niveau."

Des bruissements dans mes oreilles m'empêchent d'entendre le reste correctement. Je sens les larmes affleurer mais je tente de les retenir. Soudain, tout le stress des dernières semaines, toute la souffrance que je gardais dans mon ventre, qui me brûlait jusqu'au tréfond de mes entrailles, s'est mué en ondes salées. Mes larmes coulaient devant Fujiao, quelque peu désemparé, et je n'étais pas même capable de sourire. Je pleurais mon frère, je sanglotais mon père, j'hoquetais mon chum, je noyais ma vie et je sentais le poids de la déception face à un rêve qui se fêle. Un espoir trop espéré? Une illusion trop illusionée ? Peut-être...En tout cas, j'avais mal.

C'était un peu idiot, quand on y pense...Au fond, ce n'est pas un "jamais", c'est un "plus tard". Ma réaction a certainement du paraître démesurée: elle l'était pour le seul examen. Parfois, je me dis que je devrais sortir mon hémisphère de cerveau dédié aux émotions et regarder où ça pêche... Ce serait sans doute un gain pour la science.

Je m'excuse Fujiao. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. Au fond, tu l'auras compris, ce n'est pas vraiment ta faute: tu étais simplement au mauvais endroit au mauvais moment. Tu m'aurais dit:

-"Merveilleux! Mais tu devrais changer de coiffure!"

J'aurais sangloté pareil. Ne t'en fais pas: je vais m'en remettre et tenter d'être irréprochable la prochaine fois. En attendant, merci d'avoir voulu, quelques instants, alléger ma peine. Un jour, j'arriverai à réaliser quelque chose. Bientôt, j'aime à le croire...

19 février 2009

J-7: une alliance du corps et de l'esprit!

J-7. Dans une semaine, je franchirai le seuil de l'Académie de Kung Fu pour aller défier le Grand Dragon. Plus prosaïquement, j'irai tenter de reproduire ma forme niveau 1 devant un jury composé de Fujiao et de Shifu à l'affût.

Je ne suis pas stressée...

J'ai dépassé ce stade, en fait: je suis terrorisée. A vrai dire, je me sens exactement comme si je devais faire une présentation orale devant un public nombreux (comprendre: supérieur à deux personnes!). Lorsque j'ai commencé les classes préparatoires, après le Lycée, j'étais toujours très angoissée lorsqu'il s'agissait de passer des oraux. Mes professeurs me rassuraient en affirmant qu'avec la pratique, cette terreur s'estomperait et que je serai aussi à l'aise à l'oral qu'un poisson dans l'eau...

C'était il y a 9ans. Autant le dire tout de suite, je suis aussi à l'aise à l'oral qu'un poisson sur un chemin de terre battue! De fait, lorsque vient le temps de me lancer dans une folle présentation orale ou bien, en l'occurrence, dans une démonstration sans faille d'une forme de Kung Fu, je deviens aussi nerveuse qu'un assassin multi récidiviste dans un commissariat de police. Je tremble, bafouille, rougit, blanchit, avant d'assister, impuissante, au départ de ma voix vers d'autres horizons car elle est tannée d'être ainsi malmenée!

Bref: J-7.

Vais aller pratiquer un peu ma forme 1, je pense. Peut-être que si je l'acquiers en automatisme, je pourrai tomber dans le comas devant le jury et mon corps faire la job tout seul. Après tout, c'est un travail d'équipe du corps et de l'esprit. Si ce dernier décide d'aller courir la gueuse, le premier peut finir! :p