23 février 2009

Orgueil et Vanité.

Il est rare que j'émette des opinions sans avoir lu ou vu le produit en cause. Je vais faire une exception aujourd'hui: hier soir, comme tout dimanche soir qui se respecte, armé d'une succulente assiette de riz, je me suis installée devant Tout le monde en parle. J'aime beaucoup cette émission qui, à la différence de la version originale française, est animée par des personnes amusantes et intéressantes qui s'appliquent à aborder des sujets d'actualité. Cela change de ce cher Thierry Ardisson et de ses commentaires salaces perpétuels.

Bref, je m'égare. Confortablement installée sur mon canapé, avec "chat-cassé" d'un côté et riz de l'autre, je regarde avec amusement défiler les invités au rythme des questions de Guy A. Lepage. Arrive une parfaite inconnue, répondant au nom de Anne-Sophie Dutoit qui, née en Californie, a grandi au Québec, avant de retourner dans sa région natale il y a quatre ans, et qui est une scénariste-réalisatrice de 18ans...

-"Hein? Comment elle fait pour faire un film à cet âge là???"

Petite fille d'un grand chef d'orchestre...

-"Ah ok! J'imagine qu'elle a un bon financement..."

... elle est déjà l'auteur de plusieurs courts métrages, dont Marked, qui fut primée lors d'un festival Londonien.

Très bien. Félicitations, mademoiselle.

Elle est invitée ce soir à l'émission car elle s'est lancée dans la réalisation et la scénarisation d'un long métrage, qui sort vendredi, Faded Memories. Guy A. Lepage diffuse quelques images: deux jeunes adolescents dansant, à moitié nus, sous la pluie, en riant. Ce n'est qu'un extrait donc, même si, au prime abord, cela me laisse un arrière goût de navet, je ne peux être catégorique là dessus. Ce qui me gêne vraiment est le personnage de Mademoiselle Dutoit: durant les quelques minutes qu'a duré son passage à l'émission, elle a illustré magistralement ce qu'était l'orgueil et la "grosse tête".

Guy A. Lepage: "En combien de temps avez vous écrit le scénario (à 14ans)?
A.S. Dutoit: 3 jours!"

Mmh...Il doit être travaillé. Mais je ne peux juger: je ne suis pas très expérimentée dans l'écriture de scénario. En revanche, lorsqu'elle raconte avoir terminé son premier roman"en cinq jours, sans l'avoir relu", puis, après l'avoir finalement revu, déclare de manière péremptoire: "c'est vraiment bon!", je ne peux qu'avaler mon riz de travers. Elle l'a envoyé à des éditeurs et je suis presque sûre qu'elle sera éditée parce qu'elle est médiatique. Cette enfant, née avec une cuiller en argent dans la bouche, pense avoir l'étoffe d'un génie parce que tout lui réussit. A la question de Guy A. concernant ses études, elle répond qu'elle ne voit pas l'utilité de suivre des cours de cinéma puisqu'elle fait déjà des films...

Je le répète: je n'ai pas vu son film et je n'ai pas lu son roman. Je ne peux donc pas juger de leur qualité. Mais tant d'arrogance et de suffisance à 18ans, ça me donne la nausée. Je lui souhaite d'apprendre l'humilité si elle veut continuer dans le domaine artistique car elle risque de tomber de haut. J'irai voir son film, histoire de savoir si l'orgueil de cette jeune femme est justifié ou bien si elle a juste gâché mon dimanche soir, en soulignant les écarts sociaux qui font que de grands artistes passent leur vie dans l'ombre tandis que d'autres exposent leurs ratés sous le feu des projecteurs, tout simplement parce qu'ils possèdent les dits projecteurs...

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