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26 février 2014

Être la coqueluche de son système immunitaire!

Je me disais aussi que ça faisait longtemps que je n'avais pas été malade. Je me demandais même si mon système immunitaire n'aurait pas repris du service et engagé un peu de personnel pour renvoyer tous les microbes chez eux. En fait, non: il me concoctait une plus grande surprise. Il est parti en vacances sur une île déserte, me laissant paisiblement faire la connaissance de sa dernière copine en date: la Coqueluche. Alors, voyez-vous, jusqu'à il y a 2 jours, la Coqueluche, c'était 1/ Une maladie infantile (donc, comme son nom l'indique, elle ne s'attaque qu'aux mignons petits anges à la voix fluette - non, à une vieille de presque 32 ans) et 2/ un terme pour désigner de façon imagée quelque-chose de populaire (d'ailleurs, pourquoi??). Bref, cela n'avait rien à voir avec moi. Mais bon, après deux semaines de toux sèche, désagréable, par quintes à m'en étouffer, il a bien fallu me rendre à l'évidence: ce n'était pas un simple rhume. Je suis donc allée chez le docteur qui a prononcé ma sentence: la coqueluche. 

Alors, bon, vu ma connaissance de la maladie (voir les deux points ci-haut), je n'ai pas été prise d'une panique absolue. Je me disais bien que je devais être contagieuse mais je ne pensais pas générer un tel vent de panique autour de moi. À chaque fois que je l'annonce (mon papa, mes amis, mes collègues), il y a comme un émoi et un moment de latence. Genre, je viens d'annoncer que j'avais une maladie qui allait me condamner à des mois d'hospitalisation. Sauf que non. Je veux dire, certes, c'est pas agréable: je tousse beaucoup (quoiqu'après deux semaines et demie et deux jours d'antibiotiques, cela va déjà mieux), je m'étouffe, je ne dors pas (et empêche Jules de dormir aussi par la même occasion) et mes muscles fatiguent mais ce n'est pas non plus la pire maladie que j'ai eue, me semble. Je garde un souvenir beaucoup plus désagréable de l'hépatite A qui m'empêchait de manger et me donnait des malaises à tour de bras, dès que je faisais trois pas. Bon, me direz-vous, c'est peut-être le côté contagieux de la chose qui fait peur. J'avoue. Surtout que c'est dangereux pour les tout-petits alors si on en a la maison, c'est sûr, c'est flippant. 

Pour ma part, chaque jour est une petite victoire. Cela ne m'empêche pas de travailler - même si je reste cloîtrée chez moi - et les médicaments (ou le temps?) ont quelque peut calmé ma toux: c'est déjà bon pour mes muscles qui voulaient me quitter. Tout le monde me parle aussi de la durée de la maladie. Perso, ça fait deux semaines et demie et j'espère en avoir pour une dizaine de jours max encore parce que j'ai quantité de choses à faire! C'est vrai, quoi, j'ai un poste à trouver cette année! ;)

24 janvier 2010

Le poids des mots.

Je le craignais. Je le redoute tous les jours avec autant de force que mes cauchemars nocturnes. Je ne parviens jamais à m'en protéger totalement. Le poids des mots. Des mots à priori si insignifiants pour qui les prononce mais plus douloureux qu'un coup dans l'estomac pour qui les reçoit. Ces mots, prononcés distraitement, parce que, de toute façon, je suis guérie: je suis loin d'être maigre, je mange mal, je ne parle plus de mes angoisses liées à mon physique. Il est évident pour tout le monde que je suis guérie. Un peu comme le rhume: une fois que tu n'as plus le nez qui coule, on n'a plus besoin de faire attention. Tout est terminé...

-" Ta soeur est vraiment fine." "On ne dirait pas que tu as été anorexique, toi." "Tu n'es pas maigre"...

Toutes ces phrases qui ne se veulent rien d'autre que ce qu'elles sont me renvoient pourtant à ce que j'ai eu tant de mal à fuir. Cette adolescence sombre et vide où j'avais le sentiment d'être une pâle copie ratée de ma soeur, où je n'avais trouvé comme seule solution pour exister que de disparaître. Ces phrases m'y replongent. J'ai honte de raconter que j'ai été anorexique pendant près de sept ans notamment parce que je sais que j'aurais droit à une remarque de ce style:

-"Ah bon? On dirait vraiment pas!" ou " Tu es pourtant loin d'être maigre!"

Comme s'il fallait que je montre mes prises de sang pour montrer mes carences ou que je garde quelques parties de mon corps squelettiques pour prouver mes dires! Je n'aime pas cette partie de ma vie, j'abhorre l'être que j'étais devenue et la souffrance que j'ai infligé à ceux qui me sont chers. Mais je n'y peux rien désormais: elle fait partie de moi et je garde encore des séquelles de cette obscure période. Mes proches savent la douleur et la fragilité qui en résultent, ce qui crée parfois des situations étranges où ils montent au créneau pour me protéger de remarques, à priori, insignifiantes. Mais la plupart des personnes, même parmi mes amis, ignorent tout de l'acide que ces petites phrases distillent dans mon corps. Et je ne dis rien. Je souris en hochant la tête: je sais que je suis loin d'être maigre, je sais que ma sœur a l'air malade, je sais que j'ai l'air de ne rien faire pour l'aider. Je ne dis mot mais j'ai envie de hurler. J'ai envie de me terrer dans un coin et de me laisser dessécher jusqu'à ce que mort s'ensuive. Car elle ressort, elle, l'Autre, celle qui a régi ma vie durant plus de sept ans, afin que je ne devienne, littéralement, plus qu'une ombre. Elle continue de vivre en moi, même si j'ai l'air en pleine santé, et elle n'attend que ces remarques pour appuyer sur une plaie qui ne cicatrisera jamais vraiment. Mais je suis guérie, n'est ce pas? J'ai un poids santé, je suis guérie, j'ai un poids santé, je suis guérie, j'ai un poids santé, je suis guérie...

Alors, pourquoi je me réveille encore en pleurs après ces remarques? Pourquoi j'ai aussi mal à l'intérieur? Pourquoi j'ai l'impression de glisser à nouveau dans l'ombre, de redevenir ce non-être de mon adolescence? Pourquoi je me surprends encore à compter les calories, à regarder avec dégoût ce corps qui est le mien?

Ces petites phrases qui ne sont rien hantent ma vie. Je sais qu'elles ne se veulent pas méchantes ni même un indice que je suis grosse. Mais elles brisent ma fragile carapace. Peut-être devrais-je achever ce livre sur mon petit Enfer adolescent personnel afin de véritablement tourner la page et ne plus laisser ces insignifiances, à ce point, bouleverser mon être... Je publierai peut-être un extrait, lors d'un prochain billet. Il faudra bien que j'avance...

10 janvier 2010

La mort a finalement vaincu Mano Solo!



Vieillir est un phénomène naturel. Je n'ai aucun problème à l'assumer dans l'absolu, quand bien même j'ai du mal à accepter la vie adulte. Comme le déclarait si joliment Jacques Brel, il suffit de savoir  devenir vieux sans être adultes! ;)

L'une des tragédies du temps qui passe, cependant, est qu'il emporte avec lui tout ce qui a meublé notre enfance et notre adolescence. Depuis deux ans, les icônes de ma jeunesse disparaissent toutes plus rapidement les unes que les autres. Hier, c'était Lhasa, aujourd'hui, c'est Mano Solo. Mano Solo...Celui qui chantait la mort et la misère pour les effrayer elles-mêmes, en espérant que, lorsque viendrait le grand squelette à la faux, il ne serait pas là pour l'accueillir. Celui qui nous a fait vibrer, mes amis et moi, au son de ses albums, tantôt tragiques, lorsque la douleur du désespoir se faisait trop intense, tantôt plein d'espoir. Celui, enfin, qui lutta contre le Sida durant près de 15ans... Il est parti dimanche, des suites de plusieurs ruptures d'anévrisme, à l'âge de 46ans.

Mano Solo et sa voix éraillée ont marqué des générations d'adolescents en France, tout au moins. Ses œuvres abordaient tant des problèmes de société que ses difficultés personnelles, liées à la drogue et à la maladie. Je n'ai pas écouté ses chansons depuis quelques années, maintenant, je dois l'avouer, non par désintérêt de son travail mais plutôt par laissez-aller: on change de continent, on découvre autre chose et, finalement, on se réveille un matin et on s'aperçoit qu'on a laissé bien des bagages en chemin. L'avantage des artistes est sans aucun doute qu'ils laissent des traces indélébiles de leur passage sur cette Terre: ils ne meurent jamais complétement et leur âme semble s'être réfugiée dans ces œuvres dans lesquelles ils ont consacré autant de temps, d'énergie et de cœur. Mano Solo, Lhasa: ils sont encore présents dans leur musique et, s'ils emportent avec eux une myriade de souvenirs et un peu de notre être, ils nous laissent le plus beau des héritages.

2009 aura été marqué par les disparitions, plus ou moins médiatisées, des artistes des trente dernières années: qu'on les apprécie ou pas, Michaël Jackson, Alain Bashung, Patrick Swayze et autres ont tous inscrit leur nom en lettre d'or dans l'histoire de leur art. Quoique j'ai pu montré quelques réserves quant au cirque médiatique entourant le premier et que je n'étais pas une fan accomplie du dernier, leur disparition m'a tout de même causée surprise et nostalgie: à travers eux, ce sont les années passées qui nous paraissent plus lointaines et la brûlure du temps se fait plus vive. Avec Bashung, Lhasa, et, désormais, Mano Solo, c'est de la tristesse qui envahit pernicieusement mon être. On dirait que le temps veut refermer un livre que j'hésitais à finir...

Je vais aller découvrir les derniers disques de Mano Solo, aujourd'hui. Ce sera un peu sa journée, ainsi.

4 janvier 2010

Un dernier Adieu pour Lhasa de Sela.



6h40. Les informations mettent un terme au fil ininterrompu de mes cauchemars: cette nuit encore n'aura pas été des plus reposantes. Je me demande toujours d'où sortent certains de mes mauvais rêves: un tsunami dévastant un poste avancé de l'armée a t'il vraiment un sens dans ma vie quotidienne? Les méandres de l'esprit sont parfois bien difficiles à suivre.

Les nouvelles de ce matin m'ont portée un coup dur: j'ai appris que Lhasa de Sela était morte le premier janvier dernier, des suites d'un cancer du sein, à l'âge de 37ans. Déjà, j'ignorais qu'elle était malade, alors le choc fut grand d'apprendre qu'elle était passée de vie à trépas aussi brutalement. En outre, 37ans est tout de même bien jeune pour succomber à un cancer du sein! Certes, la maladie demande rarement nos cartes d'identité avant de frapper mais il n'empêche que cela paraît toujours plus injuste lorsque la victime n'a pas atteint la moitié de l'espérance de vie générale.

J'ai découvert Lhasa grâce à mon frère, il y a quelques années de cela. Je ne suis pas, à vrai dire, une bonne référence dans les arts, quels qu'ils soient, mais j'aimais beaucoup son style de musique. Les médias parlaient souvent de musique métisse, à l'image de ses origines mexicano-américaines. Mon frère avait coutume de dire qu'elle avait une voix vibrante qui résonnait en nous pour venir chercher notre côté émotionnel. Il est vrai que sa musique me plonge toujours dans une étrange nostalgie.

Lhasa venait de sortir un disque en anglais, en avril dernier, et elle avait entamé une tournée lorsque sa maladie, déclarée deux ans plus tôt, a pris le dessus sur sa volonté. Elle dut alors interrompre son voyage mais rien n'y fit. Elle nous quitte donc, comme beaucoup d'artistes de talent, au sommet de son art. Salut à toi, Lhasa de Sela.

22 décembre 2009

Un Noël désabusé.

Temps qui passe, temps rapace. Temps qui emporte au loin tous les souvenirs fugaces de ce que nous sommes, de ce qu'ils sont, de ce qui est. Je me demande souvent jusqu'à quel point nous contrôlons le fond de notre être. Hier, succombant à la léthargie désagréable de la fièvre, j'ai passé mon après midi, allongée sur le canapé, à regarder des contes de noël. Vous savez? Ces belles histoires qui allient romantisme, joyeuses fins et belles valeurs utopistes. Habituellement, je me contente d'aller voir le dernier Walt Disney au cinéma et j'ai ma dose de bonheur distillé. Surtout que le côté animé de la chose le rend moins crédible, donc moins porteur de douces illusions. Hier, sans doute du fait de la fièvre et d'une éternelle fatigue qui s'accroche à moi avec plus de force qu'une moule à son rocher depuis des mois, j'étais clairement en mode hypersensible: j'ai pleuré devant le vieil acteur racontant à son neveu comment il était devenu un légionnaire hors pair, un sauveur de la veuve et de l'orphelin en "Afrique du Nord", j'ai sangloté devant la publicité pour le spectacle de Dan Bigras pour les sans abris, je perdais tant d'eau salée qu'elle finit par me brouiller la vue. Seule dans ce salon, à deux jours de noël, un gouffre sans fond semblait percer mon estomac. Même la réplique si cliché du vieil acteur des Vieux Lions sur la bonté fondamentale de l'homme n'a réussi à m'arracher guère plus qu'un rictus.

Noël symbolise la fête et la communion avec nos proches. Paradoxalement, c'est dans ces moments là que certaines personnes se sentent les plus seules au monde. L'expression du bonheur généralisé met en exergue avec plus force encore nos manques personnels, qu'ils soient familiaux, économiques ou autres. Le proverbe "un seul être vous manque et tout est dépeuplé" est juste, finalement, et Dédé avait tort: le temps ne change rien aux regrets. Il les couvre de poussière, de futiles soucis qui, en apparence, paraissent plus gros. Mais le moindre choc secoue les millions de particules et la blessure se rouvre, béante et douloureuse. Le temps n'efface rien. La mémoire humaine a cet avantage qu'elle peut se montrer sélective. Pourtant, ce n'est que rarement les plus profondes coupures que le temps panse. Ce doit être pour ça que l'Homme a inventé les religions: pour trouver un coupable à ces douleurs qui font trop mal, pour ne plus sentir le plomb en fusion qui coule si lentement dans nos poumons. C'est tellement plus simple d'accuser une volonté extérieure, non humaine, indépendante de notre volonté. Au fond, nous ne sommes que des êtres déresponsabilisés dans un monde qui fout le camp par petits bouts. Nous ne sommes que des éternels enfants sans la magie de l'innocence. On joue aux adultes responsables mais on se retire dès que ça vient bousculer notre propre confort. L'exemple le plus probant est sans aucun doute le pitoyable échec de Copenhague. Je ne peux que rejoindre les auteurs de Paris Bali qui souligne que les dirigeants des 193 pays présents sont passés à côté de l'histoire. Pour Ban Ki Moon, le misérable accord qui en est ressorti est un "succès": j'ignore si j'ai envie de rire ou de pleurer! Parfois, je me demande comment l'idée que l'homme est fondamentalement bon et intelligent peut encore avoir la vie dure dans nos sociétés: je comprends que l'idée contraire effraie mais avouons que défendre ce point de vue est presque risible au regard de nos sociétés et de leur fonctionnement.

Bref, peu importe...Se montrer pessimiste et cynique ne permet pas à la Terre d'aller mieux non plus. Curieusement, pour la première fois depuis longtemps, Noël me rend triste. La fièvre sans doute...

21 décembre 2009

Les microbes de Noël!

Décembre et son lot de fêtes! Retrouvailles, fêtes de famille, party de bureau: le dernier mois de l'année ouvre les portes de la communion et de la joie. Les lumières aux fenêtres donnent à tous les intérieurs des airs de fête!

Dans cette atmosphère de bonheur bonbon, il fallait nécessairement que quelque chose nous ramène à la réalité. Il me semblait pourtant être dans la norme lorsque j'ai rédigé ma commande au père-noël: je n'ai même pas tenté le vœu pieux de souhaiter la paix dans le monde et une cuisse de dinde pour tous! Non, non! Aucune fausse retenue et générosité: j'ai tenté de donner un nouveau souffle à l'économie en demandant des livres ou des objets de consommation ordinaires! Pourtant, j'ai l'impression que le secrétaire du Père Noël a mal interprété mes requêtes. Peut-être que, du fait de la crise, il a été remercié pour ses bons services et le gros monsieur à barbe blanche doit se taper tout le courrier. Toujours est-il que j'ai pu, en avance, bénéficier d'une armada de microbes, chanceuse que je suis.

En même temps, il est vrai que passer les fêtes sans tousser comme une tuberculeuse et sans nez qui coule, c'est un peu comme un Noël sans sapin. Si, si!Je m'explique: passer les fêtes sans développer une variante du rhume quelconque provoque un conformisme crasse et un égoïsme sans nom! En étant malade, non seulement on permet aux mignons petits microbes bleus de passer les fêtes au chaud, dans nos poumons ou notre gorge, mais en plus on permet aux médecins, qui n'ont que faire de se gaver de foie gras, de venir chez nous sous une tempête de neige, en pleine nuit, pour nous charger 80 dollars la consultation (à leur place, je serais tentée de charger le double, d'ailleurs, histoire de convaincre la majorité des enrhumés que Tylénol est leur meilleur ami!). Je vous entends déjà râler à propos des festins des fêtes et des retrouvailles avec nos proches: à cela, je répondrai que, d'une part, les repas de famille sont excessivement surfaits, aujourd'hui: tout le monde, ou presque (quelques pauvres gens se montrent encore réfractaires à l'opulence indécente des festins de fin d'année!), s'y adonne et cela n'a plus rien d'original! En étant malade, la donne change: quel bonheur de troquer la dinde farcie et son accompagnement finement préparé par un bon bouillon de poulet Campbell's! Quant aux échanges de cadeaux et d'amitié avec nos proches, je soulignerais que si nous limitons ces réunions à une fois par an, c'est certainement pour une raison! En outre, il est toujours possible d'échanger nos nouveaux amis et locataires de gorge avec les courageux aventuriers qui viennent nous saluer sous nos quatre couvertures et douze édredons...

-"..."

J'avoue: le sarcasme est palpable! Mais il faut reconnaître que je suis particulièrement fâchée après mon système immunitaire qui, une fois de plus, me prouve son incompétence! J'aurais sûrement plus d'intérêt à investir dans une compagnie de papier mouchoirs que dans l'ingestion, par tonne, de vitamine C. Le plus amusant de l'histoire, c'est que je n'ai pas vraiment le droit de me plaindre, même si je ne me gêne pas pour le faire: en définitive, j'attrape simplement toute les déclinaisons de rhume, bronchite ou autres maladies bénignes! Ce n'est certes pas agréable mais il n'y a pas mort d'homme, comme on dit...Pourtant, ça soulage de pester contre les petits bonshommes blancs avec l'étoile jaune de shérif sur la poitrine! (Oui, je regarde trop Il était une fois la vie!) Mais, en définitive, j'aurais quand même eu un souper de noël, même si les prochains risquent d'être limités: hier soir, j'ai passé une excellente soirée avec mes amis, peu importe la grève de mes anticorps. Rien que pour ça, je ne garderai pas rancune à l'égérie de Coca Cola! ^-^

1 décembre 2009

Séquelles de la grippe: une métamorphose en ours somnolent.

LIBRE! Depuis dimanche...

-"On croirait que tu sors de prison!"

Essayez de ne pas sortir de chez vous durant huit jours, vous allez constater que la prison a une étoile de plus en matière de liberté: se rendre au réfectoire pour dîner permet à son résident de réaliser plus de dix pas dans la journée. Pour ma part, mon plus long trajet en comptait sept. De fait, je peux claironner: LIBRE avec des accents de vérité dans la voix! ^_^ Remarquez, tout ne s'est pas déroulé aussi bien que je l'imaginais. Forcément, lorsque l'activité physique la plus exigeante que l'on réalise depuis une semaine est de mettre son assiette de soupe au micro-ondes, les séquelles de fatigue du corps ne semblent pas si importantes. Oui mais voilà: grisée par l'air frais sur ma peau, je me suis emballée: dimanche, j'ai pris le métro pour aller sur l'avenue Mont Royal dans l'espoir de trouver un portefeuille (pas sur la rue, bien sûr: dans un magasin!). Trois stations et dix minutes de marche plus tard, je rentrai dans une librairie.

-"Pour un portefeuille?"

Oui, je sais. Je suis passée devant et mon magasin n'ouvrait qu'à midi... Bref, je rentre dans la Bouquinerie Saint Denis et défaille. Mon corps, par ailleurs dépourvu de tout signe extérieur de souffrance, décide qu'il a atteint son quota d'efforts pour la journée et me conseille fortement de m'assoir si je ne veux pas avoir la honte de choir dans une étagère remplie de livres. D'ailleurs, il n'attend pas ma réponse et je me retrouve assise devant un panel d'ouvrages historiques avant d'avoir réalisé que les troubles oculaires que je percevais n'étaient pas dus aux néons. Je réalise alors que mon corps a autant d'énergie en réserve que si je venais de traverser le Canada sur une jambe: problématique, étant donné ma situation géographique. En outre, en coin, je remarque que le vendeur se doute que je ne me suis pas assise pour analyser les auteurs qui ont écrit sur la première Guerre Mondiale: il me regarde, l'œil inquisiteur. L'orgueil est une vaste capacité qui permet autant le pire que le meilleur: il m'a, à cet instant, permis de me saisir de mes quatre livres, de les payer et de porter mon enveloppe charnelle jusqu'à la librairie de voyage où travaille une de mes amies. Là, je me rassois dans l'unique fauteuil du magasin, le teint olive. J'avais initialement prévu une longue promenade pour me remplir les poumons de tout l'air pollué dont ils avaient été privé durant une semaine: autant dire que la perspective m'apparaissait, désormais, moins raisonnable que de boire une bouteille de vodka d'un seul trait. Après une heure de repos, je m'en retournai, penaude, à mon douillet chez-moi. Apparemment, la fin de la grippe ne rime pas avec la fin de la fatigue.

Cela dit, comme j'aime les proverbes, j'ai voulu appliquer complétement celui déclamant que les expériences forment la jeunesse. J'ai remis ça, indifférente aux tristes conséquences de la veille. Ainsi, hier, je tentai une autre sortie, devant aller me faire prendre en photo pour mon dossier de résidence permanente et, tout de même, travailler un peu. J'arrivai au photographe emplie d'énergie. Le temps de débourser, une larme à l'oeil, vingt dollars pour quatre malheureuses photos d'identité, j'étais dans le métro, direction le bureau. Trois heures plus tard, devant mon écran d'ordinateur, je constatai, perplexe, que ma forme  physique ressemblait à celle des lendemains de veille. Sauf que je n'ai pas fêté depuis deux semaines au moins. Mais qui dit lundi, dit Kung Fu. Après une semaine où j'avais raté tous les cours, je tenais à revenir sur les vieux tatamis du dojo. Bon, soyons honnêtes, l'orgueil ne contrôle pas tout: après le premier cours, j'imaginais mon lit avec tant de précision que j'aurais pu me coucher sur les dits tapis de sols verts marécage. Je m'éclipsai donc, sans tambour ni trompettes, espérant que ce matin serait plus efficace: il fut pire encore. Je m'endormais toutes les dix minutes en gardant ma nièce. L'interactivité n'a pas été ma caractéristique première mais cela n'étonnera personne. Il semblerait que certains départements ne soient pas ouverts à l'option "volonté" dans le corps et la lutte contre le sommeil entre dans cette catégorie.

En clair, mon corps et moi, nous nous sommes déclarés la guerre: lui réclame une sieste aux deux heures, je ne lui en accorde qu'une après le dîner. Il faut dire que je ne la contrôle pas: un genre d'évanouissement sur le canapé, avec mon travail sur les genoux. Pour l'instant, le corps a l'avantage mais je ne perds pas espoir de lui montrer le non sens de ces réclamations: pour pouvoir s'offrir une sieste aux deux heures, il me faudrait avoir moins de deux ans ou, encore, m'apparenter à un ours, entamant son hibernation annuelle. A priori, je ne satisfais / aucune de ces conditions...

21 novembre 2009

Survivre au fléau H1N1!

Bon. Ce n'est un secret pour personne: je ne suis pas du tout favorable à cette vague de peur qui entoure la pandémie de Grippe A. Cette vaccination à grande échelle me laisse dubitative quant aux raisons qui la sous-tendent et, personnellement, qu'elle soit de n'importe quelle lettre de l'alphabet, lorsque nous ne sommes pas des personnes à risques, cela reste une bête grippe. C'est un débat de société qui a fait la une des journaux durant des mois et j'avais assuré que je n'en rajouterais pas une couche dans ce blog. Donc, que suis-je en train de faire?

Samedi dernier, je me suis levée avec l'impression d'avoir traversé l'océan Pacifique en papillon et d'avoir fumé quatre paquets de cigarettes. Habituée à mon système immunitaire déficient par fainéantise, je soupçonne un vague rhume qui se serait perdu quelque part dans ma gorge et ne m'en soucie guère. Mon absence totale d'énergie, cependant, s'avère surprenante: mettre une lessive en route me demande au moins trois heures de repos pour m'en remettre, l'œil aussi vif que celui d'une huitre.

-"Une huitre? Elle a des yeux?"

Non, justement. Un cliquetis persistant m'empêche, toutefois, de sombrer dans une profonde léthargie: en me concentrant sur sa provenance, je m'aperçois alors que je grelotte de tous mes membres, aussi glacée que si j'avais décidé d'aller acheter du lait, en gougounes, un 12 janvier à Montréal. Il faut bien que le lavage de cerveau médiatique ait des conséquences sur tout un chacun: je liste tous mes symptômes et les trouve, ma foi, fort similaires à ceux d'une grippe. Ciel. Encore un coup de mon système "immunofonctionnaire", comme l'appelle mon frère!

J'appelle donc ma soeur (quitte à en avoir une qui travaille comme infirmière aux soins intensifs, autant en profiter! ^_^), qui confirme mes soupçons et me conseille, en ultime vérification, d'appeler le 8-1-1, Info Santé. Obéissante, je m'y attèle: le gouvernement a bien tout préparé car, dès l'accueil, la voix automatisée nous oriente, nous, les pestiférés, vers un département téléphonique, spécifique aux symptômes de LA grippe A H1N1. Là, une infirmière, appelons-la Geneviève pour la rendre moins impersonnelle, me répond fort aimablement et me demande en quoi elle peut m'aider. Normal: j'appelle un service de santé spécialisé dans l'information et l'assistance en cas de grippe A H1N1, je peux très bien être en quête de décorations de Noël ou de mes prédictions astrales. Aussi, répondis-je, fort sérieusement:

-"Je cherche le numéro de téléphone de l'académie de coiffure, sur Mont Royal."

Non, ce n'est évidement pas vrai. Cela dit, j'ai hésité, un court instant... ^_^

J'explique donc mon cas à Geneviève, qui s'empresse d'appliquer les directives prévues à cet effet: elle me pose, à peu près, 25 questions afin de s'assurer que nous parlons bien toutes les deux de grippe et non d'une foulure à la cheville. A priori, oui, nous sommes sur la même longueur d'ondes. Elle conclut par:

-"Restez chez vous durant sept jours, prenez du tylénol pour faire baisser la fièvre, et ne venez aux Urgences qu'en cas de problèmes respiratoires ou de trop forte fièvre".

De tous ces conseils, celui de la réclusion est le plus perturbant. Après tout, si je souffrais d'une bête Influenza, je pourrais à loisir gambader dans les rues, promenant fièrement mon virus à ma suite! Je m'enquiers donc des arguments qui permettent à Geneviève d'assurer avec autant d'aplomb que j'avais la grippe H1N1, étant donné que les symptômes sont en tout point similaires à ceux de l'Influenza. Après tout, de sa réponse dépendait mon enfermement dans ma tour d'ivoire ou ma liberté sur les trottoirs de Montréal, rongée par la fièvre.

-"Cela n'aurait pas été très sain non plus!"

Certes. Mais permis. Personne ne fait un foin pour l'Influenza depuis des années qu'elle fait, en moyenne, entre 1500 et 2000 morts par an, en France. Bref, à ma question, iI m'est répondu qu'étant donné qu'il n'y a aucun cas de grippe saisonnière recensé au Québec actuellement, celle-ci n'arrivant généralement que vers janvier, toute grippe attrapée en ce moment ne peut qu'être imputée au fameux fléau dont parlent tant les médias.

Bon... Soyons honnêtes: personne n'aime être malade. Avoir le dynamisme d'une porte-fenêtre et le cerveau d'une moule ne sont pas les caractéristiques d'un être épanoui et suintant de bonheur. Une grippe reste ce qu'elle est: une maladie infectieuse qui vide lentement chaque parcelle d'énergie de votre corps, aboutissant à des situations aussi ridicule que mettre une demi heure pour aller remplir un verre d'eau.

Pourtant, ce n'est pas le cancer, cela n'a rien de commun avec le sida et ce n'est, en aucun cas, une maladie grave pour le commun des mortels. Je ne nie pas les risques de pneumonie ou de troubles respiratoires liés à ce virus et je concède que, lorsque certaines personnes sont déjà fragilisées, elles ont tout à gagner à tenter d'éviter d'attraper ce mal. Mais de là à commander 50 millions de vaccins au Canada, où la population avoisine les 30 millions, ou 95 millions en France, pour 65 millions d'habitants, j'avoue que je ne suis plus. C'est un gouffre financier pour...une grippe. Peu de monde s'est battu pour aller vacciner les gens en Afrique ou dans d'autres contrées défavorisées: est-ce ainsi notre beau monde? On fait des campagnes de peur pour les populations riches, on les sur-vaccinent pour tout et rien et on enlève cet argent des autres recherches? J'ai des nausées mais ce n'est pas dû à la grippe A.

Honnêtement, en dépit de mon système immunitaire pourri qui prend plaisir à prendre ses vacances alors qu'il devrait travailler, je m'en sors très bien: je n'ai aucun antécédent grave et je suis solide. Je comprends que des personnes plus fragiles aient ressenti le besoin de se faire vacciner pour cette grippe qui, somme toute, est semblable à l'Influenza mais en dix fois plus contagieuse: les risques de l'attraper s'en trouvaient d'autant plus grands. Mais je trouve que les politiques de peur, les mesures prises à l'échelle nationale, l'argent investi et le gaspillage qui en découle sont l'expression d'un luxe scandaleux que seuls des pays nantis, corrompus par des sociétés et quelques personnes mercantiles qui se préparent un avenir doré sur le lit de la frayeur générale, peuvent se permettre. J'ai eu la grippe H1N1. Et puis après?

23 mars 2009

Printemps en attente de chaleur.

Tiens...ça commence à faire un petit bout que je n'ai pas écrit! Du relâchement??? Nooon! Jamais! Pas déjà! Il n'y a même pas trois mois que j'ai commencé: je serais moins tenace qu'une tique sur le dos d'un chien! (Je sais: l'image est peu ragoûtante, mais avez-vous déjà essayé d'écraser une tique?? Cet animal, outre sa laideur ineffable, est probablement recouvert d'une armure en fonte pour être à ce point solide!!!!).

Bref, je m'égare. En fait, je n'ai pas vraiment baissé les bras dans mon aventure bloggesque et ma vie n'est pas devenue plus plate qu'à l'ordinaire. C'est plutôt mes anticorps qui se sont carapatés. En fait, il semblerait que, depuis quelques jours, ils aient décrété une grève générale. Ou bien ils ont signé un pacte de non agression avec les petits microbes bleus.

-" Bleus? Pourquoi bleus?"

Ben...Dans Il était une fois la vie, ils étaient bleus alors...

Bref, rien de très très grave. De toute façon, c'est le printemps (si, si! C'est vrai!). Le soleil étire ses doux rayons de miel dans un ciel sans nuage, les arbres bourgeonnent, la neige fond de peur, le vélo est sorti de sa retraite: de bons indices que le froid s'essouffle et que nous allons finir par voir le bout de l'hiver.

-"Tu as un corps fait pour la chaleur, Phanie! Tu ne vas pas pouvoir vivre ici!"

Jugement péremptoire d'une sage maman. Oui, certes: je ne rêve que de chaleur et de gougounes en ce moment. De là à en faire un choix de vie... Mettons que l'hiver me permet d'apprécier l'été et les chaudes soirées, où il fait tellement moîte dans l'appartement que respirer devient un sport de haut niveau. Mettons.

Et puis, on a toujours l'air moins malade avec un joli teint bronzé qu'avec une couleur olive... ^-^

12 mars 2009

Frivole chance.

Il paraît que la chance, c'est une question de roue qui tourne. Un jour avec, un mois sans: elle est la femme illégitime du hasard. Peut-être... Je me demande si elle obéit à des critères particuliers ou si elle marche dans les pas de son imprévisible époux. Elle semble parfois si arbitraire et injuste. Mais là encore: qui définit ce qui est juste ou pas? Ce qui est mal ou bien? Lorsqu'on ne croit pas en Dieu, vers qui pouvons-nous nous tourner pour comprendre ce qui nous fait trop mal?

J'estime avoir eu beaucoup de chance dans ma vie: je suis née et j'ai grandi dans un pays prospère et paisible, j'ai connu l'amour d'une famille, aussi originale soit-elle, l'insouciance d'être une enfant, la saveur des vacances, les longueurs de l'école, bref j'ai été choyée. Bien-sûr, nous avons tous nos bibittes qui n'attendent qu'un moment d'inattention de notre part pour surgir dans notre vie, dévastant nos fragiles constructions aussi aisément qu'un cyclone balaie des châteaux de cartes. Évidemment, tout n'est pas toujours rose et il faut parfois faire montre de courage et de ténacité pour continuer d'avancer sur des chemins parsemés de ronces. Pourtant, j'ai eu de la chance.

Toute ma vie, des personnes se sont efforcées de m'apporter l'attention et le bonheur dont j'avais besoin. Parmi elles, il y en a une qui se présente encore aujourd'hui comme ma seconde maman. Elle s'est occupée de moi durant de longues années, m'empêchant de baisser les bras à l'école, de me laisser dévorer par la maladie et par le regard des autres. Cette dame et son mari m'ont prise sous leur aile et ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est amusant parce qu'elle semble parfois sortie d'un autre temps: dévouée corps et âme à sa famille, à son mari, elle est l'épouse parfaite des années 1960. Toute sa vie, elle l'a passée au service des autres.

Pourtant, la chance est partie. Elle lui a tourné le dos quelques instants, juste assez pour que des cellules perdent la tête et décident de mettre tout à l'envers dans son corps. Ce doit être le mal du siècle. Encore une fois, je ne peux que sourire misérablement devant l'ironie d'une vie sans but, sans sentiment, qui frappe au hasard. Tiens...l'époux de la chance est également impliqué, ça a l'air. Alors, peut-être, sait-on jamais, sa femme va revenir et, d'un revers de main, balaiera cette maladie qui ronge, qui détruit tout par en dedans. Peut-être.

Il paraît que dans ce genre de cas, le plus difficile, c'est de se sentir impuissant. Comme toujours. Comme partout, pour toutes les maladies. Je voudrais pouvoir prendre un peu de ce mal: pas tout bien-sûr, mais juste assez pour que la chance n'ait presque rien à faire. J'aimerais, une fois de plus, ne pas être si loin lorsque les êtres qui me sont chers souffrent. Il semblerait que le hasard en ait décidé autrement.

Je pense fort à toi, au delà de l'océan. ça va bien aller: elle va revenir, cette volage Chance. Elle ne peut pas t'abandonner ainsi, n'est-ce pas? Elle va revenir, avec son époux, et ils vont te tirer de là. Alors, il ne faut pas baisser les bras. Il faut y croire et se battre, comme tu me l'as enseigné.

Force et Honneur, seconde maman.

20 février 2009

Ironie d'une vie.

Mon père est certainement une icône de mon enfance. La majeure partie de mes études ou de mes réussites diverses ont eu sa reconnaissance pour principale motivation. Il a tenté, durant de longues années, d'inculquer à ses enfants la débrouillardise, l'autonomie, de les prémunir contre la désillusion et la déception en leur montrant le revers de la médaille. L'un des principaux traits de caractère qu'il a forgé en nous est certainement la persévérance et la ténacité: ne jamais abandonner, ne jamais montrer de faiblesse et toujours se relever après une chute.

Le principal reproche que mon père me fait encore aujourd'hui est de vouloir sauver le monde. Au sens figuré, bien sûr: je ne projette pas d'en prendre le contrôle pour éradiquer la race humaine...

Quoique... Si Dart Vador veut passer un marché avec moi...

Mais je m'égare, une fois de plus. Aujourd'hui, j'aimerais être capable de "sauver le monde" pour vrai.

Il est toujours délicat d'accompagner un malade au travers des épreuves qu'il traverse. Parce que, en tant que personne saine, nous avons parfois du mal à imaginer et à ressentir sa souffrance. Pourtant, on ne peut pas s'éloigner et le laisser seul, face à lui même. Car le moins que nous puissions faire, c'est d'être là et de l'écouter, même si le poids de ses souffrances est parfois trop lourd pour nos épaules. Lorsque je pense à mon frère, j'ai des remords de ne pas avoir été présente au moment où il en avait le plus besoin. J'ai mal à l'intérieur de moi, comme si un feu consumait en permanence mes organes internes. Mais je ne peux pas revenir en arrière: je dois regarder vers l'avant.

Aujourd'hui, c'est une amie qui a besoin d'être soutenue. En un instant, son rêve de vie et de futur a basculé dans un cauchemar sans fin et elle souffre. J'essaie, cette fois, de ne pas m'enfuir, d'écouter et d'encourager. Mais que répondre à une enfant qui vous écrit qu'elle n'a plus le goût de vivre? Comment lui expliquer que sa vie n'est pas finie, que tout n'est pas perdu, qu'elle n'est pas la première à vivre cette épreuve?

La vie est ironique. Pour ma part, je ne veux pas d'enfants, pour toute sorte de raison. Elle, c'était sa raison de vivre. Je pourrai en avoir dix. Elle, aucun.

Parfois, j'aimerais croire en un Dieu quelconque, juste histoire d'avoir quelqu'un à qui en vouloir pour les dures réalités. Je sais: c'est pas sa job...

Il paraît que la vie est bien faîte.

On dirait qu'elle fout le camp, elle aussi...