10 janvier 2010

La mort a finalement vaincu Mano Solo!



Vieillir est un phénomène naturel. Je n'ai aucun problème à l'assumer dans l'absolu, quand bien même j'ai du mal à accepter la vie adulte. Comme le déclarait si joliment Jacques Brel, il suffit de savoir  devenir vieux sans être adultes! ;)

L'une des tragédies du temps qui passe, cependant, est qu'il emporte avec lui tout ce qui a meublé notre enfance et notre adolescence. Depuis deux ans, les icônes de ma jeunesse disparaissent toutes plus rapidement les unes que les autres. Hier, c'était Lhasa, aujourd'hui, c'est Mano Solo. Mano Solo...Celui qui chantait la mort et la misère pour les effrayer elles-mêmes, en espérant que, lorsque viendrait le grand squelette à la faux, il ne serait pas là pour l'accueillir. Celui qui nous a fait vibrer, mes amis et moi, au son de ses albums, tantôt tragiques, lorsque la douleur du désespoir se faisait trop intense, tantôt plein d'espoir. Celui, enfin, qui lutta contre le Sida durant près de 15ans... Il est parti dimanche, des suites de plusieurs ruptures d'anévrisme, à l'âge de 46ans.

Mano Solo et sa voix éraillée ont marqué des générations d'adolescents en France, tout au moins. Ses œuvres abordaient tant des problèmes de société que ses difficultés personnelles, liées à la drogue et à la maladie. Je n'ai pas écouté ses chansons depuis quelques années, maintenant, je dois l'avouer, non par désintérêt de son travail mais plutôt par laissez-aller: on change de continent, on découvre autre chose et, finalement, on se réveille un matin et on s'aperçoit qu'on a laissé bien des bagages en chemin. L'avantage des artistes est sans aucun doute qu'ils laissent des traces indélébiles de leur passage sur cette Terre: ils ne meurent jamais complétement et leur âme semble s'être réfugiée dans ces œuvres dans lesquelles ils ont consacré autant de temps, d'énergie et de cœur. Mano Solo, Lhasa: ils sont encore présents dans leur musique et, s'ils emportent avec eux une myriade de souvenirs et un peu de notre être, ils nous laissent le plus beau des héritages.

2009 aura été marqué par les disparitions, plus ou moins médiatisées, des artistes des trente dernières années: qu'on les apprécie ou pas, Michaël Jackson, Alain Bashung, Patrick Swayze et autres ont tous inscrit leur nom en lettre d'or dans l'histoire de leur art. Quoique j'ai pu montré quelques réserves quant au cirque médiatique entourant le premier et que je n'étais pas une fan accomplie du dernier, leur disparition m'a tout de même causée surprise et nostalgie: à travers eux, ce sont les années passées qui nous paraissent plus lointaines et la brûlure du temps se fait plus vive. Avec Bashung, Lhasa, et, désormais, Mano Solo, c'est de la tristesse qui envahit pernicieusement mon être. On dirait que le temps veut refermer un livre que j'hésitais à finir...

Je vais aller découvrir les derniers disques de Mano Solo, aujourd'hui. Ce sera un peu sa journée, ainsi.

1 commentaire:

  1. Gigi: les artistes sont immortels, ils vivront toujours à travers leurs musiques, tableaux ou livres !

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