Il y a des journées comme hier où tout semble comploter pour vous donner un avant-goût de l'Enfer. Déjà, se lever avec trois heures de sommeil dans le corps, les cinq autres ayant été avalées par d'insatiables cauchemars, n'est jamais un bon départ. En janvier, on dirait que la noirceur de la nuit colle aux trottoirs glacées et les rayons de soleil ne parviennent qu'à grand-peine à la déchirer. Je ne suis pas vraiment un oiseau de nuit: sans soleil, je dépéris. Sans lumière du jour, je suis aussi vive que du lichen au pied du sapin de Noël...
7h15: je m'ébouillante en voulant remplir la bouilloire. Autre indice de "retourne te coucher, malheureuse! Tu cours vers ta mort! ". Oui mais voilà: à priori, du lichen, ça ne pense pas. De fait, je ne réfléchis pas le matin: j'automatise mon début de journée. Une heure plus tard, alors que j'absorbe le liquide bouillant de mon thé non infusé, mon ordinateur décide qu'il cesse les sommations et les cris de détresse pour prendre sa retraite. Mon graveur de DVD meurt sans avertissement, mon disque de Back-Up, parce que je suivais consciencieusement ces conseils judicieux de Back-Uper mes données, prisonnier de ses entrailles.Vous me direz, depuis six mois que j'ignorais sciemment ses avertissements concernant la batterie, ses sautes d'humeur concernant l'allumage ou encore ses performances de feuille morte pour ouvrir des pages, j'avais de bons indices que mon engin me préparait une mutinerie de cet ordre. La procrastination, cependant, est devenu mon modus operandi pour toutes les étapes trop matérielles de ma vie. Bref, en ce lundi 4 janvier 2010, il n'est même pas 8h30 et je suis déjà fatiguée...
Après un rapide passage en revue de mes possibilités, telles qu'écrire ma thèse à la machine à écrire ou dresser mes chats à écrire en sténo, j'en arrive à la conclusion inéluctable que je dois bien avoir quelques 600 dollars de trop qui traînent quelque part. Certes, j'empruntais d'abord des ordinateurs environnants et, à priori, non utilisés. Ce ne pouvait, cependant, qu'être temporaire car on en revient toujours à la même affaire: ces petits engins font tellement partie de notre quotidien qu'on en devient presque territorial. Je ne pouvais user longtemps du bien d'Autrui et miser sur cet atout... Je ne suis plus, de toute façon, à cet imprévu, somme toute un brin prévisible, près!
Bref, 600 dollars plus tard, nous voilà, Sigmund (c'est son petit nom) et moi, assis dans notre bureau en train de nous apprivoiser. Je m'étais tellement habituée aux trois heures trente de démarrage de son prédécesseur que je m'étonne toujours de sa vitesse d'exécution. Presque que je l'allumerais toute la journée, histoire de voir si je peux le prendre en défaut au moins une fois.
Tout n'a pas été négatif en ce lundi de rentrée brutale dans l'année de tous les vices (ça rime avec 2010...). Lueur d'espoir dans un monde de brutes: j'ai rejoint deux amis au Salon de thé le Gitana afin de partager un peu d'eau chaude aromatisée et une shisha: ce fut un moment fort agréable, tout d'abord parce que je ne les avais pas vus depuis longtemps (ou presque), la période des fêtes n'étant jamais la plus propice aux rencontres, mais aussi parce que j'ai ainsi pu sortir de ma tête: un luxe qui devient rare. Pour être honnête, je ne devais pas être la plus agréable des convives: les mots s'envolaient de mon esprit avec plus de vélocité que ma bouche ne pouvait les articuler. Je bafouillais avec plus d'aisance que lors d'un oral: étrange sensation que de ne pas être capable de sortir de son état de lichen alors que la lumière du jour nous baigne depuis une coupe d'heures, déjà. Au fond, ce n'est pas très important: juste écouter, être là, entre amis, c'est déjà réconfortant.Ces quelques heures m'ont permis de recommencer à respirer: j'avais arrêté sans m'en rendre compte.
Parfois, je voudrais ne jamais rien ressentir: devenir véritablement un androïde afin de ne plus être soumise aux aléas de mon cerveau décalé. J'ignore pourquoi certaines choses me blessent alors qu'elles ne me concernent même pas. Je voudrais comprendre pourquoi mes émotions fonctionnent au diapason des gens qui m'entourent sans que je les contrôle, comme si je ne m'appartenais plus. Certains diront que sans émotions, la vie n'aurait pas de sens et que ce que nous ressentons au contact des autres prouve que nous sommes humains. Je persiste cependant à croire que je m'attache trop aux choses, trop vite, trop souvent, sans logique apparente. Lorsque je me réveille sous des douches glacées, il est déjà trop tard. C'est définitif: mon cerveau ferait vraiment un excellent sujet d'études psychiques...Vivement mon don d'organes! ;)
Bon, je m'en retourne à Sigmund. Des relations sociales, ça se tisse tôt! ;)
Tout n'a pas été négatif en ce lundi de rentrée brutale dans l'année de tous les vices (ça rime avec 2010...). Lueur d'espoir dans un monde de brutes: j'ai rejoint deux amis au Salon de thé le Gitana afin de partager un peu d'eau chaude aromatisée et une shisha: ce fut un moment fort agréable, tout d'abord parce que je ne les avais pas vus depuis longtemps (ou presque), la période des fêtes n'étant jamais la plus propice aux rencontres, mais aussi parce que j'ai ainsi pu sortir de ma tête: un luxe qui devient rare. Pour être honnête, je ne devais pas être la plus agréable des convives: les mots s'envolaient de mon esprit avec plus de vélocité que ma bouche ne pouvait les articuler. Je bafouillais avec plus d'aisance que lors d'un oral: étrange sensation que de ne pas être capable de sortir de son état de lichen alors que la lumière du jour nous baigne depuis une coupe d'heures, déjà. Au fond, ce n'est pas très important: juste écouter, être là, entre amis, c'est déjà réconfortant.Ces quelques heures m'ont permis de recommencer à respirer: j'avais arrêté sans m'en rendre compte.
Parfois, je voudrais ne jamais rien ressentir: devenir véritablement un androïde afin de ne plus être soumise aux aléas de mon cerveau décalé. J'ignore pourquoi certaines choses me blessent alors qu'elles ne me concernent même pas. Je voudrais comprendre pourquoi mes émotions fonctionnent au diapason des gens qui m'entourent sans que je les contrôle, comme si je ne m'appartenais plus. Certains diront que sans émotions, la vie n'aurait pas de sens et que ce que nous ressentons au contact des autres prouve que nous sommes humains. Je persiste cependant à croire que je m'attache trop aux choses, trop vite, trop souvent, sans logique apparente. Lorsque je me réveille sous des douches glacées, il est déjà trop tard. C'est définitif: mon cerveau ferait vraiment un excellent sujet d'études psychiques...Vivement mon don d'organes! ;)
Bon, je m'en retourne à Sigmund. Des relations sociales, ça se tisse tôt! ;)
Coucou Stéph',
RépondreSupprimerFais attention à ne pas devenir androïde trop vite et trop fort... Je viens de terminer un bouquin sur le sujet, ça s'appelle "Merveille humaine". Ca te rappelle quelque chose ? ;-)
Bravo bravo, je découvre ce livre. Merci pour le bon moment passé !
Bizz
Héhéhéhé! Non, ça ne me dit rien! C'est bon? ;)
RépondreSupprimerMerci beaucoup de l'avoir lu: il a bien des défauts mais c'est en se trompant qu'on apprend! ^-^ Techniquement, je devrais mieux m'en sortir que Lilou: après tout, je n'ai plus 17ans! ^-^
oubliant prétentieusement toute réflexion philosophique et poussée par une curiosité sans gêne, je me demande si tu as su sauver les données sur ton ordi mort? Vu que le back-up se trouvait malheureusement dedans? D'ailleurs, je crois que je vais plonger dans ton blog. ça me donne une envie terrible de lire!
RépondreSupprimerPas toutes mes données, en fait. Mais l'essentiel a survécu a cette tragique perte! Finalement, les sauvegardes précédentes n'étaient pas inutiles! :)
RépondreSupprimerRavie d'avoir pu susciter ta curiosité! :)