Hier soir, l'obscurité de la nuit m'a à nouveau enveloppée en solitaire, sans son ordinaire compagnon qu'est le sommeil. Durant près d'une heure, j'ai contemplé les ombres curieuses que produisaient les divers objets sur le plafond. Pour une fois, cependant, ce qui me retenait loin des bras de Morphée n'avait rien à voir avec mes habituels cauchemars ou mon frère. Non, hier soir, allongée aux côtés de Jules, je songeai que, en dépit de toutes mes peurs viscérales, de mes inquiétudes perpétuelles et de mon pessimisme incurable, j'étais vraiment gâtée par la vie et je grommelais la bouche pleine. (Il n'y a évidemment aucune allusion graveleuse dans cette phrase...)
Certes, Jules a ses défauts: l'être parfait, étant différent pour chacun, ne peut objectivement exister. De toute façon, on ne saurait qu'en faire et, étant donné mes nombreuses qualités dans le domaine de la maladresse et de la distraction, je ne tarderais pas à développer un complexe si la perfection émanait de mon compagnon de vie. ^-^ Ceci étant dit, ces défauts sont infimes par rapport à ses qualités: sa patience sans égale par rapport à mes insécurités perpétuelles n'a de cesse de m'étonner. Je me montre toujours d'un cynisme crasse à l'égard des relations amoureuses alors que je suis, secrètement, l'être le plus fleur bleue au monde. Je râle parce que je n'ai pas de fleurs, parce que je semble parfois être la seule à prendre des initiatives pour sortir du rythme routinier de notre vie, mais n'est-ce point infime en comparaison de ce qu'il est? L'aporie causée par mes doutes constants quant à la durée de vie d'une relation amoureuse et ma propre vie se manifeste régulièrement: il n'y a pas si longtemps, elle a éclaté en une crise violente, de plusieurs mois, difficile à appréhender et à gérer. J'étais devenue tellement infecte que je semblais tout mettre en œuvre pour que mes visions pessimistes et tragiques de la vie amoureuse se reflètent dans ma réalité. Rétrospectivement, je songe que j'ai du blesser Jules avec tant de force qu'il me paraît presque irréel qu'il m'ait pourtant attendu, qu'il ait patienté le temps que je panse mes plaies et que je dissolve ma peur croissante du mot "deux" dans un mélange de sentiments doux et de rationalité parfois utile. Alors, bien-sûr, tout n'est pas tout rose: je vais sûrement trébucher encore bien des fois sur ce chemin de vie à deux. J'ai beaucoup trop de choses à apprendre pour ne pas faillir à nouveau. Mais je sais, au fond de moi, que j'ai trouvé la meilleure personne pour m'aider à me relever et à avancer sur cette route, finalement, pas toujours semée d'embûches.
J'ai de la chance et, hier, le 17 janvier, cela a fait six ans que ma poisse, si appliquée à l'ordinaire, a fermé boutique dans le milieu amoureux afin de mieux se consacrer aux autres spécialités de mon quotidien! Ma foi, pour cette fois, je ne regrette pas la délocalisation! ^-^
Bon anniversaire, Jules! ^-^
Gigi: Que c'est beau l'amour!!!!!!!
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