5 octobre 2009

Immersion salée à l'Ovarium

J'y ai été. Enfin. Après "Détente à l'Ovarium" et "Reconnaissance Inattendue", je peux désormais écrire " Immersion salée "! Pour un rapide rappel, l'Ovarium est un établissement de massages, d'apaisement et de détente à Montréal, dans lequel j'ai eu la chance d'aller me faire masser en juin dernier. Pour me remercier du billet que j'avais réalisé par la suite, une fort sympathique personne, travaillant au département marketing du lieu, m'avait offert un "bain flottant" et un "pulsar". J'ai donc eu la joie d'aller en profiter samedi dernier.

J'avais rendez-vous à 11h15 et la jeune fille, avec qui je l'avais pris par téléphone, m'avait conseillée d'arriver quinze minutes, voire une demi-heure, avant... Bon, soyons honnêtes: à 11h12, je franchissais les portes de l'établissement.

-"Stéphanie?" me demande la réceptionniste, d'une voix douce.

Je ne peux m'empêcher de hausser les sourcils. Ou je suis l'unique cliente insomniaque qui prend rendez-vous un samedi matin ou je suis plus en retard que je ne le pense. Troisième hypothèse: la réceptionniste est voyante à ses heures perdues, et, dans le doute, je suis mieux de ne rien laisser paraître de mon étonnement:

-"Euh...C'est moi, oui..."

Sans rien perdre de son amabilité, mon interlocutrice cherche dans mon dossier les cadeaux qui m'ont été fait et s'informe de ma connaissance sur les deux activités.

-"Aucune."

Elle m'invite donc à me rendre au vestiaire pour enlever chaussures et manteaux, enfiler des gougounes (comprendre des tongs, en québécois) et revenir patienter dans la salle d'attente. La même sensation que lors de ma première visite, décrite dans "Détente à l'Ovarium", me prend: dans le calme de la pièce, avec la petite musique d'ambiance en arrière, j'ai l'impression que ma respiration résonne dans toute la salle. J'occupe mon attente en observant les installations audio autour de moi: je ne les avais pas remarquées la première fois mais elles sont nombreuses. Plusieurs amplis trônent sur les étagères, tous surmontés par un Ipod Touch, portant une étiquette les identifiant. Sur le coup, je songeai que les noms donnés aux appareils étaient des clins d'œil à quelque musique relaxante célèbre ou bien une personnification quelconque des objets. Après tout, on donne bien des noms à des vélos, alors pourquoi pas à des Ipod!

-"..."

Non? Vous ne faîtes pas ça? ... Moi non plus remarquez! Michel, c'est pas pareil! C'est parce que le prénom allait bien à sa couleur et à ses roues...

Bref, je m'égare. Je compris, de toute façon, par la suite, que mes théories s'avéraient fausses: les noms des appareils correspondant aux salles de bains flottants, j'en déduis que la musique qui sortait du lieu n'était peut être pas si spontanée que je pouvais le croire! ^-^ Donc, après quelques minutes d'attente, Alexandre, fort gentil garçon que j'avais, me semble t'il, déjà croisé chez Gab, me conduisit à ma première expérience de Pulsar.

-"Qu'est ce que c'est que cette bête?"

Je me posai la même question. En fait, il s'agit d'une salle où, allongée dans un fauteuil confortable, on vous donne des lunettes spéciales, qu'il faut porter les yeux fermés, et des écouteurs à double fonction. L'accessoire visuel projette des clignotements de lumière, à des intensités différentes selon la personne, et l'appareil auditif, sous couvert d'une musique douce, exerce des pulsations sonores. Le but de cette double manœuvre "pulsative" est de calquer les chocs électriques naturels de notre cerveau sur ceux produits par le son et la lumière afin des les ralentir et, ainsi, parvenir à un état de relaxation intense. Bon. J'avoue que, pour ma part, ce n'est pas mon activité préférée: les clignotements de lumière ont plutôt perturbé mon cerveau, déjà endormi. La chose durant une demi-heure, je fus presque soulagée de voir réapparaître Alexandre. Le jeune homme m'amena par la suite dans la salle du fameux "Bain Flottant". Il m'en expliqua les règles, puis s'évapora.

-"Alors, qu'est ce que ce fameux bain?Un lieu rempli de bouées?"

Pas vraiment, mais j'avoue que cela aurait été crédible...

En pratique, c'est un énorme œuf, divisé en deux, avec un couvercle rabattable, dont la moitié inférieure est rempli par 2000 tasses d'eau pour 2000 tasses de sel. On s'y baigne nu et, je peux en témoigner, on flotte littéralement! Cette activité dure une heure et il s'agit d'une heure de pur bonheur! A l'intérieur de l'œuf, plusieurs boutons permettent de contrôler les lumières, la musique, et l'appel à l'extérieur. Durant soixante minutes, je me suis laissée aller dans une eau tiède, douce, soyeuse, à rêver au son d'une musique de détente, tranquille. J'ai éteint toutes les lumières durant quelques instants et la sensation retirée en était troublante. Flottant dans le noir absolu, au son d'un violoncelliste talentueux, j'ai perdu mes maigres repères géographiques pour simplement me laisser dériver dans cet espace réconfortant. Le but de cette activité est clairement la détente dans un environnement fœtal et le résultat en est particulièrement efficace.

Au bout d'une heure, qui passe remarquablement rapidement, des voix d'ange s'élèvent en lieu et place du silence ou de la musique classique préalables. C'est le signal pour sortir et prendre sa douche afin d'enlever le sel collant à la peau. Propre, détendue au possible, je suis alors sortie profiter d'une délicieuse tisane aux amandes dans la salle post-activités. Soudain, le monde était beau, il ne pleuvait plus depuis une semaine sans arrêt sur Montréal, je n'avais plus autant de soucis pour mes papiers d'immigration et ma thèse: la vie était belle, simple, calme. J'aurais croisé un dromadaire bleu, sirotant une margharita dans la salle de détente que je lui aurais souri, d'un air complice.

En définitive, je suis devenue une grande fan du massage et du Bain Flottant à l'Ovarium. Lorsque nous nous sentons, inéluctablement, glisser vers la tension, l'angoisse, le quotidien affamé, rien ne vaut, quelques instants seulement, les moments de détente et de calme. Ces deux activités ont eu, à chaque fois, un effet presque magique sur mon corps et mon esprit trop pressés. Monsieur Chocolat Lindt le déclamait en son temps: "Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes"! ;)

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