26 octobre 2009

Lumière angoissante au bout du tunnel!

Ce n'est pas la première fois que j'en parle dans ce blog et ce ne sera sûrement pas la dernière: à bien des reprises, je me suis épanchée sur les difficultés d'être en thèse et de s'investir pleinement dans une étude qui ne s'avère pas simplement longue mais aussi angoissante par son côté trop spécialiste. Souvent, il m'arrive de postuler à des emplois, de chercher la conversation à propos d'un avenir brumeux, simplement pour me rassurer et me dire que je ne suis pas simplement en train de mettre, une fois encore, trois, quatre, voire cinq ans de ma vie entre parenthèses. Pour l'heure, cependant, quoique j'ai souvent des moments d'angoisse et une envie sourde de tout abandonner et disparaître de la vie courante, je retrouve toujours le chemin de la raison car il me reste un peu de temps devant moi.

Une de mes amies est, elle, à une semaine de déposer. Au prime abord, et d'un point de vue extérieur, ce ne serait que liesse et empressement qui devraient illustrer son état d'esprit. Oui mais voilà: ce serait compter sans le côté émotionnellement impliqué de tout un chacun. Lorsque depuis cinq ans, ta vie se résume à ta thèse, alors que tu te défends seul, car tes directeurs sont trop peu professionnels et compétents pour te soutenir comme ils le devraient, afin de réussir dans ton domaine, la perspective de la fin a toujours quelque chose d'angoissant et de profondément effrayant. Mon amie a une fin de thèse difficile et nous n'avons guère d'autre moyen de la soutenir que celui d'être là, présents pour elle et pour l'encourager, tentant d'amoindrir autant que possible les commentaires si peu pertinents de ses directeurs si peu compétents. L'attitude profondément égocentriques de ces deux personnages provoquent toujours chez moi une rage sourde: je ne peux comprendre comment des professeurs, reconnus de leur milieu, peuvent se targuer d'être capables de diriger des recherches alors qu'ils ne sont pas même aptes à lire les travaux qu'on leur rend, à encadrer comme il se doit leurs élèves et, surtout, à les encourager dans leur travail. Les directeurs de mon amie se comportent avec elle comme si elle était une concurrente à éliminer, une menace potentielle dont il faudrait se débarrasser immédiatement en lui cassant son moral: y a t'il plus incohérent comme comportement que celui-ci, venant de ses propres meneurs de recherches? Existe-t'il quelque chose de plus frustrant, après avoir passé autant de temps, d'énergie, après avoir mis autant d'espoirs dans des travaux qui ont représenté cinq ans de sa vie?

Ce manque de reconnaissance crasse mine mon amie qui a du mal à juste passer outre. Mon yankee préféré, son compagnon de vie, tente de lui enlever un peu de ce poids trop lourd qui pèse sur ses épaules mais il est toujours difficile de lutter contre la négativité des autres. Il semblerait que notre être ait toujours plus de facilité à prendre pour argent comptant les mauvaises critiques et à ne laisser aucune place aux compliments. Au fond, il semblerait que rien n'est facile dans la démarche d'un thésard: même la fin prend des airs de montagne infranchissable! Il reste moins d'une semaine à mon amie pour terminer. Face à cette angoisse irrépressible, j'aimerais être ma maman pour pouvoir croire aux bulles de lumière et d'énergie afin de l'aider à franchir les derniers mètres qui la séparent de sa nouvelle vie! Quoique déjà primordial, être simplement là dans les moments difficiles paraît parfois tellement insuffisant pour les proches...

4 commentaires:

  1. " Au fond, il semblerait que rien n'est facile dans la démarche d'un thésard: même la fin prend des airs de montagne infranchissable! "

    Le plus beau c'est qu'après la fin, quand la thèse est terminée, les difficultés subsistent et évoluent et les montagnes qu'escalade le post-thésard semblent parfois s'élever un peu plus.

    Youpi.

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  2. Bon! Un oiseau de mauvais augure!!!! ^-^ Faut pas nous décourager de même, Mr Docteur en Maths! Mettons qu'on s'illusionne encore sur notre avenir, on pouvait encore croire qu'il y avait un tunnel pour passer sous les montagnes après les études! ^-^

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  3. Loin de moi l'idée de dire que ça n'existe pas ... il y a effectivement un tunnel. Il y a aussi une autoroute et quelques chemins de traverse.

    Je dis juste que "parfois" les chemins de traverse ont la fâcheuse tendance à ressembler à des culs-de-sac ou à déboucher dans des places qui peuvent être très surprenantes. Un peu comme dans la vraie vie quoi.

    De suite, on est rassuré.

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  4. J'avoue...M'enfin, je n'aborderai ce sujet avec mon amie qu'une fois qu'elle sera arrivée de l'autre côté de sa première montagne. A chaque jour suffit sa peine, comme disait l'autre...Et puis, au pire, avec un doc en chimie, elle aura de la job pour faire des vaccins de grippe H1truc! Hahahaha...Ok, je sors! ;)

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