29 avril 2009

Angoissante Communication.

J-2. Vendredi à 10h30, je mourrai. Ou presque. En fait, je devrai déclamer une communication sur mon dernier sujet de recherche dans le cadre du colloque étudiant, organisé par la Chaire de Recherche sur la Question Territoriale Autochtone.

-"Ah! Y a rien là, Steph! Tu vas pas vraiment mourir."

Si. Parce que, bon, admettons-le: depuis que j'ai écrit J-7: une alliance du corps et de l'esprit, rien n'a changé. Je suis toujours autant terrorisée à l'idée de me produire devant un public de personnes compétentes, à l'affût de la moindre erreur. La partie la plus difficile de l'exercice est de ne pas avoir l'air naïf et paraître savoir de quoi on parle: parce que si je veux convaincre mon directeur de thèse que je peux terminer mon doctorat en décembre, il serait de bon ton qu'il ne se frappe pas la tête contre les murs à la fin de mon allocution.

Cette année, j'ai tout de même de la chance. Mon Yankee préféré a, fort aimablement, accepté de gaspiller quelques heures de son précieux temps pour relire mon discours. Je lui en suis profondément reconnaissante car avoir son opinion m'enlève un poids: après tout, il est nettement plus avancé que moi dans ses travaux et il est très compétent dans mon domaine. De fait, s'il ne me rie pas au nez en lisant mon texte, je peux avoir l'espoir qu'il n'est pas aussi ridicule que je le pense. Pour ces révisions, Ami, je te remercie grandement! A présent, il me faudrait juste convaincre ma voix de ne pas se carapater au milieu de ma présentation ou encore persuader mon corps que le tremblement nerveux n'a jamais facilité l'élocution. Bien-sûr, on peut toujours rêver...

Ces trois ou quatre derniers jours ont été particulièrement éprouvants.

Outre l'angoisse croissante à la perspective du colloque, j'ai du aussi faire face à un désenchantement brutal. Il est toujours délicat de se rendre compte que l'image que nous projetons sur nos proches ne correspond pas forcément à ce que nous sommes. Lorsqu'elle est négative, il serait important, à mon sens, que l'autre nous signale que nous dérapons. Pour éviter que les non-dits, les quiproquos et les malentendus ne pourrissent en l'autre au point de nous haïr, sans que nous cherchions à changer puisque nous ignorons le problème. Si rien n'est dit, la fin de l'histoire est aussi prévisible que triste: la colère et la rancœur éclatent en un rejet brutal.

J'ai vécu cette haine avec mon frère l'an dernier, un peu à la même époque. Il est malade alors il est sans doute normal qu'il ne m'ait pas transmis des signaux auparavant. Ou bien j'ai simplement été incapable de les voir. Peut-être... Nous ne le saurons jamais. En tous les cas, je ne m'attendais pas à revivre cette douloureuse expérience cette année, avec une bonne amie. Je n'ai rien vu venir, une fois de plus. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas. Une chose est sûre: je suis devenue, à ses yeux, l'ennemie à abattre. ça fait mal un peu... Surtout quand on ne comprend pas le pourquoi du comment. Tant pis. Je ne peux rien si on me refuse le dialogue. Mais je demeure prête à l'entamer, n'importe quand. Au cas où tout ne serait pas perdu...

La vie a quelque chose de frustrant lorsqu'elle se joue de nous sans explication.

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