14 mars 2011

Les Stupéfiants ou comment aimer les Sciences.

Mon papa vous le dira: je ne suis pas une pro des sciences. J'ai eu beau tenter de m'y intéresser, la bosse des mathématiques, chez moi, n'était ni plus ni moins qu'une déformation de mon doigt due à ma manière de tenir le stylo. Pourtant, ce n'était pas simplement un manque de passion de ma part: je reste persuadée que l'aspect scolaire de bien de ces disciplines n'aident pas à leur assurer la popularité qu'elles mériteraient. Du coup, ceux qui persévèrent dans ces domaines sont d'autant plus courageux que leurs interlocuteurs - moi, la première d'ailleurs - les regardent toujours avec le regard horrifié de celui qui ne comprend pas que, volontairement, on puisse vouloir faire un doctorat en mathématiques (héhéhé!) ou en physique. Si ce comportement se retrouve un peu dans toutes les disciplines, dès que le mot "doctorat" est prononcé, il me semble, mais ce n'est peut-être qu'une illusion, qu'elle est d'autant plus marquée pour les sciences et ce, pour une excellente raison que l'un de mes amis m'a donnée un jour: en maths, par exemple, lorsque tu tentes d'expliquer ton sujet, le commun des mortels ne comprend même pas les mots que tu prononces, à la différence des Lettres ou des Sciences Humaines. Je confirme cette explication car, en ayant assisté à une soutenance de maths et de chimie, je puis vous assurer qu'elle aurait pu se dérouler en chinois sans que je m'en aperçoive. ^-^

Bref, ce petit paragraphe digressif pour évoquer un léger changement dans ce monde si obscur des sciences (en tout cas pour moi): si les nombreuses émissions sur les processus de fabrication des objets ou sur la façon dont les sciences aident à résoudre les meurtres demeuraient, somme toute, assez superficielles, la série des Stupéfiants, Mythbusters en version originale, mérite une attention particulière. Le principe est simple: deux scientifiques un peu loufoques s'amusent tout au long de l'émission à vérifier quantité de mythes - qu'ils soient tirés des films ou bien des légendes urbaines. Alors, bien-sûr, je suis plus qu'une novice en la matière et, au même titre que les infirmiers ou docteurs sont scandalisés du côté fictionnel de certaines émissions médicales, les scientifiques peuvent trouver de nombreuses limites à la série des Stupéfiants. Pour ma part, cependant, je la trouve réellement bien faite: elle allie un côté ludique, grâce à la personnalité des deux expérimentateurs, qui se lancent tellement à corps perdu dans leurs expériences qu'on se prend à y croire avec eux. J'en veux pour preuve l'émission que nous avons regardé, hier soir, Jules et moi, où les deux hommes riaient devant les effets de leur mise en scène (réussir à faire exploser une prison hermétiquement fermée à l'aide de plastique, de cachets anti-acide et d'eau): nous avons ri avec eux alors que, fondamentalement, ce n'était pas si risible que ça. 

Outre leur côté ludique, il me semble également que leur démarche est quand même rigoureuse: ils font d'abord des essais à petite échelle, plusieurs fois, avant de se lancer dans leur réalisation à taille réelle. Bon bien entendu, cela reste très vulgarisé comme émission et très scolaire dans la façon de nous présenter les choses. Mais l'ensemble nous donne envie de découvrir plus et de continuer de participer à leurs expériences un peu étranges. Ils donnent tellement l'impression de s'amuser dans leur concept qu'on se surprend, nous aussi, à nous plaire dans ces découvertes. Peut-être est-ce un nouveau moyen pour rendre les sciences plus accessibles, en tout cas pour une première étape. Car, bon, au final, cela demeure un spectacle de télévision.

4 commentaires:

  1. Bon bon ... alors voila un titre mensonger. Moi quand j'ai lu "stupéfiants", j'ai cru que tu allais nous déclarer ton amour pour la chimie depuis que tu avais vu Breaking Bad et que tu t'étais rendue compte que tu pouvais fabriquer de la crystal meth toi-même :-)

    Sinon comme je me suis senti visé à un moment dans ton texte, je voulais juste apporter ma pierre à cette réflexion.

    Essayer de faire un doctorat dont le sujet est "réussir à faire exploser une prison hermétiquement fermée à l'aide de plastique, de cachets anti-acide et d'eau", me semble bien aléatoire.

    Ça c'est une remarque qui, à défaut d'être recherchée, est fondamentale.

    RépondreSupprimer
  2. Bah c'était juste leur dernière expérience, pas leur thèse de doctorat! ;) Avoue que quand même, c'est hot!

    Ce que je voulais dire, c'est qu'ils arrivaient presque à rendre les sciences, pour des barbares de la discipline dans mon genre, sympathiques et intelligibles! (Bon, j'ai dit "presque"!)Après, c'est certain que ce n'est sans doute pas aussi poussé que des sciences théoriques mais ils ont vraiment l'air de tripper dans leurs expériences.

    RépondreSupprimer
  3. Petite précision: ils ne sont pas des scientifiques les deux bonshommes de cet émission mais des cascadeurs. Au lieu de s'appuyer sur Newton et Einstein, ils partent plutôt de James Bond. En connaissant une chercheuse qui a déjà servi de conseiller scientifique pour un film hollywoodien ("plus jamais" elle m'a dit de cette expérience), la distinction me paraît plus qu'un peu pertinente.

    RépondreSupprimer
  4. En effet, c'est une précision importante car j'avoue m'être laissée prendre au jeu. Leur raisonnement me paraissait toujours si réfléchi que je pensais sincèrement qu'ils avaient une formation scientifique. Comme quoi, ce n'est peut-être pas tant l'aspect ludique des sciences qui me fascine mais bel et bien le côté cascadeur. Fichtre. Je me suis faite avoir. Je suis toujours le Yang des Sciences, finalement...

    Merci pour la précision qui m'a incitée à creuser un peu plus le passé de ces deux acolytes. ^-^

    RépondreSupprimer