1 novembre 2011

Le mouvement des "Indignés" : un espoir dans cette tyrannie boursière.

Je suis en retard. J'aurais dû en parler dès les premiers signes de ce mouvement mais, emportée par les événements, je n'ai même pas pris la peine de pousser le cri de soulagement qui s'imposait. Il n'est pas si loin le temps où je râlais abondamment sur les humeurs changeantes de la bourse et sur l'égoïsme profond d'une poignée d'êtres humains en cravate, prêts à sacrifier des vies entières pour empiler un peu plus d'argent dans leur coffre. Je grommelais et je me demandais jusqu'à quand nos vies devaient être à ce point dépendantes de leur bon vouloir. Aujourd'hui, depuis plus de trois mois, la population mondiale démontre qu'elle en assez de ce régime inique, qui favorise les puissants et méprise les autres. Le mouvement "Occupons..." (à compléter par un nom de ville ou de lieu), également appelé le "mouvement des Indignés", exprime tout haut le ras-le-bol d'une majorité, fatiguée de payer pour l'avidité de quelques-uns. Entamé en Espagne au mois de mai, il se propage de par le Monde et trouble le confort de nos Puissants. Je trouve ça beau. 

D'aucuns diront que c'est une gang de soixante-huitards ratés qui prennent la parole sans savoir, pétris d'idéaux utopistes. Pour ma part, je crois que c'est le signe d'un changement nécessaire et inéluctable de notre société, un appel clair et éloquent à nos gouvernements que le capitalisme est arrivé à sa fin et qu'il n'est plus la solution de demain. Alors, oui, bien-sûr, les idées sont parfois confuses et ce n'est pas une marée unanime sur les alternatives qui occupent nos places et revendiquent la fin d'une ére. Il est difficile de concilier autant de personnes. Mais toutes - et c'est déjà énorme - sont d'accord pour pointer du doigt notre système et ses limites. Des solutions sont suggérées, ici ou là, pour pallier les disfonctionnements de notre économie: les taxes sur les transactions boursières par exemple. Je n'y connais rien en économie mais il me semblerait juste, en effet, que les tracteurs (car j'imagine qu'on pourrait traduire ainsi le terme de traders! ;) ) ait une responsabilisation de leurs gestes. Et comme ce n'est que le profit et l'argent qui les occupent, autant les punir par ce qui les fait vibrer. L'Europe y songe, les Etats-Unis et le Canada s'y opposent. Pourquoi? Quels arguments pourraient envore justifier de ne pas encadrer ces transactions boursières qui parient sur la faillite des entreprises, des pays, bref sur la vie des gens? Je ne comprends pas. Peut-être suis-je naïve mais je ne vois aucune bonne raison pour protéger ces personnes, pour empêcher qu'elles agissent au moins dans un cadre et qu'elles puissent être punies pour leurs actes. Certains trouveront sûrement que j'exagère mais il me semble criminel de ruiner la vie des autres pour pouvoir amasser plus d'argent. Surtout lorsqu'on considère que tout cela est virtuel: cet argent, en termes de liquidités sonnantes et trébuchantes, n'existe même pas. Tous ces milliards dont les médias nous rabattent les oreilles ne sont que données virtuelles. Un genre de Monopoly de taille mondiale sans règles du jeu.

Bref, je suis heureuse et fière de voir que le monde réagit et qu'il veut se débarrasser de ce joug inique qui l'oppresse et l'opprime. Je soutiens ce mouvement et l'encourage de toutes mes forces. La rage à sa source est bien plus forte que les intempéries et les manipulations médiatiques. Car, l'avez-vous remarqué, nos grands journalistes des journaux télévisés ne parlent presque plus des "Indignés", préférant aborder d'autres sujets pour détourner notre attention. Comme toujours.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire