Lundi, c'est la Fête du Travail au Québec. Et, comme en France, qui dit "Fête du Travail", dit "personne ne travaille". Cette logique m'a toujours perturbée... Bref, un jour férié est généralement un moment de liesse, d'autant plus lorsqu'il est un lundi. Fin de semaine de trois jours pour tous ceux qui ont un travail: ça ne se refuse pas. Généralement, c'est le moment où tout le monde va s'entasser dans des bouchons sans fin afin de partir prendre l'air, vite-fait, avant de se replonger dans le quotidien.
Quoique je ne travaille pas, au sens littéral (c'est à dire que je n'ai pas de fin de semaine ni de salaire), Jules et moi n'échapperons pas à cette Transhumance des jours fériés: nous partons avec mon Yankee préféré et sa Douce à la conquête du raton laveur et des insectes. Bref, nous partons camper. Jusque-là, tout va bien: quoique travailler sur ma thèse aurait sûrement été plus raisonnable, quelques jours au vert sont toujours appréciables. Oui mais voilà: lorsque Poisse s'est installée chez vous, elle n'attend qu'un projet de votre part pour y mettre son grain de sel. En l'occurrence, après trois jours de température estivale, nous passons dès ce soir à un climat de fin d'automne: un gros 18 degrés au maximum et des pluies continuelles durant deux jours: y a pas à dire, Miss Poisse a mis le paquet! Cerise sur le gâteau, Météomédia annonce des orages violents sur la ville d'à côté.
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Ok, j'avoue: les orages, ben, ça me fait paniquer un peu, mettons. Mon papa m'a déjà traitée de "trouillarde" parce que je lui disais de faire attention, alors qu'il était debout sur une misérable planche de bois qui avait dû voir passer Napoléon, à six mètres du sol. D'un autre côté, Jules pense que je suis courageuse et, lorsqu'un sinistre inconnu qui nous laisse nager avec des dauphins demande un "brave" dans l'assistance, il s'empresse de crier: "My girlfriend!" sans même savoir pourquoi le brave en question doit être brave. Je pense que je suis un peu entre les deux. J'arrive à dominer la plupart de mes peurs (sauf mes cauchemars chroniques) mais je ne fais pas partie de cette catégorie de personnes qui pensent que tout arrive aux autres. Au contraire, je serais presque plus du type de ceux qui estiment avoir été trop gâtés par la vie pour qu'il ne leur arrive pas une merde bientôt, là, tout de suite. De fait, la perspective d'un "orage fort" alors que mes amis et moi sommes dans une tente me laisse une 'tite 'tite boule d'inquiétude dans l'estomac.
Vous me direz, c'est stupide. Je veux dire: je pourrais aussi bien me fracturer la nuque dans les escaliers de secours en descendant les poubelles, parce que ça fait un mois que nous n'avons plus de véritable accès principal. Certes. Mais la peur, par définition, c'est irraisonnée. Pis c'est pas parce que je ne peux pas toujours tout contrôler, ni tout prévoir, que je ne peux pas mettre quelques chances de mon côté. Donc, c'est décidé: si cette nuit, un orage violent vient siffler dans mes oreilles, je traîne tout le monde dans la voiture et on attend que ça passe. Après tout, faut bien que ça serve d'avoir une Caprice Chevrolet Classic!
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