3 décembre 2011

Communiquer en toute franchise

Peut-on être trop franc? Depuis que je suis enfant, mes parents m'ont élevée avec l'amour de la communication. Il fallait toujours exprimer ce que l'on ressentait afin de pouvoir surmonter les écueils de la vie. Même si toute vérité n'est pas bonne à dire, comme dirait l'Autre, elle fait souvent avancer le monde. Et c'est plutôt vrai: exprimer ce que l'on pense ou ce que l'on ressent permet d'éviter l'accumulation de rancoeur et l'explosion laide et regrettable qui ne manquera pas de se produire à long terme. Remarquez, ce n'est pas parce que je sais qu'il faut communiquer que je suis bonne là dedans. Comme je l'ai souligné à plusieurs reprises, m'exprimer est toujours un défi qui me provoque palpitations et broyage d'estomac. J'ai toujours réussi à y faire face, cependant.

Certaines situations, malgré tout, sont plus compexes que d'autres. Personne ne voudrait blesser les personnes qu'on chérit le plus au monde et, souvent, on préfère se taire plutôt que de faire couler les larmes de ces trésors de notre vie. Personnellement, lorsque j'entame une conversation difficile, j'entends presque le bruit sourd de mon coeur qui se déchire en mille morceaux. Mais je me convaincs que c'est pour le mieux, qu'une fois que ce sera fait, tout sera plus solide et plus beau. Un peu comme lorsqu'on se fait des micro fractures au Kung Fu pour que les os soient plus résistants après leur réparation. Sauf que, exactement comme dans ce dernier exemple, il faut savoir quand s'arrêter. À force de créer des micro blessures, on pourrait rendre la destruction irrémédiable et ainsi obtenir l'inverse de ce qu'on cherchait à faire. Une fois de plus, c'est la théorie du Juste Milieu qui l'emporte. 

Lorsque Jules m'a demandé en mariage, j'ai eu peur. Très peur. Le mariage n'est pas très couru dans ma famille et il a plutôt mauvaise réputation. Cependant, j'ai tendance à croire que notre vie n'est jamais rien que ce qu'on en fait. La réussite ou l'échec, le bonheur ou le malheur, ce sont nos décisions qui président à leur victoire ou à leur échec dans notre quotidien. J'aime Jules, je mettrai donc tout en oeuvre pour assurer le plus bel avenir à cette histoire. Le mariage n'est qu'une étape de plus dans cette aventure à deux. Et pour lui assurer une existence heureuse et saine, je continuerai de communiquer le plus possible. La mort dans l'âme, car ces discussions ne sont jamais agréables. Mais je continuerai parce que je crois en notre histoire et que jamais je ne voudrai la voir éclater pour cause de rancoeur amalgamée dans un coin de notre coeur. A nous de trouver le juste milieu de ces micro-fractures pour qu'elles restent un outil de solidification et non une arme de destruction.

2 commentaires:

  1. Très difficile à gérer tout ça ! Je ne suis pas trop d’accord quand tu dis « j'ai tendance à croire que notre vie n'est jamais rien que ce qu'on en fait ». Parfois c’est la vie qui nous impose de garder des secrets très lourds. Car s’ils sont divulgués, ils peuvent avoir l’effet d’une bombe pour toutes les personnes qui nous entourent. Mieux vaux une personne qui souffre que plusieurs.

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  2. Certes. Sauf que parfois, décider seul de ce qui est à garder secret ou à divulguer n'est pas toujours la solution. Tout dépend des contextes encore une fois.

    Ceci étant dit, mon propos portait non pas tant sur des "secrets" que sur des problèmes de vie de couple qui, si on se taisait, nous permettrait de garder notre relation calme tout en sachant qu'elle s'use quand même. En revanche, parler de ces difficultés, même si c'est difficile, permet souvent d'éviter l'explosion de la soupape. Il est donc moins question de garder des "secrets" que de se voiler la face ou non, dans le contexte propre de ce billet. ;)

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