Il paraît que la chance, c'est une question de roue qui tourne. Un jour avec, un mois sans: elle est la femme illégitime du hasard. Peut-être... Je me demande si elle obéit à des critères particuliers ou si elle marche dans les pas de son imprévisible époux. Elle semble parfois si arbitraire et injuste. Mais là encore: qui définit ce qui est juste ou pas? Ce qui est mal ou bien? Lorsqu'on ne croit pas en Dieu, vers qui pouvons-nous nous tourner pour comprendre ce qui nous fait trop mal?
J'estime avoir eu beaucoup de chance dans ma vie: je suis née et j'ai grandi dans un pays prospère et paisible, j'ai connu l'amour d'une famille, aussi originale soit-elle, l'insouciance d'être une enfant, la saveur des vacances, les longueurs de l'école, bref j'ai été choyée. Bien-sûr, nous avons tous nos bibittes qui n'attendent qu'un moment d'inattention de notre part pour surgir dans notre vie, dévastant nos fragiles constructions aussi aisément qu'un cyclone balaie des châteaux de cartes. Évidemment, tout n'est pas toujours rose et il faut parfois faire montre de courage et de ténacité pour continuer d'avancer sur des chemins parsemés de ronces. Pourtant, j'ai eu de la chance.
Toute ma vie, des personnes se sont efforcées de m'apporter l'attention et le bonheur dont j'avais besoin. Parmi elles, il y en a une qui se présente encore aujourd'hui comme ma seconde maman. Elle s'est occupée de moi durant de longues années, m'empêchant de baisser les bras à l'école, de me laisser dévorer par la maladie et par le regard des autres. Cette dame et son mari m'ont prise sous leur aile et ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est amusant parce qu'elle semble parfois sortie d'un autre temps: dévouée corps et âme à sa famille, à son mari, elle est l'épouse parfaite des années 1960. Toute sa vie, elle l'a passée au service des autres.
Pourtant, la chance est partie. Elle lui a tourné le dos quelques instants, juste assez pour que des cellules perdent la tête et décident de mettre tout à l'envers dans son corps. Ce doit être le mal du siècle. Encore une fois, je ne peux que sourire misérablement devant l'ironie d'une vie sans but, sans sentiment, qui frappe au hasard. Tiens...l'époux de la chance est également impliqué, ça a l'air. Alors, peut-être, sait-on jamais, sa femme va revenir et, d'un revers de main, balaiera cette maladie qui ronge, qui détruit tout par en dedans. Peut-être.
Il paraît que dans ce genre de cas, le plus difficile, c'est de se sentir impuissant. Comme toujours. Comme partout, pour toutes les maladies. Je voudrais pouvoir prendre un peu de ce mal: pas tout bien-sûr, mais juste assez pour que la chance n'ait presque rien à faire. J'aimerais, une fois de plus, ne pas être si loin lorsque les êtres qui me sont chers souffrent. Il semblerait que le hasard en ait décidé autrement.
Je pense fort à toi, au delà de l'océan. ça va bien aller: elle va revenir, cette volage Chance. Elle ne peut pas t'abandonner ainsi, n'est-ce pas? Elle va revenir, avec son époux, et ils vont te tirer de là. Alors, il ne faut pas baisser les bras. Il faut y croire et se battre, comme tu me l'as enseigné.
Force et Honneur, seconde maman.
J'estime avoir eu beaucoup de chance dans ma vie: je suis née et j'ai grandi dans un pays prospère et paisible, j'ai connu l'amour d'une famille, aussi originale soit-elle, l'insouciance d'être une enfant, la saveur des vacances, les longueurs de l'école, bref j'ai été choyée. Bien-sûr, nous avons tous nos bibittes qui n'attendent qu'un moment d'inattention de notre part pour surgir dans notre vie, dévastant nos fragiles constructions aussi aisément qu'un cyclone balaie des châteaux de cartes. Évidemment, tout n'est pas toujours rose et il faut parfois faire montre de courage et de ténacité pour continuer d'avancer sur des chemins parsemés de ronces. Pourtant, j'ai eu de la chance.
Toute ma vie, des personnes se sont efforcées de m'apporter l'attention et le bonheur dont j'avais besoin. Parmi elles, il y en a une qui se présente encore aujourd'hui comme ma seconde maman. Elle s'est occupée de moi durant de longues années, m'empêchant de baisser les bras à l'école, de me laisser dévorer par la maladie et par le regard des autres. Cette dame et son mari m'ont prise sous leur aile et ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est amusant parce qu'elle semble parfois sortie d'un autre temps: dévouée corps et âme à sa famille, à son mari, elle est l'épouse parfaite des années 1960. Toute sa vie, elle l'a passée au service des autres.
Pourtant, la chance est partie. Elle lui a tourné le dos quelques instants, juste assez pour que des cellules perdent la tête et décident de mettre tout à l'envers dans son corps. Ce doit être le mal du siècle. Encore une fois, je ne peux que sourire misérablement devant l'ironie d'une vie sans but, sans sentiment, qui frappe au hasard. Tiens...l'époux de la chance est également impliqué, ça a l'air. Alors, peut-être, sait-on jamais, sa femme va revenir et, d'un revers de main, balaiera cette maladie qui ronge, qui détruit tout par en dedans. Peut-être.
Il paraît que dans ce genre de cas, le plus difficile, c'est de se sentir impuissant. Comme toujours. Comme partout, pour toutes les maladies. Je voudrais pouvoir prendre un peu de ce mal: pas tout bien-sûr, mais juste assez pour que la chance n'ait presque rien à faire. J'aimerais, une fois de plus, ne pas être si loin lorsque les êtres qui me sont chers souffrent. Il semblerait que le hasard en ait décidé autrement.
Je pense fort à toi, au delà de l'océan. ça va bien aller: elle va revenir, cette volage Chance. Elle ne peut pas t'abandonner ainsi, n'est-ce pas? Elle va revenir, avec son époux, et ils vont te tirer de là. Alors, il ne faut pas baisser les bras. Il faut y croire et se battre, comme tu me l'as enseigné.
Force et Honneur, seconde maman.
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