31 août 2009

District 9: un essai d'originalité?

Ombres et lumière, Bien et Mal, Méchants et Gentils: les films suivent souvent le même schéma. Ils sont construits de telle sorte qu'il résonnent en chacun de nous comme autant de rêves, de sensations fortes, voire de fantasmes. Il est rare qu'une production Hollywoodienne présente l'homme sous un jour entièrement négatif. Dans District 9, pourtant, une tendance nouvelle se dessine.

Soyons francs: lorsque mes amis, mardi dernier, m'ont parlé de ce film, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il en retournait. Je suis assez peu attirée par le cinéma, en général, car il y fait noir et le son est souvent trop fort.

-"Mmh...Quelle remarque de vieille personne!"

Oui je sais. 27 ans, que voulez-vous? ;) Sérieusement, ce doit encore être mon côté loup solitaire qui me joue des tours. Remarquez que je l'ai mis à rude épreuve samedi soir, au milieu de cette foule en liesse, hurlant le nom des Frères Jonas! (Beaucoup moins class, le nom du groupe, traduit en Français...^-^). Bref, là n'est pas la question.

Donc, lorsque je me suis assise dans la salle de cinéma, je n'avais à peu près aucune idée de ce que j'allais voir sur écran géant. Mes amis avaient renoncé à aller voir le dernier Tarantino, par égard pour mes futures nuits: de fait, je songeais, rassurée, que je n'avais rien à craindre du deuxième choix.

...

Bon, j'ai passé les premiers 45minutes du film la tête enfouie dans le fauteuil, tentant de boucher mes oreilles pour ne pas entendre ces cris qui me glacent le sang. Le film, en soi, avait une bonne idée de départ: pour une fois, la bêtise et l'individualisme humains étaient clairement pointés du doigt, les méchants étaient magnifiquement représentés par les hommes, tandis que les extraterrestres arboraient le rôle des opprimés. La manière d'aborder le thème de la vie en dehors de la Terre était en cela des plus originales. Quelques incohérences, cependant, se font jour au fur et à mesure que l'histoire avance: l'humain qui est le seul à comprendre les extraterrestres, l'invasion menée sans une égratignure par deux êtres contre des centaines d'hommes, l'attitude sacrificielle de l'homme à la fin, visant à dramatiser la scène, sont autant de petites boulettes qui se retrouvent tellement fréquemment dans les films Américains qu'on finit par penser qu'une vie ne peut être réussie sans la mort d'un être cher. De même, la représentation des Africains cannibales et superstitieux jusqu'aux bouts des ongles aurait largement pu être évitée au profit d'un regard moins cliché. Bon, en l'occurrence, le sacrifice humain n'a pas été achevé et la fin de l'œuvre cinématographique, à mon sens, prépare largement à une suite.

Parmi les points positifs, je mentionnerais également la musique: elle était très belle et fort adaptée aux scènes, parfois poignantes, du film. Le côté négatif est sans nul doute la démultiplication des scènes de violence gratuite, notamment la bataille finale opposant les blancs-méchants aux Africains-Sauvages pour se disputer l'homme-extraterrestre. Je l'ai répété à plusieurs reprises: je suis un être cynique, qui n'a que très peu d'estime pour sa propre espèce. Lorsque je raconte que j'ai eu de la difficulté à regarder les 45 premières minutes du film, la réaction des mes interlocuteurs est toujours la même:

-"Ah! Tu as eu peur des extraterrestres!"

Non. Ils sont laids, c'est indéniable. Mais ce n'est pas leur représentation qui me fait trembler lorsque je me réveille la nuit. Ce qui me donne envie de pleurer, ce qui m'oppresse le soir, lorsque plus rien ne vient me distraire, est la même maudite constatation que peu importe les épreuves, l'Histoire et les histoires, peu importe le temps qui passe, l'homme reste toujours et encore cet animal sans âme qui se laisse dévorer par le pouvoir et la puissance, qui ne laisse pas sa place à ce qui est différent de lui et qui est prêt à tout détruire pour préserver son intérêt immédiat. Si ce film, District 9, devait souligner un état de fait, ce serait celui là. Une fois de plus, appartenir à pareille espèce ne semble pas un tel bonheur et les paroles des Cowboys Fringants, dans la chanson Plus Rien dont j'ai parlé ici, résonnent encore dans ma tête.

En définitive, je conseillerais ce film aux personnes ayant le coeur bien approché, le côté violent et sensations à tout prix étant tout de même très présent. D'une manière générale, c'est tout de même un effort louable de sortir des sentiers battus. ^-^

Le Centre Bell des Jonas Brothers.

-"Samedi soir, un spectacle du Centre Bell a fait la joie des 10-15ans! "

Clamait l'animateur de radio, ce matin, à 7h20.

Certes. Je dois reconnaître que je devais être parmi les plus âgées à siéger dans l'enceinte de cette immense aréna, alors même que la saison de hockey n'a pas repris. A ma décharge, je n'y allais pas en connaissance de cause: j'avais vaguement écouté une chanson de ces trois enfants-stars, deux jours avant, avec Nico. Le son nous avait quelque peu laissé dubitatif mais ma nièce était aux anges à l'idée d'assister à ce spectacle et elle ne pouvait pas sérieusement s'y rendre seule! J'ai donc fait partie, je l'avoue, des 21 000 spectateurs qui remplissaient les gradins! Une rencontre Canadiens-Capitals n'aurait pas fait mieux!

Que dire de la performance de ces fameux Jonas Brothers? Réglons la question tout de suite: ce n'est pas vraiment mon style de musique donc je ne m'épancherai pas sur la qualité de leur message ou de leur style de chansons. Tous les goûts sont dans la nature, laissons donc à ceux qui aiment leur droit! ^-^ En revanche, je vais aborder le déroulement du spectacle. Disons-le: ils ont voulu jouer les grands mais en restant des jeunes! En clair, ils n'ont quasiment pas parlé au public du spectacle, sans doute un peu mal à l'aise face à un public qui était supposé être majoritairement francophone. Cela dit, au regard de la plupart des spectateurs croisés dans les couloirs, je ne jurerais pas que c'était réellement le cas... Bref, ils ont tenté deux ou trois interventions avant de se contenter d'enchaîner les chansons les unes après les autres. Au début du spectacle, ma nièce s'était tournée vers moi, les yeux plein d'espoir:

-"Tu me traduiras ce qu'ils disent entre les chansons?"

Ah! La magie de l'enfance: il n'y a que cette enfant pour croire que je peux tout comprendre de la langue de Lucky Luke! Fort heureusement, ils ne m'ont pas trop donné de fil à retordre. Des phrases comme "We Love you, Montréal" ou "Everybody jump" ne sont pas ce qu'il y a de plus compliqué à traduire! Ceci étant, le spectacle était haut en couleurs: les trois frères ont misé sur l'énergie et ils ont donc sauté partout, insufflant au public une vigueur surprenante pour des personnes assises! Au fur et à mesure que le concert avançait, les personnes se levaient de leur siège pour se trémousser au son des chansons. Il y eut quelques passages se voulant spéciaux, avec des morceaux de scène qui se soulevaient de terre, montant vers les hauteurs du public, ou encore deux des frères projetant de la mousse sur des spectateurs en liesse! Il y avait des cris hystériques deci-delà, avec des animateurs de joie qui passaient en indiquant aux personnes alentour:

-"Lorsque je vais repasser, vous ferez une vague de cris stridents!"

... Oui, c'est un peu étrange...

Il n'en reste pas moins que le spectacle était des plus amusants à regarder. J'ai dû, certes, surmonter ma peur de la foule, car elle était par trop présente dans l'enceinte du Centre Bell, et j'ai eu du mal à retenir un sourire lorsque le chanteur principal du groupe s'est promené sur la scène avec le drapeau rouge et blanc du Canada...J'ai alors songé qu'il fallait être une star Internationale pour arborer aussi fièrement l'insigne du fédéralisme à Montréal! ^-^

Somme toute, voir le bonheur dans les yeux de ma nièce, sentir sa joie transparaître aussi clairement, valait tous les concerts du monde. Donner un peu de rêve est la fonction première des artistes et il semblerait que les trois jeunes Américains aient rempli ce rôle, au moins, s'il n'en fallait qu'une, pour une petite fille, directement arrivée de France pour eux! ^-^

30 août 2009

Intelligence Corporelle ou Puissance de l'esprit?

Il paraît que la chance n'existe pas, que nous provoquons notre destin et que rien n'est écrit. Les théories prônant l'inverse appartiennent généralement aux courants religieux qui souhaitent voir leurs ouailles suivre une même voie. Pour ma part, je serais tentée de penser que nous sommes tous, de manière plus ou moins consciente, bien entendu, responsables et acteurs de ce qui nous arrive. Nous ne recevons que les épreuves que nous avons la force de supporter, quoique, parfois, des erreurs de calcul surviennent, débouchant sur des conséquences regrettables.

En moins d'une semaine, j'ai réussi à transformer mon corps en champ de bataille! Deux chutes de vélo relativement violentes et j'ai pu ajouter une nouvelle panoplie de bleus et d'égratignures à mon panel déjà bien fourni. La seconde m'a d'ailleurs privée de la compagnie de certains de mes amis, vers qui je me dirigeais, afin de prendre une petite bière estivale. En lieu et place, j'ai eu droit à une nuit douloureuse et un matin courbaturé. Vous me direz, à première vue, mon vélo a eu bien plus de dommages que moi même, alors je n'ai pas à me plaindre. Pourtant, ça m'a rappelé cette fameuse année 2003 ou j'aspirais tellement à mourir, parvenue à ma limite de tolérance après sept ans de maladie, que je vécus trois "accidents" en l'espace de six mois. Il semblerait que selon notre état d'esprit, notre corps réagisse de manière pour le moins pratique. Je suis toujours surprise de l'intelligence autonome de notre moyen de locomotion ou, pour le dire autrement, de sa capacité d'adaptation à la force de notre esprit.

-"Mouais...ça voudrait dire que, selon ton état d'esprit, conscient ou inconscient, tu influes sur le cours des événements extérieurs? Par exemple, pour tes chutes en vélo, tu ne pouvais pas réellement prévoir que Trucmuche allait t'ouvrir la portière dessus ou que chosemachin allait décider de tourner devant toi, le jour où tes freins sont en vacances!"

Bien sûr. Je ne pense pas que notre esprit ait suffisamment de force pour jouer sur des plans extérieurs. En fait, ce que je crois, c'est que si notre état d'esprit est trop négatif, fatigué ou un tantinet fataliste, il baisse notre attention au point de générer des "accidents" en cascade. Les deux péripéties qui me sont arrivées cette semaine, par exemple, avec mon fidèle compagnon à deux roues, auraient peut-être pu ne pas advenir si j'avais fait montre d'un peu plus d'attention... Cela dit, je n'appuie ma réflexion sur aucune étude sérieuse et scientifique: ce sont juste des remarques que je me suis faites, au regard des événements se produisant autour de moi.

Hier soir, j'ai accompagné ma nièce au concert des Jonas Brothers au Centre Bell! Personnellement, ce n'est pas mon genre de musique mais c'était très amusant visuellement! Je vous en raconterai les moindres détails dans mon prochain billet, car je suis sûre que vous trépignez déjà de savoir, mais je vais commencer par aller offrir une cure de jouvence à mes freins à la retraite... Histoire que je ne sois pas totalement dépecée et bleue dans une semaine! ^-^

Petite mention spéciale à mes amis qui m'ont attendue: je m'excuse encore. Il faut croire que je n'avais pas sorti mon corps en mousse ce soir là et mon vélo ne ressemblait plus vraiment à la Batmobile d'antan! J'espère de tout coeur que vous avez tout de même passé une bonne soirée!

28 août 2009

"Se vaincre soi-même"...

Eh bien voilà! Hier soir, j'ai passé mon niveau un de Kung Fu White Crane. Oh, bien entendu, tout n'est pas terminé: il reste encore deux épreuves pour véritablement finaliser l'examen mais la partie la plus stressante est achevée. Je suis heureuse d'avoir mené à bien cette étape: pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression d'avoir réussi quelque chose d'important pour moi. Un peu comme ce que j'expliquais dans mon billet Désillusion des Larmes et J-7: une alliance du corps et de l'esprit, finalement, j'ai affronté mes démons!

Le déroulement de l'examen ne différait pas de la première fois où j'y avais assisté. Nous étions une quinzaine à passer et le public débordait largement sur le plancher de la salle. Il faut dire que la place n'était pas particulièrement étudiée pour recevoir pareille foule! Certains de mes camarades de Kung Fu assistaient au passage de ceinture, mêlés au public. Je dus présenter ma forme individuelle seule car mon partenaire de Kung Fu, Jo, ayant déjà passé son niveau, n'avait donc pas à participer à ce stade de l'examen. Je tentai de ne pas aller trop rapidement et de songer à tout ce qui est généralement imparfait dans ma forme. L'exercice ne durait pas plus de deux minutes et ce fut heureux. De retour parmi mes camarades d'examen, en effet, je me rendis compte que le teint bleuté de mes joues ne devait rien à ma chute en vélo mais était plutôt dû à un oubli de respirer prolongé. L'adrénaline semble avoir pallier ce manque d'air criant mais il est heureux que ma forme n'ait pas été plus longue: cela aurait sûrement fait désordre si j'étais morte, asphyxiée, par distraction...

La suite de l'examen consistait en une forme à deux, avec Jo, et un combat libre. Ce dernier était particulièrement intense car je n'avais pas vraiment l'habitude de me battre avec un protège-dents.

-"Le truc des Rugbymen?"

Oui, exactement. Cet objet particulièrement inconfortable qui te donne l'impression, au bout de quelques minutes, d'avoir la rage, tant avaler sa salive s'avère une épreuve à part entière! J'ai au moins réussi à ne pas le cracher sur le sol, dégoulinant de bave, dans un réflexe de rejet du corps humain. Au point de vue du combat en tant que tel, je n'ai sans doute pas assez bien maintenu ma garde haute car Jo parvenait sans cesse à me toucher la tête. Qu'à cela ne tienne, il me faut bien garder des défis à relever!

Bref, l'examen angoissant est achevé et je suis fière comme Artaban de ne pas m'être enfuie au moment clé! Merci Fujiao de m'avoir laissé cette chance, merci Jo, Sim, Pablo, Ami, tout le monde de m'avoir supportée et entraînée pour arriver jusqu'ici! C'est un très beau cadeau de fête!!!!

Force et Honneur, comme disait l'autre. ^-^

27 août 2009

Le retour de Donald Duck!

Hier, c'était mon anniversaire. Désormais, de manière officielle, j'ai atteint le chiffre vénérable de 27ans, âge où ma grande soeur a eu son premier enfant, où je pensais être diplômée depuis longtemps et où je me voyais déjà "adulée et riche", comme disait Aznavour. Bref, un autre 27ans que le mien. On ne peut visiblement pas tout prévoir...

Hier a été une journée mémorable: j'ai pris ma première portière en vélo! A vrai dire, je n'ai absolument rien vu venir et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'avais rejoint le plancher des vaches, quelque peu empêtrée dans mon vélo. La dame, fort peu attentive, sort de son véhicule pour m'aider à me relever et ne trouve rien de mieux à prononcer que:

-"J'ai à peine ouvert la porte! "

J'avais envie de lui répondre bien des choses mais j'étais pressée et je n'ai pas un tempérament très Italien pour le conflit. Je me suis donc contentée de hausser les sourcils alors qu'elle refusait de me laisser partir, prétendant que je devais retrouver mes esprits, de remonter sur mon vélo qui faisait un horrible bruit de ferraille, et de m'éloigner le plus rapidement que mes orteils écorchés et mon doigt pelé le permettaient. Joyeux Anniversaire, Donald!

Pour être honnête, je me sens un peu étrange. Hier, Nico est rentré en France. J'étais heureuse qu'il soit là mais je ne sais pas si j'ai réellement su le montrer. J'aime écrire mais je ne suis pas très douée pour m'exprimer. Il en va de même pour ma famille. Je suis toujours prise dans une aporie: je voudrais être avec eux, leur montrer que je les aime, mais j'ai toujours cette impression d'être transparente, le lot de consolation dans l'espoir de gagner le vrai cadeau. Peut-être suis je simplement trop négative...

Ce soir, je passe mon examen de Kung Fu. Ce soir, je vais enfin réussir, je l'espère, quelque chose qui me tient à coeur! Un peu de nervosité n'a jamais fait de mal à personne mais je pense que j'en ai suffisamment pour en donner au peuple entier du Québec! ^-^ Force et Honneur avant tout!!!!!!

19 août 2009

Etrange angoissée!

-"Stéphanie...Tu es une femme remarquable...mais étrange!
- Merci. "

En dépit du hérissement de ma peau au mot "femme", cette petite phrase m'a curieusement fait très plaisir. Le plus amusant, c'est que mon amie, présente lors de cet énoncé, n'a eu de cesse de grommeler que ce n'était sûrement pas moi la plus étrange, que l'énonciateur devrait se regarder, et autres remarques qui visaient fort gentiment à me protéger de quelque chose de vexant. Pourtant, j'ai plus été flattée que vexée. Le premier adjectif était un compliment, aucun doute là dessus, et même si je ne peux m'empêcher de m'interroger sur les sources d'une telle affirmation, j'en trouve l'écoute fort agréable. Le second qualificatif est celui qui a fait bondir mon amie. J'avoue que, au prime abord, il peut paraître dépréciateur. Pour ma part, je préfère l'interpréter comme une qualité, un signe de particularité, un indice que, quelque part dans la masse que notre espèce forme, je ne donne pas trop dans le conformisme. Bien sûr, tout est sujet à interprétation mais bon: c'est tout de même bien agréable de comprendre cet adjectif de cette manière et j'en ai été heureuse toute la soirée. J'ai ainsi eu mon petit moment détente dans un monde de stress.

-"Bon! Tu angoisses encore!"

Oui, on ne change pas une équipe qui gagne!

-"Faut-il encore qu'elle gagne!"

Tss tss! Pas de remarques désagréables, je vous prie! ^-^

Vendredi matin, 10h, je dois réaliser une présentation concernant l'avancée de mes recherches devant mes camarades de travail. Techniquement parlant, ce ne serait pas très angoissant: ce sont tous mes amis et personne n'a vraiment l'intention de me juger. Oui mais voilà: je suis un imposteur dans ce monde de doctorants! Il me faut donc parvenir à donner le change pour ne pas être le cancre de la classe et, surtout, ne pas lire la déception dans les yeux de mes amis. En outre, je suis supposée être préparée à parler durant quinze minutes, à échanger durant un autre quart d'heure, bref à être réactive...Heureusement, mon yankee préféré me donne ses impressions sur quelques réalisations avant que je passe et il me corrige. Mais bon, il a ses propres travaux à terminer également... Bref, vendredi matin est un peu un moment clé dans l'histoire de mon doc. Nous verrons bien comment ça se passera.

Mon directeur semble se douter que je ne suis pas à l'aise à l'oral. Peut-être que mes mails tentant de le dissuader de tenir pareille réunion de groupe lui ont mis la puce à l'oreille. En tous les cas, il a du avoir peur que je meure d'un arrêt cardiaque dans la journée, ou que je m'enfuie dès la première heure sous prétexte que mon chat est déprimé, car il m'a placée en premier. Chanceuse que je suis....

17 août 2009

Poussières de souvenirs.

Poussières de rien, poussières de toi.

"Le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants", chantait Renaud.

Une journée comme une autre, ni meilleure ni pire. Le jour J où je franchirai l'étape des 27ans approche à grands pas et je ne semble pas y prêter une grande attention. A vrai dire, je ne réalise pas. Certes, je suis loin de ce que j'aurais voulu être à cet âge là, j'ai également largement dépassé les 25ans, temps limite que je m'étais assignée lorsque j'étais adolescente. Pourtant, je ne sais pas trop comment je me sens.

Je ne fête généralement pas mon anniversaire: je suis née au cœur de l'été! La plupart des enfants sont en vacances au mois d'août, alors les goûters de fête...Je me rappelle l'unique semblant de réception que j'avais tenue, pour mon dixième anniversaire. A vrai dire, je l'avais faite en juin, pour être sûre d'avoir des amis. Seuls trois étaient venus mais il y avait mon amoureux de l'époque: Kévin. Le tombeur de la classe de CM2, celui qui était super cool, le petit blond aux yeux bleus qui était le chef de la bande. J'en étais amoureuse secrètement, comme toutes les filles, mais, du fait de mon handicap social déjà prononcé, j'aurais préféré qu'on m'arrache les ongles avec les dents plutôt que de l'avouer. Dès fois qu'il se sente insulté d'être l'objet de convoitise d'une personne comme moi... De toute façon, j'avais déjà bien établi ma réputation de garçon manqué: j'étais son "pote" depuis longtemps. On s'entendait bien d'ailleurs et on faisait une équipe d'enfer aux billes.

Et il était un des rares à être venu à mon petit goûter marquant la fin du primaire, à jouer avec moi dans la piscine à boudin jaune vif, ornée d'éléphants en maillots de bain. On a été deux ans au même collège, un établissement privé, puis il est parti au public et moi, dans une autre ville. Les nouvelles que j'eus par la suite n'étaient guère reluisantes: il prenait de la drogue (on ne prononçait jamais "marijuana" à 14ans, dans mon coin de pays. ^_^Oui, je sais: c'est bien différent d'ici! ;) ) et en vendait même! Les plus folles rumeurs couraient à son sujet: il serait poursuivi par une bande de zonards et aurait fait de la prison!!!!

-"..."

Ouais, je sais. On était des adolescents et le facteur "déformation", doublée de l'"exagération", rendaient le moindre événement digne des plus grands polars! ^_^ Il n'empêche: je ne l'ai jamais revu! Chaque année, à l'approche de mon anniversaire, je repense à mon ami des cours de primaire, mon amoureux secret qui n'a jamais su que je tremblais dès qu'il m'effleurait les joues. Je me demande où il est, ce qu'il devient... On m'a raconté qu'il avait perdu sa maman d'un cancer, il y a quelques années. Je me rappelle de sa mère: tout le monde l'admirait à l'école tellement elle ressemblait à une barbie. Elle était aussi belle que son fils! ;)

Le 26 approche et j'ai une pensée pour toi, Kévin. Un jour, peut-être, nos routes se croiseront à nouveau. Ce serait drôle de se revoir, 15 ans plus tard...J'espère que tu vas bien!

16 août 2009

Réadaptation à la vie Montréalaise.

Bon. Je l'ai demandée, je l'ai eue: la chaleur semble avoir pris ses quartiers d'été à Montréal. Cette moiteur lancinante, qui donne en permanence à notre peau une texture collante, paraît décider à nous faire dégorger toute l'eau que notre corps conserve. Remarquez, je ne vais pas me plaindre: je l'ai réclamée plus souvent qu'à mon tour, quoique cette chaleur n'ait rien à voir avec celle du Sud de la France. Cela donne l'occasion de faire fi de tous nos complexes: il fait trop chaud pour se traîner en jean et en pull sous prétexte qu'on n'a pas le corps de Jessica Alba. ^_^

Hier soir, je me suis rendue à une soirée organisée chez Fujiao. Il faisait doux et le party avait, pour l'essentiel, lieu dans le jardin. Seuls les adeptes de Guitar Hero jouaient à l'intérieur. J'y suis arrivée à 23h, j'ai discuté un peu avec mes amis présents, avant de raccompagner Nadège à son domicile. Ce fut une petite soirée tranquille mais très sympathique.

Le retour à Montréal fut plus difficile qu'à l'ordinaire, tant j'étais partie tourmentée et revenue paisible. Je commence à retrouver mes marques et à me réadapter à la vie Québécoise, à passer du temps, à nouveau, avec mes amis et à apprécier ce que je vis ici. Un de mes amis m'avait un jour dit qu'il ne voulait pas voyager trop longtemps car il craignait de laisser ses compagnons derrière lui, un peu comme son père l'avait fait avec lui du fait de son travail. J'avoue que les voyages font tellement partie de moi que j'avais eu du mal à comprendre son point de vue, sur le coup. Retrospectivement, je songe que ce que j'ai vécu en revenant de France doit avoir un lien avec son message: j'étais triste de laisser mes amis et ma famille derrière moi, même si je sais que je ne les perdrai pas, alors que j'aime retrouver mes camarades d'ici. Viendra le temps où il me faudra faire des choix de vie qui me contraindront à laisser des gens derrière et ce sera sûrement déchirant.

En dépit de ces considérations, je continuerai de voyager et de rencontrer des gens captivants car ce sont des instants qui n'ont pas de prix. Encore une fois, je peux m'identifier au Renard du Petit Prince: je veux être apprivoisée, tout en sachant très bien que je serai un peu triste lorsque mes nouveaux amis ou moi même devrons prendre un autre chemin.

14 août 2009

Blessure de Guerre!

-"Steph, il faut changer ton pansement.
- Non.
- Fais pas l'enfant! Il est tout plein de sang! ça guérira jamais si tu ne l'enlèves pas!
- ...
- Steph!
- C'est tout collé après mon orteil: ça va faire un mal de chien!
- Encore plus si tu ne le changes pas!"

Résignée, un brin boudeuse, j'approche mes mains du pansement, noir de saleté et de sang, qui orne mon orteil droit. Je tente d'en décoller un côté et réprime une grimace de douleur. Si l'on excepte jeudi dernier, c'était la première fois que je retournais au Kung Fu, hier soir, depuis la mi-juillet. J'y avais eu ma petite fiole de bonheur grâce à mon Fujiao qui m'avait affirmé, un sourire aux lèvre:

-"Nous pensons que tu es prête pour ton examen! L'avoir reporté aura servi finalement alors ne le manque pas! "

Le "nous", bien entendu, renvoie à Sin hing Daniel et lui: Fujiao n'est pas encore le Roi de France! ^_^

Je flottais sur mon petit nuage. Je l'avais attendue tellement longtemps cette phrase! Il ne me reste plus qu'à donner mon meilleur le 27 Aôut prochain, pour avoir un joli cadeau d'anniversaire! ;)

Bon, bien entendu, une reprise est une reprise: je suis sortie du cours avec des égratignures étranges sur les jambes, des bleus et...un ongle d'orteil diminué de moitié!

-"Eurk!"

Oui, c'est le truc le plus moche de mon corps à date! Bon c'est pas très grave: le soleil est de la partie et je peux me promener en tong! Mais tout de même: j'ai du mal à vouloir enlever le pansement qui enserre la blessure de guerre. Je suis sûre que ça va entraîner la croûte de sang séché avec et rien que cette idée me donne des nausées!!!

-"Steeeeph..."

Oui, oui, c'est bon. Je vais m'y mettre.

...
...
...
...

Vous êtes sûrs qu'on peut pas vivre avec un pansement sur l'orteil???

Cri invisible.

Dans quelle mesure existons-nous vraiment? Est-ce que vivre, au sens biologique du terme, nous autorise à être? Si, quoi que nous fassions, quoi que nous disions, nous ne sommes jamais qu'une ombre dans le regard de nos proches, alors ne sommes-nous pas déjà morts?

Je ne peux m'empêcher de songer à la phrase du monsieur rencontré lors de mon bénévolat aux Restos du Coeur. J'en avais déjà parlé dans mon billet Reflexions d'un jour divers:

-"Ce qui est le plus dur, ce n'est pas le froid. C'est l'indifférence."

Je comprends ce qu'il voulait dire. L'indifférence nie l'existence de chacun. Lorsqu'on n'intéresse plus personne, nous perdons tout sens car nous nous définissions par rapport aux autres. Alors, lorsque celle ci est affichée, de manière parfaitement inconsciente, par les membres les plus proches de vous, la blessure est d'autant plus intense. J'ai fui toute ma vie pour ne pas admettre que je n'étais qu'une ombre pour eux, un être sympathique mais sans intérêt qu'on tolère par habitude. Un être qui se fait dévorer de l'intérieur par l'autre, celle qu'on préfère car plus expansive et joyeuse, en silence, sans un cri. Après tout, personne ne m'a autorisée à avoir ma place dans cette vie et je n'ai jamais eu le cran de la prendre...

Je me demande ce qui m'a le plus pénalisée: mon côté loup solitaire ou mon cynisme. Peu importe. Il est déjà trop tard. J'ai envie de reprendre mon sac à dos et de rejoindre une amie en novembre, dans un coin du monde où personne ne me regardera avec ce regard vide et froid, ces yeux qui montrent plus une résignation à mon existence qu'une réelle envie de la connaître...

L'astre de Râ brille de tous ses feux aujourd'hui. Pourtant, je me sens un peu triste, un brin inutile, un tantinet ratée. Il paraît que la Vie nous donne les lots que nous sommes capables de porter. Certains font tout de même plus mal que d'autres.

Hier soir, mon professeur de kung Fu m'a affirmé qu'il me pensait prête pour l'examen. J'ai senti un peu de chaleur réchauffer mon cœur trop froid. Ces petits riens sont autant de preuve de mon existence, alors j'essaie d'avancer, sans trébucher.

10 août 2009

Réalité glacée!

J'ai souvent imaginé comment ça se passerait. Je me demandais si j'allais juste m'enfuir en courant ou bien me mettre en colère. Je le voyais en train de balbutier quelques mots d'explication ou bien tout simplement m'ignorer.

-"Salut. Je ne t'avais pas vue. ça va bien?"

Eh voilà. Comme si de rien n'était. Comme si, soudainement, sur un non-dit, pour un malentendu, il n'avait pas, quelques semaines plus tôt, tiré sa révérence, sans un mot d'explication. Je m'étais dit que si telle était sa réaction, je ne le laisserais pas revenir comme une fleur. C'était me monter trop optimiste quant à ma capacité de réaction:

-"Très bien et toi? C'est la première fois que tu reviens ici depuis les vacances?
- Non, non! Je travaillais ailleurs le mois dernier mais je suis quand même venu souvent."

Tss. Dans la même phrase, il souligne qu'il ne se rappelle absolument pas de la dernière conversation que nous avons eu, à propos du dit travail, et qu'il n'avait aucune raison de ne pas avoir répondu à mes inquiétudes sur son silence. Je le savais mais c'est toujours décevant d'être confronté à une réalité froide. Tant pis. Je souris, probablement trop peu chaleureusement ou trop tristement car il battit précipitamment en retraite, allant retrouver ses amis. Peut-être était-il simplement mal à l'aise en ma présence? Personnellement, j'en fus soulagée. Il n'y avait visiblement plus rien à dire. ça fait toujours un peu mal de voir qu'une amitié que nous pensions en devenir, belle et spéciale, n'était rien de plus qu'un feu de paille pour l'autre. Mais je n'ai rien de plus à ajouter: j'ai déjà tout exprimé dans mon billet "Éphémère Amitié".

Ma soeur et sa famille sont arrivés hier. Je suis contente de les voir ici, même si je retrouve, une fois de plus, les raisons qui m'ont poussées à tant m'en éloigner. Parce que lorsque je suis avec eux en même temps que mon autre soeur, celle qui vit ici, je redeviens l'être sombre et taciturne qu'on aime bien mais plus par habitude que par réelles affinités. J'aurais beau faire tout ce que je veux, cette image me colle à la peau. On m'aime bien mais moins que l'autre soeur, plus gaie, plus joyeuse, moins malade dans sa jeunesse: je ne suis que son ombre, une fois de plus. Entendons-nous bien: il n'y a aucune rancoeur dans ce constat. Personne n'est coupable de quoi que ce soit. La plus grande de mes soeurs, celle qui est en visite, est certainement la meilleure personne au monde et ma soeur d'ici, quoiqu'elle ait un caractère douteux parfois, est emplie de bonne volonté. Ce n'est qu'un fâcheux concours de circonstances...Vraiment fâcheux par exemple...

Ma nièce m'a prêté le tome 2 de Twilight... Je n'y suis pour rien: la vie en a décidé ainsi!!!! ^_^

7 août 2009

Fascination pour un autre monde.

Bon. Nous avons une fois de plus la preuve que j'ai, en dépit de tous mes beaux discours, un côté fleur bleue prononcé!

-"Tu as écrit un poème avec ton sang pour déclarer ta flamme?"

... Quel romantisme, en effet! Mais ce n'est pas si loin, remarquez: je me suis mise à lire Twilight!

-"Quoi? Ce roman à l'eau de rose pour une jeunesse chrétienne?"

(Héhéhé! Non, je ne cite personne, pourquoi?;) )

Eh bien oui. Commençons par le début: mardi, tristement, je monte dans l'avion qui devra me reconduire en terre Canadienne. Pas que j'étais malheureuse de revenir mais la sérénité acquise au sein de ma campagne ne m'incitait pas à trépigner de joie pour revenir me plonger dans le stress d'une vie qui n'avance pas! Bref, je m'éloigne, une fois de plus, du sujet qui nous occupe!

Mardi, donc, je prends l'avion pour Montréal. Comme premier film, Air Transat nous passe Star Trek 9. Plus par esprit de contradiction que par réelle animosité envers ce produit cinématographique, je me refuse à suivre ce défilé de mini-jupes et me concentre sur la musique de mon MP3. Mes voisines de couloir, peu convaincues non plus par les premières images des hommes aux oreilles pointues, sortent leur portable et se mettent en devoir de visionner Twilight! Bilan: je regardai, par intermittence, le film vampiresque, sans le son.

-"..."

Non! C'était très bien! J'ai vraiment aimé ça! ^-^

-"Re "..." !"

Pff!!! Bref, tombant par hasard, il y a deux jours, sur le tome Fascination de la série Twilight, je me décidais à en parcourir quelques pages! Bon, soyons honnête, j'ai lu la totalité du volume en deux jours. Curieusement, je suis entrée pleinement dans le monde de Bella et de la famille Cullen, au point que je ne parvenais pas à m'arrêter. Je me suis sentie aussi étrange, à la fin, que lorsqu'un livre me passionne trop, au point de me faire oublier ma réalité. Cela m'était dèjà arrivé avec Germinal de Zola: j'étais tellement entrée dans l'histoire que je ne cessais de lire que fort tard le soir, persuadée que j'étais affamée et incapable de me procurer de la nourriture. Il me fallait quelques secondes avant de retrouver mes esprits.

A la fin de Twilight, j'ai passé quelques heures ailleurs, sur un nuage, regardant d'un air absent ma vie et ses événements. Tout me paraissait insipide et sans but à côté des aventures que je venais de lire. A vrai dire, et c'est certainement ce qui fait la réussite de l'écriture de cet ouvrage, je me suis entièrement identifiée à l'héroïne: maladroite sans égale, elle se considère comme un élément dans une masse, invisible pour les autres, peu douée dans les domaines qu'elle apprécie. Ses arguments pour ne pas aller au bal de fin d'année, parce qu'elle ne sait pas danser, m'ont fait sourire car j'avais déjà sorti les mêmes, en d'autres circonstances!

Bref, en dépit des commentaires négatifs de la plupart de mes amis, du regard découragé d'Ami lorsque je lui en ai parlé hier soir, j'ai vraiment aimé ce livre. Je m'oblige à ne pas aller lire la suite car j'ai beaucoup de travail en ce moment et ce n'est pas l'idéal pour la concentration! ^-^

Lorsque j'étais enfant, je m'asseyais dans le jardin pour essayer d'apprendre à voler, comme dans Dragon Ball Z. Je rêvais que soudainement, une araignée radioactive allait me mordre ou que je tomberais entre les mains de vils scientifiques qui feraient de moi un être à part, qui sortirait du commun, qui serait enfin autre chose qu'une ombre de plus dans une société sans but. Je me surprends encore, parfois, à souhaiter vivre un événement surnaturel qui bouleverserait mon quotidien. Bien sûr, tout un chacun aimerait quelque chose de similaire. Pourtant, nous construisons tous notre vie comme les autres, selon notre éducation et nos moyens. Les marginaux eux mêmes deviennent une pièce standard de notre société. Alors il nous reste le rêve et l'imagination: Twilight, Harry Potter, la plupart des dessins animés et des animations japonaises sont le reflêt de nos aspirations secrêtes. Ces productions nous donnent le rêve et l'espoir nécessaire à l'être humain. Un jour, j'espère sincèrement être capable d'écrire un peu de notre âme sur papier. C'est sans doute l'un des plus beaux métiers du monde.

...Je pourrais peut-être ne lire que le second tome???

5 août 2009

Retour en Terre Canadienne.

Toute bonne chose a une fin, comme dirait l'autre. D'ailleurs, j'aimerais bien le rencontrer cet "autre", parce qu'il a lancé un bon nombre de ces petites phrases qui se veulent un réconfort en cas de mauvaise passe! ^-^

Bref, vous l'aurez deviné: les vacances sont finies et je suis de retour sur le sol Canadien. Finalement, aucun des avions que j'ai pris pour ce séjour ne s'est écrasé... Comme quoi, organiser une fête de départ éloigne le mauvais sort!

J'étais partie pour un mariage: j'ai retrouvé un peu de paix, de sérénité et de calme, perdus depuis un an. C'est étrange car je ne suis généralement pas capable de rester trop longtemps au même endroit: je déménage, je voyage, je fuis en permanence les situations stables et rassurantes que je prétends rechercher. Pourtant, là bas, de l'autre côté de l'océan, dans ce coin de pays où les cigales et les sangliers sont plus nombreux que la population elle-même, j'ai senti tout au fond de mon coeur que j'étais bien. Simplement heureuse.

Deux semaines, c'est très court lorsqu'on veut revoir tous les êtres qui nous sont chers: je n'ai pas vu le temps s'enfuir. Qu'à cela ne tienne: j'étais le plus heureux des êtres durant ces quelques jours. On ne se rend pas compte, au quotidien, combien les petites choses qui ont participé à vous construire vous manquent.

Me voilà de retour à Montréal et j'ai encore un peu de mal à le réaliser. ça va passer: je vais retrouver mes amis, mes habitudes, le kung fu et le travail.

Tout va bien aller.