Être une femme est handicapant à bien des égards: on réfléchit trop, on a des sautes d'humeur, on ne sait jamais vraiment ce qu'on veut, on s'attache en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, on pleure pour un rien, ... Bref, tout un échantillon de qualités dont on se passerait bien parfois. Vraies ou pas, toutes ces idées collent à la définition de la femme plus efficacement qu'une mouche sur une tartine de miel. Elles ne s'avèrent pas toujours: on s'entend que mon constat ne s'appuie pas sur un sondage sérieux, effectué auprès d'un panel représentatif de la gente féminine mondiale. Mais, dans l'ensemble, la plupart des gens s'accordent pour définir la femme en ces termes et la résumer par le vocable "compliquée", devenu presque un pléonasme de son sexe.
En toute honnêteté, je ne peux que reconnaître le bien fondé, en ce qui me concerne, de la plupart de ces éléments. J'en ai parfaitement conscience mais, que voulez-vous? J'ai un esprit tordu, ça a l'air! Toujours est-il que j'en refuse le monopole! Je n'aime pas les classifications générales du type: "c'est bien un gars!" ou "c'est un truc de femme", et je clame haut et fort que certains hommes sont plus difficiles à suivre que leurs comparses du sexe opposé! En guise d'explication, je serais grandement tentée d'invoquer le manque cruel, voire total, de communication de ces personnes, qui se traduit par de longs silences lorsque des questions claires sont posées, ou bien, encore, par un refoulement constant des reproches, jusqu'à ce que la rancœur devienne si forte qu'elles doivent la déverser en cascade sur l'autre, un brin désemparé. Alors, certes, je le reconnais, cette tendance peut aussi se retrouver chez certaines femmes: je n'aurais pas la prétention d'en faire une caractéristique des hommes. Mais j'avoue l'avoir plus souvent côtoyé chez eux et la réaction que cela suscite chez moi est toujours la même:
-"Exprimez-vous, tabarnak!"
Y a t'il quelque chose de plus frustrant que de s'apercevoir, un mois, une semaine, un an après les événements que si Pierre ou Paul avaient exprimé ce qu'ils avaient sur le coeur, ou bien avaient répondu à la question claire que vous leur aviez posé, vous ne seriez pas passé à côté de un mois, une semaine, un an de votre vie?
En dépit de toutes les apparences, je ne suis pas née avec le don de la communication. Je pense même, parfois, très mal me faire comprendre. Mais j'essaie toujours de rendre compte de ce que je pense ou crois, quitte à ce que mon interlocuteur me rie au nez. Je n'en mourrai pas et l'autre pourrait s'apercevoir que ce qu'il prenait pour du lard est, en fait, du cochon. J'ai conscience que tout n'est pas facile à exprimer: parfois les mots mêmes ne rendent pas compte de ce qu'on voudrait signifier. Mais le silence est souvent la pire des solutions.
Bref, je m'égare un peu. Au fond, ce n'était qu'une réflexion intérieure car je suis en révolte contre les quiproqos et les mauvaises interprétations des gestes posés par les autres. Bien sûr, je le répète, ce n'est pas tout le monde qui opte pour le silence plutôt que l'expression et certains s'en sortent très bien dans la suppression d'abcès. Mon ami, par exemple, qui a su me dire que je l'avais blessé. La discussion a mis au jour des incompréhensions qu'il aurait été triste de conserver.
J'ai toujours voulu être un garçon. Parce que ça me semblait plus simple, plus franc, plus chouette comme vie et comme état. Parfois, encore, lorsque je me surprends à avoir mal à l'intérieur de moi, comme si du plomb liquide coulait le long de mes poumons, j'aimerais sortir cette hyper émotivité et me détacher de tout. Mais, en défininitive, il semblerait qu'être un homme ou une femme ne change rien aux difficultés que chacun se crée: il nous faut juste vivre avec nos complexités de caractère, en tenant compte de celles des autres, et tenter, tant bien que mal, de tirer vers le haut nos relations interpersonnelles.
Peut-être qu'être un chat serait plus simple? ^_^
En toute honnêteté, je ne peux que reconnaître le bien fondé, en ce qui me concerne, de la plupart de ces éléments. J'en ai parfaitement conscience mais, que voulez-vous? J'ai un esprit tordu, ça a l'air! Toujours est-il que j'en refuse le monopole! Je n'aime pas les classifications générales du type: "c'est bien un gars!" ou "c'est un truc de femme", et je clame haut et fort que certains hommes sont plus difficiles à suivre que leurs comparses du sexe opposé! En guise d'explication, je serais grandement tentée d'invoquer le manque cruel, voire total, de communication de ces personnes, qui se traduit par de longs silences lorsque des questions claires sont posées, ou bien, encore, par un refoulement constant des reproches, jusqu'à ce que la rancœur devienne si forte qu'elles doivent la déverser en cascade sur l'autre, un brin désemparé. Alors, certes, je le reconnais, cette tendance peut aussi se retrouver chez certaines femmes: je n'aurais pas la prétention d'en faire une caractéristique des hommes. Mais j'avoue l'avoir plus souvent côtoyé chez eux et la réaction que cela suscite chez moi est toujours la même:
-"Exprimez-vous, tabarnak!"
Y a t'il quelque chose de plus frustrant que de s'apercevoir, un mois, une semaine, un an après les événements que si Pierre ou Paul avaient exprimé ce qu'ils avaient sur le coeur, ou bien avaient répondu à la question claire que vous leur aviez posé, vous ne seriez pas passé à côté de un mois, une semaine, un an de votre vie?
En dépit de toutes les apparences, je ne suis pas née avec le don de la communication. Je pense même, parfois, très mal me faire comprendre. Mais j'essaie toujours de rendre compte de ce que je pense ou crois, quitte à ce que mon interlocuteur me rie au nez. Je n'en mourrai pas et l'autre pourrait s'apercevoir que ce qu'il prenait pour du lard est, en fait, du cochon. J'ai conscience que tout n'est pas facile à exprimer: parfois les mots mêmes ne rendent pas compte de ce qu'on voudrait signifier. Mais le silence est souvent la pire des solutions.
Bref, je m'égare un peu. Au fond, ce n'était qu'une réflexion intérieure car je suis en révolte contre les quiproqos et les mauvaises interprétations des gestes posés par les autres. Bien sûr, je le répète, ce n'est pas tout le monde qui opte pour le silence plutôt que l'expression et certains s'en sortent très bien dans la suppression d'abcès. Mon ami, par exemple, qui a su me dire que je l'avais blessé. La discussion a mis au jour des incompréhensions qu'il aurait été triste de conserver.
J'ai toujours voulu être un garçon. Parce que ça me semblait plus simple, plus franc, plus chouette comme vie et comme état. Parfois, encore, lorsque je me surprends à avoir mal à l'intérieur de moi, comme si du plomb liquide coulait le long de mes poumons, j'aimerais sortir cette hyper émotivité et me détacher de tout. Mais, en défininitive, il semblerait qu'être un homme ou une femme ne change rien aux difficultés que chacun se crée: il nous faut juste vivre avec nos complexités de caractère, en tenant compte de celles des autres, et tenter, tant bien que mal, de tirer vers le haut nos relations interpersonnelles.
Peut-être qu'être un chat serait plus simple? ^_^
très bel article. merci de ce moment de lecture.
RépondreSupprimerBon bon bon. Ça va faire, les a priori sexistes sur ce blog :-) Plaisanterie mise à part, je suis un gars (la plupart du temps) et je dois dire que j'ai envie d'envoyer le même message ("Exprimez-vous, tabarnak!") à la grande majorité des êtres que je croise. Gars, filles, vaches, cochons, poulets.
RépondreSupprimerDe la même façon, concernant le texte précédent, Clair comme de l'eau de roche, je suis d'accord et je me joins à toi pour crier qu'il faut cesser de chercher derrière mes phrases des sens cachés. Sauf par exemple lorsque je fais de l'humour. Ou quand, ma complicité avec quelqu'un me permet de dire beaucoup, avec peu de mots.
Et tout le problème vient de là. De ce "sauf". On fait ça parfois. On cache d'autres sens derrière nos paroles. User de l'ironie, parler par euphémismes ... sont des plaisirs dont je ne veux pas me priver mais qui me forcent alors à dire "il n'y a pas de sens caché derrière mes paroles, sauf quand il y en a". Et là le bas blesse, même si la phrase précédente est objectivement toujours vraie.
Ce phénomène est magnifiquement synthétisé dans ton texte précédent (c'est probablement lui que j'aurais dû commenter mais mon opinion s'est éclaircie, devant ce texte ci, avec un grand expresso bien tassé): "Lorsque j'écris, tout est clair dans ma tête". J'en suis bien persuadé (ce qui est déjà quelque chose de non trivial, je connais des gens pour qui je ne pourrais pas en dire autant). Mais ça reste dans ta tête.
De fait, tu sais ce que tu veux exprimer et tu l'exprimes en faisant intervenir un filtre qui t'est propre. Ce filtre s'est développé en fonction de tes expériences, ton caractère (la même idée va être exprimée tellement différemment selon la timidité/assurance en soi de la personne qui parle par exemple). De même, les gens perçoivent ce que tu viens d'exprimer à travers un filtre qui leur est propre.
Et bien cela a été prouvé expérimentalement auprès d'un panel gigantesque de personnes non représentatives de quoi que ce soit (à part d'elles-mêmes): deux filtres si différents, entre la source et le récepteur, peut transformer: "il fait beau ce matin" en "pourquoi s'ennuie-t-elle tant avec moi ?".
Je dirais, pour parodier le titre de ton texte précédent (avec l'humour et la modestie (!!) qui me caractérisent tant), que les relations entre les gens sont "Claires comme de la sloche" et que, ce que l'on peut espérer de ses amis, c'est qu'ils finissent par nous connaître assez (nous et notre filtre) pour décoder de plus en plus finement ce que l'on essaie d'exprimer.
Youpi.
@ Paris-Bali: Merci beaucoup! ^_^
RépondreSupprimer@ Revline: Merci pour ce très intéressant commentaire! ^_^
Je suis assez d'accord avec toi mais je trouve ça dommage que nous soyons toujours en train de penser à travers des "filtres". Car, finalement, cela revient à sans cesse se demander comment vont être interprétées nos paroles lors d'interactions avec les autres, et ça fausse un peu les cartes.
La conclusion serait de ne s'adresser qu'à ses amis, capables de faire abstraction de leur propre filtre, et donc de comprendre le sens de tes mots, mais cela reviendrait à ne développer que des réseaux endogames. Pas très souhaitable et, de toute façon, inconcevable puisqu'il faut bien que l'amitié commence un jour.
Rhaaaaaaaaaaaaa! Vivement notre réincarnation en roche ou en arbre: ça a l'air plus simple! ^_^