Lorsque l'on fait des études longues, il arrive parfois que nous traversions des phases de découragement. La plupart du temps, je me sors de ces passes désagréables en cherchant un avenir possible après l'obtention de mon diplôme: je regarde les emplois qu'il me plairait d'exercer, je postule dans le secret espoir d'avoir un retour, et j'ai ainsi l'impression de trouver une raison à ces longues années d'université.
Parce que, disons le, pour la plupart des personnes qui m'entourent et qui sont, depuis longtemps, dans la vie active, ma situation semble enviable: après tout, je suis étudiante et, tout le monde le sait, je ne fous rien. Je me contente de festoyer nuit et jour, en attendant que mon diplôme me tombe, pré-emballé, dans les mains. J'exagère peut-être un peu mais avouez que cela correspond souvent à l'image de l'"étudiant". Malheureusement pour moi, ce n'est pas vrai. En fait, si la perspective d'un emploi me rassure tant dans mes moments de déprime, c'est que j'y vois de nombreux avantages en comparaison à ma situation actuelle. Je m'explique:
Aujourd'hui, je tente de terminer un doctorat en Histoire autochtone. Magnifique. C'est vraiment beau à lire.
Mais ce n'est pas simple: je n'ai pas d'horaires de travail, je n'ai pas d'autres objectifs à atteindre que celui de l'achever. Cette situation implique que je n'arrête jamais de travailler sur mes recherches: à chaque heure du jour ou de la nuit, j'y pense et je culpabilise de ne pas avancer plus vite ou bien de ne pas être en train de dépouiller telle ou telle archive plutôt que de prendre un verre avec des amis. Je n'ai jamais de vacances non plus: il m'est impossible de me dire que durant deux semaines, je ne penserai pas à comment construire le plan de ma recherche ou à l'angle sous lequel je vais examiner mon sujet. De la même manière, je n'ai pas lu un seul ouvrage, ou presque, ne concernant pas ma thèse depuis son commencement. (Excepté Cyrano de Bergerac, mais il s'agit de mon ouvrage-détente que j'ai déjà lu une bonne trentaine de fois...^_^).
Bien sûr, vu de l'extérieur, cela ne semble pas si terrible. Mais trois, quatre, parfois cinq ans de vie arrêtée, dans l'espoir d'obtenir un diplôme, c'est long. Alors, lorsque mes proches ironisent sur le fait que je ne travaille pas, je l'ai parfois mauvaise. Je comprends leur impression car, au fond, je suis autonome et je gère mon emploi du temps. Mais il y a beaucoup de mauvais côtés également et il ne faut pas occulter le revers de la médaille. Il n'y a pas de situation idéale: rien n'est tout blanc ou tout noir.
Aujourd'hui, j'ai encore passé une heure à postuler à des jobs que je trouve trippantes. Je sais, au fond de moi, que je n'aurais sûrement pas de retour. Mais j'ai besoin de ces instants où je me projette vers un avenir où mes rêves auront leur place. Parce que je suis angoissée à l'idée de ne jamais arriver au bout, j'ai ainsi l'impression de ne pas faire tout ça pour rien. Je m'illusionne volontairement pour ne pas me laisser dépasser par la vie. L'autonomie est souvent synonyme de liberté mais elle implique aussi une absence totale de sécurité et, lorsqu'on est étudiant, d'indépendance.
Mon objectif est de terminer en décembre. Il paraît que c'est impossible. Peu importe: je veux y croire. Avec de la volonté, tout devient possible, n'est ce pas? ^_^
Parce que, disons le, pour la plupart des personnes qui m'entourent et qui sont, depuis longtemps, dans la vie active, ma situation semble enviable: après tout, je suis étudiante et, tout le monde le sait, je ne fous rien. Je me contente de festoyer nuit et jour, en attendant que mon diplôme me tombe, pré-emballé, dans les mains. J'exagère peut-être un peu mais avouez que cela correspond souvent à l'image de l'"étudiant". Malheureusement pour moi, ce n'est pas vrai. En fait, si la perspective d'un emploi me rassure tant dans mes moments de déprime, c'est que j'y vois de nombreux avantages en comparaison à ma situation actuelle. Je m'explique:
Aujourd'hui, je tente de terminer un doctorat en Histoire autochtone. Magnifique. C'est vraiment beau à lire.
Mais ce n'est pas simple: je n'ai pas d'horaires de travail, je n'ai pas d'autres objectifs à atteindre que celui de l'achever. Cette situation implique que je n'arrête jamais de travailler sur mes recherches: à chaque heure du jour ou de la nuit, j'y pense et je culpabilise de ne pas avancer plus vite ou bien de ne pas être en train de dépouiller telle ou telle archive plutôt que de prendre un verre avec des amis. Je n'ai jamais de vacances non plus: il m'est impossible de me dire que durant deux semaines, je ne penserai pas à comment construire le plan de ma recherche ou à l'angle sous lequel je vais examiner mon sujet. De la même manière, je n'ai pas lu un seul ouvrage, ou presque, ne concernant pas ma thèse depuis son commencement. (Excepté Cyrano de Bergerac, mais il s'agit de mon ouvrage-détente que j'ai déjà lu une bonne trentaine de fois...^_^).
Bien sûr, vu de l'extérieur, cela ne semble pas si terrible. Mais trois, quatre, parfois cinq ans de vie arrêtée, dans l'espoir d'obtenir un diplôme, c'est long. Alors, lorsque mes proches ironisent sur le fait que je ne travaille pas, je l'ai parfois mauvaise. Je comprends leur impression car, au fond, je suis autonome et je gère mon emploi du temps. Mais il y a beaucoup de mauvais côtés également et il ne faut pas occulter le revers de la médaille. Il n'y a pas de situation idéale: rien n'est tout blanc ou tout noir.
Aujourd'hui, j'ai encore passé une heure à postuler à des jobs que je trouve trippantes. Je sais, au fond de moi, que je n'aurais sûrement pas de retour. Mais j'ai besoin de ces instants où je me projette vers un avenir où mes rêves auront leur place. Parce que je suis angoissée à l'idée de ne jamais arriver au bout, j'ai ainsi l'impression de ne pas faire tout ça pour rien. Je m'illusionne volontairement pour ne pas me laisser dépasser par la vie. L'autonomie est souvent synonyme de liberté mais elle implique aussi une absence totale de sécurité et, lorsqu'on est étudiant, d'indépendance.
Mon objectif est de terminer en décembre. Il paraît que c'est impossible. Peu importe: je veux y croire. Avec de la volonté, tout devient possible, n'est ce pas? ^_^
Couage ma belle !
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